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 [Cafés-théâtres: Pub- Salle de Concert] Le Fahrenheit (pv Elisabeth) {achevé}

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Constantin Basarab
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MessageSujet: [Cafés-théâtres: Pub- Salle de Concert] Le Fahrenheit (pv Elisabeth) {achevé}   [Cafés-théâtres: Pub- Salle de Concert] Le Fahrenheit (pv Elisabeth) {achevé} EmptyLun 7 Mar - 4:56


La salle était bondée à exploser, chaque chaise ou tabouret de bar occupé, les moindres espaces libres envahis par des clients qui consommaient debout différents alcools des plus mousseux aux plus titrés en bougeant lentement au rythme de la musique distillée par les énormes enceintes. Enfumée par la combustion de tout ce qui était consommable en volutes, l'atmosphère était déjà bien chauffé par le petit groupe qui se démenait sur scène. Les serveuses, habillées de noir se faufilaient habilement entre les consommateurs qui affluaient ce soir. Les videurs, un peu nerveux, mâchouillaient leur chewing gum éternel, les bras croisés sur le torse pour se donner l'air du type qui maîtrise la situation même s'ils savaient bien que dans quelques minutes ils ne maîtriseraient plus grand chose. Dans un coin, vers la porte, juste à l'entrée des toilettes, deux types regardaient la prestation du groupe d'un air connaisseur et trompeur. Ils n'étaient pas là pour l'amour de la musique mais pour vendre. Pas exactement la même marchandise mais toujours quelque chose qui nourrissait les vices des humains et des damnés. La petite nana sur la scène se démenait sur la dernière chanson du groupe et s'en tirait plutôt bien, sous les regards concupiscents des hommes et de quelques femmes. D'autres, piliers de comptoirs, dodelinaient de la tête, laissant à penser qu'ils allaient sombrer prochainement dans les bras de Morphée au milieu du déluge sonore. Sur un coin de table, au fond de la salle, quelques initiés alignaient des rangées symétriques qui n'étaient pas du sucre en poudre. Des filles très chaleureuses et souriantes câlinaient des gars qui auraient pu être leur père.Une soirée comme tant d'autres au Fahrenheit, enfin, un peu plus tendue qu'à l'accoutumée. Ce soir le groupe montant du tout Paris donnait un concert dans ce lieu des plus chauds. La tension montait de minutes en minutes alors que les derniers retardataires investissaient la place. Public hétéroclite mais fans plus grimés que les groupes eux-même.

Constantin avait quitté la salle au milieu de la prestation, non qu'il lui fallut si longtemps pour se préparer mais il connaissait trop ces regards lubriques et les jeux du milieu. Cela ne le lassait pas encore vraiment mais il était trop au fait de tous ces rouages pour y adhérer vraiment. L'illusion, encore. Elle avait sa place sur scène mais en bas ? Rien de différent vraiment. Tout continuait à être représentation et il ne s'y prêtait que peu. Il avait regagné sa loge pour se maquiller légèrement. Juste un peu de Khôl sur le contour des yeux. Pas besoin de se blanchir le teint déjà pâle au naturel ni de s'allonger les cils qu'il avait déjà fort fournis. Un guerrier d'un autre temps reconverti en combattant de la scène. Il contempla son image dans le miroir, sans complaisance. Il se retourna et son regard tomba sur sa guitare, sa nouvelle arme. La pièce était vide. Le reste du groupe était au bar à ramasser des numéros de téléphone et à offrir des dédicaces et des verres aux admiratrices d'un soir. Seule Flore, la violoncelliste devait s'être retranchée dans sa loge elle aussi. Encore un caprice que Stan lui avait accordé il se demandait bien pourquoi au vu de la qualité de ses prestations live avec le groupe. En studio, elle était parfaite mais sur scène elle semblait pétrifiée autant par le public que par le leader. Il avait remarqué qu'elle rentrait la tête dans ses épaules sitôt qu'il la frôlait. Pourtant, si aucun des membres de Zagiel n'ignorait sa nature vampirique, il avait mis un point d'honneur à ne pas les ponctionner. Ne pas mélanger le travail et la vie privée. Flore n'avait donc aucune raison de trembler lorsqu'il s'approchait d'elle et encore moins de faire grincer son instrument de façon aussi peu mélodieuse. Croyait-elle que le son brut du groupe aller masquer ses fausses notes ? Que la guitare du roumain allait couvrir cette disharmonie ? Il devrait s'en séparer tôt ou tard et la conversation qu'il avait eu à ce sujet avec leur manager avait tourné vinaigre. Le guitariste avait bien compris que ce cher père bienveillant avait des projets pour la jeune concertiste et qu'ils n'avaient rien d'artistique. Cela plaisait déjà peu à Constantin. S'il se retenait de se nourrir de ses musiciens ce n'était pas pour que leur manager le fasse mais que cette faiblesse le pousse à cautionner un manque de talent le rendait fou de rage. Cela n'était jamais bon pour la santé de son entourage lorsque le slave était fou de rage et tôt ou tard la contrariété de ce début de soirée allait déborder. Il entendit les cris qui annonçaient la sortie de scène du groupe à la blonde hurlante, éteignit sa cigarette et empoigna sa guitare. Le type du pub était sur scène pour faire la transition nécessaire aux changements techniques en gueulant "Vous voulez du gros son ? " Constantin eut envie de le pousser dans la fosse pour se soulager sur lui mais il jaillit juste sur la scène avec son sourire en coin. Il y eut un mouvement de foule avant même qu'il attaque les premiers accords et il perçut clairement les hochements de tête nerveux des gorilles. Un pack de jeunes donzelles hurlantes s'était amassée au milieu des chevelus de tout poil et hurlait "Stan" à s'en faire péter les colliers cloutés.



Il plaqua les premiers accords, rageur, alors que les autres musiciens entraient dans le flow, parfaitement synchrones et que la foule proche de la scène s'animait comme une vague vivante . Derrière son micro, il laissa fuser sa voix profonde et chaude, bougeant lentement tandis que ses mains couraient sur les cordes. Son regard balaya machinalement la salle, regard scrutant les silhouettes en mouvement, pouvant laisser croire qu'il s'adressait à chacun des visages tendus vers lui dans un message complice. Les filles hurlaient et les gars levaient la main en secouant la tête en rythme. Tous ces visages hurlant, reprenant les paroles qu'il avait jetées sur le papier. Un bout de son histoire. Le sang, la foi, la suffocation, l'amour qui porte la mort, la trahison... Que savaient-ils de tout cela ? Il laissait sa voix porter ses pensées, contemplant dans une demi transe cette foule qui scandait ses mots. Courant le long de la scène, il passa derrière Karl, le bassiste et reprit avec lui le choeur ... "Cet amour, cet amour, scellera ma fin"... disaient les paroles en anglais. Les filles devenaient hystériques. Une table se renversa dans un bruit de verre brisés. Chacune croyait qu'elle allait ressusciter son héros, l'homme de ses rêves et se voyait sauter sur la scène pour l'enlacer en plein show. Dans un coin, l'épaule appuyée contre le mur, il vit son cher manager, un sourire carnassier et satisfait qui le regardait. Stan avait ce don de lever les foules et les filles. Une vraie machine de guerre, sans en faire trop, juste en étant lui-même. Une véritable aubaine que le machiavélique avait bien flairé mais qui restait dangereux à manipuler ou à coacher plutôt parce que rétif à toute autorité. Il n'y avait bien que par les filles dont il l'approvisionnait qu'il le tenait et encore. Provocateur au possible, Constantin, ondulait sur le bord de la scène en se laissant frôler par les mains avides qui tentaient de happer ses cheveux longs. Il se releva dans un coup de reins et se colla au second guitariste, éructant ses paroles comme si son souffle en dépendait, virevoltant avec légèreté en manquant de renverser Flore qui se cramponnait à son violoncelle et s'acharnait le archet, fébrile. La foule était en transe, en pleine effervescence, les vigiles plus nerveux que jamais, les yeux virant dans tous les coins, guettant la casse ou l'échauffourée. Il secouait lentement la tête au rythme de la batterie, les yeux fermés, abandonné, puis, laissant ses cordes et martelant chaque coup de la grosse caisse de son doigt pointé sur la foule, laissant croire qu'il désignait une élue ou un complice au hasard, il les tenait sous son emprise. Il s'immobilisa alors un instant alors que ses comparses faisaient taire leurs instruments et sa voix s'envola " Your rescue, my undo, I'm not the one to save you I'm empty completely". Comme ces mots criaient ce qu'il était, portés par les notes de cette musique qui était née sous ses mains, sur les touches d'un piano. Il était si loin de tout, si loin de ce qu'il avait été. Les hystériques hurlaient de plus belle mais il n'en avait cure. Le vide était bien là, réel en lui depuis des siècles et aucun corps serré , aucun sang versé dans sa gorge ne pouvait l'apaiser. Pourtant, il les dominait ce soir d'une manière encore différente que lorsqu'il prenait leur vie et il sentait la jouissance monter en lui, en connaissait le caractère éphémère. C'est alors qu'il la vit, petite fleur perdue au milieu de la foule mouvante, figée et accoudée au comptoir, le regardant de ses grands yeux d'enfant perdu, incrédule et incroyable, comme aucune ne l'avait regardée. Il sut alors que le concert serait long trop long et il fixa son image de peur qu'elle disparaisse, avec une sorte de fascination à travers les volutes de fumées. D'ailleurs, elle avait déjà disparu ... Fantôme éphémère...effleuré... éthéré...


Dernière édition par Constantin Basarab le Lun 14 Mar - 1:20, édité 1 fois
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Elisabeth Pratt
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MessageSujet: Re: [Cafés-théâtres: Pub- Salle de Concert] Le Fahrenheit (pv Elisabeth) {achevé}   [Cafés-théâtres: Pub- Salle de Concert] Le Fahrenheit (pv Elisabeth) {achevé} EmptyMar 8 Mar - 23:22

L’espoir d’un lendemain meilleur. L’espoir que la fatigue s’envole, qu’un miracle vienne la sortir de ces toilettes grises et blanches. L'espoir de ne pas sentir sur ses reins la caresse maladroite d'un inconnu, qui s'y appuyait en songeant à son propre plaisir. Le plaisir des autres, l'égoisme forcené de la gent masculine. Et elle, par-dessus tout, qui faisait semblant d'être heureuse. Qui souriait devant son maitre, les yeux remplis d'une fierté humble, nerveuse, en lui tendant l'argent récolté en faisant son boulot.

Elisabeth Pratt, vingt-quatre ans, avait pourtant cru dur comme fer que la soirée allait bien se passer. Tout d'abord parce que son maitre n'avait pas l'habitude de l'accompagner. D'ordinaire, il allait de son côté, jouissant de ses propres activités, déclamant à qui voulait l'entendre qu'il n'avait nul besoin d'une esclave pour lui servir d'escorte.
Mais ce soir-là, au grand étonnement de la jeune femme, il l'avait convoqué au salon, où plusieurs autres vampires se trouvaient. Ils avaient tâtés son ventre, échangés des regards entendus, puis l'avait renvoyé dans sa chambre sans plus d'explication. Et quand la ronde de ses questions s'était mise à tourner trop vite, lorsque l'irrésistible parfum de la curiosité menaçait de la faire désobéir à Olivier, il s'était enfin montré. D'un geste incroyablement rapide, il l'avait plaqué contre le mur, avait pressé ses lèvres contre les siennes, avait caressé de sa main virile, un peu ridé., l'abondante chevelure charbonneuse de l'humaine qui partageait son toit. D'une voix douce, très basse, il lui avait alors expliqué qu'elle allait avoir l'honneur de partager une nuit entière avec lui. Qu'elle n'aurait qu'à suivre ses consignes, et qu'ils allaient pouvoir sortir enfin de ce trou misérable auquel la déchéance l'avait contraint à se réfugier. Elle avait écarquillé ses yeux avec naiveté et candeur, toute d'optimisme et de gaieté pétrie. Oui, elle devait suivre la voie de la providence et de la sagesse : son maitre ne pouvait pas avoir tort. Et elle allait vivre une des plus belles soirées de sa vie !
Aux bras de son maitre, ses yeux rayonnaient de joie. Le monde n'était-il pas merveilleux ? Elle suivit son maitre sans poser de question, jusqu'aux pieds d'un immeuble imposant, au coeur du quartier du marais. Un quartier splendide s'il en était, plein de ces personnes huppées qu'elle admirait tant en passant, parfois, dans la rue, lorsqu'elle tapinait en errant sans but réel, au travers de toutes ces heures vides, si glaciales qu'elle en oubliait jusqu'à sa propre existence. Elle se mordit la lèvre de curiosité et d'appréhension anticipée en poussant la porte d'un de ces cafés-théâtres illuminés qui avaient coutume de la fasciner du dehors. Tant de bruits, tant de chaleur, tant de monde ! Elle se serra un peu plus contre son maitre, qui lui glissa un mot gentil. Sa douceur lui apporta du courage, et la jeune femme s'était avancée dans la foule... avant qu'Olivier ne choisisse de lui expliquer pourquoi il avait eu l'idée de l'amener.
La demoiselle baissa les yeux, déçue.

Qu'avait-elle bien pu croire ? Qui était-elle pour décider de s'amuser, alors que son maitre avait besoin d'elle ? Il fallait saisir la chance d'engranger beaucoup d'argent. Et pour cela, elle comprenait qu'elle devait s'oublier. Ignorer le dégoût, ignorer l'appel de son corps malmenés par les nausées et une fatigue anormale. Bah... elle devait simplement tomber malade. C'était tout, elle ne devait pas s'inquiéter...

Deux heures passèrent. La porte des toilettes claqua, la laissant seule avec sa robe ramenée sur le torse et une poignée de billets. Lentement, elle se rajusta, profitant de la pause pour se regarder dans le miroir. La vitre était si sale qu'elle grimaça, s'éloignant vers l'entrée que gardait son mac' avec un autre humain. Une fille hurla dans les toilettes voisines, et Rose eut un haut-le-coeur. Les billets dans ses mains la brûlait – il était vraiment temps d'une pause. D'aller boire quelque chose, d'écouter un peu la musique pour se distraire.
Avec la permission de « son » vampire, la demoiselle vola au comptoir, tandis qu'une horde de jeunes femmes hurlait un prénom.


- "Stan, Stan, Stan !"


Fascinée, elle fixa son attention sur le chanteur. Il prononçait les paroles en anglais, d'une voix forte. La musique, folle, enivrante, devenait bouleversante – une table se renversa, faisant sursauter la pute qui se mit aussitôt à se méfier de la foule qui semblait sombrer dans le délire. Les lumières étaient si fortes, le son était si haut ! Elle se sentait si perdue que lorsqu'un regard - « ce » regard accrocha la sien, elle ne put s'empêcher de s'y accrocher, avec le désespoir d'une noyée face à une planche. N'y avait-il pas de la pureté dans ce regard de vampire ? Peut-être... Un jet de fumée fut expulsé dans la salle à l'ambiance électrique. Des hurlements s'élèvèrent, des femmes en extase s'évanouirent... il était plus que temps de repartir au travail. Difficilement, la jeune femme brune tenta de se frayer un chemin à travers le public lorsque son maitre la happa d'une main : il avait manifestement changé de projet. De toute façon, tout ce qui n'étaient pas les toilettes de ce café était acceptable, aussi, Elisabeth esquissa t-elle un sourire soulagé en apprenant qu'elle n'aurait plus qu'à satisfaire un seul homme pour la nuit.

Introduite dans sa loge, la prostituée n'eut pas longtemps à attendre.
La porte s'ouvrit, laissant place au vampire de la scène. Un homme. Un vampire. Un homme... Elle réprima un soupir de terreur, pour afficher une moue plaisante et humble.


- "Bonsoir, monsieur. Désirez-vous... un verre, pour vous reposer ?"
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Constantin Basarab
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MessageSujet: Re: [Cafés-théâtres: Pub- Salle de Concert] Le Fahrenheit (pv Elisabeth) {achevé}   [Cafés-théâtres: Pub- Salle de Concert] Le Fahrenheit (pv Elisabeth) {achevé} EmptyLun 14 Mar - 0:33

Un tribut inattendu

Le concert s'était somme toute bien déroulé. Les garçons avaient bien assuré et les hésitations tremblantes de Flore avaient été avantageusement couvertes par les cris qui fusaient de la salle survoltée. Quelques accolades entre les autres musiciens du groupe, un salut "chaleureux" à son public et Constantin avait pu s'éclipser par l'arrière de la scène alors que ses comparses préféraient fendre la foule pour regagner leur loge commune. "Les humains! " Songea le vampire en soupirant, " Toujours aussi avides de cueillir les lauriers de leur gloire éphémère". Il s'était glissé dans le couloir qui menait à la sienne, ressentant le besoin de s'isoler comme après chacune de ses apparitions en public. Le monde, la foule, tout cela n'était décidément pas fait pour lui désormais. La faim aussi se faisait sentir. La nécessité impérieuse du sang. Aussi avait-il préféré ne pas frôler le parterre d'admiratrices prêtes à offrir beaucoup mais trop peu de leur personne. Il aurait pris plus qu'elles ne l'imaginaient bien sûr et la soirée musicale aurait pu se terminer en carnage par sa seule présence. Le propriétaire des lieux devait être rassuré, pas trop de casse finalement malgré l'ambiance surchauffée distillée par le groupe de ce vampire étrange.

Retrouver le calme et le silence, rassembler ses affaires pour rentrer, avant que Reinhart ne vienne le solliciter pour une séance d'autographes. Il poussa la porte de sa loge, la guitare à la main... Quelqu'un l'y attendait... La fille au regard perdu, dans la foule... Une rose dans ses cheveux noirs... Il crut deviner la nature de sa présence dans ce pub en cette soirée. Elle ne venait pas pour le concert. Oui bien sûr... Il fronça les sourcils un peu contrarié. Satané Dunkel ! Il avait du capter l'intérêt étrange qu'il avait porté à la jeune humaine et il lui avait envoyé directement dans les pattes, comme on enverrait l'agneau sans défense dans la gueule du loup. Le vieux briscard avait certainement quelque chose à exiger en retour. Un bonbon contre une faveur. Laquelle ? Si c'était garder Flore au sein du groupe, il pouvait toujours rêver. Il rangea sa guitare dans l'étui et le referma d'un coup sec. Puis il considéra la jeune femme avec plus d'attention. Toujours ce regard perdu, cette crainte latente dans les yeux. Son corps tout entier transpirait la peur... Il songea furtivement que son sang devait être un nectar exquis mais se raisonna afin d'arriver à entamer la conversation. Il avait surtout très envie de donner tort à son manager vicieux qui pensait sans doute qu'il ne résisterait pas et se ruerait sur la jeune femme. Au lieu de quoi, il répondit à son invitation à boire un verre et à se reposer par une boutade avant de s'asseoir d'un air nonchalant et de l'encourager à faire de même.

- Je suppose que vous êtes envoyé par ma chère âme damnée. Cacheriez-vous un vieil armagnac dans votre guêpière ? Je crains que les breuvages proposés par l'établissement ne soient guère à mon goût... Mais asseyez-vous donc ...

Elle semblait si fatiguée malgré les efforts visibles pour dissimuler les traits tirés sous un maquillage un peu aguicheur, si pâle ...Jolie, une forme de beauté caressée par les turpitudes de la vie, qui la rendait poignante. Peut-être une autre pièce dans sa collection de belles trouvailles... Mais il se lasserait sans doute de cette beauté appelée à se faner ou elle révélerait des défauts majeurs qui l'obligeraient à la faire disparaitre ... Qui pouvait savoir ? Enfin, ce soir on lui servait sur un plateau comme un jouet qu'on offre à un enfant qui a bien travaillé. On s'attendait à ce qu'il brise immédiatement le jouet dans un accès de folie. Et si il donnait tort à ce "on "?

Il avait fait mine, à dessein, de ne pas comprendre le sens caché de la proposition de cette fille de joie. Encore qu'il pensât à part lui que cette appellation ne convenait guère à la belle au triste regard. Il se massa les tempes et rejeta ses longs cheveux en arrière, tirant une chaise rangée sous la banque en mélamine blanche qui servait de plan de maquillage pour les artistes. Le décor fonctionnel dépourvu de chaleur et d'intimité des loges d'artistes...

- Asseyez-vous, puisque vous êtes là ... Je vais me rafraichir un peu ... Je vous écoute...

Elle restait silencieuse pour l'instant, comme dans l'attente de quelque chose. Il imaginait fort bien de quoi il s'agissait mais étrangement, il n'avait pas envie que cela arrive ... pas comme cela...

- Concernant votre invitation à boire un verre, j'aspire à prendre une bonne douche chez moi avant mais j'ai encore quelques détails à régler avec le patron du pub.

Même si son cher ange gardien veillait aux détails d'ordre financier, Constantin mettait un point d'honneur à être présent lors de la transaction. Histoire de s'assurer que le manager ne grugeait pas le groupe et le client en même temps. Non qu'il ait vraiment besoin de cet argent pour vivre mais il tenait à ne voir s'interposer aucun malentendu entre les propriétaires de salles et lui. Il arrivait que des véreux demandent plus au client que ce qu'exigeait leur artiste et se mettent la différence dans la poche. Si Constantin apprenait une telle tentative de la part de Dunkel, il le tuerait simplement de ses mains, vampire ou pas, loi ou pas...

- Que diriez-vous si j'appelais un taxi pour vous conduire chez moi ? Lança -t-il avec la provocation qui sied si bien au prédateur.

Il regretta presque cette phrase en percevant une ombre désabusée dans le magnifique regard. Il n'aimait pas se nourrir de tristesse. Il fallait que cette fille retrouve sa joie de vivre. Il pensa à ce qu'il avait à faire avant de la rejoindre au Clisson, si elle acceptait son invitation... Mais elle accepterait, elle n'avait guère le choix.
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Elisabeth Pratt
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Elisabeth Pratt

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MessageSujet: Re: [Cafés-théâtres: Pub- Salle de Concert] Le Fahrenheit (pv Elisabeth) {achevé}   [Cafés-théâtres: Pub- Salle de Concert] Le Fahrenheit (pv Elisabeth) {achevé} EmptyJeu 24 Mar - 22:41

D’un simple mouvement des yeux noirs, Elisabeth Pratt regardait le vampire ranger ses affaires. Elle le contemplait en prenant son temps, la prostituée, pendant qu’elle pouvait encore le faire sans lassitude ou mauvais souvenirs qui resteraient comme une tâche indélébile, posée sur celui qu’elle ne pourrait plus appeler que son client.

Quelle situation étrange, que de se trouver dans cette pièce blanche et lumineuse, au décor clinquant et luxueux, et sur cette chaise, seule, étonnamment seule. Face à cet étranger qui lui en imposait tant par son maintien impeccable et ses longs cheveux dorés que par son simple statut de Vampire, elle se sentait terriblement petite et fragile. Son maître l’avait-il jeté dans la gueule d’une star de rock qui n’attendait que de pouvoir la tuer en pompant son sang ? Même si cela ne semblait pas correspondre au style de son interlocuteur, elle ne pouvait pas s’empêcher de penser à ce genre d’éventualité. Il semblait très affairé, cet homme, et sa propre timidité devant lui la rendait aussi muette qu’une carpe. Qui sait ce qui se passerait si elle le contrariait par inadvertance – sa puissance d’être de la nuit semblait maintenant irradier toute la pièce, et la jeune femme ne put s’empêcher de songer que son propre maître lui-même ne l’égalerait pas. Il fallait respirer, se comporter normalement, comme avec n’importe quel client. Sauf que le décor de la loge semblait rendre ses propres affaires ridicules. Une mini-robe moulante en imprimé léopard, et l’avalanche de colliers dorés autour de son cou et de ses poignets semblaient aussi appropriée qu’une dame vêtue d’une crinoline en plein milieu de la foule des groupies, en bas de l’escalier, qui devaient en ce moment profiter de la présence du reste du groupe. Parfois, la vie lui semblait si injuste que si son maitre n'était pas content qu'elle fasse ce genre de travail, elle aurait déjà essayer d'y mettre un terme, pr un moyen ou par un autre... Enfin, il s'agissait maintenant de ne pas se conduire comme une bécasse. Appâter le chaland et lui plaire, et ce n'était pas en gardant le silence en attendant qu'il s'approche et lui dise ce qu'il voulait qu'elle lui fasse – ou vice-versa, peu importait – qu'elle le séduirait. C'était un bosseur, ce type. Même avec la possibilité de passer immédiatement un bon moment, il songeait encore au travail. A moins qu'il ne s'inquiéta de la somme qu'il devrait à mademoiselle, ce qui était tout à fait possible. Après tout, c'était son manager qui avait demandé à son maître pour la faire monter...

Fatalement, elle était réduite à l'impression de n'être qu'une friandise que les garçons obéissants ne dégustent qu'après avoir accomplis leurs devoirs. Notion perturbante que la jeune esclave aux cheveux noirs s'empressa de reléguer dans un coin de son esprit.

Bon, il allait falloir se décider à parler. Mais au moment d'ouvrir la bouche, il avait déjà reprit la parole, et ceci pour lui demander une chose... qui n'était pas si habituelle. Qui ressemblait un peu trop aux instincts du prédateur qui accule sa proie, pour mieux en jouir, dans le silence et l'intimité de son alcôve. Malgré la politesse de sa demande, Elisabeth savait bien que ce n'en était pas une. Non, c'était un ordre, et elle n'avait aucun choix. Classique, terrifiant. Marcher vers l'inconnu, pour se fondre dans la demeure d'un homme qui pouvait trancher votre vie d'un simple mouvement de doigts. De toute façon, son maitre ne souhaitait-il pas se faire beaucoup d'argent ? Il fallait obéir.... ne pas oublier quelle humaine imparfaite, faible et idiote elle était. Avec lenteur, la jeune femme se leva de sa chaise, toujours silencieuse, pour venir se coller contre son client, tout en lui dédiant un sourire éclatant et aguicheur. Intérieurement, elle pria pour avoir l'air crédible.
Puis elle souffla :


- "Je n'attendais que ça, monsieur. J'ai toujours rêvé de voir l'appart' d'un chanteur. Ça m'donne pleins d'idées..."

Aucune, en réalité. Mais allez savoir, ça marchait quasiment toujours avec les mecs. En réalité, il n'y avait rien de moins sordide, mais passons. Ce n'était pas à elle de pouvoir juger. En le regardant prendre son téléphone pour appeler effectivement un taxi, son cœur se mit à battre plus fort, et une brusque nausée la prit à la gorge, avant de se calmer peu à peu. Encore une nausée, encore cette sensation de tournis et d'harassement. Était-il possible qu'elle puisse être enceinte ? Un souvenir lui sauta au visage, tandis qu'elle essayait de continuer bêtement à sourire devant son interlocuteur qui parlait à un sous-fifre d'une voix agacée. Les vampires qui lui avaient tâtés le ventre. Le sourire de son maitre, leurs murmures après qu'elle soit repartie dans sa chambre. Merde.
Bon, fallait essayer de voir la vie du bon côté. Avoir un enfant était merveilleux, et elle arriverait sans doute aucun à persuader Olivier de la laisser élever son bébé. Oui, oui. Forcément. Comme à travers, elle entendit distraitement le chanteur lui expliquer qu'il fallait qu'elle attende sur le trottoir, qu'un taxi bleu arriverait et qu'elle n'aurait rien à faire d'autre que de monter dedans et de sonner à la porte de sa demeure. Et de l'attendre dans le salon jaune. Soit... Elle acquiesça mécaniquement d'un signe de tête – elle n'avait pas vraiment le choix, de toute façon ; puis se courba en une révérence servile comme son maitre lui avait appris à faire devant les vampires, tandis que la vedette du groupe passait la porte et se perdait dans les escaliers.


**

Pendant tout le trajet, elle n'avait fait que rêver. Rêver à son bébé, rêver à son bonheur futur. Essayer d'oublier la terreur servile que lui inspirait la perspective de passer une nuit entière avec un être aussi démesurément supérieur, prier pour en réchapper indemne avec son bébé. Enfin, si elle ne se trompait pas, bien sur. Elle était si ignorante ! Peut-être valait-il mieux ne pas trop y penser ?
La vue du « château » acheva de désorienter la jeune femme, qui après avoir pénétré dans l'imposante demeure, suivit le majordome avec un respect confinant à la vénération. Jamais encore elle n'avait pu voir si splendide habitation, et ce fut en ouvrant une bouche béante qu'elle ne put qu'admirer les sublimes rideaux de soie, pourtant fort sobres, qui ornaient une fenêtre sculptée dans le fameux salon jaune. Un peu crispée par le silence obstiné du vieux serviteur qui se retira aussitôt après l'avoir fait entrer dans la petite pièce ronde, elle décida de se concentrer sur la vue d'un petit jardin en contrebas en attendant son client...

Elle sursauta lorsqu'un bruit de porte grinça dans son dos. Mûe par un réflexe profond, la jeune femme se retourna, pour fixer aussitôt ses pieds devant le grand seigneur qui se dressait devant elle. Pas question de le mécontenter, oh non !


- "Pardon, votre excellence ! Je-je regardais juste la vue. Je ne vous ai pas entendu approcher. Ici, vous pourrez savourer un verre tranquillement. Je... je crois que votre domestique... il attendait votre retour."

La soirée risquait certainement d'être juteuse pour son maître... et pleine de surprises pour elle.
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