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 [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}

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Constantin Basarab
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Constantin Basarab

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MessageSujet: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}    [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}  EmptySam 2 Avr - 19:09



Elle s'était finalement décidée à répondre avec le professionnalisme qu'on exigeait certainement toujours d'elle, celui qu'elle pensait devoir adopter avec lui en se collant contre lui et en prononçant des paroles aguicheuses. Une bien jolie fille vraiment. Il ignorait pourquoi mais elle lui faisait penser à Madame Butterfly, l'héroïne de cet opéra qu'il avait vu la semaine précédente. Il avait sursauté lorsque son ventre avait frôlé son entrejambe de façon suggestive. Les sourcils froncés, il avait baissé les yeux sur la petite robe moulante, très moulante à cet endroit. Il avait senti quelque chose qui émanait d'elle, une autre aura ... et il savait déjà ce que cela signifiait. Cette fille allait avoir des ennuis dans quelques mois. Du moins, il pouvait supposer que sa vie allait singulièrement se compliquer étant donné sa profession. Le savait-elle ? Il considéra rapidement tout ce que cela impliquait si c'était le cas. Si elle l'ignorait encore, était-ce à lui de lui révéler ? Certainement pas, de prime abord. Il n'était qu'un client de plus même s'il n'avait rien demandé. Chaque chose en son temps. Pour l'heure, il voyait la possibilité de passer un moment de détente, d'une façon ou d'une autre, songea-t-il en retenant un sourire, en cette agréable compagnie. Se dégageant sans brusquerie, il avait ignoré ses allusions et composé le numéro du Clisson. Hegbert avait répondu de son ton monocorde lorsqu'il lui avait demandé de préparer une collation pour deux .

- Monsieur recevra une amie ou une invitée ?

C'était le code entre eux pour déterminer la nature de l'intrusion dans l'antre et donc ce qu'il convenait de préparer. U ne amie étant forcément de la même nature que lui alors qu'une invitée pouvait aisément passer au statut de repas...

- Ni l'une ni l'autre ... Prévoyez un repas de plus ... Avait-il répondu agacé de devoir s'expliquer devant elle. Appelez pour qu'un taxi vienne la chercher ici même. Oui, la compagnie habituelle... Avait-il ajouté en se demandant si son domestique n'avait pas bu pour poser des questions aussi sottes.

Il s'était tourné vers elle, assez distant. Il avait encore trop de choses à régler avant de pouvoir rentrer et cela le contrariait tout autant que la faim qui commençait à le tenailler plus sérieusement. Il avait coupé court à l'entrevue en lui expliquant ce qu'elle avait à faire, avant de disparaitre pour aller rejoindre Reinhart en pleine discussion avec le patron du Pub. Une rapide poignée de mains pour l'homme, un regard glacial pour son manager avec lequel il aurait plus tard une sérieuse conversation. Au moins les détails du contrat semblaient avoir été respectés. Le tenancier, satisfait, demandait si le groupe serait disponible pour d'autres dates. Constantin avait répondu qu'il allait y réfléchir avant que son âme damnée ait eu le temps d'ouvrir la bouche. Ne souhaitant pas s'éterniser et donc que Dunkel l'attrape dans le couloir pour protester, il avait ajouté avec condescendance:

- Si cela me parait envisageable, je laisserai Reinhart discuter avec vous des termes du nouvel engagement. Nous partirons sur des bases un peu plus exigeantes, bien sûr... La réponse du public a été plus que positive, il me semble ...

Il avait mis fin à l'entrevue avec la facilité qui lui était coutumière. Des réminiscences de son ancien statut mortel, sans doute. Il avait gardé cette habitude de disposer de l'attention des gens comme bon lui semblait et de ne pas s'encombrer de leur compagnie lorsqu'elle leur était déplaisante ou devenue inutile. Il était sorti de l'établissement par la porte de service mais cela ne l'indisposait pas plus que cela. Beaucoup moins en tout cas que de traverser la foule de la salle en ébullition. Il avait hélé un taxi qui passait et avait indiqué une adresse à quelques pâtés de maisons de chez lui. Finir le chemin à pied lui ferait du bien et était nécessaire pour ce qui lui restait à faire. Il trouva matière à se sustenter grâce à deux jeunes femmes qui sortaient d'un immeuble pour rejoindre une voiture garée dans l'impasse toute proche. Idéal ... Il s'approcha d'elles en chantonnant Butterfly de Puccini, sans chercher à les surprendre et leur adressa un sourire charmeur mais sans se départir d'une certaine réserve.

- Bonsoir mes demoiselles, peut-être pourriez-vous me renseigner ? Je cherche l'hôtel Clisson. Je ne suis pas d'ici, je vais chez cet ami et ...

Celle qui fouillait dans son sac pour y trouver les clefs s'était arrêtée et lui avait souri, aimable en le reluquant sans discrétion tandis que sa compagne s'approchait encore plus avenante en avisant l'étui de guitare qu'il portait.

- OOhh il y a une fête ? On peut s'inviter ?

Il avait trouvé l'idée plaisante et avait accepté qu'elles lui servent de guide en échange d'une introduction. La fête avait été de toute autre nature et s'était déroulée bien avant d'arriver devant la porte massive. Il avait commencé à caresser le dos de la rousse, puis passé son bras autour de sa taille et elle avait répondu immédiatement à sa sollicitation en posant sa main sur ses fesses, sous le manteau. Ne souhaitant pas faire de jaloux, il avait embrassé délicatement la blonde dans le cou et elle s'était immédiatement pendue au sien pour le gratifier d'un bécot des plus incitatifs. La première porte cochère avait été la bonne. Sans se douter qu'elles ne sortiraient plus de l'ombre de ce couloir, elles l'y avaient entrainé bras dessus bras dessous. Puisqu'un festin total lui était proposé, il ne s'était pas privé et avant qu'elles aient le temps de comprendre la nature qui était sienne, il les avaient mordues tour à tour pour bien les affaiblir, puis les avait fait jouir dans un court intervalle,toujours pour ne pas les attrister. Elles étaient diablement joyeuses même en ayant conscience de son état. Peut-être espéraient-elles qu'il leur ferait ce "cadeau" ultime et recherché par certains humains ? Le sang de la première qu'il saigna complètement avec soin et délicatesse était délicieux. Ce goût métallique, cette douceur veloutée et chaude qui glissait dans sa gorge, se répandait dans son corps, si parfumé par l'extase qu'elle venait de vivre. Elle était partie dans un sourire, sans un cri tandis que son amie finissait de faire son affaire entre les jambes de Constantin pour le remercier de sa "prestation". Ce ne fut que lorsqu'elle avait vu sa compagne glisser comme une poupée de chiffon à ses côtés qu'elle avait compris, ouvert des yeux exorbités et retiré ses lèvres pour en laisser échapper un cri de terreur. Une hystérique la blonde, bien plus que la rousse ardente et douce, il l'aurait parié. Il l'avait relevée d'une main en la tirant par la tignasse et avait planté ses crocs dans sa gorge pour la boire goulument, la serrant contre lui et la griffant.Il avait passé son bras autour de ses reins et serré jusqu'à entendre un petit craquement dans la colonne vertébrale. Elle avait cessé de lui donner ses ridicules coups de pieds dans les tibias alors qu'il la soulevait. Les yeux de porcelaine étaient devenus fixes, la peau de son visage diaphane sous le maquillage. Il l'avait laissée glisser à terre et s'était essuyé avec soin les lèvres du revers de sa main.


**********


Repu, il avait pu laisser ses pas le guider jusqu'à son antre. Finalement cette soirée s'avérait très agréable et ce n'était qu'un début. Il déposa son instrument et son long manteau entre les mains de son majordome et se glissa jusqu'au salon jaune ou l'attendait la jeune femme . Elle contemplait la vue assez magnifique de cette colline qui surplombait le marais et se retourna immédiatement, en l'entendant entrer. Les yeux baissés et son attitude soumise qui la rendaient triste contrarièrent le vampire. Il sonna Hegbert:

- Qu'on serve le repas dans la salle des bains! J'ai grand besoin de me délasser. Apportez des serviettes et un peignoir pour mademoiselle.


Tandis que le domestique s'éclipsait pour donner des ordres et faire couler un bain dans la salle des bains qui était adjacente au salon et à la chambre du seigneur, celui-ci se dirigea vers le gramophone et y plaça un disque, Samson et Dalila de Saint Saëns, puis il servit un jus de fruits à la jeune femme et un vieil armagnac pour lui, tandis que les notes de l'ouverture s'élevaient. Se dirigeant vers la fenêtre à son tour, il lui tendit son verre et prit son menton entre ses doigts.

- Avez-vous toujours des idées depuis votre arrivée ma chère ... ? Il prit conscience qu'il ignorait comment elle se nommait. Comment se nomme cette charmante invitée ? Voyez-vous, j'ai aussi beaucoup d'idées que vous serez ravie de partager, je pense...

Il se tourna vers la vitre et laissa son regard se perdre dans les lumières de la ville en contrebas. Jadis, il avait eu une ville à ses pieds ...

- Qui vous a envoyé auprès de moi ? Comment se nomme votre "patron" ? Murmura-t-il sans daigner la regarder.
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Elisabeth Pratt
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}    [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}  EmptyMar 5 Avr - 23:27

Elle n'était pas vraiment dans son élément, et c'était bien le moins que l'on puisse dire de la situation inédite dans lequel son maitre l'avait jeté.

Tournée vers le vampire qui venait d'entrer, la jeune femme ne pouvait s'empêcher de le fixer. Droit dans ses yeux bleu d'acier, qui semblaient étinceler d'une brusque lueur de contrariété, alors qu'il commandait à son serviteur réapparu comme par enchantement de préparer la salle des bains. L'hôtel Clission, le quartier du Marais. Ce palais incroyable, aux boiseries délicates et somptueuses, cet humain à l'attitude compassée, cette attitude de dominant, à l'attraction si... si forte. Oui, c'était cela ! Il émanait de son interlocuteur une puissance intrinsèque qui devait sûrement son halo à la profession qu'il exerçait - c'était manifestement la seule option. Désir, fantasme de côtoyer un prince, fut-il vampire et son client d'un soir ? Probablement. Quelle importance après tout, si elle devait de toute façon le satisfaire, si elle pouvait essayer de rêvasser un peu entre temps ? Ouais, c'était une bonne manière de voir les choses... une manière rassurante, qui l'aidait à éliminer un peu de ce sentiment profond de respect et de terreur que lui instillait ces supers-humains, si forts, si supérieurs !
Mais malgré toute son envie de magnifier le mâle qui allait posséder son corps jusqu'à ce qu'il décide qu'il s'en était lassé, il fallait peut-être faire place à des problèmes plus urgents... comme l'éclair de mécontentement dans les yeux du chanteur qui lui faisait face.

Statufiée, sans le quitter des yeux, je le regarde se déplacer dans la pièce, pour mettre un disque dans un appareil que je ne connais pas en marche. Une musique s'en élève, qui me donne des frissons. Je ne comprends rien, mais cela n'a pas d'importance. C'est une mélodie noble, à deux voix, qui me détends peu à peu, sans même finalement que je m'en rende compte ; j'accueille le verre de jus de fruit avec un sourire plus aguicheur, comme c'est finalement ce qu'on attend de moi. Ce qu'il attend de moi, ce que mon maitre désire. Quel idée de me faire aller dans un palace pour baiser, tout de même... mais c'est l'heure de la comédie. Il me parle, il me faut réagir, faire mon travail, l'accepter, satisfaire celui qui possède ma vie entre ses doigts. Nous rendre riche... Jamais je n'ai eu une telle importunité ! Je dois la saisir...
Alors, sans répondre tout de suite, je m'approche à nouveau du seigneur qui m'a pris mon menton entre ses doigts, comme pour bien souligner sa domination. Réaction typiquement masculine et très vampirique – il va bientôt voir le tatouage que m'a fait faire Olivier sur ma gorge. Un instant, je suis saisie d'inquiétude à l'idée que ça ne lui donne des idées violentes. Mais je me contient, comme d'habitude. Je dois me maitriser, ne pas oublier que je suis là pour le plaisir.... pour son plaisir. Avec plus de naturel, je plaque un doux sourire sur mes lèvres roses, pour cogner nos deux verres dans un petit « cling » savoureux que je trouve extrêmement chic. Le mystère ne fait-il pas parti de la vie ? Quelle dommage qu'il veuille à tout prix l'éventer ; mais Rose est toute une figure. Quelqu'un d'imaginaire – une autre moi, dans un autre corps, qui souffre seule de ces contacts nauséabonds et répugnants qui se pressent toutes les nuits contre elle.


A nouveau, la prostituée se remit à fixer son interlocuteur dans les yeux. Dehors, les arbres du parc se mouvaient en une grâce inaltérable, matérielle fascination d'une enfant pour la nature inconnue qu'elle ne connait que dépeinte dans les livres anciens des temps passés. Oh, comme elle aurait aimé devenir une de ces plantes qui ne doivent rien d'autres qu'à elle-même, et qui se berçait de la tendre illusion que malgré ce qu'elle pouvait valoir, elle n'en était pas moins une des pièces d'un puzzle à l'échelle de la terre !
D'une voix presque noyée par la musique qui se déchainait, elle se décida à lui répondre simplement, malgré le sentiment d'abandon qui s'emparait de tout son être. Une « charmante invitée » arrivée là pour le « délasser »... voilà des jolis mots qui n'arrivaient certes pas à cacher la coutumière sordititude de la situation. Mais dans un château, il s'agit de jouer le jeu.


- "Monseigneur... je suis Rose. Bien sur, j'ai des idées pour ce soir... Vous savez, j'adore l'eau chaude. On peut faire des choses... très amusantes à faire avec."


De l'eau chaude, un luxe que peu d'humains avait à disposition. Elisabeth se sentait si fragile, dans ce décor de contes de fées. Sentiment dur à cacher pour une proie aussi vulnérable qu'elle, mais qui avait l'avantage de la faire réfléchir beaucoup plus vite que d'ordinaire. Il ne fallait pas se laisser dépasser par la situation. Aussi, ce fut d'un geste convaincu qu'elle déposa son verre à l'embrasure de la fenêtre, pour commencer à passer le bout de ses doigts sur le vêtement de son interlocuteur. Très doucement, très lentement, comme dans ces romans où la jeune fille découvrait ce qu'était l'amour véritable et qu'elle ne voulait pas le gâcher.
Il ne la regardait plus – tant pis, elle se contenterait de baisser les yeux sur son oeuvre, sur ses gestes précis et doux, lent prélude à des caresses qui ne deviendraient agressives que s'il le désirait.


- "Mon maitre se nomme Olivier Kermal. C'est un Vampire, comme vous, monseigneur... Il m'a envoyé jusqu'à vous par l'intermédiaire de votre manager. Je suis très heureuse de pouvoir avoir l'honneur... de vous délasser."

Elle laissait glisser ses ongles peints de rouge et de noir sur la couleur de sa chemise, en suivant le léger pli d'un froissage discret, sans se presser, précise, experte.
Un dernier murmure.


- "Sans doute pouvons-nous commencer par un massage... votre nuit n'a pas été des plus calmes pour le moment... Et je promet que vous serez très détendu au moment de prendre ce fameux bain."
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Constantin Basarab
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}    [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}  EmptyDim 10 Avr - 22:32

Il la regarda longuement, guettant le moindre sentiment qui passait dans ses yeux et sur son joli visage. Un mélange de fascination, de peur et de tristesse désabusée. Comme un combat intérieur en elle qui opposait l'émerveillement d'une petite fille avide à la flétrissure déjà perceptible d'une femme qui commence à avoir trop vécu. C'était le lot des humains de s'avilir, il le savait bien, par différents biais. Pourtant, il était possible qu'elle n'eut pas choisi son sort mais le subît par faiblesse. Ils étaient si faibles entre les mains des siens. Il huma son parfum et sentit les fragrances d'un frère sur elle. Son mac était un vampire. Il caressa sa joue du bout de son pouce puis glissa sa paume au creux de son cou, écartant le tissu, dévoilant le marquage. Du bétail... Voilà comme il la traitait a lieu de se l'inféoder par l'esprit ce qui était beaucoup plus subtil et peut-être hors de la considération de ce vampire. Elle avait frémis sous ses doigts imperceptiblement, peut-être la peur qu'il soit excité par ce cou offert et déjà marqué. Pourtant elle se contint et trinqua joyeusement. Il sourit et murmura un mot venu de loin.

- Egészségére!

Elle semblait à son tour perdue dans la contemplation du dehors, fixant le mouvement lancinant des branches des peupliers du parc, une étrange mélancolie dans le regard.
Puis , semblant sortir d'un songe, elle se souvint de sa présence et il la laissa faire ses minauderies de courtisane en écoutant son nom... Rose.. une fleur... Si délicate malgré sa parure grossière... qui déjà le touchait, ayant la prétention de vouloir le contenter alors qu'elle énonçait enfin le nom de son Maître. Il se raidit légèrement

- Rózsa ! Schuuttt ... Il lui attrapa le poignet et plongea son regard dans le sien. Le bain n'est pas pour moi... Il est pour vous. Souffla-t-il en déposant un baiser au creux de son poignet qu'il eut bien croqué en d'autres circonstances.

Il hocha la tête lorsqu'elle évoqua un massage.

- Nous verrons cela ... Pour l'instant suivez-moi ... Ajouta-t-il en entendant du bruit dans la pièce contigüe. Votre bain doit être prêt.

Il serra sa main qu'il tenait encore dans la sienne et l'entraina, leurs verres encore en main dans la salle des bains qui portait si bien son nom. Edgerd avait fait des merveilles. L'eau claire et chaude coulait à flots du robinet de bronze en forme de bec de cygne et se déversait dans la large vasque en marbre rose veiné de sang. Divers onguents avaient étés disposés sur le bord de la baignoire éclairée par une multitude de bougies parfumées. Alors qu'elle le regardait complètement déboussolée, comme si ce qui se déroulait n'était pas prévu au programme, il avança comme une évidence.


- Je n'aime pas sentir l'odeur d'un autre sur vous ...


Il se pencha au dessus de l'eau pour en estimer la température. Un bain trop chaud n'était pas indiqué dans son état, il se souvenait des paroles des naisseuses du palais alors qu'il était Prince. Il se souvenait avoir battu à mort une de ses maîtresses parce qu'elle en avait pris un qui avait fait passer l'enfant, son enfant, un de ses nombreux bâtards. Lui seul avait droit de vie ou de mort sur ses sujets et certainement pas les fantaisies douillettes d'une femme. L'eau était parfaite et il se tourna vers elle.

- Rózsa, je vais voir où en est la préparation de notre dinette. Prenez-vous aises et profitez de la salle de bains à votre guise . Dit -il en désignant des serviettes et un peignoir de couleur parme au moelleux gonflant. Il s'éclipsa la laissant en tête à tête avec la Callas qui chantait "mon coeur s'ouvre à ta voix" .

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Elisabeth Pratt
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}    [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}  EmptyJeu 14 Avr - 15:52

Il lui avait saisit la main, alors qu'il s'était déjà raidi, quelques secondes auparavant.

Surprise, la jeune esclave leva ses yeux vers le regard de son client, comme pour y surprendre ce qu'elle ne pouvait comprendre. L'avait-elle fâché par ses avances trop brutales ? Ou n'étais-ce pas plutôt la mention du nom de son maitre qui l'avait contrarié ? Qu'importait... elle cessa ses caresses, pour le couver d'un regard tendre, plein de tendresse soumise, tandis qu'il lui demandait de se taire, avec un accent inconnu qu'elle trouva à part elle tout à fait digne du prince qu'il était. Ròzsa... comme ce nom de fleur venu de l'inconnu était étrange, d'une dimension romantique, comme dans les romans qu'elle avait pu lire dans son intimité, lorsqu'elle était seule ! Il mentionna aussi que le bain était pour elle, tout en lui baisant le creux de son poignet.

La délicatesse de ses manières, sa galanterie... annihilait la peur et la dégoût qui l'animait quotidiennement. Les Vampires riches étaient-ils tous pareils ? L'esclave lui dédia un regard chaleureux, joyeux, comme ils se dirigèrent tous les deux vers la "salle des bains". Et resta pantoise, figée, devant le décor incroyable et richissime qui avait pris vie comme par enchantement sous ses yeux éblouis, quoi qu'un tantinet éberlué.
Jamais la jeune femme n'avait évolué dans un tel luxe ; jamais, plus jamais, elle n'aurait l'occasion de côtoyer autant de richesse et de beauté réuni en un seul lieu. Et dans ce décor de contes de fées, il lui semblait avoir acquis une ouïe et un odorat particulièrement fins : comme l'eau coulait dans la baignoire en forme de cygne, comme ces odeurs délicates et pénétrantes envahissaient l'air surchauffé... Elisabeth darda brusquement ses yeux sombres sur ceux de son interlocuteur – impossible de comprendre pourquoi il faisait ça. Un bain, ces bains-là, pour elle toute seule ? Qui était-il donc pour être si généreux, que pouvait-il bien attendre d'elle en échange ?

La réponse vint, de ce même voix douce et virile qui la mettait si à l'aise. Forcément. Il n'appréciait pas les odeurs qu'elle portait, elle aurait dû s'en douter depuis le début. En un sens, elle était plutôt rassurée. C'était un peu comme si on lui redonnait ses repères habituels et qu'elle basculait à nouveau dans le monde réel, plus réconfortant que l'inconnu dans lequel l'artiste l'avait plongé. D'un geste soumis, l'esclave s'inclina jusqu'à terre en hochant la tête, avant de le regarder partir sur une dernière recommandation.
Prendre soin d'elle et prendre son temps ? Elle en était capable ! Les joues toutes roses, il n'avait pas fermé la porte qu'elle se précipitait déjà vers sa formidable baignoire au rythme de la Callas. Pendant une demi-heure, la prostituée prit son temps pour se laver les cheveux, se les coiffer et se les sécher ; mais aussi pour profiter de l'huile parfumée à la rose qu'elle avait trouvé dans un coin. Puis elle n'avait pas osé impatienter plus le client qui devait l'attendre, là, derrière cette porte ; aussi enfila t-elle le peignoir couleur parme, merveilleusement confortable, et se risqua t-elle au-dehors, dans le grand salon jaune où une table pour deux avait été dressée. Le vampire lui tournait le dos, manifestement occupé à écouter la musique dont le son avait été fortement augmenté, comme pour emplir chaque recoin de la pièce. A petits pas, la jeune femme s'approcha de la table, pour heurter intentionnellement un des nombreux couverts d'argent qui avaient été disposés sur la table.


- "Monseigneur, je suis sortie... j'espère ne pas avoir été trop longue... Je.. je vous remercie. Jamais encore je n'ai vu autant de beauté dans toute ma vie... Ou dans les livres..."

A pas plus hésitants, la prostituée se rapprocha un peu du Vampire, sensuelle, un peu mutine, s'efforçant d'être naturelle et charmante malgré le reste de peur qui pinçait doucement son estomac.

- "Maintenant, je ne vais plus sentir que vous, monseigneur. En êtes-vous content ? Je... je vais vous servir à manger, peut-être. Vous devez avoir faim, après votre spectacle.. il était incroyable."


Un silence, pour le laisser répondre. Une question revenait la hanter, mais elle hésitait à la formuler. Cela allait-il contrarier le vampire ? Allait-il la punir, lui faire mal comme le faisait son maitre quand elle se montrait insatisfaisante ?

- "Pardonnez mon insolence, monseigneur.. mais j'ai une question à vous poser. J'ai l'impression que le nom de mon maitre.. ne vous était pas indifférent tout à l'heure. Vous devez sûrement le connaître. C'était un noble il y a quelques.. siècles."


Elisabeth sentit une brusque rougeur envahir ses joues en même que la crainte montait en elle. Elle allait trop loin, elle allait se faire punir... idiote qu'elle était, n'aurait-elle pas dû mieux réfléchir avant d'agir ? Quel horreur... si on la chassait de cet endroit extraordinaire...
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Constantin Basarab
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}    [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}  EmptyLun 25 Avr - 20:43

La voix de la Callas s'envolait à travers la pièce. Il était tourné vers l'âtre plongé dans l'écoute. Les yeux fermés, il souriait en écoutant les tendres paroles si fallacieuses qui finalement se révéleraient sincère à l'épilogue . Les dernières notes , les derniers mots de ce chant de séduction si sincère au fond mais chanté comme une arme par l'héroïne le firent soupirer. Olivier Kermal ... Ce noble breton qu'il n'avait croisé qu'une fois lors d'un duel, il y a bien longtemps à la cour d'Autriche. Une sombre histoire de pari stupide comme les nobles oisifs pouvaient en imaginer. Kermal avait perdu mais refusait l'enjeu. D'insultes en invectives, le duel avait été fixé. Constantin l'avait blessé à l'épaule, épargnant le coeur, alors qu'il écopait d'une blessure profonde à la cuisse. Il avait quitté le champ en boitant, soutenu par ses deux témoins alors que son adversaire râlait sur le flanc en tenant son bras et en le conspuant, l'accablant de sa malédiction sur des générations. Le souvenir, presque anecdotique, lui était revenu dans une soirée où son nom avait été mentionné. Une des rares soirées entre enfants de la nuit où il avait daigné se rendre. Un de ces event de vampire entre deux âges qui parlaient avec des frissons de délice de la Couronne en la nommant l" organisation" . Cela avait rapidement ennuyé Constantin jusqu'à ce qu'un nom étrangement familier et pourtant lointain fut évoqué. Ainsi, le breton était un pion de la Couronne et cela semblait émoustiller ses semblables présents à cette fête et qui se croyaient tous visiblement sur la liste noire des vampires ancestraux.


Il fit sauter nerveusement le bras du pick up sur un autre air et " Samson recherchant ma présence .. " retentit dans la pièce. Il poussa le son et eut un sourire triste. Se pouvait-il que Ròzsa fut envoyée par Kermal pour une vengeance personnelle ou même par la Couronne pour éliminer un dissident à son pouvoir, un peu trop gênant par son pouvoir et son âge. Constantin avait toujours refusé les invitations de ses paires à se rallier à eux, à leurs préceptes. Asservir les humains, leur faire perdre tout espoir, toute dignité, toute joie de vivre lui avait semblé comme rendre insipide leur nourriture. La jeune femme s'était glissée dans son dos, il avait senti ses effluves, juste les siennes, exemptes à présent de celles des autres. Il avait entendu le tintement des couverts à travers les interrogations de la Callas qui demandait à l'amour de lui donner pouvoir de vengeance. Il se tourna doucement vers elle et lui sourit en la regardant approcher. Elle était ravissante de fraîcheur dans le peignoir, les joues encore rosies par la chaleur de son bain. L'attente n'avait pas été trop longue pour la voir débarrassée du fard que son activité l'obligeait à porter.

- Cette beauté n'est rien si elle ne met en valeur une beauté naturelle telle que la tienne. Murmura-t-il.

Il sourit en prenant sa main lorsqu'elle lui proposa de lui servir à manger.

- Ce soir, c'est moi qui vous servirez et vous avez bien plus que moi besoin de vous nourrir. Ajouta-t-il d'une voix douce en posant son regard sur la ceinture du peignoir nouée sur son ventre encore plat. Vraiment, le concert vous a plu ? J'aurai juré que ce genre de musique n'était guère du goût d'une petite rose délicate ... Mais les roses ont parfois des épines acérées bien cachées, n'est ce pas ? Ne put-il s'empêcher de dire en serrant les dents en entendant sa question.

Si Kermal s'était proposé à Reinhart pour le fournir en filles, ce n'était certainement pas un hasard. Le breton devait bien savoir de qui l'allemand était manager et qui il allait contenter ce soir. Le vampire avait vécu trop de trahisons pour croire à une rencontre fortuite entre son cher Dunkel et ce nobliau reconverti en souteneur. Il hésitait à établir une complicité entre les deux hommes, ne sachant pas son "ange gardien" spécialement sympathisant de la Couronne et ne lui voyant de prime abord aucune raison de se liguer contre lui dans une sombre histoire de vengeance qui ne le concernait pas. Encore que leurs retrouvailles au détour d'une rue sombre de Paris avaient été plutôt tendues. Son homme lige sacrifierait-il la poule aux oeufs d'or contre une vague promesse de montée en grade au sein des vampires ? Les relations entre l'artiste et son manager étaient très ambigües, teintées d'une sorte de rancoeur de la part de l'allemand et d'un mépris voilé du côté de Constantin. L'un avait laissé l'autre dans un hangar, les jambes paralysées. Dunkel ne pouvait avoir oublié ce jour tissé de contradictions où Constantin l'avait épargné pour mieux l'abandonner afin de faire sauter ce même hangar. L'un était un officier SS, l'autre résistant du F2, à l'époque. La dette étrange qui les liait pouvait-elle vraiment garantir une sorte de loyauté ? Rien n'était certain de ce côté là mais ce dont le vampire était convaincu, c'était que Kermal était une vipère. La façon dont il traitait sa protégée prouvait trop qu'il n'avait pas changé, son activité même. Un vampire qui vivait du commerce des femmes...

Pouvait-elle ignorer être l'instrument d'une possible vindicte de son maître contre lui ? C'était probable... Il n'avait pas envie de gâcher ce moment en la soupçonnant ou du moins en laissant paraître ses doutes. Il opta pour un demi mensonge.

- Il est bien possible que je l'ai croisé en effet. Ce nom me dit vaguement quelque chose mais tout cela est loin et sans aucune importance. Il semblerait que nous ayons emprunté des voies bien différentes.

Il l'attira à lui avec douceur et comme s'il avait soudain changé d'humeur, il reprit en plongeant son regard dans le sien, ses lèvres à quelques centimètres des siennes:

- Peu importe. Ce soir tu es avec moi. Oublie-le... Ecoute ... écoute la chanter ... le printemps qui commence ... portant l'espérance

Rompant soudain la tentation, il l'entraina à la table et la fit asseoir puis remplit son assiette des mets simples qu'il avait fait préparer. Un menu équilibré nécessaire dans son état.

- Bon appétit ! Tu dois avoir faim !

Il la contempla un instant alors qu'elle commençait à goûter les agapes après s'être servi lui même succinctement, comme il aurait regardé un tableau de maître, avec un plaisir évident.

- Parle-moi de toi ... Ta vie ... Tes rêves ... Ce que tu aimes ? Demain, si tu te réveillais en pouvant faire tout ce que tu veux ? Quelle vie choisirais-tu ?

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Elisabeth Pratt
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}    [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}  EmptyVen 29 Avr - 20:03

La sensation de propreté. Cette sensation incroyable de sentir bon, d'être enveloppé dans un tissu doux, bien chaud, délicieusement beau et élégant, même si ce n'est qu'un peignoir prêté par un homme d'une soirée, qui ne manquera pas de faire valoir ses caprices et ses exigences. Elle aimait aussi cette couleur parme qui tirait agréablement sur le rose ; rose comme le prénom de la fleur de qui elle tirait son nom d'emprunt lorsqu'elle déambulait dans les rues parfois désolées de Paris.

La jeune femme avait toujours eu un étrange rapport avec les Vampires. D'abord confiante envers eux comme elle avait pu l'être enfant avec son père, elle avait rapidement appris à obéir sans réfléchir, avec promptitude, avec crainte, lorsqu'elle avait vendue pour la première fois à un metteur en scène qui s'était fait fort de lui montrer ce que voulait dire les mots "parfaite obéissance". Une sorte de dressage, d'où elle sortit docile, timide, très douce, effacée. Surtout effacée.
Et maintenant que le hasard l'avait conduit dans ce château extraordinaire, au luxe fabuleux, avec ces services d'argent et ses plats recouverts d'une cloche, probablement ciselé dans le même minerai.

Elle était contente de plaire au seigneur de la nuit qui se trouvait devant elle. A ses premiers mots, glissés dans un murmure presque entièrement recouvert par le chant d'opéra qui emplissait la pièce de ses harmonieux accords, l'esclave ne put s'empêcher de baisser les yeux, à la fois heureuse de plaire à son si riche client mais surtout qu'on la préfère sans artifice, simplement pour elle-même. Cela faisait si longtemps que personne n'avait prononcé ce genre de mots... une dizaine d'années, en fait. La soirée qui s'annonçait serait-elle plus belle que d'ordinaire ?

Oui, résolument, c'était ce qu'il fallait penser. Il avait pris sa main, continuait de parler d'une voix tendre, patiente, qui commençait à faire battre son cœur naïf et portée à la rêverie. Et la prostituée agrandit ses yeux de surprise lorsqu'il lui proposa de la servir, avançant par là même qu'elle pourrait manger aussi, en sa compagnie. La salive lui monta à la bouche, en même temps que l'envie presque impérieuse de de goûter à tous ces plats qui lui semblèrent dispenser brusquement un parfum suave, exquis, si riche qu'elle pourrait presque satisfaire sa faim permanente qui semblait l'habiter depuis quelques temps, rien qu'à l'odorat. Aussi se laisse t-elle conduire à table, en soupirant de soulagement.
Le seigneur vampire n'avait pas l'air fâché après elle, bien au contraire ; il la regardait avec un air de douceur et de gentillesse qui la touchait. Pourquoi ? Elle n'en savait rien elle-même, mais son estomac semblait s'être resserré. D'une certaine manière, il était très rassurant de savoir que les deux vampires se connaissaient. Et si Elisabeth aurait bien été tentée de demander dans quelles circonstances ils avaient bien pu se rencontrer, elle n'osa cependant pas. Il y avait des limites à ce qu'une humaine pouvait faire, n'est-ce pas ? Et gâcher ce moment si sécurisant lui paraissait vaguement aberrant.

Elle gigota une minute en s'asseyant sur la chaise, se gardant de soupirer de joie et d'aise à grand-peine ; quand la question de l'homme la prit au dépourvu. Nerveusement, elle se tordit les doigts, mit en bouche une énorme bouchée de viande, l'avala presque toute ronde, les yeux baissés, les joues brusquement très rouges. Que fallait-il répondre ? La vérité ? Ce qu'il voulait entendre ? Sa vie lui parut brusquement sans aucun intérêt par rapport à celle, inévitablement trépidante, d'un chanteur connu ! Encore une fourchette de légumes, afin un empressement qui dénotait combien elle appréciait de se trouver devant une assiette pleine.


- "Je ne sais pas si ce que vais vous raconter va vous plaire... mais je... vous savez, j'aimerai parfois tellement de choses... de choses qui sont mauvaises..."


Une autre bouchée rapide, puis une deuxième. Il fallait combler son estomac avant que l'aubaine ne s'envole.

-"Parfois, je n'aime pas trop... je n'aime pas trop me promener comme ça dans Paris. Il fait froid. Mais après, j'ai le droit de faire les courses quand les magasins ouvrent. Et je peux rentrer à la maison... C'est bien, la maison... c'est chaud... Parfois on a l'eau chaude, comme ici. Et je vais dormir. Et après,je peux lire un peu, avant qu'il ne se réveille mais faut aussi faire le ménage. J'aime bien, mais.. pas autant que lire."


La jeune femme commença à se ronger un ongle. Étais-ce si mal, ce qu'elle faisait ? Ce qu'elle révélait ? Elle baissa la tête sur son assiette, un étau emprisonnant sa gorge. De nouveau, les effluves de la peur et de la culpabilité se remirent à disperser leur odeur dans toute la pièce.

- "Mon maitre pense qu'il faudrait brûler les livres. Je... je lui ai promis de ne plus rien lire. C'est mal. Je suis désolée... Moi, je voudrais... j'aurai voulu... vivre... dans l'univers des livres... Sans les terroristes. Avec... avec ma mère.Et mon père. Si... si je pouvais me réveiller un jour et choisir ma vie.. je... c'est pas pour vous, monseigneur ! Mais... je resterai une actrice... on se prend moins de coups et ..c'est moins sale... mon ancien maitre... je l'aimais plus... Parce que.... Mon maitre a dit que si je lui faisais gagner suffisamment d'argent, on pourrait avoir une vie merveilleuse. Que je resterai plus longtemps à la maison et que ça serait moins fatiguant."


Dire du mal de son maitre, étais-ce si mal ? Ce n'était pas ce qui était bien. On avait pas le droit, pas le droit !

- "Je demande pardon à votre seigneurie. J'aime trop... les choses belles. Ce que je ne pourrais jamais avoir. J'aimerai... m'abonner à la bibliothèque. Ça serait juste... le plus cadeau de la terre."

La jeune femme, un peu tremblante, recommença à se concentrer sur son assiette, pour la vider bientôt entièrement, avec une avidité qui ne pouvait être feinte. Que c'était bon, merveilleusement bon !
Elle reprit enfin la parole, après un long silence.


- "J'aimerai bien manger autant tous les jours. C'est vraiment bon, monseigneur. Je vous remercie. Je vous jure, vous ne le regretterez pas."
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Constantin Basarab
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}    [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}  EmptySam 30 Avr - 21:27

Il la regarda engloutir les victuailles avec un regard amusé et un peu nostalgique. Un plaisir qu'il ne pouvait guère goûter avec elle. Tous ces mets savoureux avaient désormais le goût du plâtre pour lui. Saumâtre et pâteux, simplement écoeurant. Ses papilles ne s'extasiaient qu'à boire ce nectar qu'était le sang humain et plus encore quand il était chargé d'adrénaline et d'autres hormones liées à la jouissance. Il se concentra sur son invitée et ce qu'elle lui confiait. Elle était vraiment charmante entre ses hésitations craintives et son avidité à saisir le luxe qui lui était offert. Il fut cependant atterré de ce qu'elle lui confia sur sa vie quotidienne. Lire en cachette ? Etait-ce encore une nouvelle inquisition ? Ne pas manger à sa faim, il ne savait que trop la douleur que cela pouvait provoquer et il trouva inconcevable qu'on ne puisse la nourrir à satiété dans son état. Cela prouvait que Kermal n'était pas très malin de risquer ainsi de perdre un potentiel nouvel esclave mais ne l'étonnait guère du breton. Il ne devait s'inscrire que dans le court terme , ce qui pour un vampire, était risible. Pour lui l'état de Rose ne signifiait qu'une bouche de plus à nourrir et une incapacité de travail assez longue. Cet état d'esprit correspondait bien à sa frustration lorsqu'il avait perdu le pari et de fait le duel qui en avait découlé. Le vampire observa les réactions craintives de son invitée avec intérêt. Elle avait vraiment été brisée par son maître. Cela le conforta dans son désir de n'avoir jamais d'infant. S'il aimait à se nourrir du sang des mortels, il ne comprenait pas l'utilité de les brimer que ce soit en en faisant des esclaves ou des disciples. Nombre de ses pairs ne partageaient pas son point de vue et exerçaient de véritables carnages dans les rangs des esclaves ou rendaient leur infant complètement fou par les sévices qu'ils leur faisaient endurer. Constantin, lui, ne voulait que se nourrir en y prenant du plaisir et éprouver d'autres plaisirs à travers les sens qui lui étaient encore accordés. Le goût des aliments solides n'en faisait plus partie. Heureusement, il avait eu la grâce de sentir encore les breuvages et de pouvoir les apprécier et ressentir leurs effets atténués sur lui, ce qui n'était pas le cas de tous ses semblables. Il s'était servi un petit côte rôtie qui commençait délicieusement à lui tourner les sens, enfin au quatrième verre, il faut dire qu'il avait pris de l'avance sur Rosza et son jus de fruit en attendant qu'elle ne sort e du bain et qu'il n'avait résisté, une fois le vin décanté et aéré à le goûter.

Il la regardait, un peu grisé, donc, manger de bon appétit en lui narrant sa vie d'esclave. Plus il l'écoutait et plus il trouvait que les mots ne cadraient pas avec la bouche qui les proférait, avec ce visage si gracieux et beau. Elle se voyait actrice pour s'extirper de cette vie triste et sans confort sans doute. Il songea à part lui qu'il avait des relations qu'il pourrait faire jouer pour elle mais ne voulut pas le lui dire. Parfois les humains énonçaient des rêves qui ne devaient rester que des rêves pour eux et qu'ils ne cherchaient jamais véritablement à atteindre. Est ce que Rosza était de ceux là ? Il se dit que si elle était consciente de son état, sans doute elle était sincère et avait envie de changer de vie. Elle faisait les magasins pour s'acheter ses tenues de travail et quoi d'autre. Il doutait qu'elle eut assez d'argent pour autre chose , une robe qui lui plairait vraiment. Il songea à la chambre verte. Celle qui était dévolue à ses maîtresses le temps de leur passage et qui était restée depuis quelques mois inoccupée. Il songea au dressing attenant et dans un élan presque enfantin, il se leva et saisit la min de Rosza, ainsi l'appelait-il désormais.

- Viens! J'ai quelque chose à te montrer.

Il l'entraina hors du salon jaune et lui fit monter le grand escalier qui menait à l'étage. Les murs de la montée étaient ornés de tableaux de ses ancêtres qu'il avait fait rapatrier à grands frais. Etonnamment, on pouvait remarquer que le dernier était celui d'un homme qui lui ressemblait traits pour traits et qu'il portait l'inscription Anno 1660. Ils débouchèrent sur un couloir au sol recouvert d'un long tapis persan et il s'arrêta devant la porte de la chambre dont il fit jouer la poignée. La pièce était vaste et décorée dans des tons qui se déclinaient du vert amande à l'émeraude. Un vaste lit à baldaquin trônait en son centre tandis que contre les murs étaient installés une coiffeuse , une psyché, un petit secrétaire damasquiné et un chevalet à peinture. Deux portes s'ouvraient sur la chambre outre l'entrée : celle de la salle de bains adjacente et celle du dressing. Il laissa Rosza détailler la pièce, prenant un plaisir presque joyeux à la voir le regard brillant de rêves tout comme il avait pris plus de plaisir à la voir se régaler des plats qu'il n'en aurait pris lui-même à les savourer à l'époque où il n'était qu'un prince. Il remarqua qu'elle était pieds nus et même si cela n'était guère gênant sur le sol recouvert de tapis, il prit le prétexte trop beau.

- Entre là et regarde ! Tu pourras trouver des petits chaussons pour tes pieds et aussi des robes de dame. Veux-tu en choisir une ? Je te l'offre. Elle est à toi.

Alors qu'elle restait sans voix et portait la main à sa bouche, il ajouta:

- Je te montrerais ensuite la bibliothèque ... Lire ne sera jamais une mauvaise chose. On se forge l'esprit en lisant même de mauvaises choses. Ce qui est mauvais ce sont les paroles dont t'ont persuadés certains parce qu'elles les servaient. Quel gâchis... Vraiment ... quel gâchis . Murmura-t-il pour lui même en caressant la joue de la jeune femme dont il contemplait le profil alors qu'elle tendait le cou par la porte de la salle d'essayages sans oser y pénétrer.

Elle était belle, oui à n'en point douter. De ces beautés qui savaient émouvoir le vampire mais aurait-elle autant d'esprit que de grâce ? Il lui fallait savoir. Pour l'heure il décida de s'asseoir sur le petit pouf en satin qui était contre un mur et de la laisser apprivoiser les tenues qui pendaient accrochée dans l'immense penderie telles des spectres attendant de prendre vie.


Dernière édition par Constantin Basarab le Ven 6 Mai - 2:30, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}    [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}  EmptyJeu 5 Mai - 0:44

Les mets remplissaient sa bouche de saveurs exacerbés: Le salé, le sucré, la sauce si riche de la viande incroyablement tendre semblait comme éclater dans son palais, sublimer un peu plus la profonde magie qui entourait ce palais de conte de fée, ces manières de prince envers elle, humble esclave trop effrayée même pour oser exprimer ce qu'elle ressentait. En fermant les yeux comme pour profiter plus intimement de chaque instant, elle emplissait son estomac affamé de cette nourriture chaude et délicieuse, dans une telle abondance qu'il lui paraissait être sans fin. Deux, puis trois assiettes y passèrent ainsi, jusqu'à ce que son estomac l'avertisse qu'il était près d'éclater.

Les joues roses, le regard fixé sur son assiette sous le poids du regard masculin qui ne la quittait pas d'une seconde, elle esquissa un sourire un peu timide. Il gardait un silence bien particulier, de ceux qui ne pesait rien, qui était comme une plume sur elle. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas eu de ces silence et de ces regards, et la jeune femme enceinte se sentit mieux respirer. Ce soir, il ne pourrait pas lui arriver de mal. Elle ne mourrait pas, assurément, non, pas ici, pas avec ce chanteur/vampire qui semblait apaisant, calme... patient avec elle. De cet endroit fabuleux se dégageait un profond et étrange sentiment de paix ; et pour une fois, elle se sentait presque rassurée. Peut-être le poids rassurant de la nourriture riche et chaude contribuait-il à cet état de bien-être ? Probablement. Merci. Merci pour tout. Ces mots lui brûlaient presque la langue, mais gâcher ce moment était par trop bête. Non, au contraire, il fallait le prolonger. Se persuader que tout était bien, que son estomac ne pourrait pas rendre une nourriture aussi bonne, aussi goûteuse. Son bébé allait bien grandir comme cela. Oui, pour ce soir, son bébé serait très heureux. Quel plaisir de savoir une vie se développer dans son ventre - enfin, même si la chose n'était que soupçonné, il n'y avait que ça pour expliquer l'absence récente de ses menstruations, qui arrivaient autrefois aussi régulièrement qu'une horloge. Même si personne ne lui avait vraiment expliqué et que la prostituée ne situait pas vraiment ce genre de choses dans son propre corps, c'était certainement l'hypothèse la plus plausible, autant que cette nouvelle incroyable la réjouissait au plus haut point sans arriver à penser véritablement au futur... ou plutôt, en évitant gentiment d'y penser.

Toute à ses pensées, "Rose" sursauta presque lorsque son client lui saisit la main, les yeux brillant d'un plaisir manifeste ; ce à quoi elle se leva docilement et se laissa entrainer en silence hors de la pièce, puis dans l'escalier. Sa seule option n'était-elle pas d'obéir simplement, sans discuter, sans oser présumer des pensées de son hôte ? Qu'il était parfois horriblement difficile de s'éviter de penser, de se dire que le moment parfait était passé, qu'il fallait payer, que le vampire l'avait simplement louée pour quelques heures, le temps de profiter de son corps pour la renvoyer à son quotidien dans les rues de Paris !
Un peu perdue mais toujours souriante, de ce masque de douceur qu'elle portait toujours sur son visage comme une seconde peau, malgré tout ce qu'elle pouvait éprouver d'autre, l'esclave perdit ses yeux dans la contemplation des tableaux qui parsemaient les murs de l'escalier... avant de s'arrêter un instant sur le portrait qui ressemblait tant à l'homme qui accompagnait sa nuit.

Anno 1660.

D'un geste nerveux, la petite créature manque d'avaler sa salive, de jeter un regard rempli de terreur sur le vampire ancien, si ancien qu'elle ne peut réellement l'imaginer autrement qu'avec des chiffres, d'une puissance probablement incroyable. 600 ans, presque 700. Peut-être plus. Et elle, 21. 21, et déjà si vieille, si usée que parfois son corps lui faisaitt mal, qu'il la trahissait parfois au moment le plus désastreux pour son intégrité physique. Lorsque cela arrivait, son maitre ne manquait jamais de taper, taper encore jusqu'à ce qu'elle se réveille, son corps épuisé par la crise perclus tout entier de douleurs diffuses.
Il fallait espérer qu'elle ne fâche pas le vampire à côté d'elle : d'un simple geste, il la tuerait, c'est certain. Et maintenant qu'elle était enceinte - on ne savait pas vraiment comme cela avait pu se produire, mais peu importait, après tout ! - il fallait dire qu'elle n'avait jamais autant tenu à la vie. Enfin, ils arrivèrent dans une chambre... non, ce n'était pas une simple chambre. C'était un monument. C'était la Beauté à l'état pur, le rêve dans toute sa splendeur, incroyable de richesse, de luxe, de couleurs vives et douce, de voiles gracieux et de délicats ouvrages. Une seconde, l'oeil brillant d'enchantement naïf fixa le chevalet de peinture. Le temps d'une seconde, d'une minute, d'une éternité, la jeune fille se remémora combien sa mère aimait peindre, combien elle était douée. Comment elle avait patiemment initié sa fille à l'amour du dessin ; combien tenir un pinceau lui avait manqué toutes ces années...

Enfin, le Vampire reprit la parole, tandis que la demoiselle osait, l'espace d'une minute, le regarder dans les yeux, avant de les baisser à nouveau. Il avait l'air si joyeux, si détendu, si gai ! Oui et ce qu'il fallait, c'était chasser ces souvenirs de sa tête. Au matin, quand elle rentrerait à la maison, elle s'endormirait avec... voilà la solution, pour chasser ces vilaines pensées de sa tête de femelle. La seule qui marchât parfois d'ailleurs, lorsque les souvenirs se faisaient trop pressants... douloureux. Non, non, c'était mal ! On ne devait plus penser ! Avec un certain empressement, la jeune femme obéit à son client, pour s'arrêter aussitôt sur le seuil, laissant les mots et l'invitation de l'homme supérieur pénétrer dans sa tête.

Offrir une robe. Pour elle. Des chaussons pour ses pieds. Le dressing lui parut immense, rempli d'une marée, d'un océan de toilettes. Des robes semblaient émerger de toute part, si belles, si désuètes, à l'instar de ces peintures qu'elle entrapercevait parfois à travers les fenêtres des immeubles, ou comme sur les couvertures de certains livres... Un peu nerveuse de ce qu'il lui proposait, elle ne put s'empêcher de se ronger un ongle, tout en effectuant un tout petit pas - un seul - dans la large pièce.
Il rajouta enfin quelque chose,et elle cessa immédiatement d'avancer, se contentant de tirer le cou pour contempler les merveilles de la salle d'habillage.
Une bibliothèque. Une bibliothèque, là, dans ce château... Son maitre n'allait pas être content.. c'était mal, la lecture déformait l'esprit... mais... c'était si bon.... Le démon de la tentation lui labourait le ventre, et pour éviter d'y penser, Elisabeth pénétra avec une détermination inhabituelle dans le dressing. Peut-être voulait-il la piéger, pour mieux la dénoncer après, éviter de payer une putain à la tête trop rempli et pas assez ardente au lit ? Une voleuse, peut-être...? D'un geste lent, timide, elle se dirigea vers une robe blanche et sobre, très longue, aux rebords bleu marine, au décolleté haut, contrastant fortement avec une robe années folles couleur pivoine.
Comme elle était douce, belle... la plus belle...

D'une voix douce, basse, l'esclave reprit enfin la parole.

- "C'est comme... un calendrier de beauté... Comme... votre château... Ma mère aussi aimait la beauté... et elle aurait aimé cette chambre. C'est une chambre de femme, n'est-ce pas ? Une chambre de femmes de passage, un peu comme moi."

Avec un immense respect confinant à la vénération, la jeune femme retira le cintre de la tringle, pour prendre ses bras la robe qui s'épanouissait en corolle jusqu'à terre, puis continuer à la caresser.


- "On dirait les crinolines sur les toiles. C'est dans un livre que j'ai lu une fois. Ce genre de choses. Vous aimez les crinolines ? Ce n'est peut-être pas votre période de vie préférée... Peut-être que vous voudriez me dire... laquelle étais-ce... si je ne suis pas trop indiscrète. Bien sur."

Mains serrées sur le portant de soie et de coton, elle leva une dernière fois des yeux ruisselants de sincérité craintive sur le vampire qui la dominait, avant d'étendre ses lèvres en un sourire patient et confiant. Avait-elle eu raison de se remettre à parler ? N'allait-elle pas ennuyer son hôte ?
Toute la question était là ... mais la seule chose dont elle était sûre, c'était qu'il ne la frapperait pas. Là était le plus important.
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Constantin Basarab
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Elle choisit une robe blanche ourlée d'un bleu profond et il ne put s'empêcher de penser qu'elle serait magnifique sur elle. Assez perspicace, elle avait deviné que la chambre était celle qu'il attribuait à ses maîtresses successives et que les robes leur avaient été offertes, sans doute. Devinerait-elle aussi leur destin funeste ? Il y avait eu un roi jadis, un humain, qui tuait toutes ses femmes. L'histoire avait retenu sa monstruosité. Peut-être était-il en quête de cet amour parfait que Constantin cherchait en vain depuis longtemps? Il mesura durant une fraction de seconde combien sa nature pouvait paraître odieuse à quelqu'un de simplement humain et aussi combien il en était esclave lui-même. Juste une fraction de seconde, mais cela lui suffit pour avoir brusquement une sorte de nausée. Il devait cela à son Sire, Darkan Lupu et il lui devait aussi d'être encore en vie. Quel paradoxe insoutenable. Il sut alors qu'il n'aurait de cesse de protéger Rosza. Elle était son ange de rédemption. Quelle idée étrange soudain. Elle lui plaisait, certes mais il y avait autre chose. Elle portait la vie et sa fragilité le touchait parce que digne à travers l'indignité.

Elle lui demandait à présent où allait sa préférence parmi les nombreuses tenues. Il sourit étrangement et lui répondit.

- Ma préférence n'est pas représentée ici ... J'aime beaucoup les tenues dites médiévales même si les copies qu'on en trouve de nos jours n'ont pas la même qualité. Elles ne sont plus guère prisées à présent... Quant à ma période de vie préférée, je pourrais vous dire , celle qui me vit humain ... Celle dans laquelle je suis né... mais je n'en suis plus très sûr.

Il la regardait et l'écoutait, trouvant touchants ses airs de petite fille mais se sentant terriblement noir par rapport à elle. ll la voyait caresser le tissu de la robe avec vénération. Il décida de répondre aux autres questions qu'il avait laissées en suspens, l'une légère, l'autre plus grave.

- Les crinolines ... J'ai aimé leurs débuts, lorsqu'elles n'étaient encore que des jupons tissés de crin de cheval qui donnaient une belle ampleur aux jupes mais j'ai cessé de trouver cela seyant lorsque elles sont devenues de véritables armatures. Voyez-vous, je ne conçois pas le corps torturé et emprisonné dans ses vêtements. De même j'ai été très choqué de voir les pieds bandés des petites filles chinoises afin d'en freiner la croissance... C'est ... inhumain...Acheva-t-il en baissant les yeux sur les pieds nus de la jeune femme.

Il décida d'aller chercher un cordial lui-même pour se détendre complètement. Il aurait pu sonner Egerd mais il préféra trouver ce prétexte pour s'éclipser alors qu'elle se changerait. Il ne voulait point trop tenter son appétit. Même s'il était presque certain de ne pas céder complètement à la tentation de la mordre ou de la posséder ce soir, il ne savait s'il pourrait retenir quelques manifestations physiques de son envie et il ne voulait pas l'effrayer. Il fallait qu'il s'habitue à cette présence féminine désirable sans laisser parler sa convoitise. Il savait qu'elle ne s'en choquerait pas. Sa vie était faite de cela mais précisément, il avait envie d'être autre chose qu'un client de plus. Dans son esprit étrange, venait de germer la résolution de faire naître la vraie Rosza, de lui donner l'occasion de vivre autre chose que cette vie de perdition. Peut-être était- ce là une nouvelle oeuvre qu'il entreprenait. Qui pouvait savoir ? Il était, se trouvait lui-même parfois bizarre. Son manager aussi, le lui disait souvent. " Tu vois de la beauté dans des choses moches et tristes." Comment pouvait-il comprendre cette mélancolie bien typiquement slave, cette sensibilité artistique. Pour lui les humaines n'étaient que des proies consommables sur tous les plans. Constantin partageait cette vue dans un certain sens mais choisissait ses victimes sur d'autres critères que l'allemand. Il lui paraissait d'autre part évident que Rosza ne pouvait en être une. Le fait qu'elle abrita la vie dans son ventre, déjà, aurait rendu ignominieux le fait de prendre son sang et son corps de force. Alors qu'il arpentait le couloir puis l'escalier, il se souvint de sa terre natale et du côté sacré de toute naissance pour son peuple et lui-même. Et pourtant, dans ses années sanglantes, celles qui avaient suivi la mort de Stefan, il avait dévié de ce précepte, se nourrissant de jeunes femmes qui étaient mères et condamnant leurs enfants à mort indirectement. Il en éprouvait à présent une sorte de honte mais ne pouvait regretter le plaisir qu'il avait pris à boire ce sang si plein de vie et de bonheur. Rosza était triste, lorsqu'elle serait heureuse, peut-être la ferait-il sienne, à tous les sens du terme.

Il revint dans la chambre avec un plateau chargé de son verre et d'une petite tisane accompagnée de macarons pour elle et déposa le tout sur une console. Il s'assit sur la bergère au tissu émeraude puis tendit l'oreille. Il entendit le frou frou soyeux des tissus et une voix qui fredonnait. Cela le fit sourire de plus belle. La joie était en bonne voie. Après avoir apprécié , il lui parla à voix haute.

- En effet, c'est une chambre de femme. Ce sera la tienne si tu le souhaites ...

La voix s'était tue. Il se leva et se dirigea vers la coiffeuse puis actionna un mécanisme secret en tournant la vénus du petit candélabre qui était censée l'éclairer jadis. Un tiroir secret s'ouvrit sur des étuis de velours. Il en sortit plusieurs qu'il ouvrit sur des parures d'une rare beauté, anciennes ou plus contemporaines. Son choix se porta sur une larme de saphir bleu foncé monté sur or blanc. Simple mais magnifique. Il rangea les autres et glissa l'étui dans sa poche.

- Parle-moi de cette maman qui aimait la beauté. Nous nous serions bien entendus ...


Elle avait employé le passé et cela laissant présager quelque chose de triste mais il avait envie de savoir. De connaître l'histoire de Rosza, de savoir pourquoi l'enfant qui viendrait ne connaitrait peut-être pas son aïeule. Il avait été un orphelin de mère... Il savait ... le manque que les bras de toutes ces femmes, de ses premiers mois jusqu'à aujourd'hui, n'avaient jamais réussi à combler.
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Elisabeth Pratt
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}    [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}  EmptyDim 8 Mai - 11:48

Son cintre entre les mains, la jeune femme se contentait d'écouter la voix mélodieuse du vampire s'exprimer, la bercer de paroles légères, qui touchaient au passé de l'homme qui la dominait de sa haute taille. Il lui était si difficile d'appréhender la vie d'une personne qui avait traversé les siècles, qui avait dû tout perdre, tout reconstruire, vivre des centaines de vies, en une seule ! Le sourire même de l'homme était étrange, à la fois doux, mais surtout mélancolique ; quand il levait les yeux vers elle, la jeune femme ne lisait ni colère, ni cynisme, ni mépris. Rien que beaucoup de pensées qui devaient s'inscrire dans cette tête de musicien-chanteur, qu'elle devinait par-delà les mots, comme une symphonie en deux temps, mais dont la deuxième partie serait secrète, cachée.

Élisabeth Pratt aimait cette idée. Elle la trouvait romantique, comme d'ailleurs le ton de leur conversation. En trouvant un peu insensé de parler chiffon à un prince dans son château, comme si tout ceci - la robe, le souper, le bain - était normal. Elle se sentait invitée dans cette demeure, désirée, comme si l'inconnu avait d'abord envie de la séduire, de l'entourer d'égards avant de l'amener dans ce grand lit vert où elle savait que cela serait leur destination normale. De nouveau, la date de 1660 lui revint en mémoire, alors que son interlocuteur lui parlait de robes médiévales, et de la période où il était né.
Était-il possible qu'il soit né avant cette date déjà si lointaine ?! Les robes médiévales n'étaient-elles pas encore plus anciennes ? Mais la jeune femme n'osa rien répondre, se contenter de l'écouter paisiblement, pour le laisser décider jusqu'où il désirait se confier. Mais déjà, il passait à un autre sujet, il continuait son discours sur les crinolines, sans presque respirer. Du feu montait dans sa voix tandis qu'il exprimait des opinions sur des choses qu'elle ne soupçonnait même pas. Une armature dans ces robes fabuleuses ? Des jupons tissés en crin de cheval ? Cela semblait si barbare, pour des robes si gracieuses, si délicates, aussi compliquées que ses vêtements à elle étaient simples et courts, très courts ! Elle se réfréna à la dernière seconde pour ne pas laisser échapper un "oh" de surprise, lorsque le vampire mentionna que l'on bandait les pieds des petites filles chinoises. A vraiment dire, la jeune femme ne savait pas non plus où pouvaient bien se trouver des enfants chinoises, mais cela importait finalement peu. Cela devait faire mal - ce n'était véritablement pas très humain, et elle avait bien de la chance de ne pas se retrouver dans la même situation !

Pour ne pas donner l'impression de contredire son hôte, la prostituée souffla enfin :


- "Oui, vous avez raison."


Mais arbora un petit sourire lorsqu'il la laissa enfin seule quelques minutes dans la pièce. Sans doute se sentait-il de trop, lorsqu'elle allait essayer la robe ? Peut-être ne voulait-il simplement pas la voir nue ? Cela n'avait aucune importance, finalement. Aussi étrange que cela puisse paraitre, elle était d'une nature plutôt pudique, et son plaisir immense ne serait pas gâché par les yeux d'un homme, fut-il prince, Vampire et son client. Aussi se dépêcha t-elle d'enlever le fabuleux peignoir, pour enfiler la robe, avec un millier de précautions. Jamais l'esclave ne pourrait se pardonner d'abîmer pareille pièce. Si son maitre la voyait ainsi, serait-il content ? Elle ne savait pas bien. Sans doute lui dirait-il que cette robe était une trop belle pièce pour un animal de plaisir comme elle, et elle se hâterait alors de l'enlever pour lui complaire. Le contrarier était une des dernières choses dont la jeune femme avait envie...

Son reflet dans le miroir en pied lui coupa le souffle. Le col carré, sagement ourlé d'un ruban bleu sombre qui courait sur toutes les bordures de la robe, ne dévoilait même pas la naissance de sa poitrine, et la délicate pâleur du tissu précieux mettait en relief ses boucles noires, qui semblaient alors comme irisées d'un éclat qu'elle n'avait jamais vu. Dans une des armoires entrouvertes du dressing s'étalaient une rangée d'espèce de jupes bouffantes, ce qui était sûrement ce que le chanteur appelait des "jupons", et, pour le plaisir de voir la robe s'élargir en corolle comme dans les livres, l'esclave ne put s'empêcher d'en mettre un, en chantonnant de bonheur. Elle l'enlèverait aussitôt, c'était ... c'était pour deux minutes !
Élisabeth sursauta lorsque la voix du vampire retentit dans la chambre à nouveau. Il était revenu, il allait la surprendre... ! Elle se tut aussitôt, consternée d'avoir agit aussi inconsidérément, alors qu'il lui offrait même de la revoir, de lui réserver une chambre, pour elle, pour elle seule, dans son palais des rêves ! Il allait l'entendre si elle ouvrait à nouveau le placard... oh lala... et son maître qui aurait été ravi de voir un revenu régulier (et important) lui revenir dans les mains...

La jeune femme retint son souffle. Parler maintenant de sa mère. Il n'avait pas eu l'air de mal prendre le fait qu'elle ne réponde rien, ce qui était déjà un bon point. S'il était patient, peut-être le serait-il encore un peu plus si elle lui demandait pardon ? Oui, elle lui demanderait pardon... Tout de suite, peut-être, pour ne pas tout perdre...

Timidement, elle sortit du dressing en prenant soin de ne pas marcher sur la robe longue, les joues très rouges d'anxiété, la gorge prise dans un étrange étau à l'idée de parler de sa mère, elle qui l'avait reléguée si loin dans ses pensées, pour ne pas être submergée de peine à l'idée qu'elles ne puissent plus jamais se voir
.

-"Je vous demande pardon, Stan. Messire. Je ne voulais rien voler, mais j'ai... j'ai voulu faire comme les dames comme avant. Je peux l'enlever tout de suite, je vais le ranger. Tout de suite."


Ses yeux se fixèrent sur les petits gâteaux et le verre d'alcool, puis sur la théière, et un geste de la part du vampire l'empêcha de rebrousser chemin. Avec timidité,
elle lui renvoya un sourire franc, les narines remplies de l'odeur appétissante qui s'exhalait du plateau. Oui. Elle était mauvaise, imparfaite, petit jouet dans leurs grandes mains, mais celui-ci avait un pouvoir d'attraction si fort ! Il y avait tant d'attentions, de politesse dans ses gestes qu'elle s'en sentait un peu perdue. Mais il ne fallait pas laisser filtrer ses interrogations, sous peine de devoir repartir plus vite de la sublime demeure.
Oh oui, elle aurait tant et tant à raconter à son maitre !


- "Ma mère, c'était une anglaise, messire. Elle faisait des études d'architecture, et puis, elle est venue à Paris parce qu'elle est tombée amoureuse. On habitait la Barrière, dans un joli appartement... Elle aimait la peinture, et lire aussi... et elle faisait des toiles, et des toiles, toute la journée ... et je l'aidais, parfois. Elle disait que la beauté durerait pour les siècles des siècles. Malgré tout ce qui pouvait se passer sur terre. Que les étoiles seraient de toute manière là-haut, au plafond du monde. J'aime beaucoup cette image... Je ne l'ai plus revu quand on a été emmené à l'Enclos. C'était parce que mon père a été tué par quelqu'un. Sûrement un terroriste, parce que c'était un vampire. Il en était devenu un avant que je ne sois née mais il était resté pour nous. Quand il a disparu, il nous a laissé seules. Vous croyez qu'elle peut être encore là-bas...?"


La jeune femme s'assit sur le lit, en prenant soin de ne pas froisser la superbe robe qu'elle portait, en offrant un sourire un peu charmeur à son interlocuteur. Elle avait la tête pleine de souvenirs désormais, lorsqu'elle et sa mère vivaient encore à deux, dans l'enchantement insouciant de l'enfance. Époque bénie où la vie était si simple... Que ne donnerait-elle pas pour la retrouver...
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Constantin Basarab
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}    [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}  EmptyMer 11 Mai - 18:16

Elle sortit du dressing, absolument ravissante. On aurait cru à une de ces petites poupées de porcelaines que les petites filles collectionnaient dans des vitrines. Ses longs cheveux noirs et brillants contrastaient merveilleusement avec le blanc de la robe. Elle l'avait rendue plus ample avec des jupons et cela le fit sourire de trouver ce trait de coquetterie chez la jeune esclave. Bien sûr qu'elle était coquette. Elle passait du temps dans les magasins de son propre aveu mais son goût avait été perverti pas l'activité que Kermal lui faisait exercer. Constater qu'il pouvait aussi se manifester dans des choix plus raffinés était encourageant. Il secoua la tête dans une signe de négation.

- Tu ne vas rien ranger du tout. Tu es ... presque parfaite ainsi.

Il l'écouta parler de sa mère en des termes affectueux et charmants derrière lesquels filtrait une émotion et une nostalgie des joues anciens. Il l'enviait. Lui n'avait pas de souvenir aimant à chérir. Sa mère, il ne l'avait pas connu. Son père ne l'avait jamais traité que comme un bâtard qu'il avait reconnu sur le tard pour des nécessités politiques et parce qu'il était son seul héritier par le sang. Constantin avait grandi seul même si très entouré. Un désert affectif, voilà ce qu'avait été sa vie jusqu'à sa rencontre avec le pouvoir, la haine, l'envie. C'est dans ce tourbillon de sentiments forts qu'il avait croisé l'amour pour la première fois et l'avait ignoré ou refoulé. La haine lui avait apporté avec lui son revers lui proposant comme sujet son ennemi héréditaire, celui contre lequel tous les enjeux le dressaient. Il avait aimé un homme mais en l'avait compris que lorsqu'il l'avait perdue en même temps presque que son humanité. Depuis, il n'était plus capable d'aimer. Il ne s'était jamais posé la question de savoir si cela venait du fait qu'il chérissait un fantôme ou si cela était dû à son état de vampire. Les êtres de la nuit aimaient-ils vraiment ? En étaient-ils capables ? On les voyait secoués par des passions mais était ce vraiment de l'amour ?

- Ta maman était peintre ... Tu pourras utiliser le chevalet ... Dit-il songeur. Ta maman avait raison, la beauté de certaines choses ne les quitte jamais...

Il baissa la tête, songeur... L'Enclos! Ce lieu qui lui faisait honte et duquel il évitait soigneusement de passer à proximité. Un parc à bestiaux où les vampires stockaient leurs esclaves et leur nourriture. La question de la jeune femme le prit au dépourvu.

- Quand avez-vous été emmenées à l'enclos ? Quel âge avait-elle ? Quel âge avais -tu ?

Alors qu'elle s'était assise sur le lit, l se glissa derrière elle par l'autre côté et arrangea les coussins pour qu'elle s'y installe mais avant qu'elle aie eu le temps de le faire, il passa à son cou le saphir, pure larme d'océan et enclencha délicatement le petit fermoir. Il déposa au creux de sa nuque un baiser léger et ce au prix d'un effort de contrôle prodigieux pour lui puis se leva et lui apporta le plateau. Il entreprit de lui verser de la tisane encore bien chaude dans la tasse.
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Elisabeth Pratt
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}    [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}  EmptyLun 13 Juin - 10:55

Tout n'était ici que douceur, beauté, luxe, confort, émerveillement. Une caverne aux trésors remplie de grâces, aux détails presque féminins tant tout ici était parfait, merveilleux, assorti. Il allait - lui, ce seigneur Vampire qui avait les moyens de se payer ce genre de choses, d'entasser la Beauté à l'état pur dans ce grand palais, pour lui seul ! - il allait même jusqu'à inclure la pute qu'il allait se taper pour la nuit dans cet écrin de rêve, dans l'écrin de paradis qu'il possédait en propre. Ce respect intimidant, cette robe sublime, et maintenant le collier d'azur faisait naitre en elle un apaisement, une confiance qu'elle n'avait que rarement éprouvé depuis qu'elle avait été acheté la première fois.

Dessinant un grand sourire sur ses lèvres démaquillées, la jeune femme se contenta d'effleurer la pierre bleutée qui venait orner son cou mince. Les souvenirs d'un foyer heureux lui traversa l'esprit, de rires, de tendre complicité avec sa mère et son père remontèrent en elle. En un éclair, elle se revit jouant paisiblement dans le salon tandis que sa mère, en chemise, peignait la scène qui l'émouvait, pour la prendre ensuite dans ses bras dans un mouvement protecteur. Puis l'esclave revit les cris de sa mère, sa propre incompréhension devant la saleté immonde qui régnait dans l'Enclos, des innombrables enfants qui jouaient à même le sol, dans un désordre joyeux et insouciant qui seul provenait de l'extrême jeunesse de ces petits habitants.

Enfin, la question du vampire transperça le voile de songe qui s'était emparé d'elle. Elisabeth voyait bien les efforts qu'il faisait pour se contrôler, pour s'éloigner d'elle alors que l'envie le taraudait de faire plus que lui octroyer un simple baiser dans le cou. Elle avait trop d'expérience désormais dans le domaine du vice comme son maitre l'appelait si bien, pour penser qu'il ne la voulait pas, qu'il ne désirait pas profiter de son corps. Pourquoi s'en empêcher ? Elle était payante après tout, et c'était bien le droit de Stan de la prendre ainsi, où il le désirait dans cette chambre de femme - comme il l'avait lui-même avoué. Et si dans une certaine mesure, il était reposant de n'être pas considéré comme un simple objet de plaisir, la nouveauté de la chose rendait l'affaire intrigante, presque déstabilisante dans un quotidien quelle s'était résignée à peindre de gris et de noir... des couleurs de son dégoût latent et de son habitude du "vice". A moins qu'il n'eut faim et qu'il ait du mal à s'empêcher de la boire... auquel cas elle le remerciait de son self-control, bien sur.

Mais quel que fut la réponse à sa question, jamais son maitre ne pourrait lui pardonner qu'elle rebute un client aussi riche, ni aussi célèbre ; aussi l'esclave remisa ses questions au plus profond d'elle-même, pour n'être que charme, légèreté et beauté. Parce qu'elle n'était que cela, un animal de théâtre... et de plaisir, sans doute. Il ne fallait donc le contrarier à aucun prix !
Aussi, après un court silence, la jeune femme lui répondit, d'une voix où perçait une véritable émotion. Parler de sa mère était si douloureux... mais nécessaire. Elle qui avait soigneusement essayé de refouler son image de première tendresse ne pouvait plus reculer à présent. Elle n'avait pas le choix.


-"Nous avons été emmenées à l'Enclos il y a douze ans, messire.. Stan. J'en avais neuf, et ma mère ..."

La prostituée plissa les yeux. Elle avait du mal à se souvenir de ce détail-là.


- "Ma mère en avait trente-quatre. Mais maintenant... je n'ai aucune idée de savoir ce qu'elle est devenu. J'ai essayé de leur donner de l'argent pour savoir, mais ils me l'ont juste pris sans me répondre. C'est que des connards."

Le mot avait glissé naturellement, sans réelle rancune ; plus de désarroi et de regrets passaient dans une voix un peu fluette, qui se mua en une sourire plus ardent, comme pour réchauffer ses propres paroles.

-"Tout ça, c'est loin, maintenant. Maintenant... je suis ici... avec vous. J'aimerai tant... vous montrer mes talents... Vous savez, messire Stan, je connais d'autres moyens de se réchauffer. Sans boire de thé. Il est l'heure que je vous récompense de m'avoir amené ici..."


Le moment était venu. Elle se l'attacherait par les délices de la chair, comme son maitre disait si bien aussi, et elle le ferait en lui faisant croire qu'il n'était question que de sa magnitude si puissante qui causait tout cela. D'instinct, "Rose" devinait que le motif de l'argent n'aurait guère que le résultat de le rebuter.
Plaquant toujours ce sourire tentateur sur ses lèvres, elle pensait à tout autre chose en s'approchant du vampire qui avait arrêté de servir le thé pour la regarder. Sa mère. Sa mère, était-il possible que cet homme si influent puisse l'aider ? Puisse la retrouver, provoque cette étincelle magique qui les réunirait à nouveau toutes les deux, comme autrefois, tout à fait comme autrefois ?

Se collant à l'homme en fermant brusquement les yeux, effleura son cou de ses lèvres audacieuses et déterminées, avant de laisser ses dents mordiller doucement le lobe de son oreille, tandis que ses deux mains se pressaient sur son torse fort.
Voilà le terrain qu'elle connaissait...

Une idée passa dans son esprit. Si elle s'attachait cet homme influent, son bébé serait peut-être en sécurité. A jamais.
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Constantin Basarab
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Qu'elle semblait loin de lui subitement. Là par le corps mais absente par la pensée. Il devina qu'elle s'était laissée happer par ses souvenirs. Elle demeura silencieuse un long moment portant presque machinalement la main sur la pierre dont il avait orné son cou puis répondit enfin à sa question.

- Douze ans ... Fit-il, songeur. Il est probable ... qu'elle ait trouvé un maître ... Une femme aussi cultivée ... Cela transparait dans vos propos. Elle doit être très belle également pour avoir donné vie à une si belle enfant. Poursuivit-il en soupirant.

Il se garda bien de lui dire qu'elle pouvait tout aussi bien avoir été mordue et être un être de la nuit à présent ou pire encore, décédée à cause de mauvais traitements. Il savait bien et elle aussi plus que quiconque, sans doute, que certains vampires pouvaient être terriblement violents.

- Ceux qui tiennent l'enclos sont des chiens... Il faut s'adresser plus haut ...

Il réprima un petit sourire au gros mot qui avait fusé de la bouche de Rosza. Elle devait connaître bien d'autres chapelets d'injures, collectés au fil de son "travail".

Elle se retourna et lui adressa un sourire radieux et magnifique en lui promettant des moments de plaisir. Il reposa la théière et lui sourit à son tour. Lorsqu'elle fureta dans son cou, y déposant un baiser puis dériva sur son oreille, lorsqu'elle caressa son torse de ses mains habiles, il ne put s'empêcher de frissonner. Il passa son bras dans le dos de la jeune femme et la serra contre lui mais s'écarta pourtant. Il se leva et fit le tour du lit pour venir du côté où elle s'était assise et lui fit signe de s'installer sur les coussins pour boire son infusion.

- Je ne doute pas que tu connaisses bien des moyens de réchauffer un homme, Rosza. En fait le simple fait de te regarder ... Mais je ne ferai pas de toi ma maîtresse... Pas dans ces conditions. Tu ... tu attends un enfant ... Murmura-t-il d'une voix douce comme pour s'excuser de ne point la toucher. C'est à lui qu'il te faut songer. Il te faut quitter Kermal et changer de vie. Je connais trop la pestilence qui peut emplir la vie d'un enfant paria. Que crois -tu qu'il fera de ton enfant ? Si c'est une fille, elle subira le même sort que toi ... Si c'est un garçon, il en fera son complice peut-être ou un esclave qu'il revendra ... Encore qu'il puisse bien vendre ses charmes également. Ajouta-t-il le regard sombre.

Il lui tendit la tasse dont elle se saisit, éberluée puis posa sa grande main sur le ventre de la jeune femme en plongeant son regard dans le sien.

- Je sais bien pourquoi on t'a envoyée vers moi. Je sais que mon manager pensait bien faire en faisant appel à ton maître. Il a d'ailleurs eu une bonne idée sans le savoir puisque j'ai envie de t'aider. Je ferais des recherches au sujet de ta maman et Kermal recevra un courrier notarial lui offrant une rente en échange de ta liberté. Il ignorera l'identité du commanditaire.

Il caressa la joue de la jeune femme qui semblait déconfite d'essuyer un refus et lui sourit.

- Rosza ... Ton charme n'est pas en cause ... Je ne met pas une femme enceinte dans mon lit ... C'est tout. La vie est sacrée à mes yeux... Je te trouve très belle ... Je t'ai remarqué tout de suite dans la foule ce soir. J'ai compris que tu monnayais tes services quand tu es venue me rejoindre dans la loge et cela m'a contrarié, je l'avoue mais lorsque j'ai senti que tu portais un enfant, je me suis dis que c'était le destin qui m'avait placé sur ta route...


Il saisit une tasse et s'éloigna du lit pour contempler Paris qui s'étendait au pied de la colline. Elle allait bientôt être le théâtre de sa prochaine chasse mais celle-ci, contrairement aux autres, aurait pour but de réunir une famille, du moins ce qu'il en restait. Il porta la tasse à ses lèvres et but quelques gorgées pour tromper la soif qui s'éveillait. Il aurait bien aimé affronter Kermal à découvert mais se doutait que s'il s'identifiait comme le généreux bienfaiteur de Rosza, il risquait de se heurter à un chantage , une surenchère odieuse ou une fin de non recevoir, tant l'individu lui avait laissé une impression négative. Dans son dos, Rosza était pensive et silencieuse. Sans doute se demandait-elle se qui se cachait derrière cette main tendue, sans doute était-elle incrédule face à une attitude qu'elle n'avait guère connue de la part des vampires ? Elle ne pouvait se douter que le vide qui dévorait Constantin était précisément nourri par l'absence d'une famille aimante et la cruelle conscience d'avoir été un bâtard voué à ne pas vivre à l'origine.
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Elisabeth Pratt
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}    [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}  EmptyDim 26 Juin - 11:36

Comment pouvait-on passer du statut de prostituée à celui de princesse intouchable dans la même soirée ?

Elle l'avait pourtant enlacé, elle avait fait les gestes habituels, ceux qui séduisent, ceux qui entrainaient le partenaire à profiter de son corps, à initier le mouvement, jusqu'à sa conclusion finale, celle où le type, satisfait, demandait à ce qu'elle parte après l'avoir payé. Puis, elle avait senti ce long frisson de tout son corps expérimenté, ces mains qui l'avait étreinte avec cette force égoïste, typiquement masculine, qui avait ébauché un semblant de caresse, qui avait trahi toute l'intensité d'un désir qu'elle savait maintenant présent, avant de la lâcher brusquement, s'éloignant rapidement, comme si la chose lui répugnait, au final.
Et lorsque finalement il lui avait fait signe de s'asseoir, de l'autre côté du lit, Rose avait obtempéré, sincèrement perplexe de ce qu'il cherchait de cette soirée avec elle. La tasse brûlante dans les mains, elle s'était docilement mise à la boire, par petites gorgées, l'esprit concentré sur ce qu'elle pouvait bien faire pour se l'attacher, pour qu'il cède enfin et se préoccupe d'elle comme il se serait préoccupé d'elle après la nuit de débauche qu'ils auraient passé tous les deux si le vampire s'était laissé faire !

Et puis, enfin, il avait repris la parole, interrompant encore une fois ses pensées. Cogiter moins, agir plus, tel était le credo que lui soufflait son maitre - et dont elle se rendait compte qu'il devenait indispensable qu'elle l'applique enfin.
La prostituée écoutait son client s'excuser de ne pas la toucher, en réprimant tout d'abord un sourire presque maternel à l'idée qu'un homme aussi puissant se sente coupable de ne pas vouloir baiser avec elle. Sans doute préférait-il en faire sa poupée vivante, une espèce d'image à... minute. Qu'est-ce qu'il venait de dire ?!

Elisabeth releva la tête, fixant son interlocuteur avec la stupéfaction que procure une joie aussi soudaine qu'intense. Ainsi ses soupçons étaient confirmés! Définitivement confirmés ! Par quelle magie il pouvait savoir cela, son maitre aussi, tandis qu'elle-même n'en avait conçu encore que des suppositions ?! La suite de sa phrase l'atteignit en plein cœur, la figeant d'une onde d'angoisse pour l'avenir. Quitter son maitre... changer de vie... Ce n'était pas à elle de décider. Ce n'était pas à elle de prendre une telle décision, elle n'était qu'une simple esclave, qui avait besoin d'un toit, de nourriture, qui finalement n'en demandait pas beaucoup plus... qui ne voulait pas non plus que son enfant connaisse la rue, le froid, la peur du dehors hostile...

D'un geste automatique, elle se saisit de la tasse brûlante qu'il lui tendait, avalant une petite gorgée de l'infusion pendant que Stan posait une main sur son ventre. La jeune femme était tourmentée par tant de questions, par tant d'incertitude qu'elle en demeurait figée - un peu consternée aussi de cet état qui éloignait d'elle un des plus puissants protecteurs qu'elle n'aurait jamais pu imaginer. Puis il continua à parler et ce fut un véritable désarroi qui s'empara d'elle alors.
Offrir une rente à son maitre en échange de sa liberté ? Faire des recherches au sujet de sa mère ? Pourquoi ? POURQUOI se donner tant de mal, pour elle, si petite, si insignifiante qu'elle n'était guère plus qu'un insecte qu'il pouvait écraser d'un geste, stopper la vie en ouvrant simplement la mâchoire sur son cou ?

Il n'avait décidément pas compris. Qu'elle ait essuyé un refus était un échec que son maitre lui ferait payer, mais ce qu'il lui proposait dépassait son simple entendement. Finalement, la liberté devenait une perspective effrayante qui la laisserait sans défense aucune contre les vampires qui hantaient les rues. Que deviendrait-elle avec son petit bébé, vers qui se tourner quand ... il y aurait sa mère. Sa mère. Sa mère qui saurait quoi faire, oui, elles seraient réunies et rien de fâcheux ne pourrait arriver. Jamais. La liberté, avec son bébé... son bébé à elle, le miracle, la magie de la vie à l'action dans son ventre...!


- "Vous êtes un vampire étrange, messire Stan..."


Finalement, elle reprenait petit à petit ses moyens, le cœur toujours battant fortement sous l'emprise de l'émotion. Le destin ? Croyait-elle au destin, à Dieu, à Diable...? Certainement à quelque chose qui repoussait parfois les vampires sur certaines personnes. Mais elle... elle n'en faisait simplement pas parti de cette tranche de la population !

- "Comment vous pouvez savoir, pour le bébé ? Comment vous tous pouvez savoir ? C'est parce que... vous pouvez lire dans le sang ? Dans le sang des gens ?"

L'évidence, d'un coup, frappa la jeune esclave, qui secoua aussitôt ses cheveux noirs, pour se rapprocher d'un pas hésitant vers le chanteur qui s'était retourné vers elle. Oui, c'était évident... Il ne voulait pas que son bébé appartienne à quelqu'un d'autre que lui. Il voulait l'enfant pour lui seul, il lui faudrait le donner en échange de sa liberté. Logique. Mais sans son bébé... Arrêter le trottoir n'avait pas de saveur, pas d'intérêt. Elle aimait déjà tellement cette vie nouvelle à peine ébauchée !

- "Vous désirez mon enfant, c'est cela ? En paiement de vos bienfaits... Je ferai ce que vous voulez. Tout ce que vous voulez. Je vous ferai pas payer le temps qu'on passera ensemble. Je veux garder mon bébé. Je veux l'avoir près de moi. Je l'aime, vous comprenez ! Je ne peux pas vous le donner. Je ne veux pas, non. Non. Tout ce temps, je vous le donne ! Je..."

Une seconde, elle chercha ce qu'elle pouvait bien donner d'autre.


- "Je peux peindre pour vous. Je ne lirai plus jamais. Je me déguiserai en dame d'autrefois dans toute votre maison... La liberté, j'en veux pas... si c'est pour être sans mon bébé... Vot'maison j'la connais pas, j'm'en fout, j'sais pas... j'sais pas... si elle est assez belle... pour le bébé..."


La pute en tenue de princesse en devenait incohérente, terriblement nerveuse, perdue de peur à l'idée d'une éventualité pareille. Garder son tout-petit, voilà ce qui comptait. Par-dessus tout.
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Constantin Basarab
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}    [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}  EmptyDim 26 Juin - 21:28

Il écouta la voix chargée d'interrogations qui s'élevait dans son dos et sourit. Comment une simple humaine pouvait se douter de ce que voyait et ressentait un vampire, et encore davantage un vampire de son âge ? Etrange, elle le trouvait étrange, disait-elle. Sans doute l'était-il. Il posa doucement la tasse de porcelaine délicate sur le guéridon et ouvrit la fenêtre en grand pour laisser l'air frais de la nuit emplir la pièce. Il ferma les yeux et laissa la brise caresser son visage et jouer dans ses longs cheveux noirs. Derrière lui la voix s'était faite plus affolée et il avait été tenté de la faire taire, comme impatienté de tout ce tintamarre. Il poussa un long soupire, s'appuya au rebord de la fenêtre puis se tourna finalement vers elle, l'invitant à s'approcher, espérant qu'elle se calmerait.

- Venez voir Rosza... Que voyez-vous ? Une ville dans la nuit avec ses agitations et ses dangers, sans doute. Elle vous apporte subsistance mais à quel prix ? Ne la parcourez-vous pas la peur au ventre ?

Il coula un regard sur le visage effrayé qui ne démentait pas ses paroles.

- Moi je la vois totalement différente. Elle est chargée de promesses pour qui a les bonnes armes en main pour lutter. Je vois des âmes se débattre chaque nuit pour survivre. Toutes n'ont pas la même aura... Ce n'est pas moi qui distribue les cartes ... mais c'est ainsi.

Il leva les yeux vers le firmament étoilé et inspira longuement.

- J'ai failli connaître le même sort que votre enfant... Naître esclave. Quand l'occasion s'est présentée d'échapper à cette condition, je m'y suis accroché avec toute la rage que j'avais accumulée. Cette occasion m'a pourtant été donnée par un homme qui ne m'aimait pas et j'aurai pu la gâcher par dépit, au lieu de quoi je me suis battu pour conserver ce que le destin m'offrait. J'ai donné de mon sang, de mon souffle pour rester au sommet, me promettant que jamais personne ne déciderait de ma vie à ma place, n'en disposerait à sa guise.

Il la prit par les épaules et plongea son regard dans le sien.

- Quel destin croyez-vous que Kermal réservera à votre enfant ? Vous redoutez que je le veuille pour moi, que je vous l'arrache, mais n'est-ce pas ce qu'il fera si vous restez avec lui ? Je conçois votre peur de perdre cette vie que vous portez en vous. Cette vie que je vois rayonner d'une douce aura bleutée. La votre est d'une tout autre teinte pétrie de peur ... Votre peur vous aveugle au point de ne pas voir quand le salut s'offre à vous.

Il se passa un main sur le front, sentant une sorte de lassitude le gagner. La soirée avait été longue et cette nuit se prolongeait trop à son goût. Il n'avait pas l'habitude de fréquenter la société des hommes sur une si longue durée. Pourtant, il lui fallait encore convaincre la jeune femme.

- Je sais bien que le salut ne vient jamais des nôtres et que votre maître ne vous a pas habitué à autre chose que la violence et la soumission. Vous vous en accommodez pour vous, mais avez-vous le droit de vous résigner, de décider à la place de votre enfant ? Si je lui offrais une vie d'homme ou de femme libre ? Vous dites vouloir rester auprès de lui dans l'esclavage. Sottise ! Vous dites "je ne lirais plus ", sottise encore ! Instruisez vous au contraire pour lui, pour mieux l'armer pour la vie. L'ignorance est le pire des jougs, le savoir la clef de bien des geôles.

Constantin prit soudain conscience que son discours si grave et véhément pouvait écarter davantage Rosza de la voie qu'il lui offrait. Il relâcha l'étreinte de ses mains et s'éloigna de la fenêtre.

- Je ne veux rien d'autre que vous aider parce que la lumière vous a touché ce soir d'une façon différente des autres qui constituaient la foule. Je vous ai trouvée belle. C'est injuste, arbitraire, subjectif me direz-vous. Pourquoi vous et pas une autre ? Je n'ai pas de réponse autre que de penser que le destin nous a fait nous croiser. Je sais juste que je peux étendre ma protection sur vous et votre enfant, que je peux lui offrir la ville qui s'étend à nos pieds. Lui donner l'instruction et l'éducation qui en feront un être libre... qui grandira sous le regard d'une famille aimante, enfin de sa maman et peut-être de sa grand-mère.

Il se dirigea vers la porte et se retourna doucement avant de l'ouvrir.

- Je pensais vous faire visiter la bibliothèque mais je crains de comprendre que vous vous y refuserez. Rosza, ma proposition d'aide peut vous paraître insensée mais ne croyez-vous pas que la refuser serait encore plus insensé ? N'avez-vous pas envie d'essayer au moins ? Le choix vous appartient et si vous refusez vous n'entendrez plus jamais parler de moi ... Je vous laisse y réfléchir durant la nuit. Edgerd appellera un taxi pour vous demain matin si nous ne devons pas nous recroiser. Je vous souhaite une bonne nuit. Qu'elle vous porte conseil...
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Elisabeth Pratt
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}    [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}  EmptyLun 8 Aoû - 19:52

Un peu essoufflée, ses yeux noirs grands ouverts, elle l'écouta pousser un grand soupir, se retourner, face à elle. Il était si beau, avec ses longs cheveux noirs, son teint délicat, ses yeux de fille, ses mains souples et fines, ses vêtements si beaux, ses manières de grand seigneur. Un chanteur célèbre, un dieu de tableau, un vampire. Un de ces êtres supérieurs qui régissaient tout. Et qui pourtant s'était montré si doux, si prévenant envers elle - alors qu'elle n'était guère plus qu'une simple poussière qu'il pouvait écraser d'un geste.

De son regard clair, il l'invitait à s'approcher, avec tant de calme qu'elle se sentait elle-même apaisée, malgré sa peur qui continuait à s’exsuder comme une plaie ouverte de son cœur. En quelques pas, l'esclave se retrouva à son niveau, accotée aux montants, ses yeux de nuit dardés sur l'homme qui semblait avoir tant à proposer.
Et lorsque sa voix de basse résonna à nouveau dans le calme de la nuit, Elisabeth ne put s'empêcher de frissonner.


- Venez voir Rosza... Que voyez-vous ? Une ville dans la nuit avec ses agitations et ses dangers, sans doute. Elle vous apporte subsistance mais à quel prix ? Ne la parcourez-vous pas la peur au ventre ?

Le frisson s'accentuait. D'un regard effrayé, elle parcourut du regard toutes ces rues dans lesquelles elle errait chaque nuit. Dans lesquelles il lui arrivait si souvent de pleurer de froid, de peur à cause d'un homme ou d'un vampire qui avait voulu la dépouiller. Avoir son corps gratuitement. Où les terroristes se fichaient bien de la faire sauter avec son maitre, où le danger guettait ses pas, sans répit. Malgré ses sourires et ses rires, elle avait si peur de ce que la nuit pouvait bien lui offrir - ou lui retirer... La nuit apportait substance à son maitre, à ses dépends. A son tour, la jeune femme soupira, les joues brusquement rougies, les yeux baissés de honte de penser autant de mal de son maitre.
Sans attendre de réponses, le vampire continuait déjà sur sa lancée, recommençant à parler, de sa voix patiente qui semblait sans limites.


- Moi je la vois totalement différente. Elle est chargée de promesses pour qui a les bonnes armes en main pour lutter. Je vois des âmes se débattre chaque nuit pour survivre. Toutes n'ont pas la même aura... Ce n'est pas moi qui distribue les cartes ... mais c'est ainsi.

Il lui parlait de promesses. De luttes, d'âmes qui se débattaient pour survivre. Survivre. Le mot la choqua par sa justesse, et des larmes lui vinrent aux yeux. Étaient-ce les émotions qui la faisait s'attendrir ainsi ? Était-elle trop sotte pour contenir correctement ses émotions ? Elle se sentait soudainement bouleversée, choquée, comme si la terre était en train de s'écrouler sous ses pieds. Comme si son univers basculait - comme le premier jour où elle avait été séparée de sa mère. Un désarroi terrible l'avait prise, l'avait paralysée, et elle s'était mise à hurler et à pleurer dans la poussière, bientôt stoppée par les claques qu'une femme lui avait administrée. Pouvait-elle vraiment changer les choses ? La simple pensée n'était-elle pas déjà une terrible désobéissance en soi ?
Elle suivit son regard vers le ciel, si beau qu'elle en oubliait presque son chagrin étrange et sa culpabilité. Sa mère regardait-elle les étoiles à l'instant même ?


- J'ai failli connaître le même sort que votre enfant... Naître esclave. Quand l'occasion s'est présentée d'échapper à cette condition, je m'y suis accroché avec toute la rage que j'avais accumulée. Cette occasion m'a pourtant été donnée par un homme qui ne m'aimait pas et j'aurai pu la gâcher par dépit, au lieu de quoi je me suis battu pour conserver ce que le destin m'offrait. J'ai donné de mon sang, de mon souffle pour rester au sommet, me promettant que jamais personne ne déciderait de ma vie à ma place, n'en disposerait à sa guise.


Elle retint son souffle, troublée par l'idée que ce si grand seigneur eut pu naitre esclave. Qu'il eut du se battre pour échapper à cette condition - à sa condition.
La prostituée en robe de princesse murmura :

- "Personne ne déciderait... de ma vie à ma place..."

Interrompue par les mains puissantes qui la saisirent aux épaules, elle se tut, subjuguée par le regard si intense du vampire qui lui parlait liberté si gravement. Si sérieusement qu'elle en venait à le croire, sans plus de méfiance. Comme l'aveugle verrait la lumière tout au fond de sa caverne...


- Quel destin croyez-vous que Kermal réservera à votre enfant ? Vous redoutez que je le veuille pour moi, que je vous l'arrache, mais n'est-ce pas ce qu'il fera si vous restez avec lui ? Je conçois votre peur de perdre cette vie que vous portez en vous. Cette vie que je vois rayonner d'une douce aura bleutée. La votre est d'une tout autre teinte pétrie de peur ... Votre peur vous aveugle au point de ne pas voir quand le salut s'offre à vous.

Les larmes revenaient, aveuglantes, brouiller la vue de l'esclave. Un tremblement s'emparait d'elle. Elle ne voulait pas que son maitre mette son enfant dans la rue comme elle. Elle ne voulait pas être séparée de lui. De ce petit être dont elle sentirait bientôt la chaleur, dont elle s'amuserait bientôt de ses jeux, à qui elle voudrait donner de la joie et des rires. A qui elle parlerait de sa grand-mère, de son grand-père... Un poignard de douleur transperçait son cœur, en même que la montée d'un sentiment qu'elle avait du mal à saisir, tandis que l'homme parlait, encore, et encore. Ses mots étaient si beaux, si vrais ! Etait-il possible que cela ne soit pas un piège, mais bien la vérité vraie, la pureté de la bonté d'un vampire à l'état pur ? Son père aussi était gentil et doux. Elle se souvenait encore vaguement de sa silhouette, de sa barbe en bataille qui piquait lorsqu'elle l'embrassait.
Il fallait le croire... le croire pour son enfant ? Cette histoire d'aura l'embrouillait un peu, mais elle chassa bien vite ces détails de sa tête. Sa foi paraissait si sincère. Le salut. Le salut. La fin de ce long cauchemar qu'elle osait à peine s'avouer.


- Je sais bien que le salut ne vient jamais des nôtres et que votre maître ne vous a pas habitué à autre chose que la violence et la soumission. Vous vous en accommodez pour vous, mais avez-vous le droit de vous résigner, de décider à la place de votre enfant ? Si je lui offrais une vie d'homme ou de femme libre ? Vous dites vouloir rester auprès de lui dans l'esclavage. Sottise ! Vous dites "je ne lirais plus ", sottise encore ! Instruisez vous au contraire pour lui, pour mieux l'armer pour la vie. L'ignorance est le pire des jougs, le savoir la clef de bien des geôles.

Les yeux toujours embués de larmes, Elisabeth plissait son front, la bouche entrouverte. Trop stupéfaite pour parler, pour faire un geste. Transformée en statue de sel, ses mains devenaient moites ; une envie terrible de se jeter dans les bras de cet homme étrange, d'embrasser ses genoux lui traversa la tête, le corps ; mais pourtant elle ne fit rien. Rien ne se passait en elle, juste un silence immense, profond, mêlé de terrible culpabilité, de terreur abjecte de ne pas obéir à son maitre, d'amour profond, si neuf, mais si ancré en elle déjà qu'il balayait jusqu'à la peur des conséquences.
Elle connaissait ses mots. Joug, geôle. Et la jeune femme savait déjà une chose déjà : elle ne laisserait pas son maitre s'emparer de son petit être. Jamais. Jamais personne !

Il la relâcha, s'éloignant vers la fenêtre de son pas souple. Il paraissait un peu fatigué, presque las. Pourtant, il continuait de parler, interprétant à tort le silence de son interlocutrice pour une résistance hostile. Avec maladresse, elle fit un pas, soulevant avec délicatesse le tissu fin de sa robe royale.
Encore une fois, sa voix résonna, avec plus de douceur, comme si le ton presque péremptoire employé précédemment ne l'avait lui-même pas convaincu.


- Je ne veux rien d'autre que vous aider parce que la lumière vous a touché ce soir d'une façon différente des autres qui constituaient la foule. Je vous ai trouvée belle. C'est injuste, arbitraire, subjectif me direz-vous. Pourquoi vous et pas une autre ? Je n'ai pas de réponse autre que de penser que le destin nous a fait nous croiser. Je sais juste que je peux étendre ma protection sur vous et votre enfant, que je peux lui offrir la ville qui s'étend à nos pieds. Lui donner l'instruction et l'éducation qui en feront un être libre... qui grandira sous le regard d'une famille aimante, enfin de sa maman et peut-être de sa grand-mère.

La beauté, la jeunesse. Instants éphémères, mais si ardents ; instants de grâce, où sa beauté lui faisait ouvrir les portes du paradis. Lui donnait la clé d'une cage dont elle n'avait qu'une vague conscience, lui donnait l'accès à la protection dont elle savait maintenant qu'elle rêvait pour le si précieux fardeau de son ventre. Elle ne s'en plaignait pas, bien au contraire - elle vendait ses charmes et connaissait le prix de la finesse de ses traits, de la cascade bouclée de ses longs cheveux noirs, et sentait confusément comme un juste retour qu'on la respectât pour cette beauté dont elle avait appris à être fière et à soigner. Et pour voir son enfant régner sur la ville, ignorer la peur des agressions, de la solitude et du froid, elle était prête à beaucoup. L'avenir semblait si doux, dans la bouche magique de ce chanteur qui lui proposait tant !
Immobile, elle le regarda s'éloigner avec une angoisse croissante. Que dire, que faire pour lui faire comprendre qu'elle était toute prête à entrer dans le merveilleux jardin qu'il semblait disposé à lui offrir ! Mais aucun son ne traversait ses lèvres. Son visage était un masque stupéfait et figé ; et elle se contenta de joindre les mains alors qu'il prononçait ses dernières paroles avant de se retourner pour sortir.

Les livres ! Une... une bibliothèque. Ici. Son cœur s’accéléra douloureusement. L'envie d'essayer. L'envie de goûter totalement à la vie, de faire ce qu'elle désirerait, de se promener le jour pour lire si elle le caprice lui venait. D'élever son enfant ici, de lui donner tout son temps et son amour. De découvrir l'Angleterre, le pays de sa mère...


- "NON ! Attendez ! Je..."

Elisabeth s'avança, à grandes enjambées, manquant de trébucher sur le tissu coûteux qui la vêtait. Sa voix virait à l’aiguë, les mots se bousculaient dans sa bouche, comme si un sort s'était rompu et lui rendait enfin la parole.

- "Je veux essayer. Je veux que mon enfant puisse lire. Je veux pas qu'il aille dans la rue. Qu'il connaisse la peur. Qu'il connaisse tout ça, ce qu'il y a de moche et de... tout ça. Je veux pas qu'il soit un esclave. Je ne sais pas si la liberté est différente, je veux savoir. Je veux qu'il soit heureux. Qu'il soit puissant. Il y a tant de choses que je veux. Je vous fait confiance. Confiance. Je suis prête à vous suivre, à me battre. Je suis ... je veux que mon tout-petit soit heureux."

Une larme coula sur sa joue, qu'elle essuya presque rageusement.


-"Je suis très forte. Je suis endurante. Je serai capable de refaire du cinéma. J'ai ... pas peur des représailles. Je sais que vous êtes puissant. Vous paraissez si sage. Je-je... La bibliothèque, j'ai toujours rêvé d'entrer dans une bibliothèque. Une fois je suis rentrée par erreur. Une fois. J'avais peur. Je suis partie très vite. Tout le monde me regardait. ...Mais, mais, mon maitre. Il a interdit. Interdit. Je sais que je veux qu'il apprenne. Je veux apprendre aussi. Mais il a interdit. C'est si fort. Comme une barrière. Je ne sais pas comment dire. Mais je vous fait confiance. Je vous fait confiance. J'irai voir la bibliothèque, je... c'est comme un don du ciel. J'ai toujours du mal à croire. J'ai tellement de chance, mon seigneur. Mon seigneur."

La jeune femme se précipita sur l'homme, avant de s'agenouiller, étreignant ses genoux en une tentative désespérée d'exprimer sa reconnaissance et les émotions intenses qui la parcouraient.

- "Merci, merci. Mon seigneur."


Le seigneur. Un terme que son maitre actuel lui avait appris pour s'adresser à lui, pour ne dire "maitre" en permanence. Elle leva son regard noir vers celui du vampire un peu surpris, avant de lui offrir le plus merveilleux et le plus sincère des sourires, les joues toujours baignées de larmes.

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Constantin Basarab
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}    [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}  EmptyLun 29 Aoû - 12:30

Elle sortit enfin de son apathie et fit un grand pas, puis deux, hésitant tout d'abord. Il se figea dans l'attente de ce qu'elle allait dire, sentant sur les épaules frêles tout le poids des années de servitude. Si jeune et déjà brisée. Pouvait-elle se redresser et saisir sa main tendue, par amour pour son enfant à naître? Maladroite dans les atours dont il l'avait parée, elle s'exprima enfin avec des mots malaisés tout autant que ses mouvements empruntés dans le luxe. Il l'écouta pourtant avec bienveillance lorsqu'elle accepta enfin de s'ouvrir à lui et de croire en l'espoir qu'il lui offrait. Il laissa le flot de paroles sortir de sa bouche, trahissant enfin tout le refus de sa condition qu'elle avait refoulé durant des années . L'émotion s'écoulait en un sillon de larmes qui coulaient de ses yeux et qu'elle essayait en vain d'endiguer. Il songea qu'il n'avait pas pleuré depuis une éternité lui-même et sentit sa gorge se nouer. En se dévoilant avec courage devant lui, elle lui rendait une once d'humanité oubliée. Il en fut troublé.

Avait-il le droit de se montrer faible ? Sans doute non car c'était cette absence d'émotion qui le rendait presque invulnérable et grâce à cela qu'il était assez puissant pour décider d'aider ou d'anéantir qui bon lui semblait. La pitié devait lui rester étrangère et il ne voulait pas éprouver cela à son égard car cela lui semblerait dégradant pour lui et pour elle. Il préférait la compassion même s'il ne savait pas encore pourquoi il en éprouvait pour elle. Etait-ce parce qu'il éprouvait du désir pour elle ? Il savait que c'était bien plus complexe? Certes, elle était désirable. Il aurait fallu être aveugle ou eunuque pour ne pas le voir et il n'était ni l'un ni l'autre mais plus que tout , c'était le destin tout tracé pour l'enfant qu'elle portait qui le révoltait profondément au point qu'il était déterminé à l'aider pour faire un beau pied de nez à ce destin pourri. Une sorte de revanche sur son enfance à lui, une revanche par procuration. Cet enfant n'aurait pas de père légitime tout comme lui à sa naissance, mais il aurait un bienfaiteur. Une figure masculine bienveillante et aimante bien plus que l'avait été son ignoble père pour lui.

Il fut surpris de constater à quel point la peur que lui inspirait Kermal était ancrée de façon viscérale chez Rozsa. Une peur irrationnelle comme s'il pouvait lire ses pensées et voir chacun de ses gestes. Il savait que certains vampires avaient ce pouvoir par le lien qui les attachaient à leurs esclaves, s'ils s'en nourrissaient souvent et à leurs infants mais était certain que l'aura du nobliau breton était bien trop faible pour détenir ce don. Trop jeune et insipide comme immortel...Il songea que sans doute, la crainte de la jeune femme était mue par l'expérience. Kermal devait avoir tout un réseau d'informateurs qui surveillait les faits et gestes de ses "protégées" et lui faisaient des rapports circonstanciés. Il s'apprêtait à prendre la parole pour tenter de calmer l'angoisse de la jeune femme lorsqu'elle se jeta pour ainsi dire à ses genoux et les serra entre ses bras. Bien qu'il fut habitué aux marques de respect et de soumission de la part de ses vassaux et sujets jadis et à ceux des humains depuis qu'il était un être de la nuit, cet accès le surpris par sa spontanéité et sa sincérité. Cependant, cela éveilla en lui une sorte de malaise. Il ne faisait pas cela pour susciter la dévotion ou l'asservir. Son intention n'était pas de la faire passer d'une prison à l'autre. Il lui prit le bras pour la relever.

- Je vous en prie, Rosza, pas de cela entre nous. Soyez heureuse en secret, ce sera bien assez pour me remercier. Celui qui vous exploite depuis des années ne peut pas vous atteindre ici. Vous êtes à l'abri de son influence. Elle ne peut franchir la porte de cette demeure. Ici ses interdictions n'ont plus cours. En revanche, lorsque vous franchirez le seuil demain, lorsque vous retournerez vers lui, il ne faudra rien changer à votre attitude afin de ne pas éveiller ses soupçons. Selon la loi vampirique, vous lui appartenez et il faut que je fasse les choses en règles pour vous défaire de son joug. Le plus légalement sera le mieux. Je vais donc lui proposer une somme qu'il ne pourra refuser, c'est le projet que je forme. Je passerais par un intermédiaire, un riche client supposé qui vous a trouvé trop à son goût pour vous partager.

Il se détourna avec dégoût en songeant à Kermal et à leur différend passé.

- Il refuserait toute proposition de ma part, mais d'un inconnu qui lui propose de s'enrichir, il peut être tenté.

Il lui désigna le lit d'un mouvement de tête.

- Il vous faut vous reposer à présent. Demain je vous expliquerez en détail comment nous allons procéder. Il vous faudra être prudente pour ne pas alerter votre maître. Il est impératif qu'il ne se doute pas que c'est moi qui vous délie de vos chaines tant que vous n'êtes en sécurité sous mon toit et ce sans qu'il puisse le contester devant un juge.

Il porta à ses lèvres la main de la jeune femme, qu'il tenait encore dans la sienne, et ajouta comme une promesse plus légère.

- Demain matin, si vous le voulez, vous prendrez le petit déjeuner dans la bibliothèque et vous pourrez choisir un livre que vous viendrez lire ici, une fois libre. Je vous l'offrirais en souvenir.

Il la lâcha enfin puis ouvrit enfin la porte et s'éclipsa pour aller prendre lui aussi quelque repos.


Dernière édition par Constantin Basarab le Mar 4 Oct - 19:29, édité 1 fois
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Elisabeth Pratt
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Ça y était.

Il était parti se reposer, la laissant seule dans cette grande pièce si belle, si incroyablement impressionnante. A pas lents, elle en avait fait le tour, en relevant avec précaution la robe sublime qui la vêtait, pour éviter à tout prix de l'abîmer ; effleurant la commode aux contours élégants, la courtepointe de soie du lit, les lourds baldaquins qui le recouvrait, s'arrêtant à nouveau à l'exacte place où elle avait regardé le vampire partir, quelques minutes plus tôt.
Puis, se secouant un peu de l'apathie qui s'était abattue sur elle, la jeune prostituée s'était retrouvée dans le dressing, à contempler pensivement les toilettes qui pendaient sur des cintres parfumés. Elle n'avait pas osé les toucher, cette fois-là ; mais, comme mû par une soudaine impulsion, Elisabeth était allée se saisir du chevalet, pour le déposer dans la petite pièce.
Elle était allée chercher la palette de couleur, et prépara deux verres d'eau, qu'elle déposa de manière symétrique de part et d'autre de la petite tablette.

Comme la vie était étrange... Née d'un vampire, elle était à nouveau prise sous la protection d'un des leurs, après tant d'années passées à trembler devant eux. Ici, la peur était envolée, d'une manière qu'elle ne pouvait vraiment s'expliquer. L'idée d'un piège qui lui avait traversé l'esprit n'existait plus - il ne restait plus que la paisible certitude qu'il disait vrai, qu'il voulait son bonheur et surtout celui de son enfant à naitre. Un père pour son enfant, un homme qui saurait le guider, lui montrer la voie comme le sien avait toujours été là à son réveil, jusqu'à ce qu'il disparaisse pour de bon.
A gestes tranquilles, elle se changea, déposant la robe à sa place avec une pointe de regret de n'avoir point de tablier, regret qui disparut vite en pensant au plaisir de tenir un pinceau, à nouveau. Peut-être, sans doute, risquait-elle la colère du seigneur Stan. Mais que pouvait-elle lui donner d'autre pour le remercier ? Il aimait la beauté ; et rien en elle ne pourrait lui servir de cadeau. A part... ce qui était inattendu. Une peinture, une peinture de son boudoir, de l'endroit enchanteur où il l'avait transporté, où il lui avait annoncé qu'il suffisait qu'elle accepte la main tendue pour voir toute sa vie changée. Et si elle y mettait tout son cœur, peut-être en serait-il touché.

Elle travailla jusqu'à l'aube, jusqu'à ce que quelques coups résonnent sur le chambranle de la porte, et qu'une voix d'homme, celle du majordome, ne s'élève de l'autre côté.


- "Mademoiselle, le petit-déjeuner a été servi dans la bibliothèque. Je suis là pour vous guider lorsque vous serez habillée."

Surprise, Rose fixa la fenêtre, contemplant le soleil qui étendait ses rayons dorés dans toute la pièce, reportant son regard sur son tableau point encore sec. La chambre Verte, une chambre de dame servant d'écrin à une silhouette de jeune fille en robe blanche et aux cheveux noirs qui peignait face à la lune, en tournant le dos à la scène. Quoi, déjà le matin ?! Son estomac, insatiable, réclamait son dû en lui pinçant le ventre, mais elle n'en avait pas eu conscience jusqu'à la manifestation du domestique, absorbée qu'elle avait été dans sa tâche. Que faire pour ménager la surprise au vampire ? Elle trouvait le dessin un peu maladroit - mais l'esclave n'avait pas pu faire mieux après toutes ces années !


- "Entrez, je suis habillée. Mais j'ai besoin de vous... J'ai fait une surprise pour votre maitre. Il faudrait que vous m'aidiez à transporter ce tableau dans un endroit où il a coutume d'aller. Je.."

Elle attendit sagement qu'il s’exécute, s'approchant du tableau avec une moue qu'elle ne put interpréter. Très raide, un peu dédaigneux comme la veille, il prit le tableau avec précaution, en murmurant qu'il rangerait les couleurs ; et malgré un malaise grandissant ( N'aurait-on pas dit qu'il détestait son œuvre ? C'était si perturbant de ne pas savoir !) elle le suivit en silence, oubliant dans son trouble de regarder autour d'elle dans l'immense bâtisse.
Mais la vision d'une petit table recouverte de plats d'argent massif lui rendit bientôt son sourire et lui fit oublier tout le reste ; l'estomac prenant le pas sur le reste, la jeune esclave se précipita sur la nourriture, bientôt fascinée par la quantité incroyable de livres qui l'entourait dans la vaste pièce.
La bouche pleine, elle fondit bientôt sur les rayons, les yeux brillants...

Elle était une mauvaise fille. Mais... c'était si incroyable. Tout comme dans un rêve...
Elle ne pouvait s'empêcher de murmurer...

Tout comme dans un rêve....!
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Constantin Basarab
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}    [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Dans l'antre du tueur de loups ( pv Elizabeth){achevé}  EmptyMar 4 Oct - 20:55

Le repos avait été court mais cela ne pesait guère à un vampire chargé d'années. Par pur plaisir bien plus que par nécessité, il s'octroya un bain et en sortit fleurant bon les essences musquées et poivrées. Un immortel pouvait sentir bon. En chantonnant l'air de la Reine qu'il avait écouté dans ses ablutions, il entra dans la bibliothèque et y trouva Roza le nez dans les livres et la bouche pleine. Il en sourit.

- Vous voilà ma chère, une vraie épicurienne ! S'exclama-t-il d'un air satisfait.

Il avait revêtu, ne pensant pas sortir ce jour, une robe d'intérieur datant de son principat à Brancia. De velours noir rehaussé de volutes délicatement brodées de fils de soie rubis, elle mettait somptueusement en valeur le teint pâle du maître des lieux, sa chevelure d'ébène et son regard fiévreux et exalté d'intelligence. Ses cheveux lâchés retombaient sur ses épaules dont l'habit de détente ne cachait rien de la carrure. Le tissu riche et chaleureux collait parfaitement au buste qui dévoilait plus la musculature d'un guerrier que d'un artiste et se resserrait sur ses hanches étroites par une ceinture du même éclat sombre ornée d'arabesques pourpres. Un témoin de la scène qui arriverait juste à ce moment , aurait pu croire qu'il avait dans l'idée de séduire sa protégée mais il n'en était rien. Constantin était naturellement prédateur et avait une enveloppe de séducteur dont il n'avait même pas conscience. Il avait juste eu un sourire en détaillant les formes voluptueuses de la jeune femme, encore affirmées davantage par son état. Assurément, elle aurait été une proie et une prise de choix pour le prince qu'il était jadis. Une belle prise de guerre.

Mais il n'était plus ce carnassier consommant du sexe pour le sexe. Non qu'il ne goutât plus aux plaisirs de la chair, mais leur simple satisfaction avait fini par ne plus le contenter. La solitude lui pesait. Il cherchait plus une compagnie qui lui tiendrait tête et tromperait son sentiment d'avoir tout vécu sauf l'amour ... Etrange de ne s'en soucier que maintenant qu'il avait toute l'éternité pour le chercher et plus aucune chance d'espérer le trouver. Un vampire ne pouvait aimer et être aimé. Du moins en était-il presque convaincu parfois. Il lui était arrivé de se demander également si un immortel pouvait s'éprendre d'un humain car si la réciproque était avérée, Ô combien, et souvent ponctuée d'une issue fatale, il redoutait aussi la cruelle épreuve de voir vieillir un être aimé jusqu'à la chute finale et fatale de sa mort. Rester les bras vides et chérir son cadavre ? La famille de Stefan, lui avait épargné cette affreuse possibilité en le soumettant à l'écartèlement après l'avoir assassiné. Et en y réfléchissant bien, c'était la seule personne pour laquelle il avait éprouvé un amour passionnel même si révélé post mortem.

Il s'approcha du rayonnage devant lequel était arrêtée la jeune femme et lui renouvela sa promesse.

- L'un d'entre eux sera à vous lorsque vous viendrez vivre ici. Avez-vous bien dormi sinon. Allons, il faut vous restaurer convenablement. Allez donc vous asseoir devant votre plateau. Les livres ne vont pas s'envoler et vous pourrez les consulter après ... Bien qu'il ne faille pas trop tarder à rejoindre votre maître afin de ne pas éveiller ses soupçons.

Il n'évoqua pas le fait qu'il avait été surpris de croiser Edgerd embarrassé d'un fardeau qu'il lui avait dis mener à l'atelier sur demande de la "demoiselle invitée" . A la forme rectangulaire, le vampire avait deviné qu'il s'agissait d'un tableau mais estimait que c'était à Roza d'évoquer son existence tout de suite, si elle le souhaitait.


Dernière édition par Constantin Basarab le Jeu 10 Nov - 21:09, édité 1 fois
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La porte s'ouvrit, laissant place à la large silhouette du chanteur Stan, tandis que la jeune femme se figeait, dans l'attitude un peu coupable, bien malgré elle, de la personne pris sur le fait. Le domestique venait à peine de partir, et, en un éclair, elle espéra qu'ils ne se soient pas croisés. Après tout, elle s'était servie d'une toile et des couleurs sans rien lui demander ; et voilà qu'elle mangeait son déjeuner en parcourant les rayonnages de la bibliothèque, comme en terrain conquis.

Elisabeth se retourna brusquement, en rougissant d'étonnement et de stupeur devant l'apparition. A la place de ses vêtements normaux, il avait revêtu une robe, comme une femme. Mais il était si beau, cette tenue lui semblait si naturelle, qu'on oubliait tout en le voyant. Il était comme un roi, comme une étoile montante – et elle, dans ses habits courts et voyants, se sentait honteuse de tant de vulgarité. Affrontant difficilement son regard, la jeune femme tenta néanmoins de faire bonne figure, affichant un sourire qu’elle s’efforça de rendre chaleureux et soumis, dès les premières paroles de son interlocuteur.
Se réinstallant docilement sur sa chaise à sa demande, elle déposa avec d’infinies précautions le livre qu’elle tenait à la main, avant de baisser son regard dessus, les yeux pleins de rêveries et de reconnaissance profonde pour son bienfaiteur. Jamais encore il ne semblait à l’esclave de se sentir aussi bien, de se sentir aussi entourée, aussi choyée et comprise, et après avoir repris docilement une portion de petit-déjeuner, Elisabeth se décida enfin à répondre, toute rouge de se voir confiée autant d’attentions venant d’un vampire aussi manifestement vieux et fabuleusement riche.


- « Je vous d’mande pardon, seigneur Stan. C’est que tous ces livres, ça m’a un peu tourné la tête. Vous en avez tellement ! Votre petit-déjeuner, il est délicieux, tout est délicieux… Vous savez, je vous remercie vraiment, monsieur. Je vous suis vraiment reconnaissante… Je vais rentrer bientôt, je sais, mon maitre, y va s’poser des questions, enfin, j’sais pas, c’est surtout qu’y va d’mander un sacré paquet d’billets. Je voudrais pas vous occasionner des frais supplémentaires. Surtout que… tout à l’heure… »

Tout pour ne pas le mettre en colère. Tout pour ne pas tout détruire, cette fin de nuit, cette matinée radieuse dont la lueur vive se devinait malgré les épais rideaux ; et la joie, et les merveilles promises, auxquelles l’esclave ne pouvait s’empêcher de croire naïvement, ainsi qu’elle aurait cru en le pouvoir de la prière en d’autres temps. Il ne fallait pas détruire tout ça !
Elle rougit violemment en hésitant, puis finit par se jeter à l’eau, remplie d’une brusque culpabilité d’avoir peut-être mal fait.


- « Tout à l’heure, j’ai vu les pinceaux, et la toile, et les couleurs dans le tiroir… et… vous aviez l’air content que je sache peindre… mais c’était… une autre vie… enfin… »

Elisabeth se mordit la lèvre, apeurée malgré elle d’avoir commis une erreur.

- « Enfin, je me suis dit que cela vous ferait peut-être plaisir que je vous peigne quelque chose. J’ai essayé de faire un truc beau, mais, heu, je crois que c’était pas vraiment réussi… c’est votre majordome, il l’a pris, je voulais vous faire une surprise… pour vous dire merci de toute votre bonté. Je vous demande pardon de pas avoir demandé ! »

C’était comme un cri du cœur, qu’elle ne pouvait s’empêcher de crier, reprise petit à petit d’une terreur irraisonnée. Il allait la punir, c’était logique… ou pis encore, la chasser. La chasser et ne pas réaliser ses rêves, parce qu’elle n’était qu’une chose désobéissante !

- « Je voulais vous faire plaisir. Mais ce n’est pas très beau. Cela faisait si longtemps. Je voulais faire une œuvre, la plus belle de la terre. Pour pas que vous m’oubliiez… »

D’un geste presque compulsif, la prostituée enceinte se saisit du livre, le serra, comme pour se donner du courage devant l’explosion de colère attendue. Et se leva d’un bond alors qu’elle le voyait desserrer les lèvres…

- « Je vais m’en aller, seigneur. Tout de suite. Je vous demande bien humblement pardon. C'était stupide. Je vous rembourserai.»
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Constantin Basarab
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Constantin fut satisfait de la voir obtempérer et se consacrer plus sérieusement et sereinement à sa collation. Il ne sourcilla pas lorsqu'elle évoqua la vénalité de son maître et la nécessité qu'elle avait de lui rapporter une somme correspondant au "service" qu'elle était censée avoir "accompli". Il porta sa main à la poche de sa robe d'intérieur et en sortit une enveloppe en papier velin gris perle portant ses armoiries. Il avait glissé une sommes substantielle à l'intérieur et l'avait ceinte d'un ruban de soie bleu clair fermé d'une jolie broche en pierres semi précieuses. Il la déposa sur le plateau en murmurant d'un air bienveillant.

- Le contenu revient à votre maître mais vous disposerez du fermoir pour vos aises personnelles. Faites-en ce que bon vous semble et n'hésitez pas à vous en défaire chez un prêteur sur gages pour vous assurer la consultation d'un bon médecin par exemple. Préparez la venue de votre enfant et prenez soin de votre santé. Il aura besoin de vous. Nous n'aurons aucun mal à récupérer le bijou une fois que vous serez en sécurité et il vous reviendra comme porte bonheur de votre nouvelle vie.

Il aurait bien majoré la somme glissée dans l'enveloppe mais il se doutait que Kermal risquait de fouiller la jeune femme et de faire main basse sur le supplément. Aussi poursuivit-il:

- Je connais un prêteur rue des Martyres. Il prendra le bijou et vous allouera à chaque passage la somme juste nécessaire à vos affaire de chaque jour, ainsi votre pactole sera à l'abri et à votre seule disposition.


Il feignit l'étonnement lorsqu'elle évoqua son audace d'avoir user des couleurs et pinceaux à disposition dans la chambre mais la rassura vite sur ce que l'acte lui évoquait.

-Allons, allons, je suis artiste! Croyez-vous que je puisse m'offusquer que vous ayez laissé parlé votre inspiration. Tout ce qui est dans cette pièce était destiné à votre bonheur même si trop court. Vous aurez d'autres occasions je l'espère d'en user mais il vous faudra différer votre envie à présent. Kermal va vous questionner en détails sur notre soirée... Il ne faut pas qu'il voie en moi autre chose qu'un client parmi d'autres. Cachez donc votre espoir et votre attente.

Il lorgna avec un petit hochement de tête entendu le titre qu'elle avait choisi. "La lumière des Justes". Un pavé de Lev Aslanovitch Tarassov plus connu comme le doyen de la feu Académie française, Henri Troyat.

- Très bon choix. Vous aurez de longs moments de lecture. Soyez prudente toutefois. La taille de l'ouvrage fait qu'il n'est guère aisé à dissimuler.

Il s'assit en face d'elle et croisa les jambes en l'observant.

- Je vous remercie par avance de la surprise que vous m'avez réservé. C'est une touchante attention en vérité. J'irai la découvrir tantôt dans l'atelier, là ou Edgerd est certainement allé la placer.

Il n'avait pas eu le temps de finir sa phrase que déjà elle se levait comme si la peur viscérale des vampires, qu'on lui avait chevillé au corps l'empêchait d'entendre les mots de réconfort et d'apaisement qu'il lui prodiguait. C'était peut-être mieux ainsi qu'elle eut peur de lui. D'une part Kermal verrait la crainte dans son regard lorsqu'il la questionnerait à son sujet et c'était préférable à ce qu'il y vît de l'adoration ou une reconnaissance quelconque et d'autre part si elle redoutait un tant soi peu les réactions du vieux vampire, elle serait plus encline à lui obéir pour la suite des événements. Il ne se montradonc pas plus chaleureux que nécessaire lorsqu'il sonna Edgerd en la retenant par le coude.

- Mon majordome va vous appeler un taxi, tout de même. Kermal ne sera pas choqué de cet égard. Il n'y verra pas de la galanterie suspecte de ma part mais les signes de l'éducation qui lui a toujours fait défaut. Murmura Constantin, un rien grinçant. Soyez prudente Elizabeth. Votre destin et celui de votre enfant sont à présent entre vos mains. Je ne fais que redistribuer les cartes mais c'est vous qui jouerez avec.


[HRP] Pour ma part, ce sera le dernier post dans ce rp. Merci de l'avoir partager avec moi. Il nous reste à attendre le retour de Lucjan pour achever l'autre étape de l'intrigue .
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