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 [Bars, Cafés et Restaurants: H bar]Décalage horaire {Eli} [Terminé]

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Aislinn Aberlin
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MessageSujet: [Bars, Cafés et Restaurants: H bar]Décalage horaire {Eli} [Terminé]   [Bars, Cafés et Restaurants: H bar]Décalage horaire {Eli} [Terminé] EmptyDim 6 Fév - 4:44

Aislinn soupira, encore, et regarda l’heure qu’indiquait la grosse horloge de la cuisine. 3h27. C’était précis. C’était trop peu. Enfin, elle avait paressé la veille, elle s’était allongée sans même chercher à résister un peu contre le sommeil, il fallait bien qu’elle chasse. Il n’y avait pas d’assez bonne raison pour lui faire oublier son escapade nocturne. Il fallait qu’elle chasse. Mais pourquoi est-ce que le jour ne se levait-il pas au moins à dix heures, hein ? Enfin. Il fallait qu’elle trouve quelque chose pour se sortir de cet état cotonneux agréable, mais peu productif. Elle avala son café d’un coup, et grimaça. Même sans sucre, ça ne servait à rien. Un bâillement et elle se frotta les yeux, alluma l’eau et se colla la tête dessous. Glacial. Elle se redressa, inondant la cuisine, et rit. Ah ben là au moins, elle y verrait assez clair pour s’habiller correctement et n’oublier aucune arme.

Un bon quart d’heure plus tard, elle sortait de la maison, claquant la porte sans la fermer à clé. Il aurait peut être fallu qu’elle retrouve la clé pour ça. A tous les coups, elle l’avait laissée au China. Et puis qu’un vampire ose poser un orteil sur le pas de sa porte, juste pour voir. Elle salua son étrange voisin, rampant dans son jardin pour se protéger de Dieu sait quoi, et fila directement vers le H bar, la lourd capuche gris claire sur la tête. Février, et il gelait toujours. C’était un temps de chien, presque pire que la brume épaisse et détestable qui devait recouvrir l’Angleterre et étouffer sa tante. Et sa mère, si jamais elle était encore là-bas. Mains dans les poches, faisant glisser les balles entre ses doigts, Aislinn emprunta les petites rues qui menaient à son bar machinalement, habituée à piétiner le gravier des allées cachées. C’était un raccourci, certes, et on pouvait accéder au H par de simples ruelles, mais quand même. Rose avait bien calculé son coup. Quand la plupart des pubs ou des restaurants se plaçaient sous les yeux du moindre passant, elle avait collé son refuge dans une des rues les plus inaccessibles de Montmartre. Et ça n’était franchement pas rien. Avec un nouveau bâillement, elle se faufila dans le bar surchauffé et sourit, repoussant sa capuche et ouvrant un peu le sweat sur son débardeur. Là, elle était bien. Et il n’était pas encore très tard. Le soleil finirait de se lever vers huit heures. Ce qui voulait dire que les premiers rayons nocifs pour les macchabées se montreraient après sept heures, elle avait le temps.

L’adolescente salua quelques chasseurs et amis, et escalada le bar, lâchant son sac sur un siège, pour aller fouiner dans la réserve. Rose n’était pas là, Jay non plus, et Jade devait probablement servir quelqu’un de l’autre côté. Ce qui voulait dire qu’elle pouvait se préparer ce qu’elle voulait. Bol de café, tartines confiture, glace à la vanille et gaufre. Ça c’était un petit déjeuner de guerrier, quoi qu’en dirait l’autre ronchon de médecin. Avec ça, elle serait d’attaque, elle pourrait s’amuser un peu. Elle posa un plateau sur le bar, servit quelques cafés, aidant Jade de retour derrière le comptoir, jusqu’à ce que la porte s’ouvre, laissant entrer une inconnue. Les discussions changèrent d’un coup, et plus un seul nom d’arme. Ils étaient tous vachement doués quand même, pour que rien ne filtre quand une seconde plus tôt, on élaborait des plans. Le rideau qui séparait les deux salles fut tiré, cachant les cartes et autres documents, et le fusil à pompe d’Alice qui devait encore traîner sur une banquette, et Ace, improvisée serveuse - un rôle qu’elle n’avait pas de mal à tenir, étrangement… - sourit à l’intruse. Un bar privé serait quand même plus simple.

La fille, une brune sans doute un peu plus vieille qu’elle, était un peu bizarre. Sophistiquée. Tout à fait le genre des mâles, à tous les coups. C’était sans doute ça qu’on voulait lui apprendre à être. Femme et maquillée. Et engoncée dans des fringues pas confortables avec une fleur en lieu et place de son glock bien aimé. Plutôt se faire nonne.


« Bonsoir, vous désirez boire quelque chose ? Vous cherchez quelqu’un peut être ? »

Elle attira sa coupe de glace devant elle, y plantant sa cuillère pour la déguster avant qu’elle ne fonde, cliente ou pas. Si elle finissait avec du lait à la vanille, l’inconnue indésirée ne lui offrirait pas une nouvelle coupe. Alors autant en profiter. Ace cligna des yeux, peina à garder son sourire, et un nouveau bâillement, pire que les précédents, sembla lui décrocher la mâchoire. Pourquoi n’avait-elle dormi que 3heures déjà ?
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Elisabeth Pratt
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MessageSujet: Re: [Bars, Cafés et Restaurants: H bar]Décalage horaire {Eli} [Terminé]   [Bars, Cafés et Restaurants: H bar]Décalage horaire {Eli} [Terminé] EmptyDim 6 Fév - 12:50

18h04. La jeune femme leva ses yeux noirs vers le réveil qui venait de sonner une nouvelle fois. Satanée précision électronique, qui venait la chercher au cœur même des moments les plus beaux de la vie ! Une moue d'ennui se peignit sur son visage, et elle ferma son livre en poussant un léger soupir, comme à regret.
A pas lents, un peu paresseux, elle va éteindre l'appareil, puis se dirige vers son armoire pour l'ouvrir en grand. Une porte claque, elle sursaute. D'un geste plus déterminé, elle s'empare de quelques affaires au hasard, pour les enfiler rapidement. Elle a déjà pris du retard et elle doit toujours se coiffer. Son maitre ne serait pas content, s'il la prenait à lambiner : Élisabeth le sait par expérience, alors mieux vaut ne pas encourir la colère du Vampire qui partage son toit. Machinalement, elle examine sa clavicule, violacée d'un hématome presque brillant, d'un aspect malsain ; et elle s'arrache à la sordide contemplation de sa blessure en se semonçant une fois de plus. Faut-il être sotte pour se faire voler son argent par n'importe quel minable ! C'est que les rues en sont remplis, et qu'il est parfois difficile d'échapper aux mauvaises rencontres, mais de cela, la demoiselle ne veut pas y penser. Déjà se concentrer pour se faire la plus belle et la plus attirante possible, histoire de compenser la nuit précédente. Oui, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire.
Elle s'installa à sa coiffeuse, le meuble le plus imposant de sa petite chambre, pour se saisir de son rouge à lèvre. Elle se maquilla avec habileté – des lèvres roses, pour ne pas faire tache de sang, des yeux auréolés d'un bleu tendre, avec une couche épaisse de mascara, puis se délia les cheveux, qui retombèrent en boucles charbonneuses jusque sur ses hanches. Une voix masculine retentit, et l'esclave se remit debout d'un bond, jetant un coup d'œil au réveil noir qui semblait la surveiller de sa fenêtre rouge sang. 18H38.


- "J'ai fini, je suis prête !"

Un ravissant sourire sur ses lèvres, quand il entra dans la pièce. Mentalement, elle admira son port de tête, alors qu'elle baissait la sienne en signe de soumission. Elle se sentait toujours rassurée en sa présence, comme s'il pouvait éloigner d'elle tous les dangers du monde ; comme s'il pouvait, d'un claquement de ses doigts puissants, qui serraient parfois si forts, changer le monde, la rendre meilleure, plus forte, plus intelligente, plus grande, plus belle. Il aimait ce rituel de chaque soir, où il l'examinait d'un regard critique, commentant, détaillant sa marchandise avec une moue de connaisseur. Parfois, il la faisait changer entièrement de vêtements, par simple caprice. Simplement parce qu'il trouvait la chose amusante, ou parce qu'il estimait qu'elle se vendrait mieux ainsi aux autres hommes qui défileraient entre les mains blanches de sa « précieuse ». C'était aussi le moment où il la possédait, ou se nourrissait d'un peu de son sang – si riche, si parfumé... un vrai régal. Il lui fallait toujours se raisonner pour s'arrêter, pour ne pas épuiser ce merveilleux vivier sur lequel il avait fait main basse, voilà quelques années, en la rachetant à un metteur en scène qui en avait fait son actrice. Une actrice, voilà certainement ce qu'il lui fallait, et il en avait eu maintenant pour son argent.
Une moue de contentement se peignit sur son visage mâle, et son interlocutrice sourit. Avec son ensemble jupe et corsage de dentelle blanche et ses bottes à talons hauts de la même couleur, c'était vrai qu'elle avait un petit côté angélique, aspect tempéré par son trop-plein de maquillage, ses bas résille et par la fleur rouge sang accrochée à ses longs cheveux. Rien à dire, il ne restait qu'à prendre son manteau (de très mauvais goût, mais qui plaisait beaucoup à son maitre, qui voulait que son égérie porte haut les couleurs de son métier) et qu'à sortir. Elle en profita pour se saisir rapidement de son livre, qu'elle cacha dans la poche intérieure, salua son maitre qui allait sans doute passer une nuit de chasse à la recherche de nourriture, et ouvrit la porte qui la séparait du dehors.

Elle consulta sa montre. 18H47. La température hivernale lui coupa le souffle. La nuit serait longue... Rose, comme elle se prénommait dans son métier, commença alors à déambuler le long des grandes avenues. Rien que l'habituel défilé des clients ; elle décida d'explorer un peu Paris, pour une fois. Il fallait à tout prix qu'elle bouge, il faisait si froid ! Des grandes traces de gel marbraient les trottoirs, et une petite brise soufflait, projetant quelques feuilles mortes dans ses grandes enjambées. De toute façon,cela ne changeait rien du tout, qu'elle se promène par ce temps. Il n'y avait que de rares promeneurs pour s'aventurer dehors par cette température, et elle commençait à sentir la peur la gagner.
Car si les clients se faisaient rares, alors les risques qu'un vampire ne la vide de son sang en la prenant pour déjeuner de minuit devenaient exponentiels. Bien sur, elle possédait la marque de son maitre, bien visible sur sa nuque, juste au-dessus de la jugulaire, où deux petits trous à peine cicatrisés montraient sans doute possible qu'elle servait déjà fréquemment de réservoir. Et de là à être vidée de son sang, il n'y avait parfois qu'un pas.

La prostituée marchait maintenant sans réfléchir. Le froid avait cessé depuis un bon moment de la faire trembler, pour ne devenir qu'une sourde douleur, qui émanait de tous ses membres. Une nuit mauvaise, malgré ses œillades passionnées et sa voix chaleureuse, chaude, qu'elle savait rendre populaire, à la tête du client potentiel qui passait. Elle était fatiguée, très fatiguée, et peut-être perdue. Elle ne savait plus bien où elle se trouvait, s'étant aventurée dans une de ces petites rues sans lumières qui étaient légion dans la Capitale. Rose haussa les épaules, forçant ses jambes à continuer de grimper... il lui semblait distinguer une lumière, là-bas, au détour d'une ruelle. Aussi illogique que cela pouvait lui paraitre, elle y courut presque, pour constater avec un soulagement intense (et stupide, puisqu'elle n'avait pas si peur, quand même !) qu'il devait s'agir d'un de ces bars miteux qui parsemaient Paris comme une nuée de mouche sur un gros morceau d'ordures.
N'avait-elle pas mérité une petite récompense pour cette longue errance ? Pour tous ces kilomètres infligés à sa silhouette transie de froid, pour ces hommes crasseux qui avaient posés la main sur elle, elle qui était si maniaque et à qui ces mains sales donnaient envie de vomir ?
La jeune femme ne s'en était d'ailleurs pas privée, soulageant son estomac qui semblait depuis quelques jours étonnamment fragile. Bref, il était plus que temps de s'octroyer une petite pause, de manger, de se réchauffer, et si possible, de se laver avant de repartir continuer son travail. Elle poussa la porte, se dirigeant vers le bar en esquissant pour la première fois depuis des heures un véritable sourire. Un regard à sa montre – 3h55. Bon... il fallait être positif. Elle aurait quelques bonnes heures pour continuer à faire ses petites tractations. Rose s'appuya donc contre le bar, prenant soin d'onduler sa silhouette pour mettre ses charmes plus en avant. Elle plongea une main dans son corsage, fixant avec une certaine perplexité la glace que dégustait la serveuse, pour finalement extirper un billet de cinquante euros, le déposant avec une moue figée sur le bois collant.


- "Je vais vous prendre un bon verre de ce que vous avez de plus fort, mademoiselle. Et un truc comme vous avez là... c'est quoi ? Ca m'rend curieuse. Bon, si c'est trop cher, je prendrais la spécialité de la maison, bien chaud. Fait un froid pas possible dehors."

Tout son sang s'était remit à circuler, et ses joues étaient brusquement très rouges. Elle éclata de rire, faisant tinter sa multitude de colliers hétéroclites, en s'installant au bar et en sortant son livre. Elle se sentait si bien qu'elle adressa un nouveau sourire rayonnant à la serveuse qui devait la prendre pour une folle – aucune importance. Son interlocutrice paraissait bien jolie aussi, un peu masculine, humaine, manifestement. Pas de traces de marques prouvant qu'elle appartenait à quelqu'un – mais ce n'était pas rare que la marque ne soit pas immédiatement visible.
Notre jeune fille de joie continua sur sa lancée, d'une voix pleine d'entrain, malgré ses yeux brouillés de fatigue. C'était si bon d'être au chaud, à la lumière, entourée d'humains lambda. Elle se sentait expansive, tout à coup, ouverte – elle aurait peut-être des clients ici même.
Peut-être qu'on pouvait demander à rester ici toute la nuit. Il était trop peu probable qu'ils aient une douche à disposition dans un établissement aussi petit... Une fois, on l'avait jeté dehors d'un café parce qu'elle avait attiré un client dans les toilettes. Bah, on verrait bien. Il faisait si bon...


- "Dites, j'ai une question à poser... Ça dérange pas, les putes, ici, ou bien ? Sinon, j'vous aurais bien demander si j'peux utiliser une douche, mais j'suppose que c'est pas dans les habitudes de la maison."

A vrai dire, c'était rarement la politique des bars de laisser les clients disposer des communs.
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Aislinn Aberlin
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MessageSujet: Re: [Bars, Cafés et Restaurants: H bar]Décalage horaire {Eli} [Terminé]   [Bars, Cafés et Restaurants: H bar]Décalage horaire {Eli} [Terminé] EmptyMar 8 Fév - 0:55

Qu’y avait-il de mieux qu’un petit déjeuner dans un lieu rassurant, peuplé d’amis, à cinq heures du matin ? Malgré la fatigue qui l’écrasait, Aislinn était vraiment aux anges. Pour rien au monde, elle n’aurait renoncé à sa vie. Certes son père lui manquait, un peu, mais elle aimait la chasse, son job, sa nouvelle famille, tout. Il y avait là de quoi rendre une femme heureuse. Enfin une femme armée jusqu’aux dents ne sachant négocier qu’avec le soutien d’un 9mm. Ce qui correspondait parfaitement à la petite parisienne. Machinalement, elle tira sur le bas de son sweat, histoire de bien cacher ses armes. C’est qu’un revolver à la limite, ça passait. Deux, la cliente l’aurait peut être prise pour une fille très prudente. Mais deux et un pieu, ça ne laissait plus de doute sur la manière dont elle occupait ses nuits. Le regard de la jeune chasseuse se posa sur le billet, bien plus conséquent que tous ceux qui pouvaient transiter dans la caisse du H, et hésita. Elle était riche ? Elle n’avait pas vraiment l’air. Elle voulait prouver quelque chose ? Peut être, mais la gamine ne voyait pas quoi. Sérieusement, ça n’était pas un bar terroriste où l’on allongeait la monnaie pour passer dans l’arrière salle emplie de crack jusqu’au plafond, et avec des joueurs de poker bourrés ici… Elle doutait d’ailleurs qu’il existe un tel lieu à Paris. C’était juste bon pour avoir une place dans les vieux films qui traînaient avec la télévision au grenier, ça. Et ils n’étaient pas des terroristes. Pas trop.

La jeune serveuse rit.


« Vous allez avoir largement assez. Un whisky et disons, une boule, non deux boules de glaces flambées au rhum pour que ça réchauffe, ça devrait faire à peine dix euros. Alors vous pouvez peut être même prendre autre chose. Enfin c’est vous qui voyez. »

Elle encaissa, rendit la monnaie et servit la jeune femme, d’abord le whisky, bien dosé – elle faisait dans les nouilles elle, pas l’alcool – puis la glace, imbibée de rhum et à laquelle elle mit le feu sous le nez de sa nouvelle cliente, sous les rires de certains de ses camarades, habituée à la voir jouer avec le feu et tout ce qu’elle pouvait trouver d’un peu dangereux. Avec un nouveau sourire chaleureux, elle tendit la cuillère à la Rieuse, tout en essayant de déchiffrer le titre du livre, qu’elle n’apercevait à peine. La cliente était belle, et elle n’allait pas du tout avec le décor. Elle faisait bourgeoise, un peu. Elle ne faisait pas moderne. Pourtant Aislinn était certaine qu’elle n’était pas vampire. Les groupies des longues-dents étaient généralement plus… bizarres. C’était donc soit une esclave, soit une nonne…

« Ça dérange pas, les putes, ici, ou bien ? »

Aislinn piqua un fard, tandis qu’un silence s’installa et que quelques hommes tournaient la tête dans leur direction, épiés par leurs compagnes ou amies qui attendaient de voir s’ils allaient sauter sur le joli morceau de viande qui ne semblait pas avoir sa langue dans sa poche. En tout cas pour Aislinn, une chose était certaine, avec son langage, la fille n’était pas nonne. Pas qu’elle parlait très bien elle-même mais… quand même.

« Ben non, pourquoi ? »

Jade murmura à son oreille, et la brunette rougit de nouveau, écarquillant les yeux. Alors la pute, c’était elle ? Merde. Zut, son langage. Wow. Un instant, Ace dévisagea sa cliente. Pas que ça la dégoûte, non. Elle en connaissait même quelques unes, des filles qui couchaient pour de l’argent. Mais c’était pas des putes juste… Ben c’était pas toujours facile, et voilà. Et puis c’était des filles très bien. Et puis elle n’avait pas à se justifier, la femme – plus une fille maintenant – ne lisait pas ses pensées. L’innocence de la gamine en prenait un sacré coup. Elle ne savait même pas pourquoi ça la gênait autant. Parce qu’elle apprenait que celle qu’elle avait prise pour puritaine vendait son corps, ou parce qu’elle venait de comprendre qu’elle voulait travailler dans le bar ? Elle n’allait quand même pas faire ça sur la table… Et pas question de la laisser monter tripoter des types dans l’appartement de Rose.

« Bah euh ben euh… »

Elle la regarda d’un air bête et reprit.

« euh… »

Un des hommes avec qui elle traînait souvent, un chasseur juste un petit peu plus vieux qu’elle, approcha du bar et posa une main sur celle d’Aislinn pour qu’elle se taise un peu. La chasseuse ne se fit pas prier et Noah reporta son attention sur la cliente/prostituée, tandis qu’Aislinn réalisait que le billet n’avait pas dû trainer dans des endroits très nets.

« Tu peux faire ce que tu veux, t’es dans un pays libre. Tant que tu nous dis ton nom et que tu ne fais pas tes affaires ici. Elle c’est Aislinn. »

Entendre son nom aida Ace à revenir sur terre et avec un soupir soulagée en voyant qu’elle n’aurait pas à se perdre dans d’éternels bégaiements et que tout était arrangé, elle ajouta à l’intention de la fille.

« Tu peux prendre ta douche, mais je viens avec toi. »

Il y eut quelques éclats de rire et de nouveau, la jeune chasseuse rougit.

« Je veux dire, je t’accompagne en haut, mais pas dans la douche. »
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MessageSujet: Re: [Bars, Cafés et Restaurants: H bar]Décalage horaire {Eli} [Terminé]   [Bars, Cafés et Restaurants: H bar]Décalage horaire {Eli} [Terminé] EmptyMer 9 Fév - 0:07

Qu'y avait-il de mieux qu'un petit en-cas composé d'alcool fort et d'un dessert glacé dont elle ignorait complètement la saveur, le tout dans un bar rempli de stricts inconnus, dans le plus parfait anonymat ?
La jeune prostituée soupira d'aise, se détendant sur son siège, tout en regardant son interlocutrice la servir généreusement d'un bon whisky, à la superbe couleur ambrée. Quelque chose l'interpellait en elle. Elle avait en elle une allure un peu masculine, brusque, tout en conservant une aisance dans ses mouvements, que l'esclave errante se prit brusquement à lui envier, sans raison apparente. Aucune réelle raison, pourtant ; car si on pouvait désirer gagner plus de confiance en soi, on ne pouvait pas vouloir décemment s'habiller comme un homme, à tirer sur son sweat-shirt comme si on avait peur que ses rondeurs se voient par-dessous. Enfin, ce n'étais pas la question. Sa tenue mise à part, elle avait les plus jolis cheveux du monde – à part les siens. Et accessoirement, elle paraissait ne pas voir beaucoup de billets comme celui qu'elle venait de sortir, et c'était normal. Les humains étaient pauvres par essence. Pas grave, il existait tant d'injustices normales pour une race si peu évoluée...
Rose écarquilla brusquement ses yeux, alors que ladite serveuse mettait le feu à son dessert. Une grande flamme venait de jaillir, lui arrachant un petit cri d'émerveillement et de surprise, et ce fut avec un geste un peu tremblant que la jeune femme démodée prit sa cuillère, en lui rendant son sourire. Ça alors, c'était un spectacle auquel elle n'aurait jamais eu l'idée d'assister dans un bar aussi miteux ; de même que les remarques apparemment sincères de son interlocutrice qui se montrait d'une honnêteté irréprochable. Mais elle n'allait rien prendre d'autre – elle volait déjà son maitre de dix euros, petite escroquerie qu'elle serait obligé d'avouer, pour subir les conséquences après – elle commençait déjà à regretter son geste et la prochaine issue. Mais pour le moment, le mal était fait... alors autant le savourer, pour reprendre des forces.

Aussitôt pensé, aussitôt fait, et la demoiselle aux boucles noires planta sa cuillère dans la crème onctueuse et chaude qui avait cessé de brûler depuis quelques secondes. Elle en savoura une bouchée, brusquement toute rouge d'un poids délicieux de culpabilité et de gourmandise mêlé, l'avala, avec un grognement de plaisir. Elle posa une main protectrice sur son livre préféré, une pièce de théâtre qu'elle avait trouvé dans une poubelle, répondant au nom étrange d'Amphytrion 38, en réponse au regard peu discret que venait de lancer la tenancière. Un livre merveilleux de poésie, écrit par un auteur nommé Jean Giraudoux, un humain d'une époque antérieure au commencement du règne des Vampires. Quelque chose comme 1920 ou trente. Il était fou de penser qu'à ce moment-là, les maitres ne s'étaient pas encore révélés et que ce livre traitait déjà du sujet en démontrant leur suprématie sans équivoque sur la masse de l'humanité ! Son maitre avait passé des heures à le lui expliquer – tout en se moquant de sa théorie hasardeuse comme quoi les dieux représentés ne pouvaient être que les dieux que vénéraient les humains de l'époque. Quoiqu'il en était, se le faire voler était une chose horrible à laquelle notre douce esclave ne voulait pas penser, et même si son geste pouvait être interprété comme de l'agressivité, elle ne s'en laisserait déposséder sous aucun prétexte !
Absorbée dans sa réflexion, la fille de joie ne sentit pas tout de suite le silence qui s'était établi dans le bar « H » aussitôt qu'elle s'était remise à parler pour demander si elle pouvait prendre une douche. Avait-elle commis une erreur ? Manifestement, oui. La deuxième serveuse murmura quelques mots à l'oreille de son interlocutrice, celle-ci se mit à bafouiller comme si elle avait un chat logé dans sa gorge ; un léger brouhaha – qui se voulait discret - envahissait la pièce et pour couronner le tout, un homme se leva, pour venir en aide visiblement à une gamine désemparée par la situation que Rose n'imaginait pas si inédite.
Elle baissa la tête, redevenant ce qu'elle était toujours quand elle faisait l'objet du mépris des autres. Une attitude d'esclave bien dressée. Son métier n'était pas reluisant, et elle était la première à le comprendre : elle le vivait. La jeune femme se faisait donc humble, soumise, pour ne pas recevoir, en plus de leur morgue et de leur suffisance, quelques coups bien placés destinés à la « remettre à sa place ». C'était une situation étrange : ils voulaient qu'elle ait honte, pour mieux jouir de leur statut privilégié. Normal. Elle, au moins, avait le cran d'admettre qu'elle changerait bien mais qu'elle ne pouvait pas changer les choses. Qu'à défaut, on s'en contentait, parce que ce n'était pas elle qui était en mesure de décider.

Les yeux rivés sur le bois du comptoir, la cliente, l'intruse esquissa une tendre moue, un peu désabusée, à la remarque de son nouvel interlocuteur. Bon, déjà, c'était une question simple qu'on lui posait, même si la remarque qui l'accompagnait sur le monde libre ne s'appliquait pas vraiment à elle. Il n'avait pas l'air vampire pourtant ; peut-être était-il un citoyen. Sans doute.
D'une voix très douce, basse et mélodieuse, notre parisienne répliqua aussitôt. Elle ne voulait pas d'ambiguïté à la situation, qui risquait de tourner rapidement en sa défaveur. Pensaient-ils qu'elle ferait ses affaires en plein milieu de la salle ?


- "Dans mon métier, on m'appelle Rose."

Elle toucha la fleur plantée dans ses cheveux. Brusquement, elle réalisa que l'idée de geler dehors dans ce froid encore des heures la rendait malade. Elle n'en pouvait vraiment plus, pour ce soir. Et, plus ennuyeux encore, elle réalisait petit à petit que sortir dehors... était une épreuve vraiment trop exigeante que son physique ne tiendrait pas longtemps.


- "Je peux peut-être vous payer, si c'est de cela dont il est question. Je ne veux pas vous embêter. Dans les toilettes, je ne ferai pas de dérangements... J'ai juste besoin de quelques heures. Vingt pour cent, cela vous irait ? Vous... vous n'avez qu'à y réfléchir. S'il vous plait."

Presque une supplique dans sa voix féminine. L'esclave jeta un regard furtif mais plein d'espoir aux trois personnes qui la fixaient d'un air gêné. Et soupira intérieurement en comprenant que c'était foutu. Autant prendre la douche et se barrer ensuite – advienne que pourra, comme on disait.
La jeune femme se leva alors de son siège, fit descendre le verre d'alcool d'une traite dans un gosier visiblement rompu à ce genre d'exercice, pour suivre avec docilité son guide dans la maisonnée, et ce dans un silence pensif et un peu abattu.
Elle reprit la conversation sur un autre sujet que le précédent. Il valait mieux laisser aux gens le temps de réfléchir sans les brusquer, n'est-ce pas ?


- "C'est très gentil à vous de me laisser prendre une douche, madame Aislinn. Vous avez un joli nom. Et c'est un bar qui a l'air sympa, aussi. Jamais je n'aurai imaginé tomber dessus quand je suis passée tout près. Mon maitre dit toujours qu'il y a cent mille trésors dans Paris, mais qu'on ne les voit souvent jamais, parce qu'ils sont cachés par la boue humaine. Alors j'essaie de creuser un peu la nuit. Mais, faut pas vous inquiétez, hein, je couche pas souvent avec des filles. En fait, jamais, j'dois pas les attirer. C'est vrai que cela ferait un peu bizarre. Sinon, j'ai vu que vous... sembliez aimer les livres. Le mien, c'est vrai qu'il est beau. Sous la couche de boue, bien sur."

Son bavardage un peu décousu et sa voix enrouée prouvait à ses yeux-mêmes que ses pensées étaient aussi confuses qu'elle était intimidée. Ce n'était pas si souvent que l'on tombait sur des citoyens qui pouvaient décider de votre bien-être provisoire.
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MessageSujet: Re: [Bars, Cafés et Restaurants: H bar]Décalage horaire {Eli} [Terminé]   [Bars, Cafés et Restaurants: H bar]Décalage horaire {Eli} [Terminé] EmptyLun 7 Mar - 0:51

Aislinn restait étrangement immobile, silencieuse et neutre quoi que dise la jeune femme de l’autre côté du bar. Elle avait dit s’appeler Rose. Bien. Mais même en sachant son nom, Ace ne parvenait pas à la comprendre. Une multitude d’expressions passaient sur son visages, et on aurait dit qu’elle changeait sans arrêt d’idée, sans pour autant savoir laquelle exprimée. Elle était tantôt maladroite, tantôt brusque et semblait sûre d’elle, suffisante, soumise, vexée, compréhensive. Elle était un peu comme les jouets, les balles magiques que l’on secoue et qui à chaque fois nous donnent une réponse différente aux questions posées. Rose était un peu comme ça. Au moindre courant d’air, au moindre murmure ou au plus petit rire, elle semblait changer du tout au tout, se décomposant et se recomposant, souriant et soupirant. Elle était absolument instable, et laissait la barmaid d’un soir bouche-bée.

Elle ne parvenait pas à ouvrir la bouche, ne sachant pas comment ce qu’elle pourrait dire serait reçu par la jolie prostituée. Bon, la situation était un peu étrange, certes. Le H Bar était clandestin, mais ça n’était pas un bordel. Mais en même temps, l’autre exerçait le métier qu’elle voulait. Et si jamais elle ne voulait pas, un mot et la moitié des chasseurs présents ici se chargeraient de l’affranchir et de lui trouver soit un toit, soit un boulot, soit des fringues un peu plus chaudes pour éviter qu’elle ne se transforme en glaçon au moindre pas qu’elle ferait dehors. En attendant, et pour qu’on l’aide, il fallait qu’elle arrête de penser qu’elle pourrait gérer son business dans les toilettes. Déjà c’était glauque, en plus il y avait des lits, et finalement ça ne se faisait pas comme ça, ici. Pas qu’Ace était experte mais quand même, c’était dégueu. Si jamais quelqu’un voulait passer la nuit avec elle et payer, il le lui proposerait à un moment ou un autre, discrètement, et ils iraient faire ça chez lui, ou chez elle, ou n’importe ou mais dans un lit.

Et puis franchement, est-ce que l’étrange fille croyait vraiment qu’elle allait vouloir être payée pour ça ? Elle libérait les gens en général, elle ne les poussait pas à vendre leur corps pour leur prendre leur argent.


« Je ne veux pas être payée, tu peux vraiment pas faire ça dans les toilettes Rose. En plus quelques heures c’est long, si quelqu’un en a besoin… »

Elle esquissa une petite moue, et lui adressa un sourire totalement naturel. Si elle se prenait trop la tête, elle allait être maladroite et vexante, s’enfoncer dans des explications qui seraient finalement désastreuse, et n’aurait plus qu’à rentrer chez elle en oubliant la chasse du jour. Enfin de la nuit. De toute façon, avec cette histoire de douche et tout, ça semblait plutôt compromis, comme plan. Elle allait attendre pendant que la jeune femme prendrait sa douche, essaierait de lui proposer de changer de vie et de se planquer un peu quelques temps, à l’occasion. Elle s’apprêta à répondre au début du monologue de Rose puis tiqua. Son maître. Elle avait bien un maître, c’était bien une esclave. De toute façon, la théorie de la nonne avait été écartée et envoyée au loin quand la jolie brune avait parlé de prostitution, mais quand même… Essayant de ne pas aborder le sujet tout de suite pour ne pas la braquer, Ace sourit.

« Venez je vais vous montrer ou est la douche. C’est en haut, en fait on… »

Comment elle pouvait lui expliquer ça ? L’aspect clan, les gens qu’elle pourrait croiser en haut…

« On a l’habitude d’aider les gens maissivousl’ditesj’voustue. »

Mh. Oui, ça devrait être plutôt efficace comme explication. Elle prit la main de Rose, comme si elle ne l’avait absolument pas menacée et comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, et la guida en haut, la faisant traverser l’arrière salle, bénissant ceux qui avaient eu l’idée de planquer les armes au mur sous de grands draps. C’était peut être étrange, mais bon. Avec un peu de chance, l’esclave prostituée était cruche. Très cruche. Sans la lâcher, elle monta les escaliers quatre à quatre et poussa la porte, dévoilant le salon. Personne. Pas un chat, presque pas une goutte de sang. Rosalie avait quand même assuré quand elle avait aménagé ça. Même si un étranger parvenait à passer dans l’arrière salle, puis à monter dans l’appartement, les lits et blessés éventuels étaient cachés derrière la cloison du fond. Lui montrant une porte sur la gauche, elle lui lâcha la main.

« C’est ici. Vous devriez trouver des serviettes sur le tabouret a côté du lavabo. Et il faut allumer l’eau chaude d’abord, sinon ça ne marche pas. »

Elle hésita.

« Vous savez, vous ne pouvez pas coucher et vous faire payer ici, ça ne marche pas. Mais vous pouvez rester, et éventuellement repartir avec quelqu’un. »

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Elisabeth Pratt
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MessageSujet: Re: [Bars, Cafés et Restaurants: H bar]Décalage horaire {Eli} [Terminé]   [Bars, Cafés et Restaurants: H bar]Décalage horaire {Eli} [Terminé] EmptyLun 7 Mar - 21:48

Un reniflement et un sourire pour essayer de compenser sa déception, c'était tout ce qu'elle était capable de produire pour le moment de "socialement acceptable".
Non pas qu'elle ait réellement cru qu'elle pourrait passer une nuit entière entière au chaud, à travailler tranquille pour rapporter ensuite un max de fric à son maitre, non... mais... il fallait avouer qu'elle l'avait vraiment espérer.
Bon. Maintenant, c'était foutu. Elle allait déjà pouvoir prendre une douche - peut-être cela irait-il mieux ensuite.

Lentement, un peu démoralisée, elle suivit sa guide improvisée à travers l'arrière-salle, puis jusqu'en haut, où cette dernière lui lâcha la main. Toujours sans prononcer un mot, la prostituée s'inclina, pour s'enfermer dans la petite pièce carrelée de blanc. Le cœur au bord des lèves, des larmes dans ses yeux sombres. Elle était si fatiguée de se battre, de ce froid terrible qui s'insinuait dans la moelle de ses os même ! A quoi avait-elle bien pu penser ? On ne pouvait pas, on ne devait pas se montrer aussi naïve. Sa présence n'était pas désirée, c'était clair. Sans compter que l'ambiance du bar était un peu étrange. Ces silences gênés, ces phrases sibyllines - "On a l'habitude d'aider les gens mais faut pas le dire " - cette salle étrange, qui ne sentait pas la peinture mais dont les murs étaient dissimulés par des teintures vertes... ça puait. Ca puait grave l'illégalité, la fraude, l'anonymat. Bah, c'était pas vraiment son problème. Sûrement un trafic minable, comme elle-même n'était qu'une pute minable qui ne valait pas les fringues qu'elle portait sur le dos.
L'envie de vomir s'épanouit désagréablement, et elle se soulagea, avec un soupir dégoûté. Vite, effacer les traces de son forfait, se débarrasser des ses habits trop légers, s'immerger, se noyer dans des litres d'eau brûlante. Elle laissa couler le filet d'eau sur sa peau nue, le laissant la nettoyer de la crasse, de la misère du dehors. Des doutes, des soupçons et des peurs... Il fallait se reprendre et essayer de dominer la situation, ou, à défaut, de ne pas se laisser submerger. Elle avait affaire à des humains, non ? Ils étaient comme elle, imparfaits, remplis de désirs et de vices. Elle avait toujours sa chance, non ?
De toute façon, elle ne pouvait plus rien perdre. Autant se renseigner sur le coin, savoir s'ils n'étaient de ceux qui refilaient de la dope gratuite à la première prise. C'était salement malsain, mais si elle n'avait pas le choix, Elisabeth préfèrait pouvoir se payer un petit aller-retour au pays des rêves, le temps que le matin vienne et qu'elle puisse enfin aller se réfugier dans sa chambre.
Brièvement, en éteignant la douche, la jeune fille se demanda pourquoi l'autre Aislinn avait autant l'air de la prendre pour une débile. Qui ne savait pas comment faire marcher une douche, franchement ? Ce qui était sûr, c'était que cette femme était loin de sa propre classe sociale. Une citoyenne péteuse, visiblement, qui pensait que toutes les esclaves étaient des attardées mentales ! Pfff...

Elle allait lui prouver qu'elle n'était pas une idiote. Bon, il fallait encore trouver comment, mais ce n'était pas le plus important. L'important, disait souvent son maitre, c'était la résolution. Peut-être qu'en pénétrant dans leurs petits secrets... elle aurait de quoi se sortir elle-même de son métier pourri ? Oui, c'était une bonne idée. En attendant son heure, elle serait comme d'habitude. Humble, soumise, jolie. Un sourire vif éclaira son visage laiteux, et la jeune femme se rhabilla promptement. Dommage qu'elle ait oublié sa brosse à cheveux, mais elle avait un peu de maquillage dans son sac. De quoi se faire moins vulgaire. Lorsqu'elle se regardait dans un miroir, elle aimait à se voir moins agressive que son maitre ne l'appréciait. C'était plus doux, moins tapageur ; disons... plus subtil.
Il était temps de sortir de la salle de bain. La barmaid allait sûrement se fâcher, et elle ne désirait pas cela, n'est-ce pas ?
Dans un premier temps, il serait sûrement bénéfique de raconter la vérité. Elle allait tomber salement malade à rester dehors en plein mois de février.

C'est d'un geste un peu las que la prostituée, ses cheveux mouillés collés à des vêtements qui ne cachent presque d'une plastique maigrelette, referma la porte de la salle de bain, pour faire face de nouveau à son interlocutrice. Comme elle l'enviait et comme elle la détestait, cette citoyenne arrogante et visiblement déconnectée du monde ! Non, elle devait oublier les sentiments. Se faire accepter, se faire docile, caressante comme une chatte devant une coupelle de lait – et plus tard, elle aurait sa récompense. Son maitre n'avait-il pas besoin de devenir riche ? Cela seul comptait, oui.
M'enfin, il était aussi vrai qu'elle se montrait sincère sur le coup. Elle se contentait d'être une simple humaine. Défaillante, angoissée... fatiguée.


- "Je vous remercie pour la douche, madame. Je me sentais vraiment sale, après cette nuit... et je suis un peu malade en ce moment. Je vous remercie beaucoup.. Vous savez, c'est pas vraiment que ça me fait plaisir de proposer … mes services dans ce bar. Mais … dehors, fait vraiment super froid. Vous savez, les clients, ils s'en foutent de faire des trucs dégueux dehors, mais, moi, ça m'fiche la trouille. Hier on m'a piqué mon fric, j'en ai vraiment marre. Je me disais juste que dans un endroit comme ici, j'veux dire, sans trop d'racailles... ça pouvait l'faire. Mais tant pis."

Seigneur. Une fois qu'elle commençait à parler, elle devenait incapable de s'arrêter, de se maitriser. Tout sortait, et elle n'en avait plus forcément la maitrise. Elle se força à se taire, pour esquisser un sourire maladroit. Tout en baissant les yeux, elle réalisa qu'elle ne jouait pas la comédie. Non, pour cette nuit, elle était à bout.

- "Dites-moi... quand vous avez dit aider les gens, vous parliez de quoi ? Vous savez, si vous m'prêtez d'la dope, je connais pas mal de pourritures qui en auront usage... je crois. Mon maitre, il en achète pas mal. Je peux faire fructifier... l'argent. A condition d'en garder une petite partie... je.. je suis prête à faire n'importe quoi. J'en ai ma claque de cette nuit."

Elisabeth Pratt ferma les yeux. Mais qu'est-ce qui lui arrivait ? Elle devenait folle. Ou peut-être qu'elle ne se sentait simplement pas comme d'habitude.
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Aislinn Aberlin
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MessageSujet: Re: [Bars, Cafés et Restaurants: H bar]Décalage horaire {Eli} [Terminé]   [Bars, Cafés et Restaurants: H bar]Décalage horaire {Eli} [Terminé] EmptyDim 8 Mai - 20:42

Dès qu’elles avaient quitté le bar bondé pour l’appartement de Rose, en haut, le brouhaha amusé et un peu moqueur des chasseurs avait été étouffé par l’épaisse porte et les quelques marches, et Aislinn pouvait maintenant se concentrer un peu plus sur celle qu’elle accompagnait, prenant plus de temps pour réfléchir à ce que la prostituée lui disait pour éviter au maximum de répondre à côté. Pas question de continuer de gaffer, même si la jeune femme ne se vexerait sans doute pas. Faolàn savait tout et Faolàn était méchant. Il trouverait bien un moyen de la prendre pour une gamine et de la ridiculiser à vie. Elle eut un sourire pour Rose avant que celle-ci ne s’enferme dans la salle de bain, laissant une Aislinn tout hésitante. Elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que la jeune femme n’était pas normale. Elle n’était pas comme les filles de Missy, belle et raffinée, faite pour séduire et pour entretenir – et surtout être entretenue. Elle était plus dérangeante qu’attirante, d’après elle. Un genre de provocation qui mettait mal à l’aise. Mais Ace n’était pas une pro ès prostituées, après tout, alors ce qui plaisait aux hommes, elle ne pouvait pas le savoir. Puis ses pensées bondirent d’idée en idée, jusqu’à lui faire croire que se déguiser en fille comme sa compagne de la soirée pourrait être utile. Ainsi, elle pourrait approcher des vampires vraiment tordus et les tuer.

La porte s’ouvrit de nouveau, chassant ce genre de plan douteux de l’esprit de la chasseuse. Pas assez de tissu pour planquer les armes, c’était impossible qu’une telle chose soit possible. Elle regarda fixement Rose et soupira. Elle avait l’air faible, comme les filles qu’elle ramenait à Missy avant qu’elle en fasse des serveuses ou n’importe quoi d’autre qu’Aislinn ne voulait pas savoir. Elle semblait un peu piteuse, et la gamine ne savait pas trop quoi dire. D’ordinaire, elle lui aurait proposé de rester là, de dormir un peu. Mais cette fille ne semblait pas malheureuse de sa situation, malgré ses plaintes. Bien sûr, tout le monde savait que les esclaves, dans certains cas, développaient une certaine affection ou au moins de la reconnaissance à l’égard de leur maître, mais la brune à la rose ne lui inspirait pas confiance. Si ça se trouve, elle était là pour espionner. Surtout qu’elle avait beau se concentrer, la gamine ne pipait mot à ce que l’autre lui racontait.

Elle ne voulait pas imaginer ce qu’étaient les "trucs dégueux" dont Rose parlait, et elle ne se voyait pas détourner la conversation. Malgré les doutes d’Aislinn, la peine de Rose la toucha et avec un haussement d’épaules, elle l’invita à s’asseoir sur le vieux divan, tout en retournant les mots de la fille de joie dans sa tête. La dope, c’était de la triche pour le sport. Par extension, l’implant était une dope. C’était de ça qu’elle parlait ? Elle voulait savoir si Ace avait une puce ou si elle avait des machines pour qu’elle puisse les trafiquer, les revendre sur le marché noir ou un truc du genre ? C’est le seul truc qui pouvait avoir un rapport avec de l’aide, même si Ace ne voyait pas en quoi refiler de petites machines de guerre neurologiques (ou un truc du genre) à des pourritures était quelque chose de bien. Mais Rose parlait mal, alors c’était peut être juste une expression, comme quand on l’appelait "merdeuse" ou gamine. Mais rien de cela ne s’approchait de ce qu’avait été son éducation. Dans le monde surprotégé d’Aislinn, les prostituées l’étaient toutes de leur plein gré et on chassait, on tuait, mais on ne parlait pas vulgairement. Quand elle écoutait la prostituée, elle se demandait si elles venaient du même monde, si elles parlaient la même langue. Comme fructifier. Elle dealait de l’ar… oh.


« La dope, c’est de la drogue, c’est ça ? Tu deales de la drogue. Mais du coup, t’es aussi une prostituée ? »

Parce que dans le petit monde d’Aislinn, drogue et prostitution, c’était beaucoup de déviances pour une seule femme.

« Pour la drogue, j’en connais qui s’en servent, mais nous, on n’en vend pas. C’est juste que c’est pas tous les jours roses ici, et que certains d’entre nous ont des problèmes. Perso’, j’ai jamais essayé et j’en ai pas l’intention »

Qu’on se le dise, la gentille chasseuse à son papa n’était pas de ceux-là.

« Par contre, si tu veux droguer des vampires pour les tuer, j’en suis. Mais je sais pas comment on drogue vraiment un vampire, tu penses qu’il faut diluer la coke ou je sais pas quoi avec le sang pour lui faire boire ? De toute façon, si on avait du sang, ça serait plus pour sauver des gens que pour tuer des vampires, même si ce serait pour la bonne cause. »

Elle hésita.

« Quand je dis qu’on aide les gens, c’est qu’on aide ceux comme toi à ne plus être comme toi. Etre esclave, c’est pas une vie tu comprends ? Alors moi, je cache des esclaves pour qu’ils soient libres. ? Et tu peux le dire à ton maître, j’ai absolument pas peur de toi, ni de lui, ni de quoi que ce soit. Au contraire, si tu lui dis, je le tue, et tu es libre, alors bon. C’est toi qui vois. »

Après tout, si la fille tentait quoi que ce soit, il y avait plus d’une vingtaine de chasseurs en bas qui lui tomberaient sur le poil. Elle ne risquait rien.
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MessageSujet: Re: [Bars, Cafés et Restaurants: H bar]Décalage horaire {Eli} [Terminé]   [Bars, Cafés et Restaurants: H bar]Décalage horaire {Eli} [Terminé] EmptyMar 31 Mai - 14:45

La prostituée ouvrit la bouche pour grignoter sa lèvre peinturlurée de rouge à lèvre agressif. Le bruit estompé de la foule hétéroclite qui occupait le bar semblait appartenir à un autre monde, la rendant encore plus mal à l'aise qu'elle ne l'était déjà. Mais enfin, que venait-elle faire ici, avec cette fille qui avait l'air de débarquer de la lune, malgré ses airs gentils et ses fringues sympas, hein ?

Bon, on la prenait pour une dealeuse, la conversation était mal partie... mais enfin, ce n'était pas bien compliqué ! Elle voulait juste négocier un peu de temps dans un endroit chaud, pour pouvoir dire à son maitre qu'elle lui rapportait quand même de l'argent - c'était son travail après tout.
D'un geste las, elle se frotta les yeux, répandant un peu de mascara sur la peau pâle et lisse de son visage.
Puis un sourire se dessina sur ses lèvres roses, à la mention des autres fréquentations du bar qui prenaient de la dope. Comme tout le monde, finalement, non ? D'ordinaire, la jeune femme n'y touchait pas trop. Elle préférait l'alcool - plus chaud, plus corsé dans l'estomac, il amenait au sommeil, à la détente de soi, à l'épanouissement de tout son être. Alors qu'elle avait l'impression que son cerveau partait en vrille quand elle prenait de ces poudres blanches et bleus qui circulaient dans la rue. Et perdre totalement le contrôle avait le don de la faire paniquer.

Elle n'était pas ici à sa place, elle venait enfin de s'en rendre compte. Non, elle devait reprendre le travail, braver le froid dehors, avec le sourire, comme toujours, comme à son habitude. L'éternel sourire qui ne la quittait, parce qu'elle savait qu'au bout de la nuit elle pourrait rentrer à la maison, manger un bon sandwich chaud et se pelotonner dans son lit avec un bon livre, si son maitre n'était pas encore rentrer. Finalement, c'était bien le mieux qu'elle pouvait espérer, que ce dont une fille comme elle méritait. Une simple humaine qui vivait sa simple vie, c'était déjà beaucoup.


-"Essaye pas, ça casse un peu la tête. t'es quand même la première..."

La prostituée s'interrompit. Pour ouvrir la bouche à nouveau, cette fois-ci interloquée, choquée et horrifiée tout à la fois des propos de la dénommée Aislinn. D'un geste, elle se recula, pour buter contre la porte fermée de la salle de bain.
Droguer des vampires pour les tuer. A vrai dire, l'idée même ne lui avait jamais effleuré l'esprit. Jamais. Tuer les vampires. Tuer les Maitres, ceux qui les guidaient, ceux qui leur procuraient foyer, sécurité, soin, alors qu'eux-mêmes, humains défaillants, ne pouvaient pas le faire. Mais bon sang, qui pouvait bien être cette fille ? Qui d'ailleurs continuait de parler comme si de rien n'était, songeant à prendre son avis pour une question auquelle Rose refuserait de toute manière de répondre. Une boule de terreur se forma dans son estomac lorsqu'elle comprit brusquement chez qui elle était tombée. Avec qui elle parlait et qui la dévisageait en envisageant sereinement de tuer son maitre pour la rendre libre.

Les terroristes. Les terroristes qui faisaient sauter les immeubles, qui tuaient par centaines humains et vampires confondus, enlevant des humains sûrement pour les faire parler, pour les torturer, sans aucun doute. Pour elle, nulle liberté n'était possible ! C'était son sort, et elle l'avait accepté depuis longtemps. Elle ne pourrait pas vivre plus de quelques jours d'ailleurs sans son maitre - tout ceci était risible. Et horriblement effrayant.

Le jour où son père avait disparu lui revint en mémoire, et elle faillit se mettre à pleurer en se rendant compte que la jeune fille à l'allure innofensive devait elle avait peut-être trempé dans sa mort. Et le pire dans tout ça était qu'elle était piégée. Elle devrait en parler à son maitre qui la renverrait probablement un jour dans cet endroit, pour qu'elle extorque des informations à ces... à ces monstres.
Il fallait qu'elle soit forte et qu'elle tienne. Et surtout pas que son interlocutrice sache ce dont elle la soupçonnait...


-"Je... je dirais rien. Je dirais rien. Mais... mais... je pense que les humains... doivent rester à leur place... J'vais vous laisser. J'ai du travail. Je trouverai un autre coin. Mais c'est sympa ! Je vous remercie. Vraiment."
Partir. Partir était la seule issue... pour rester en vie !

Vite, l'esclave plia les genoux devant Aislinn tout en maintenant son fameux sourire qui s'était singulièrement crispé sous le stress avant de prendre la poudre d'escampette, pour dévaler les marches d'escalier quatre par quatre. Elle balbutia des remerciements incohérents à la barmaid, avant de claquer la porte du H Bar derrière elle.

Mais quelle nuit décidément horrible !

Sous la lumière blafarde de la lune, elle continua ainsi son chemin dans les ruelles jusqu'à l'aube... en priant pour avoir un peu plus de chance le lendemain.
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