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 [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé}

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Anke Rosenbaum
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MessageSujet: [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé}   [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé} EmptyMer 8 Juin - 0:48

La journée s’écoulait et la jeune femme dormait toujours à point fermé. Elle avait rêvé de belles histoires et de souvenirs enchantés et ses dents avaient enfin libéré Constantin de son mortel baiser bien qu’elle garda sa bouche à proximité. Un filet de sang avait même coulé sur le coin de ses lèvres en témoignage de l’ivresse qui l’avait emportée. Les premières lueurs de la nuit s’annonçaient mais repue, Anke n’ouvrit pas les yeux tout de suite. D’ordinaire c’était la soif qui la tirait du lit, ou bien son réveil mais elle avait oublié qu’elle n’était plus chez elle. Au bout de quelques heures, il devait être près de vingt heures, ses doigts reprirent vie et elle prit de nouveau connaissance de la délicate odeur qui l’enveloppait depuis tout ce temps. Il était là, beau, toujours à ses côtés et l’observait se tirer des bras de Morphée.

Elle lui sourit complètement conquise et heureuse, les joues furtivement rougissantes alors qu’elle s’étirait et remontait un peu plus proche sur lui pour l’embrasser avec délicatesse. Un frisson de désir l’interpela et elle s’en mordit la lèvre. Elle aurait voulu lui faire l’amour mais elle lisait dans ses yeux la soif, elle l’avait cruellement épuisé la veille c’était certain. Cela le rendrait-il plus fougueux ? Ses mains le caressèrent avec indécence et elle trouva rapidement écho de son appel dans les bras de l’amant qui l’allongea sous lui. Elle avait pensé qu’il serait plus direct mais elle s’étonna de le sentir hésitant pour se repaître. Ils consommèrent encore de leur passion et il finit par céder à la tentation de son sang.

Constantin n’en but pas trop. Elle le crut alors rassasié parce que sa tête à elle, commençait à tourner. Le pauvre, elle ne l’avait pas épargné la veille, se délectant à vives gorgées sans se préoccuper qu’il puisse récupérer, le sommeil lui paraissant pour elle régénérateur mais c’était idiot, la soif ne quittait jamais un corps… Il avait du mourir de soif mais voilà qu’il avait peut-être repris de quoi patienter jusqu’à un petit déjeuner de veines plus chaleureuses. Ils finirent par se rendre dans la salle d’eau, l’instant fut intime et plaisant et Anke accepta d’enfiler une robe propre et un peu de lingerie que le vampire gardait dans un fond de placard… Elle aurait pu mal le prendre mais il était si vieux, il aurait été vraiment malvenu de croire qu’aucune femme n’avait jamais partagé sa vie. Il n’y avait qu’elle pour se montrer si sauvage envers ses semblables, du moins le croyait-elle.

La robe tombait assez bien; c’était sa taille mais on sentait que la femme ne l’aurait pas achetée en l’essayant seule dans une boutique. Les hanches flottaient légèrement trop alors que la poitrine était un poil serrée. Le tissu était de très bonne qualité, elle avait du être achetée pour une belle soirée. Anke enfila ses bottines et passa tant bien que mal ses mains dans ses cheveux avant de récupérer le pot vide qui reposait sur le lavabo et l’arme. Elle s’occupa de son sac pour y ranger tout son petit bazar et lorsqu’elle fut prête, se tourna vers le mystérieux brun qui ne s’était pas montré très loquace.

-Est-ce que tu m’accompagnes toujours ? Elle se rendit compte qu’elle n’avait même pas évoqué l'idée qui trottait en son esprit; peut-être qu’il avait tout simplement oublié. Pour le violoncelle… je veux dire… Enfin tu peux aussi me donner l’adresse, je trouverai et puis… je dirai que c’est toi qui l’a cassé…

Elle lui fit un grand sourire, amusée par cette petite taquinerie avant d’afficher une mine très dubitative en posant ses yeux sur le corps malade. Elle le ramassa et le fit entrer dans sa house avec toute la peine du monde.

-J’espère qu’il pourra en faire quelque chose… je n’ai que lui… cela fait plus d’un siècle que je l’ai.

Il ne fallait pas qu’elle se laisse à trop de mélancolie non! Il fallait garder espoir et pour cela tenter de penser à autre chose !

-Il nous faudrait peut-être dîner.. qu’en penses-tu ? Tu es… plutôt partisan de la chasse ou des banques de sang ? Soyons francs… je ne bois pas du sang mort. Enfin.. d’humain mort.

Elle baissa la tête un instant mais releva vite un œil coquin jusqu’à lui. Non, le sang des perfusions n'avait pas du tout de saveur et même si ce n'était pas du sang tourné, elle le voyait comme du sang de cadavre.


Dernière édition par Anke Rosenbaum le Sam 13 Aoû - 12:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé}   [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé} EmptyMer 8 Juin - 13:01

Il s'était éveillé avant elle, alerté par son instinct qui lui annonçait que l'astre du jour s'était retiré pour laisser la nuit étendre son voile sur Paris. La faim inextinguible aussi lui avait fait ouvrir les yeux. Lentement il reprit conscience. Sa peau frémit de sentir celle d'Anke tout contre lui et c'est naturellement que son regard se posa sur elle, comme aimanté. Il la regarda dormir, fasciné de la voir abandonnée dans ses bras, si vulnérable et fragile alors qu'il la savait redoutable et dangereuse. Il ne bougea pas malgré la soif qui le tenaillait, voulant prolonger le plus possible la beauté de l'instant. Il se demanda furtivement combien d'hommes avaient eu le privilège de veiller sur son sommeil. Elle avait dit en avoir connu peu. Il eut un petit sourire en coin en prenant conscience qu'aucune de ses maîtresses ne s'était jamais éveillée dans ses bras. Après l'étreinte, il leur signifiait toujours de façon plus ou moins délicate qu'il souhaitait retrouver la solitude de sa chambre et les invitait à regagner celle qui leur était dévolue.

Avec Anke, c'était différent... Pourquoi diable ? Qu'avait-elle de plus qui lui donnait envie de tout partager. Ses moments de repos, de rêve, d'abandon. Lui aussi s'était abandonné dans ses bras, épuisé comme jamais. S'était-elle éveillée pendant qu'il dormait, exposé, sans défense, dans les bras de celle qui avait voulu le voir mort mais semblait à présent, Ô comme il l'espérait, le chérir un peu ? L'avait-elle contemplé, ému, comme il l'était à présent, de le trouver si désarmé dans son étreinte ? Il en doutait. Il eut envie de rire au souvenir de son dernier repas qui l'avait vu s'assoupir comme un petit enfant repu après la tétée. C'était charmant. Non, elle avait dû dormir d'un seul sommeil, sans interruption. Avait-elle rêvé comme lui ? Elle était dans ses rêves, bien sûr. Etait-il dans les siens ? Etait ce la soif qui le tiraillait alors qu'il prenait quelque repos ? Il s'était vu chassant à ses côtés, amants et prédateurs magnifiques et complices dans leur traque.

Il entendit sonner vingt heures au clocher de l'église du quartier et fixa les rares raies de lumière que laissaient filtrer les vantaux, les projetant en lamelles fines sur les murs et les parfeuilles du sol. Les lumières du Paris nocturne dansaient déjà dehors comme une invitation à la traque, à l'ivresse d'autres plaisirs qui étaient leurs. Le fauve s'éveillait en lui, criant sa faim, appelant son dû. Des perspectives d'extase et de plaisir sans fins se déroulaient dans son esprit. Il songea qu'il ne serait peut -être plus jamais seul pour chasser, sauf s'il en exprimait l'envie ou qu'elle même voulait mener ses traques en solitaire. Il ne savait rien de ses façons à ce sujet. Il apprendrait à la découvrir chasseresse mais ne doutait pas qu'elle fut magnifique dans l'acte comme elle l'était dans l'amour. Il savait simplement que, si elle le désirait, Paris deviendrait leur terrain de jeu partagé pour l'éternité, qu'il lui ouvrirait ses lieux de chasse secrets, comme un prince dépose aux pieds de son épouse, les territoires qu'il a conquis.

Elle sortit enfin du sommeil et ses yeux capturèrent les siens dans leur azur alors que ses doigts couraient déjà sur la peau de Constantin. Le sourire qu'elle lui dédia, sitôt revenue à la conscience, fit naître en lui une chaleur jamais égalée. C'était donc cela, se sentir enfin aimé ? Cette force qui naissait au coeur, née d'un simple regard échangé, d'une bouche exprimant une joie sans partage d'être à vos côtés ? Comme c'était bon et enivrant. Il n'avait jamais connu si grande plénitude. Il répondit à son sourire et son regard se voila pudiquement lorsqu'il se posa sur la main audacieuse de son amante. Soudain intimidé, il baissa ses paupières bordées des longs cils si caractéristiques des Basarab et qui lui conféraient cet air angélique plaisant tant aux femmes. Pourtant, le petit garçon intimidé céda bientôt la place au conquérant, au guerrier divin qu'il avait été et la fente visible par les paupières semi closes laissa un filtrer un regard incandescent de passion. Elle s'était rapprochée de lui, tentante et offensive, il l'attira encore plus près et se dressa au dessus d'elle dans un élan de désir. Il puisait dans son amour les forces qui lui manquaient et jamais elle ne put soupçonner déjà à quel point il se sentait faible à son réveil et même lorsqu'il s'était endormi dans ses bras au petit matin. Rien ne pouvait endiguer l'envie qu'il avait d'elle et il lui sembla que même mourant, sur un champ de bataille, il aurait la force de partager une dernière étreinte avec elle. Leur étreinte irréfléchie et spontanée balayait tous les doutes et les conflits de la veille, ne laissant que deux amants enlacés qui honoraient le crépuscule naissant qui les voyaient réunis de la plus belle des manières. Quelle plus belle façon de saluer l'être aimé et de chérir la nouvelle nuit qui s'offrait à eux qu'en s'aimant ?

Leur union se scella à nouveau par une offrande de sang mais cette fois ce fut Constantin qui céda le premier à l'attrait du cou de la jeune femme. Il s'en délecta d'autant plus qu'il se trouvait dans un état de faiblesse rarement égalé. Il avait chassé juste avant qu'elle ne vint au rendez-vous mais n'avait pas vidé sa victime, se trouvant en ce jour un appétit assez léger. C'était étrange d'ailleurs, il s'en était fait la réflexion. La tension à la perspective de recevoir la ballerine fut la seule explication qu'il trouva. Le type devait donc son salut à l'angoisse de Constantin. Il s'était enfui sur le trottoir en titubant, presque à quatre pattes, sitôt que le vampire avait relâché son emprise et l'avait laissé glisser contre le mur de la venelle. Repas léger donc il y avait plus de vingt quatre heures. Dans leurs premiers ébats il avait certes goûté avec délectation au sang de son aimée, mais plus comme on savoure un nectar à petite dose. Il avait été rapidement happé par l'autre expression de leur passion et ne s'était point trop attardé à se nourrir d'elle, craignant également de l'affaiblir. Cette dégustation n'avait certes pas compensé la perte par blessure et la voracité de sa nouvelle amante.

N'avait -t-elle pas avoué son goût pour le sang du vieux vampire ? Elle l'avait grandement prouvé en s'y abreuvant à plusieurs reprises jusqu'à l'ivresse. Il en était flatté mais il faudrait qu'il lui explique tout de même les effets résultant du fait de boire à grande quantité le sang d'un aîné, et cela avant qu'elle arrache des portes par mégarde ou ne broie dans une étreinte amicale les côtes de Marjorie. Il espérait par ailleurs que les tares de son sang ne se transmettraient pas à sa petite ballerine. Il serait vigilant quant à cela. Ce n'était pas vraiment dangereux en cette époque plutôt sûre pour les vampires mais l'avait parfois mis dans des situations extrêmes lorsqu'il avait été très grièvement blessé. Etre faible au point de ne plus pouvoir chasser, pour un vampire qui assimile mal le fer du sang et qui met plus de temps à guérir que la moyenne de ses congénères avait rendu la situation périlleuse plus d'une fois, surtout ses premières années. Avec l'âge, ses pouvoir de régénérescence s'étaient considérablement développés et l'hémophilie presque endiguée grâce à l'apport de sang quotidien doté de bons pouvoirs coagulants. Il n'en demeurait pas moins que ce déficit en fer et en plaquettes obligeait Constantin à se nourrir trois fois plus que ses congénères de même âge et de même corpulence, ce qui lui avait valu rapidement le titre de Constantin le Sanglant même parmi les siens. Chasser aurait occupé une bonne partie de ses nuits s'il n'avait été si aguerri au combat et si athlétique de constitution. Personne, hormis les gouvernantes qui l'avaient élevé et le médecin du prince qu'il avait été, n'avait jamais soupçonné ce mal dont il était atteint. Il s'efforçait de le compenser pas des festins copieux qui lui avaient valu son image de sanguinaire et de vorace.

Encore une fois, il se contint de boire trop avidement au cou d'Anke même si le plaisir partagé lui donnait envie de prolonger le baiser mortel. Son sang lui donna pourtant la force de s'extirper de leur couche pour la suivre dans la salle de bains. Main dans la main, ils s'y rendirent et partagèrent une douche rapide mais tendre avant qu'il ne s'amusa à l'habiller avec des effets qui étaient restés au fond de l'armoire. Il se mordit les lèvres en voyant la nudité de son amante se contorsionner pour glisser dans la robe. Ses courbes infiniment féminines rendaient la robe un peu maladroite à s'ajuster sur sa poitrine épanouie alors qu'elle flottait un peu sur sa taille si fine. Il la trouva pourtant merveilleuse dedans et lui glissa à l'oreille la promesse de lui en offrir une sur mesure. Le nez de la musicienne se plissa dans une mimique qui le fit partir d'un grand éclat de rire. Ses yeux d'azur semblaient lui dire " Je m'habille moi-même et selon mes goûts Monsieur Basarab. Aucun homme ne saurait jouer à la poupée avec moi. Je n'accepte celle-ci que parce que vous avez gâché mes vêtements! " Il la reconnaissait bien là, telle qu'il l'aimait, toujours rebelle et insoumise dans le fond. Mais il se faisait fort de la convaincre d'un choix commun pour une toilette, dans un proche avenir.

Il n'insista pourtant pas plus et entreprit de s'habiller lui-même en ouvrant les larges portes de son dressing. Il y prit à la volée un pantalon noir, une chemise blanche et le reste nécessaire. Il revint dans la salle de bain pour la voir se coiffer sommairement et se mira lui aussi dans la glace. Son reflet au teint extrêmement pâle lui rappela qu'il était temps de chasser. En revanche il n'avait pas de souci de coiffure. Ses longs cheveux semblaient toujours se démêler seuls et tombaient en boucles d'ébène sur ses reins, soyeux et faussement indisciplinés, faisant souvent blêmir d'envie les femmes qui peinaient à dompter leur crinière. Il l'observa alors qu'elle escamotait rapidement l'arme et le pot de verre ... vide dans son sac. Il fronça les sourcils, ennuyé que les petites bêtes eussent pu s'enfuir dans sa salle de bain. Son sens de l'hygiène et de l'ordre ne s'accommodait pas trop d'héberger des insectes en liberté. Il allait lui demander si son pot était mal fermé lorsqu'elle prit la parole pour lui parler d'un sujet bien plus important.

- Bien sûr, je t'accompagne ... Goran se trouve sur la butte Montmartre, dans une petite ruelle. Il plissa le front lorsqu'elle prétendit lui faire porter la responsabilité du dommage et leva la main en signe d'acceptation avec un petit sourire en coin. J'assume les débordements que je provoque. Je rétribuerai le luthier comme il faudra. Quelque soit le nombre d'heures qu'il devra y passer, je ne doute pas qu'il fera des miracles... Je suis vraiment désolé pour ton violoncelle... Tu fais naître une telle magie lorsqu'il est entre tes mains ...

Il la regarda batailler à remettre l'instrument blessé dans son étui et s'approcha d'elle par derrière, sentant dans l'inclinaison de sa nuque un accès de tristesse. Se plaquant contre son dos, il la prit dans ses bras.

- Ne t'inquiète pas ma chérie, tu verras, cet homme fait des merveilles et son échoppe est un berceau de résurrection pour bien des blessés. Il faudrait que j'en fasse un des nôtres d'ailleurs ... Un tel art ne saurait se perdre dans la mort... mais je répugne à avoir un infant ... Ajouta-t-il soudain songeur. Tu sais qu'il a totalement restauré la guitare que tu vois ici ? Pourtant elle était brisée en trois endroits. Heureusement le corps était intact. Ton violoncelle n'est pas fendu, il vibrera toujours aussi magnifiquement. Il faut juste guérir sa tête et son "bras" mais son coeur est intact, mein Engel.

Elle se retourna et se blottit contre son torse, tenant toujours l'étui en main, alors qu'il lui caressait les cheveux d'un geste tendre. Elle joua de sa main libre avec un bouton de sa chemise puis lui suggéra le regard brillant de s'offrir un festin. Il lui sourit en caressant ses lèvres du bout des doigts.

- Montmartre regorge de proies juteuses et pleines de joie. Nous n'allons pas leur faire l'offense de les bouder. Je pense que Goran aura besoin de temps pour poser le diagnostic sur ton ami. Confions le à ses mains expertes et ensuite nous pourrons aller nous repaître avant de revenir pour entendre son avis, qu'en penses-tu ?


Dernière édition par Constantin Basarab le Jeu 21 Juil - 20:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé}   [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé} EmptyJeu 9 Juin - 0:15

-Tu ne rétribueras rien du tout… Je plaisantais. Je tiens surtout à ce qu’il lui redonne son souffle.

Constantin s’était penché sur elle la consolant dans son désarroi solitaire. Il lui confia avoir pensé à transformer le luthier pour son talent mais avoua qu’il refusait d’avoir un infant. Anke réalisa soudain qu’elle ne s’était jamais imaginée avec un infant. Le vampire avait évoqué l’éventualité pour la rassurer mais il tendait vers un nouveau domaine bien sérieux pour quelqu’un comme eux. Ils s’étaient relevés et elle avait trouvé un peu de réconfort dans ses bras alors qu’il lui présentait la guitare miraculée. Enfin, il reconnut qu’il était peut-être temps de chasser et il ne cacha pas sa préférence en la récolte fraiche de l’instant aux poches plastifiées.

Anke enfila sa veste, puis son sac en bandoulière et prit une immense précaution pour porter l’instrument sur son épaule. Elle le suivait du regard comme s’il était un enfant, maintint son bras contre son corps en entourant la lanière de ses doigts et crut nécessaire de s’aider de son autre main pour lui éviter de glisser. Constantin lui ouvrit la porte de la chambre et elle avança dans le couloir pour prendre le chemin de l’escalier. Il était curieux d’avoir déjà tant de souvenirs inscris en ces lieux. Les lumières n’étaient pas encore allumées et elle oublia de le faire. Constantin actionna enfin l’interrupteur et elle tomba nez à nez avec un portrait de son amant. La peinture était d’une texture si ancienne et la date inscrite sur le cadre tellement empirique… Elle cilla un instant avant de tourner la tête vers lui un peu inquiète mais fascinée. Il l’observait, il veillait sur sa réaction. Elle ne trouva pas de mots à lui adresser et se détourna de la toile pour continuer son chemin bien que le silence ne répondit pas à tout.

Dans l’entrée, elle remarqua l’absence du corps. Elle se sentit terriblement nerveuse et trépigna presque en passant d’un pied sur l’autre. Le vampire était arrivé à sa hauteur et sa main dans le creux de ses reins l’invitait à poursuivre pour regagner la rue.

-Qu’en-as-tu fait ?

Elle se laissa porter jusqu’à dehors où la nuit claire était plutôt douce. Elle connaissait la route pour Montmartre, c’était loin mais Anke n’avait pas vraiment d’argent pour s’offrir le taxi à tout bout de champs et ne craignait pas de se balader. Pourtant, Constantin siffla bruyamment et bientôt les phares d’une berline vinrent à leur rencontre. Elle lui aurait bien dit que le grand air leur ferait du bien mais il était si pâle sous la lueur de la lune qu’elle se sentit coupable et obligée de suivre. Il était donc si vieux que son sang à elle ne lui apportait rien du tout ? Il avait pourtant bien bu, elle s’en sentait encore un peu troublée et ne devrait pas tarder à retrouver de la force. Elle lui en avait surement trop pris la veille… La porte de la voiture l’attendait et elle se glissa à l’intérieur avant qu’il ne referme derrière lui.

-Est-ce que… j’en ai trop pris ?

Elle croisa le regard de l’humain dans le rétroviseur et comprit que même si elle n’avait pas son maquillage, l’absence de reflet l’avait trahie pour ce soir.

-Tu aurais du.. m’arrêter. Tu m’arrêteras, d’accord ?

Sa main caressait la housse comme si le violoncelle lui quémandait de l’attention et elle perdit son regard sur les rues défilantes. Paris était une cité si belle, si laide aussi gracieuse que putride. Son amant était silencieux tout comme elle mais elle commençait à croire qu’il se portait mal. Elle tourna enfin son visage sur lui, déçue de ne pouvoir l’observer malgré lui dans la vitre et lui déposa un baiser dans le cou.

-Merci.

Il ne comprendrait peut-être pas et elle n’avait pas vraiment envie de lui expliquer, cela viendrait un jour.
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MessageSujet: Re: [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé}   [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé} EmptyVen 10 Juin - 1:12

Comme hâtée par la faim et l'envie de voir son complice sur la voie de la guérison, elle enfila sa veste et prit son sac avant de se charger avec délicatesse du blessé. Il se reconnut en ses gestes dans ce qu'il avait comme attention pour ses guitares lors des déplacements et il se retint de lui proposer de le porter pour elle. Une longue histoire liait sans doute les deux amis. Elle l'aurait mal pris même si le geste était dicté par la galanterie. Il lui facilita juste les choses en ouvrant la porte de la chambre. Il sentit qu'elle était toujours préoccupée malgré ses paroles rassurantes et voulut ramener sa pensée auprès de lui en lui donnant une lumière superflue. Elle avait progressé sur le palier qui s'ouvrait aux marches de pierre, le tissu fluide de sa robe battant sur ses bottines et évoquant au vampire mille tentations.

Les pas de la jeune femme s'arrêtèrent devant le portrait du prince qu'il était jadis et elle le contempla avec un regard chargé de questions. Lorsqu'elle se tourna vers lui, il sut qu'elle avait compris. Il était anxieux de sa réaction mais n'en laissa percer qu'une sorte de défi. Son regard voulait lui dire" Oui je n'appartiens pas vraiment à ce monde, ton monde, mais je t'appartiens pourtant... M'accepteras-tu comme je suis ? ". Le silence garda son mystère. L'urgence était ailleurs. Arrivée au pied de l'escalier, elle formula une autre question qui resta tout autant sans réponse. Constantin sentait la faiblesse le gagner. Les murs semblaient onduler en vagues , ses oreilles bourdonnaient de la façon la plus désagréable, les odeurs aimées qui flottaient autour d'elle lui parvenaient évaporées. Alors qu'elle hésitait, il la poussa sur le perron d'un geste empreint de sensualité, sa main s'attardant sur la croupe qu'il avait possédé. Il entrait dans un état qu'il avait déjà connu dans ses errances sanglantes avec Darkan, son Sire, lorsque celui-ci le poussait à toujours plus de batailles pour le tester, lui faisant subir mille plaies qui le laissaient exsangue avant de le nourrir de son sang maudit.

Anke l'avait nourri aussi, avec une intention qu'il devinait, voulait, amoureuse. Son sang était savoureux et plein d'envoûtantes épices mais il n'avait pas la vigueur d'un vampire séculaire comme celui de son maître et n'avait suffi à le guérir de ses carences. Il ne voulait le laisser voir car la mordre était un divin délice. Il héla la voiture qui attendait dans l'ombre... C'était presque habituel. La compagnie de taxi postait toujours un véhicule près de chez lui, tant il était un client juteux. Pour cause. Le vampire n'avait jamais pu se résoudre à prendre des leçons de conduite. Il était d'un autre temps, celui des carrosses ou des fiacres. La mécanique ne le passionnait pas, ni les mouvements qu'elle engendrait. Engager un chauffeur à demeure ? Egerd était déjà une foule en son antre. Une femme, une humaine , venait faire le gros ménage pendant les concerts pour seconder le majordome. Constantin ne l'avait jamais croisée.

Anke monta dans la voiture de luxe et il prit place à ses côtés avant de murmurer au chauffeur:

- Rue Damrémont, le luthier ...


Le chauffeur eut un regard entendu et la voiture glissa dans les rues désertes. Elle parut se douter de quelque chose, les questions s'insinuaient en elle. Il était dans une sorte de langueur étrange, bercé par la proximité de celle qu'il aimait et pourtant encore si faible de sa blessure. La balle d'argent avait percé la veine sous clavière, celle qui part du coeur et monte dans l'épaule. A quelques millimètres près l'artère subclavière aurait explosé et avec ce métal son sang s serait écoulé par flots mortels. Au lieu de cela, l'afflux veineux avait coulé lentement mais longtemps alors qu'il extrayait le corps étranger . Assez pour entamer sa résistance. Mais le coeur a ses raisons que le corps ignore et il avait poursuivi la soirée de la veille comme s'il n'avait rien à redouter. Songer à subsister avait paru secondaire alors qu'elle le fuyait. Elle avait aimé son sang et cette blessure. C'est ce qui l'avait fait venir à lui. Il n'avait songé donc, à s'en inquiéter. Il se sentait plus que jamais invincible à ses côtés. Pourtant la tare génétique qu'il avait pris de sa vie humaine était toujours là.

Il avait espéré que son état de vampire l'eut gommée mais non... Sa toute puissance en pleine possession de son sang n'avait d'égal que sa grande faiblesse lorsqu'il peinait à compenser une blessure rapidement. Constantin ne s'en était jamais vraiment soucié outre mesure son instinct de guerrier l'ayant toujours aidé à trouver une échappatoire mais le sang était plus ardu à trouver en galante compagnie et dans les rues de Paris que sur un champ de bataille fumant. La modernité lui ôtait ses sources anciennes. Il tourna le regard pour suivre le défilement des réverbères dans les rues grises du Paris crépusculaire. Alors qu'elle glissait un baiser dans son cou et murmurait une infinie gratitude dont il ne perçut pas la raison, il se tourna , la pâleur de la mort sur le visage et lui dit dans un sourire;

- Je suis vieux, mein Engel ... Plus jeune que toi à jamais mais plus vieux en même temps... Je suis d'un autre temps... J'ai failli mourir presque en naissant en cette rude époque... Et pourtant ... je suis toujours là. Tu ne m'en prendras jamais trop ... jamais ...

Il tendit une main tremblante vers sa joue en murmurant.

- Ce que tu m'ôtes ... N'est rien à côté de ce que tu m'apportes ...

Leur regards restèrent un long moment rivés l'un à l'autre alors que la voiture longeait le cimetière de Montmartre.

-Edgerd sera inhumé avec le respect dû à un fidèle serviteur... Il ne t'ennuiera plus. J'ai l'habitude de régler ce genre de chose, ne t'inquiète pas... On m'a mis dans des embarras bien plus grands et même laissé pour mort plus d'une fois...
Il hocha la tête... Tsss! Les ignorants ...

La voiture stoppa au bout de la rue et Constantin en sortit après avoir réglé la course. Il ne retint pas le véhicule. La route de retour se ferait à pied ou à tire d'aile ... Il lui tint la portière pour qu'elle puisse descendre avec son blessé et lui ouvrit avec la même courtoisie la porte de la boutique. Un délicat mobile métallique constitué de tubes très fins tinta pour annoncer les visiteurs. Un long moment s'écoula sans qu'un mouvement se fit dans l'arrière boutique. Constantin s'appuya contre un pan de mur pour attendre ce qui lui sembla une éternité, la faim le tenaillant au corps tandis qu'Anke commençait à explorer les lieux. De nombreux instruments étaient accrochés sur les murs ou étaient suspendus au plafond. Anciens se mêlaient à plus récents dans un capharnaüm impressionnant. Cithares, violes de gamble, balalalaïkas côtoyaient des violons et des contrebasses, des harpes de salon et des violoncelles. Constantin caressait le corps de l'un d'eux, absolument noir, qui brillait dans la pénombre. Il sourit de sa mine de petite fille émerveillée. Un petit chauve à lunettes, râblé et plus plissé qu'un pruneau fit son apparition un stradivarius à la main et jeta un oeil suspicieux au spectre qui osait toucher CE violoncelle. Stan ne le vit pas et posa un regard fasciné sur les mains fines qui contrastaient avec le corps disgracieux du vieil homme. Des mains magiques...

- El a apartinut arhiducesa Sofia Dit le vieil homme comme pour avertir l'ombre qui frôlait l'instrument, de sa valeur. Puis, Constantin s'avançant dans la lumière il changea de ton. Prinţ, vizita dumneavoastra este o onoare ... Murmura le luthier en s'inclinant.

Este demnă de o Regină .... Répondit le musicien Prietenul meu are nevoie de ştiinţă dvs. Ajouta-t-il.

Il se tourna vers Anke pour l'inviter à exposer son désarroi.


*Il appartenait à l'Archiduchesse Sophie...
* Prince, votre visite m'honore ...
*Il est digne d'une Reine
* Mon amie a besoin de votre science ...

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Anke Rosenbaum
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MessageSujet: Re: [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé}   [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé} EmptyJeu 16 Juin - 2:49

Constantin était de marbre, son visage tendait sur des expressions encore plus dures et c’est en cela qu’elle sentait qu’il se portait de plus en plus mal. Il n’avait pas de raison d’être soucieux mise à part la douleur. Soudain elle réalisa qu’il supportait peut-être le contre coup de sa blessure. Elle était quasiment refermée, Anke n’avait même plus pensé qu’elle lui avait déchiré les chairs et qu'il s'était vidé de bien trop de sang. La vampire se sentit alors honteuse d’avoir négligé son état ; comment aurait-elle été s’il lui avait accordé le même coup ? Elle saignerait encore à n’en pas douter ! Elle s’était plu à lui voler un baiser dans le cou et à profiter de cette intimité que le mortel au volant ne pouvait espionner sans quitter la route des yeux. Enfin, Constantin lui répondit. Son visage s’était détendu soutenant la douceur de ses mots mais il y avait dans ses yeux un éclat trop morbide.

Le vampire porta une main chancelante jusqu’à sa joue et elle en fut soudainement terrifiée. Etait-il ému ou vraiment faible ? Mais le mystère de ses paroles la rendit dans un état second, suspendue à ses lèvres, elle n’était pas sure d’en revenir. C’était un aveu qu’elle n’avait pas espéré depuis longtemps… Elle se sentit soudain plus forte alors qu’elle s’était cru si misérable à ses yeux et partagea un instant la force que les années avaient gravée en lui. Il était faible mais son esprit le ferait tenir bien au-delà de ce qu’elle imaginerait. Elle en fut soulagée et s’autorisa à sourire.

Le serviteur avait un nom, cela lui arracha une petite moue. Ils étaient proches sans nul doute… l’avait-il aimé, comme elle aimait sa colocataire? Elle n’aurait supporté qu’on achève Marjorie sur une simple saute d’humeur mais c’était une question de principe.. et de survie. Elle n’aurait de toute façon pas dérogé à la règle et serait revenue pour le tuer. Pour sûr, il ne l’ennuierait plus, elle avait bien senti ses cervicales se rompre sous sa poigne anormalement précise. Elle fut néanmoins soulagée que Constantin ne lui en tienne pas rigueur. Il évoqua par la même occasion que plusieurs avaient attenté à sa vie mais il laissa transparaître un peu de ressentiment, une pointe de colère? Non pas vraiment, plutôt une forme de mépris… Anke se redressa sur son siège et déglutit tant bien que mal. Elle ne l’avait pas laissé pour mort… il ne parlait pas pour elle.. non. Il ne voulait plus se venger ce serait bien idiot, oui… idiot.

Le taxi s’arrêta et Constantin régla la course avant qu’elle n’ait eu le temps de se retourner. Elle ne trouva rien à redire de ses manières fort galantes. Elle était aussi d’un temps où une femme était bien traitée, surtout dans de si beaux salons… A peine la porte du magasin fut poussée que les vapeurs de bois et de vernis firent grimper l’excitation en elle. C’était une discrète échoppe mais la vampire, d’un simple regard, décela déjà quelques très jolies pièces. Naturellement, elle avait resserré son étreinte avec son violoncelle pour suivre son instinct. Il y avait de très beaux violons, des alti et la violoncelliste s’attarda sur une harpe merveilleusement sculptée. Elle passa le bout de ses doigts sur les cordes, laissant un bel accord de mi mineur résonner quand l’agitation derrière le comptoir se fit sentir. Un homme sortit et baragouina dans une langue étrange.

Anke fut d’abord déçue que l’interlocuteur ne parle pas français mais en entendant la voix de Constantin lui répondre, elle retrouva de sa bonne humeur, certaine qu’il traduirait comme il faudrait. Elle ne résista pas à tirer un nouvel accord sur la harpe avant de se presser vers le vieux magicien. Son visage était illuminé des splendeurs de la boutique mais lorsqu’elle baissa la tête pour porter le violoncelle sur la table, elle retrouva un masque endeuillé. Elle tira sur les loquets et sortit son bel ami pour le montrer à l’homme. Elle recula d’un pas comme pour se prévenir de sa mauvaise réaction. Il ajusta alors ses lunettes sur son nez et commença à ausculter l’instrument sans poser une seule main dessus. Il se retint pourtant de tout soupir ou commentaire pendant quelques longues minutes. Enfin, il planta son regard dans celui de la femme et elle crut défaillir. Elle se sentait si fragile à ce verdict, parce qu’elle n’avait pas de maquillage, elle ne ressemblait pas à une humaine mais tout son comportement évoquait pourtant cette tension extrême et l’angoisse d’une fleur qu'on pouvait ravager d'un coup de vent. Le luthier leva les yeux sur l’homme qu'il connaissait avant de s’adresser à la musicienne avec un délicieux accent.

- Je pense que je peux y faire quelques petites choses oui… La caisse n’est pas fendue. Mais c’est une mauvaise chute je dois replacer le cheviller, le manche cela va sans dire et retrouver le bon ajustement du chevalet.

Anke s’approcha de nouveau du corps comme s’il était un enfant qu’il fallait rassurer.

- Il sonnera encore ?

Le vieux leva un sourcil un peu étonné de cette forme de naïveté sur une créature de la nuit. Il en fut presque touchée.

- Je m’y appliquerai… C’est un bel instrument. Est-ce que je m’avance si je le date de 1900-1920 ?

Anke se crispa et baissa les yeux comme si elle n’assumait pas toute l’histoire de cet instrument avant de se reprendre pour ne pas en faire une affaire personnelle.

- 1918. Quand pensez-vous le finir ? Lança-t-elle pour changer de sujet. Je.. n’ai que lui et je vais peut-être devoir en emprunter un… Elle grimaça déjà dégoutée par cette option.

- Oh… Il me faut bien une bonne semaine, si ce n’est deux et il faudra certainement que vous reveniez régulièrement pour qu’on réajuste mes réglages à votre jeu.

Les épaules de la jeune femme tombèrent soudain, complètement désabusée devant cette abominable attente. Elle finit par le remercier de sa patience et se tourna pour vérifier que son amant était toujours là. Il avait toujours mauvaise mine, pourtant, son regard fut attiré par un sombre bijou aux côtés duquel il campait. Elle plissa un peu les yeux pour mieux le détailler mais n’osa s’en approcher. Son cœur était trop peiné pour son petit chéri pour imaginer succomber à un autre étalon pourtant, elle le trouva terriblement beau et profondément différent de par sa robe noire et de par le bois d'époque dans lequel il était sculpté. Elle s’approcha enfin de Constantin lorsqu'elle trouva la force de se réveiller pour lui intimer de sortir, il était temps pour lui et pour eux de dîner. Alors qu'ils regagnaient la sortie, elle se retourna un peu brusquement pour retourner auprès de l’artisan.

-Le prix ! Je.. pardon je ne vous ai pas demandé. Combien je dois compter pour tout ça ?

Elle semblait embêtée mais ne faisait pas l’aumône, elle savait où trouver de l’argent et elle irait rassembler ce qu’il faudrait en moins d’une soirée.




Dernière édition par Anke Rosenbaum le Jeu 30 Juin - 18:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé}   [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé} EmptyVen 17 Juin - 0:09

Il sentit toute la tension affligée d'Anke alors qu'elle s'avançait pour confier son compagnon à l'homme de l'art. Goran avait replacé le violon qu'il tenait dans son étui et se penchait à présent sur le violoncelle offensé. Le vampire perçut l'oeil aiguisé qui passait au crible les dommages pour les évaluer. Il aurait voulu poser sa main sur l'épaule de son amante pour la rassurer mais risquer un pas dans la boutique devenait hasardeux et il craignait de s'étaler sur les merveilles qu'elle recelait et d'y causer dommage. Il attendit patiemment, toujours appuyé au mur, à côté de la bête sombre dont le vernis luisait dans l'ombre. Le vieil homme ne sembla pas effrayé par le travail qu'il annonça pourtant conséquent. Constantin avait entendu dans les paroles du luthier, la pointe d'admiration qu'il vouait déjà à l'instrument et sut qu'il ferait une histoire d'honneur de lui redonner voix. La musicienne semblait plus abattue que jamais en apprenant le délai. Il la comprenait tellement. Un musicien sans son instrument fétiche était comme un coeur sans souffle. La séparation serait longue même si le guérisseur promettait des visites pour parachever la convalescence. Peut-être accepterait-elle qu'il l'accompagne à ces visites ou peut-être au contraire préférerait-elle les garder intimes.

Elle paraissait accorder sa confiance au petit homme chenu qui lui parlait à présent directement, se voulant rassurant et témoignant son attention au blessé en demandant en quelle année il était né. Le musicien releva l'hésitation et l'embarras que la question innocente suscitait. Il y avait bien des choses venant des années lointaines que la jeune femme refoulaient. Etait -elle donc si mal avec ce qu'elle avait été ? Lorsqu'elle daigna enfin se détourner du gisant pour lui accorder un regard, il remarqua que les yeux d'un bleu glacier se posaient sur le corps noir et illustre qui était juste à côté de lui. Ils étaient bien touchés par les mêmes choses et il s'en réjouit secrètement. Elle vint près de lui mais ne succomba pas à caresser le corps de bois, peut-être avait-elle perçu les réticences du luthier au sujet de mains entreprenantes sur ses instruments ou bien refusait-elle d'effleurer un autre que celui qu'elle aimait. Elle reporta fébrilement son attention sur Constantin comme si cela lui évitait de succomber à la tentation, en se soumettant à une autre. Elle ouvrit l'heure de la chasse en le poussant dehors et il obtempéra en se forçant à ne pas tituber. L'air vif lui sauta au visage, lui redonnant un semblant de vivacité, bien assez toutefois pour couper court à la réponse du luthier qui, Constantin le savait, serait évasive tant que la guérison n'était pas obtenue, à la question un peu tendue de la jeune femme.

- Goran, să-mi spui comisioane dumneavoastră prin scrisoarea !


Le ton était de ceux qui n'attendent pas d'autre réponse qu'un acquiescement. Le vieil homme hocha la tête et salua les deux clients avant de disparaitre avec son patient dans l'arrière boutique. Sur le trottoir, les sens de Constantin furent immédiatement en éveil. Il se tourna vers elle et passa son bras autour de sa taille pour l'embrasser. Il murmura ensuite à son oreille.

- Ton ami sera sauvé ... Il y a trois personnes qui remontent l'avenue sur laquelle débouche la rue. Si nous faisons vite, nous pourrons les rabattre dans l'impasse des Fosses qui est parallèle à Damrémont. Ajouta-t-il avec un sourire terriblement carnassier.

Déjà il reprenait une énergie puisée d'un instinct millénaire qui avait animé l'homme avant le vampire, celui de ses ancêtres chasseurs et guerriers mais mille fois sublimé par sa nature prédatrice. Il lut dans les yeux de sa maîtresse la même excitation qui montait , celle qui lui parcourait déjà l'échine alors qu'il l'entrainait avec lui, tous deux glissants sur l'asphalte du trottoir comme s'ils ne l'effleuraient pas. Ils tournèrent à l'ange de l'avenue. Le petit groupe arrivait bien face à eux, un homme accompagné de deux femmes, tous trois plutôt jeunes. Il échangea un regard avec son aimée et la serra contre lui plus encore puis la dirigea vers les humains.

- Excusez-moi, j'aimerai montrer à ma fiancée, le cimetière . Elle aimerait le visiter. On m'a dis qu'un passage un peu éboulé donnait sur son mur d'enceinte et débouchait impasse des Fosses mais je crois que nous nous sommes égarés un peu ... Nous ne sommes pas d'ici, cette rue d'où nous venons était ... une rue et non une impasse ... la rue Damrémont ... Nous avons tellement tourné ...
Acheva-t-il l'air embarrassé dans un charmant sourire contrit.

Les deux jeunes femmes se tournèrent vers leur compagnon d'un air interrogateur.

- Tu connais toi ? Finit par dire l'une d'elle.

Constantin sentait les frissons de plaisir qui parcouraient le dos d'Anke sur lequel était plaquée sa main. Il plongea son regard dans le sien qui semblait exprimer un amour teinté d'admiration sincère. Elle était parfaite dans son rôle de chérie en mal d'émotions fortes explorant les lieux des morts avec son fiancé.

- C'est pas loin! Finit par dire l'homme un peu réticent. C'est la seconde à droite derrière nous.

- Le passage est -il aisé à trouver ? S'enquit Constantin d'un aimable sourire.

- Faut fouiller au fond de la ruelle, c'est un peu caché dans les lierres sinon tout le monde connaîtrait ...

- Ben montre leur ... De ptits amoureux venus de loin à Paris, on peut pas les laisser tomber ! Gloussa la seconde femme.

L'homme eut une moue ennuyée, comme s'il se méfiait un peu puis devant les regards sans concession et pétris de romantisme de ses deux compagnes, finit par marmonner:

- Bon, suivez-moi, c'est à deux pas ...

Constantin serra la main de sa vampire comme pour lui dire de se réjouir. Le piège se refermait et ils pourraient bientôt fondre sur leurs proies dans le coin tranquille où il les avait attirées. Un étrange voile commençait à tomber devant ses yeux alors qu'ils emboitaient tous deux le pas aux trois humains.

*Goran, faites moi suivre vos honoraires !
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MessageSujet: Re: [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé}   [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé} EmptyJeu 30 Juin - 19:40

La voix de Constantin avait répondu presque pour elle, le timbre était emprunt d’une autorité terriblement ancrée. L’artisan s’efforça à sourire à la jeune femme avant de saluer son prince d’un signe de tête. Il confia donc à Anke qu’elle ne lui serait redevable qu’une fois le travail accompli et non avant. Anke lança un regard suspicieux à Constantin, elle n’était pas dupe par la nature de son intervention mais n’en fit pas le moindre commentaire. Elle accepta la réponse du vieil homme et retrouva le chemin de la sortie. Là, il l’enlaça avec délicatesse, une furtive étreinte, un mot rassurant et une promesse de dîner c’en était parfaitement romantique. Elle répondit à son sourire en dévoilant à son tour la pointe de ses dents et l’embrassa délicatement en se mettant sur la pointe des pieds. Elle ferma les yeux comme pour tenter de les sentir mais ils étaient encore loin. Elle les entendait mais pas assez distinctement pour en compter les pas. Parce qu’il était si sûr de lui, elle trouva ça plus attirant encore. Elle ne chassait pas vraiment, elle ne traquait pas tellement non plus. Elle savait ce qu’il marchait, elle ne cherchait jamais les ennuis. Là, c’était un jeu dangereux, se lancer dans une chasse dont elle ne cernait pas tous les éléments, elle s’en mordit la lèvre.

Accrochée à son bras, ils approchaient de leur but et au fur et à mesure elle capta davantage d’informations. Ils étaient bien trois… Elle n’avait jamais chassé plus d’une personne à la fois, l’adrénaline la faisait délicieusement vibrer. Constantin les arrêta enfin, jouant de sa présence comme d’une accessoire de charme, il portait sur elle assez d’attention pour que les humains ne se sentent pas encore traqués. Il préférait sa fiancée pour le moment, elle le préférait encore aussi… Les deux femmes ne semblaient pas se douter de quoi que ce soit et consentirent rapidement à aider les amoureux alors que l’homme lui, avait la raison pour lui. La pénombre ne permettait peut-être pas de les détailler trop vite, Anke percevait leur front se plisser pour obliger leur regard à percer dans l’ombre. Parce que cela les rendait faibles, ils semblaient plus appétissants et elle se blottit contre le chanteur comme pour lui assurer de son entière satisfaction. Pour le petit groupe, elle parut peut-être intimidée ou inquiète quant à l’expérience du passage secret qui devenait de plus en plus imminente.

Le trio leur fit enfin signe de les suivre et la main de Constantin vint assurer d’une pression complice que la partie venait de commencer. Anke retenait avec difficulté son sourire carnassier, elle était surexcitée, elle n’avait jamais connu ça du moins pas ainsi. Est-ce que Constantin les assommerait pour elle ? Est-ce qu’il lui en laisserait au moins une à attraper ? L’homme mena le chemin dans la ruelle et indiqua l’épais rideau de lierre comme la voie à prendre. Anke tendit le cou et fit mine de ne rien voir tout en gardant ses distances avec leur guide, comme si elle craignait qu’il puisse lui nuire. Il s’approcha encore un peu des feuilles et elle sut qu’il ne repartirait pas. Elle projeta une des femmes contre un mur pour qu’elle retombe inconsciente et se jeta sur la seconde. La femme ne cria pas longtemps mais Anke ne put se repaître, l’homme s’était jeté sur elle pour libérer son amie. Elle ne comprit pas ce qu’elle avait pu rater, il la frappa plusieurs fois avec violence avant qu’elle ne réussit à l’immobiliser. Enfin, en relevant la tête, elle aperçut Constantin au sol.

Elle repoussa violemment l’homme qui roula à terre et accourut auprès de son amant. Ses yeux cherchèrent la moindre trace de sang mais non il n’y avait rien, il ne semblait pas blessé… Elle n’osa le toucher, son souffle était court, paniqué, elle avait encore le goût du sang de la jeune femme, elle était toujours vorace et pourtant pétrifiée devant le corps du roumain. Elle se décida enfin à lui caresser la joue.

-Qu’est-ce que.. Où tu es… murmura-t-elle presque dans un souffle. Puis, plus fort, elle ne pouvait se résoudre à cette éventualité. Tu n’es pas mort, tu es déjà mort !

Derrière elle, l’homme se releva avec un genou brisé et il prit tant bien que mal la fuite, mais elle s’en fichait, la vampire sentait les larmes la piquer. Elle tenta de le faire se réveiller mais non il était évanoui ou mort, il n’y avait pas grand différence entre les deux états sur les pavés parisiens. Anke se releva complètement abattue, portant une main à sa poitrine, ne comprenant pas ce qu’il avait pu se passer quand un gémissement attira de nouveau son attention. La chevelure brune et emmêlée commençait à gigoter, la femme reprenait ses esprits… Anke l’attrapa par les cheveux ce qui lui arracha un cri de terreur plus que de douleur et la jeta non loin de l’inerte chanteur. Les deux femmes tremblaient, toute deux avaient peur mais pourtant ne jouaient pas dans la même cour. Anke mordit son propre poignet pour le porter aux lèvres du vampire. Il fallait qu’il soit éveillé pour la prendre, son sang suffirait peut-être… Il ne but pas tout de suite et son cœur crut se briser mais enfin, elle sentit ses crocs et se retira lorsqu’il ouvrit les yeux. Elle tira la femme par le bras et la mordit brutalement sans considération pour ses pleurs et sans craindre de lui faire mal. Elle bloqua sa tête et ses épaules pour offrir la plaie à la bouche de son tendre éveillé. Lorsqu’il la saisit à son tour et qu’elle put relâcher sa prise, elle s’approcha de lui, profitant qu’il boive pour caresser ses cheveux. Elle retrouva son calme et joua même sur la peau douce de celle qui perdait la vie.

Pour lui laisser de l’air, elle se releva et s’approcha de celle qu’elle avait déjà tuée quelques minutes plus tôt. Elle était froide, n’était plus consommable et le bout de son pied s'en était assuré. Elle percevait la sueur acide de l’homme, il n’était pas loin, elle avait besoin de lui. C'était un instinct indéfinissable, peut-être le secret de la louve qui vibrait en elle. Anke sortit de la ruelle aussi vite qu’elle n’eut à le penser et ne prit pas plus de quelques minutes pour retrouver l’humain qui, assis contre un mur, pleurait comme un enfant. Un vampire s’était approché de lui, tenté par sa vulnérabilité mais l’allemande le fit déguerpir en un grognement acéré. L’humain releva les yeux sur elle, suppliant mais elle l’assomma d’un coup sur la tête. Il était lourd le bougre et ce, même pour une nature comme elle. Ce n’était pas bien élégant mais elle réussit à le tirer par la cheville jusqu’à la ruelle de leur rencontre. Constantin s’était relevé. Elle leva un sourcil pour ne pas se montrer trop heureuse et pour feindre de se moquer avant de laisser retomber la lourde jambe de leur guide à terre.

-Un autre en-cas mon cher ? Ce n’était point encore l’heure de la sieste.
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MessageSujet: Re: [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé}   [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé} EmptyJeu 7 Juil - 16:29

Le froid, la chape des glaciers de Valachie, la neige linceul éternel, s'étaient étendus sur le vampire ancestral. Dans sa semi conscience, figé par sa faiblesse, il entendait les chocs d'un combat, le bruit de corps retombant sur le sol. Des sons mats et sourds, des cris plus vifs , de rage, des lamentations implorant une vaine clémence. Pourtant ses yeux étaient scellés du poids de la faiblesse. Avant de sombrer totalement, il se maudit de la laisser ainsi seule pour l'avoir aimée trop fort. "J'aurai dû ... j'aurai dû garder un peu de force pour partager le bonheur de la chasse avec elle. " Son inconscient frémit lorsque ses narines captèrent l'odeur aimée tout près de lui, mêlé à celui d'une humaine, une proie... Sa volonté se cabra mais son corps refusa d'obéir. Alors qu'il se trouvait à la limite du néant et explorait de son esprit ce qu'était la mort pour un immortel, un nectar s'offrit à ses lèvres , qu'il reconnut trop bien par sa saveur exquise. Le sang aimé de sa ballerine. Son odorat s'en enivrait déjà alors que sa bouche peinait encore à trouver le chemin du salut. Finalement dans un dramatique sursaut, ses canines trouvèrent le tendre poignet qui exhalait un si doux parfum et il les y plongea.

Trop bref fut le délice auquel, bientôt succéda un festin plus fade mais néanmoins nourrissant. Du sang humain, enfin, qui ne coûterait rien à celui tant aimé. Il y plongea ses crocs avec reconnaissance, buvant avec une délectation dénuée de sensualité le repas si vital qu'on lui offrait. Lorsqu'il ouvrit les yeux, sa conviction fut affirmée. Elle était là, penchée auprès de lui, si belle et tendue, caressant ses cheveux. Il se reput sans vergogne du sang encore chaud, percevant le coeur de la malheureuse qui peinait à battre, ralentissait , hoquetait, pour finalement cesser par manque d'afflux de l'exaltant liquide. Il vécut cette fin bien moins douloureusement que la disparition des yeux d'azur au dessus des siens ... Anke ... Où était-elle allée ? Etait-elle déçue de sa faiblesse et l'avait-elle abandonné finalement après s'être assurée qu'il survivrait ? Il sentit le corps de la femme tiédir rapidement et le repoussa avant qu'il ne devint trop froid.

Chancelant encore, il se releva et s'appuya contre le mur, son regard tombant sur le corps de l'autre femme qui gisait dans une position trop étrange pour être naturelle, colonne vertébrale brisée, pas même saignée. Il comprit que son aimée n'avait pu se nourrir en faisant front face aux deux autres. Sa rage fut grande de l'avoir privée de sa proie par sa défaillance. Il releva la tête presque remis et sentit le parfum adoré revenir avec dans son sillage celui de la peur. Elle trainait la troisième proie inerte avec une détermination toute prédatrice . Lorsqu'elle croisa son regard, Constantin sentit une autre faim s'éveiller mais baissa pourtant les yeux en réponse à ses paroles. Une voix intérieure lui disait avec joie " elle est revenue, elle est toujours là" . Il lui sourit presque timidement et s'approcha d'elle pour l'enlacer. Il caressa sa joue et l'embrassa avec tendresse. S'écartant à regret, il se pencha sur l'homme inanimé et le souleva par les épaules pour le plaquer au mur. Puis d'un regard, il invita Anke.

- Il est à toi ... Prends des forces. J'ai eu assez pour continuer à chasser d'autres proies pour nous avec celle que tu m'as offerte... J'aurai du me méfier ... Cela ne se reproduira pas, ne t'inquiète pas. Le bonheur m'a rendu moins prévoyant et c'est une erreur que je ne reproduirai pas... Tu t'es remarquablement bien débrouillée ma chérie.

Il la regardait alors qu'elle semblait hésiter à mordre l'homme inconscient. Elle avait sans doute cru que Constantin était perdu et qu'il en avait plus besoin qu'elle mais il savait qu'elle en avait envie. Il le sentait. Il plongea ses crocs dans la veine palpitante de la victime qui gémit faiblement. "Quelle mauvaise idée de se réveiller avant de mourir. " songea le vampire en buvant plusieurs gorgées de son sang chaud. Il laissa la place à son amante, en s'essuyant la bouche du revers de la main.

- Bois, mea dragostea. Ensuite je t'en trouverai quelques autres sur les pentes de Montmartre. Voudras-tu ensuite aller écouter un peu de musique, si notre chasse s'achève assez tôt ? Je connais des endroits qui restent ouverts toute la nuit ... Mais tu dois les connaitre aussi.

Le vieux vampire essayait de se montrer plus léger qu'il n'était et de masquer l'embarras qu'il éprouvait à avoir laissé paraître sa vulnérabilité aux yeux de celle qu'il redoutait de perdre. Il se savait injuste de penser qu'elle put se détourner de lui parce qu'il pouvait être faible. N'était-elle pas revenue ? Ne l'avait-elle pas secouru ? Elle avait fait face, seule, avait lutté pour les nourrir. Il avait terriblement de mal à admettre que cela atteignait son amour propre, sa dignité toute masculine et tentait de reléguer cet épisode pénible à un incident sans conséquence. Il se trouvait ridicule depuis ce malaise et encore à présent. Anke n'était de celles qu'on peut aisément berner et il n'en était que trop conscient mais il se refusait encore à livrer la nature de sa faiblesse, à la confesser, tant elle était incompatible avec sa nature.
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Anke Rosenbaum
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MessageSujet: Re: [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé}   [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé} EmptyMer 20 Juil - 1:00

Il baissa les yeux et Anke sentit une furtive gêne le gagner. Il ne lui laissa pas le temps d’en deviner davantage. Le vampire s’était approché d’elle, lui souriant dans un silence complice et la prit dans ses bras. Contre toute attente, Anke resta plutôt raide et froide. Il réagissait comme s’ils s’étaient quittés… Ainsi il était donc bien parti dans les tréfonds d’un autre monde. La musicienne un peu sonnée par les évènements et leurs mystères s’autorisa quelques secondes avant de se perdre de nouveau dans les yeux de son bien-aimé. Il la tira doucement de ses pensées d’un tendre revers de main sur la joue et se décida à l’embrasser. La femme y répondit avec douceur mais la retenue la dominait toujours. Son front n’était pas encore détendu mais elle se refusa à poser la question. Constantin savait lire sur le visage des gens et il ne la torturerait pas en lui demandant ce qui l’inquiétait…

Ils avaient pris un temps d’immortels pour de si petits gestes, comme si la pluie de l’instant savait parfois s’arrêter entre eux mais enfin, après quelques minutes, l’homme se détourna de sa moitié pour s’approcher du malheureux endormi. Sans la moindre peine, il le porta contre le mur et Anke sentit la résonnance de sa propre excitation en écho à la brutalité du chanteur. Constantin lui offrait son butin, ce qu’elle avait chassé. Une étrange contradiction émergea en elle : Est-ce qu’il n’était pas content de la prise qu’elle avait faite ? Etait-il déçu que l’homme ne soit plus éveillé ? Sa soif grandissait et elle savait que son homme s’en doutait, elle n’était pas aussi forte que lui…

La détermination de Constantin à ouvrir la gorge de l’homme le rendit plus sublime encore. Il la regardait à présent, la bouche ensanglantée, terriblement attirant… Le sang sentait bon, les deux vampires en étaient émoustillés mais lui, rendait l’instant plus piquant en résistant à l’envie, pimentant le repas d’une frustration insoutenable… Anke approcha timidement sans arriver à déconnecter ses yeux de ceux de Constantin. Elle s’efforça de lui montrer qu’elle savait tenir encore un peu mais elle n’en pouvait plus et il devait le sentir, irrésistiblement. Lorsque son corps effleura celui de l’humain, la danseuse contempla alors la plaie et baissa le menton pour cacher sa gêne, trop flattée de découvrir de plus près, le présent que son amant lui offrait.

Sa voix grave l’encouragea dans une discrète gratitude et elle s’abandonna enfin à son repas sans pouvoir répondre à son compagnon en premier. Elle sentait son regard brûler sa nuque mais elle n’en éprouva que plus d’envie encore. Entre deux gorgées, elle releva la tête pour le contempler et observer ce que tout cela lui inspirait. Elle n’avait pas une seule goutte de pourpre sur les lèvres et profita d’un répit pour saisir la bouche de son amant. Le guide commençait à trembler, si Constantin ne le tenait pas il se serait déjà effondré au sol mais il le tenait droit, à la volonté de sa douce comparse. Anke hésita à finir l’homme, les mots de Constantin lui revinrent alors.. il voulait encore chasser… Elle se sentait déjà presque repue, peut-être qu’elle ne devrait pas…

Le cœur s’emballa soudain et comme dans le claquement d’une bulle d’air, le sang de l’homme devint immédiatement moins savoureux, jusqu’à devenir aigre et la vampire se retira en regardant sa proie, agacée. Elle n’avait pas imaginé qu’il puisse être si faible, elle n’en avait pourtant pas fini mais elle détestait déguster les morts ! Elle se recula d’un pas et Constantin lâcha le cadavre dans l’instant. La masse s’effondra à terre dans une grâce désarticulée. L’allemande resta fixée sur sa dépouille, contrariée avant de relever son attention sur lui, attentif au moindre de ses désirs… Elle glissa sa main dans la sienne.

-J’aurais voulu t’en laisser… mais il a du avoir trop peur.

Une légère honte naquit alors, se pouvait-il qu’elle passe pour une quelconque novice ? Elle avait toujours chassé seule…

-Est-ce que les duos les inquiètent plus ?

Elle sentit un petit picotement sur sa joue et effleura l’endroit où l’homme l’avait frappée bien que nulle trace ne soit apparue.

-Je ne les prends jamais ainsi. Ils n’ont jamais peur d’ordinaire. Est-ce qu’il meurt plus vite alors ?

Anke le regarda en coin, son teint portait encore la pâleur de la mort. Ils passèrent par delà le muret du cimetière et il lui tendit la main comme si elle avait besoin d’aide. La ballerine se mouvait avec la maladresse d’une humaine, trop habituée à les imiter mais trahissait par instant l’imperfection pour s’efforcer d’être digne aux côtés du vampire. Elle se voulait assortie à lui et non ridicule. Elle n’avait pas encore répondu à son invitation et ne savait trop quoi répondre. La question lui brulait les lèvres, était-il mourant ?

-Es-tu seulement d’humeur à sortir ? Je vais devoir récupérer de quoi payer le luthier alors si tu ne te sens pas très bien... Je peux m'arranger de mes affaires ce soir. A moins que tu veuilles m’accompagner ?

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MessageSujet: Re: [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé}   [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé} EmptyJeu 21 Juil - 22:26

Elle céda enfin et posa ses lèvres sur la proie offerte. La délectation de son amante la rendit encore plus désirable à ses yeux. Il n'en perdait pas une seconde, indécent de voyeurisme. Elle était belle lorsqu'elle se nourrissait et devait être sublime lorsqu'elle chassait. Il avait manqué cela. Il le regrettait amèrement. Elle éveillait en lui plus que tout autre, sa nature vampirique. Il en avait cruellement conscience mais trouvait cela exaltant au possible. Son chemin d'immortel n'avait été jusqu'à présent qu'un parcours solitaire et voilà qu'il trouvait en elle la compagne magnifique qui comblait toutes ses attentes. C'était inespéré, presque trop beau pour être vrai, comme le disaient ces pauvres humains. Une artiste dont il était tombé éperdument amoureux et qui partageait sans le savoir sa nature profondément prédatrice. Il la contemplait avec avidité se retenant de la prendre à même le pavé de Paris. Cela n'était pas raisonnable, il se savait faible encore et leurs ébats pouvaient dégénérer de façon "sanglante" les laissant vulnérables à ceux qui voulaient leur mort et n'étaient pas si rares dans les rues parisiennes. Comme si elle avait senti son désir elle cessa son festin pour prendre ses lèvres et il dut user de toute sa détermination pour ne pas céder à ses pulsions. Elle se tourna vers la victime, enfin, accordant à Constantin quelque répit mais l'homme succomba à la voracité de la jeune femme. Elle s'en détourna immédiatement et il comprit qu'elle répugnait totalement à se nourrir de proies mortes.

Il sourit de sa culpabilité de petite fille.

- Il avait simplement le coeur moins solide que les autres. Vivre reste un réflexe chez les humains. Ils ont toujours cet instinct de demeurer jusqu'au souffle ultime. Dit -il d'un air songeur. On le voit souvent sur les champs de bataille. Des guerriers blessés à mort qui refusent de se laisser glisser dans le dernier repos ...

Il sourit lorsqu'elle glissa sa main dans la sienne et la serra avec plus de fébrilité qu'il n'aurait voulu.

- Le fait que nous soyons deux l'avait certainement convaincu qu'il était déjà mort. Son corps a eu la bonté de se ranger à sa conviction. Il est mort en accord avec lui-même en quelque sorte. Rien n'est plus pénible et excitant en même temps que cette velléité, ce frémissement ultime de vie d'une proie moribonde.

Il se tut soudain conscient d'être indécent une fois de plus à étaler sa jubilation face à la mort.

- J'essaie toujours de les prendre dans un moment heureux aussi, sans qu'ils s'y attendent. Si tout s'était passé normalement , nous aurions pu les saigner alors qu'ils pensaient faire plaisir à des amoureux... Le troisième et dernier aurait forcément été horrifié. N'aie donc pas de regret. Il nous faudrait chasser des solitaires ou des duos. Remarqua-t-il atrocement pragmatique.

Ils se remirent en chemin vers ce qui avait été annoncé comme leur but. Le cimetière de Montmartre. Il gravit avant elle et contre la bienséance, les pierres à moitié éboulées du muret qui se cachait sous les lierres. De l'autre côté, l'odeur d'humus fraichement remué s'accordait avec la réputation gothique des cimetières parisiens. Il la réceptionna dans ses bras et en profita sans vergogne. Depuis qu'il la connaissait, il lui semblait urgent de profiter de chaque moment de bonheur avec elle et il ne s'en privait pas. Ils avaient pourtant l'éternité devant eux, dans l'absolu mais Constantin avait trop vécu pour ignorer que la faucheuse peut ravir mortels comme vampires quand la fantaisie lui en prend. Il n'était pas passé loin à plusieurs reprises depuis sa naissance de mortel il y avait presque six cents ans et depuis qu'il connaissait Anke, il avait flirté avec elle deux fois de suite. C'était assez pour faire d'eux de vieilles connaissances qui tomberaient dans les bras l'un de l'autre tôt ou tard. Certains vieux vampires se suicidaient même par lassitude, par ennui de la vie. Constantin savait que cela ne lui arriverait pas depuis qu'il avait croisé la ballerine et même si cette pensée lui avait toujours parue saugrenue auparavant, il comprenait le mal qui avait peut-être frappé ses pairs. Sans doute avaient -ils perdu leur âme aimée et le lent écoulement de l'éternité leur paraissait-il insupportable ?

Ils firent quelques pas dans l'allée gravillonnée qui crissait sous leurs pas. Elle finit par répondre à sa proposition alors qu'ils dévalaient la pente entre les tombes. Il fronça les sourcils en comprenant qu'elle projetait de chasser pour de l'argent, pour payer le luthier qui plus est.

- Chasser pour un autre butin que se nourrir et prendre plaisir ? Je n'ai jamais essayé ... Oublie Goran, il ne te présentera pas de facture ... avant longtemps. Je suis d'humeur à rester encore un peu avec toi... Si cela ne te contrarie pas, bien sûr...Ma proposition de chasser et d'aller ensuite prendre quelque repos dans un pub tient toujours. Connaissais-tu cet endroit ? Je parie que tu préfères Lachaise ? Dans l'un comme dans l'autre sont enterrées bon nombre de mes victimes...

Il rit de son air renfrogné et poursuivit sur un ton badin et plein de mystère.

- Je parie que tu aurais aimé sucer Morrisson ...


[HRP ] Oui Constantin est carrément horripilant parfois, me dire si quelque chose ne va pas. ^^


Dernière édition par Constantin Basarab le Mer 3 Aoû - 15:29, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé}   [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé} EmptyDim 24 Juil - 23:01

Elle comprenait dans les mots du vampire comme les ombres de la mort le narguaient lui aussi avec force dans leur vice. Le sang n’était pas uniquement un moyen de se nourrir, non. Ce n’était pas uniquement leur corps qui se gorgeait de vie c’était un état bestial qui trouvait sa raison d’être. C’était une lumière aussi douce que brutale qui rendait le plus torturé des cœurs, heureux. Anke n’était pourtant pas une brute mais elle ne reniait en rien sa nature. Elle méprisait mille fois plus l’humaine qu’elle fut que l’immortelle qu’elle devenait chaque jour un peu plus. L’instinct était comme une cadence harmonique, les tiraillements se faisant de plus en plus certains et cela aurait été un outrage à toute loi de la nature, comme à toute merveille artistique, que de s’en détourner. Il n’y avait pas dans la mort de grandes questions morales ou encore intellectuelles pour elle. Ses victimes n’étaient plus des humains dès lors qu’elle les avait choisies et si quelques audacieux s’obligeaient à renier l’ordre des choses, l’allemande considérait cela comme une crise passagère ou un caprice de mode.

Ciel que la vie de vampire s’écoulait comme les saisons musicales. Vous ne lui aurez pas fait croire qu’un Messiaen cracherait sur le Berlioz de son enfance et elle n’était pas prête à abandonner Bach pour ressembler à une conquérante novatrice sous la bonne étoile de Bartók. Les grandes trouvailles artistiques ne peuvent se faire sans expérimenter d’autres voies que celles déjà bien installées mais renoncer au chaud nectar pour un sang refroidi et plastifié… C’était vraiment trop ignoble ! Consommer du sang mort, c’était terriblement morbide pour elle et il n’y avait là que les tordus pour y trouver leur compte. Constantin semblait se satisfaire de gens heureux… Elle n’avait pas vraiment pris la peine de différencier les saveurs des hommes selon leurs humeurs. Elle évitait surtout de les effrayer pour ne pas avoir à déclencher une émeute ou un incident. Chasser dans l’ombre et de manière expéditive c’est ce qui lui avait toujours assuré un confort de dégustation.

L’idée de se saisir à l’avenir d’âme seule ou de couple l’étonna. Non que l’idée soit loufoque mais la note curieuse se portait sur le fait qu’il comptait désormais partager sa chasse, avec elle et de façon régulière. Anke en fut flattée mais ne préféra pas abonder en son sens. Ils ne se connaissaient pas assez, pourquoi lui accorderait-elle de s’immiscer dans sa propre chasse ? Elle reconnaissait tout de même que l’aventure en équipe avait une fraicheur exaltante qu’elle avait toujours ignorée. C’était donc une bonne suggestion… un pas de plus dans une relation qu’elle n’avait jamais connue, un autre lien tout aussi secret que sacré entre eux… oui… elle y consentirait, mais de façon occasionnelle, pour l’instant!

Dans le cimetière elle le cachait mais elle était fière de pouvoir marcher à ses côtés. Il était d’une splendeur qu’il ne pouvait pas ignorer. Elle n’était qu’une femme finalement et elle se sentait à la merci de ce type d’attachement. Il n’avait pas lâché sa main, tantôt avec douceur tantôt avec fermeté, il savait l’attirer contre lui comme s’il ne répondait qu’à elle et pourtant la faisait sienne à chaque instant. Constantin réagit de façon assez claire à l’annonce de la femme et elle sentit qu’il avait encore bien assez de vigueur pour lui tenir tête. Il venait de repousser avec un odieux naturel l’idée qu’elle règle sa facture avant de chercher à l’envouter par une remarquable prévenance. Anke n’avait pas même froncé les sourcils, admirant comme il était évident pour l’homme que les choses soient comme lui, l’aurait décrétées. Il lui tolérait de décider la tournure que prendrait la soirée, lui soufflant même quelques obscénités sur un homme qui obsédé par Freud, lui dédiait trop d’écrits.

Anke récupéra sa main et le toisa un instant sentant l’incompréhension le gagner. Est-ce qu’il faisait semblant ou est-ce qu’il était possible qu’elle l’affecte tant ? La fatigue sans doute.

-L’argent je ne le vole pas, je le gagne ! Est-ce qu’il est inconcevable d’exister sans se croire au dessus des autres ? Cet homme mérite amplement sa récompense s’il répare mon violoncelle. Je ne compte pas abuser de lui sous prétexte qu’il est humain ! Est-ce que tu comptes te débarrasser de lui ? L’idée l’interpela soudain avec force. Tu ne lui feras rien n’est-ce pas ? Une légère frayeur apparut dans ses prunelles. S’il travaille bien laisse-le en paix voyons ! Il y a bien d’autres abrutis pour te plaire.

Elle était tendue et sur la défensive. Elle ne comprenait pas sa façon de la tenir en laisse. Elle releva encore un peu le menton comme pour ne pas paraître trop misérable.

-Je n’ai pas d’argent parce que je n’en ai jamais voulu. Au moins lorsque j’ai envie ou besoin de quelque chose, je sais m’y atteler pour y arriver… Est-ce que tu as tout cet argent parce que tu ne payes jamais personne ? Elle souffla et se détourna de lui.

-Est-ce que l’honneur ne faisait pas non plus parti de ton temps ? Je vais finir par croire qu'il échappe aux hommes tout simplement.

Elle n’arriva pas à partir, serra les poings et lui fit finalement de nouveau face. Elle ne voulait pas qu’ils se fâchent mais est-ce qu’il était aussi rustre vraiment ?

-Je vais au casino. Est-ce que tu m’accompagnerais ? Il y a pleins de gens heureux…

Elle lui proposait une alternative de soirée, elle ne rejetait pas l'idée de continuer la chasse mais elle était décidée à ne pas se laisser manipuler par sa trop entreprenante autorité.
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MessageSujet: Re: [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé}   [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé} EmptyMer 3 Aoû - 17:38

Les femmes étaient changeantes dans leurs humeurs. Constantin en avait trop peu côtoyées dans son humanité et lorsqu'il avait accédé à l'immortalité, le caractère soumis de ses maîtresses ne lui avait guère donné que le goût de la lassitude. L'entêtement d'Anke avait quelque chose de délicieux mais de difficilement concevable pour lui. Il fronça les sourcils, croisa calmement les bras lorsqu'elle retira sa main de la sienne et accusa le choc des propos insultants mais la laissa finir son laïus sur l'honnêteté. La crispation de ses mâchoires trahissait pourtant bien plus qu'une simple irritation. Une autre serait morte pour moins que cela et de furtives images de tueries passées défilèrent devant ses yeux. Ses narines pincées disaient à quel point il se retenait de soupirer ou de s'énerver trop fort. Au lieu de s'emporter il laissa ses bras retomber le long de son corps et se mit à avancer contre elle la forçant à reculer doucement jusqu'à être bloquée par le mur dans son dos. Il la fixait de ses prunelles grises d'orage, avec insistance, en silence.

Elle ouvrit encore la bouche pour protester sans doute mais il ne la laissa pas continuer et prit ses lèvres sans se soucier d'une gifle à venir. Il lui bloqua les épaules de ses mains puissantes et se délecta de ce baiser chargé de leur colère. Comme il serait facile de succomber alors qu'il la sentait lutter contre des sentiments contradictoires, retenir ses mains de le caresser fébrilement, de se glisser sous son manteau pour le griffer. Il fit courir sa main droite dans le cou de la jeune femme et sentit la veine palpiter. Il caressa sa joue et la courbe de son menton de son index puis la mordit à la lèvre avant de faire glisser sa main sur son sein pour sentir son coeur s'affoler. Il se détacha avec naturel presque comme si tout cela n'avait été qu'illusion. Il lui tourna le dos et fit quelques pas loin du mur d'enceinte où il l'avait adossée et se retourna sous le rayon de lune qui filtrait à travers les nuages. Son regard avait quelque chose de terriblement étrange, comme s'il contemplait autre chose qu'elle-même à travers elle. Ce n'était pas l'artiste, le musicien qui prit la parole mais bien le Vovoïd qu'il n'avait jamais vraiment cessé d'être. Il avait juste déguisé son autorité et lui avait fait prendre d'autres voies d'expression.

- J'ai toujours payé mes dettes et honoré mes engagements. Prétends-tu m'apprendre ce qu'est l'honneur ? Ne t'aventure pas sur ce terrain avec moi, tu serais forcément perdante. Il sonda son regard qu'il sentait troublé et poursuivit. Le fait que je sois attiré ou épris de toi ne doit pas te faire oublier que tu me dois le respect et te laisser à penser que je peux renoncer à ma fierté.

Il s'éloigna encore un peu et leva le bras, la main ouverte pour l'enjoindre au silence.

- Je n'ai pas fini! Trancha-t-il en fronçant les sourcils de plus belle. Ecoute un peu cela. Je connais Goran depuis qu'il est venu s'installer en France pour pratiquer ses talents et tu prétends m'expliquer comment je dois le traiter ? Tu me demandes d'épargner l'un des rares humains que j'admire ? Tu as encore beaucoup à apprendre sur la vie et la non vie Anke. Et sur tes semblables.


Il s'arrêta devant son air interdit, soudain conscient de se laisser emporter. Elle n'avait sans doute pas la moindre idée de ce que pouvait être une vie dans le siècle où il avait vu le jour. Elle devait être bien jeune par rapport à lui. Il en eut un accès d'attendrissement. Il regarda les milliers de petits graviers à ses pieds puis leva la tête vers les étoiles et laissa échapper un long soupir en repensant à sa proposition innocente au sujet du casino.

- Je me suis battu, depuis toujours, et seul, pour avoir ce que j'avais puis je l'ai perdu. J'ai recommencé une nouvelle existence mais ce que j'ai, je ne le dois qu'à moi-même. J'ai pu être et je puis être encore terriblement cruel mais jamais malhonnête... jamais. Si aller jouer de l'argent n'est qu'un jeu et rien de plus, je veux bien t'accompagner mais si tu as en tête de risquer le peu que tu as pour payer Goran, je le prend comme un affront. Seul un ennemi dégarnit ses défenses plutôt que d'accepter la main tendue d'un allié.

Il la contempla, petite et butée avec ses poings serrés. Elle avait dû se battre, elle aussi pourtant . Il l'avait senti. Elle avait perdu des choses, des personnes chères sans doute. Elle était méfiante et ne se laisserait donc jamais aller à dépendre de quelqu'un. Cela aussi, il le sentait instinctivement.

- J'ai pour habitude de réparer les torts que j'ai pu occasionner à ceux qui ne sont pas mes ennemis. Sans moi, ton violoncelle serait intact. C'est aussi simple que cela. Devrais-je te laisser supporter les conséquences de ma colère ? Ou alors, nous vois-tu ennemis ?

Son esprit oscillait entre la colère et l'envie d'accepter. La perspective de continuer la chasse au milieu de ces proies heureuses de se griser du jeu, et à ses côtés le tentait grandement mais la défiance de la jeune femme à son égard le contrariait. Fallait-il toujours qu'elle choisit la façon dont ils devaient danser ensemble ? Devrait-elle toujours voir derrière ses meilleures intentions de noirs desseins ou l'expression d'une âme fausse et sans noblesse. Si son caractère affirmé charmait le vieux vampire, il était désarmé devant cette image qu'elle lui renvoyait de lui-même. Devant les refus qu'elle opposait à des attentions que d'autres auraient apprécié comme une marque de noblesse et d'éducation. Peut-être les sentiments qui le jetaient vers elle se heurtaient-ils à une différence de moeurs et de vécu trop irréductible ? Pourtant, il voulait croire que ce qui les rapprochait était plus fort que tous ces codes que leur vie leur avait imposé, plus fort que ce vécu et que cette méfiance dont ils étaient pétris.

- Laisse-moi au moins pimenter le jeu en te donnant à gager la mise que tu récupéreras quand tu auras gagné alors. Finit-il par dire en ôtant une chevalière en or de sa main et en lui tendant. Je suis certain que le caissier du casino t'en donnera un bon set de jetons pour jouer.

L'air humide semblait s'être chargé d'électricité. Il voyait ses prunelles de feu luire dans l'obscurité et s'attendait à voir fondre sur lui une gifle retentissante qui avait sans doute déjà été retenue lorsqu'il l'avait embrassée de force. La mesure de son amour battait toujours oscillant entre l'attirance et l'agacement, aussi puissants l'un que l'autre et il sentait que la pulsion était à présent dangereusement tendue vers l'irritation.
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MessageSujet: Re: [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé}   [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé} EmptyDim 7 Aoû - 21:23

Il ne fallait pas être medium pour sentir toute la fierté des années qu’il portait avec lui. Constantin se contenait avec une silencieuse arrogance qu’il ne devait pas même deviner. Le slave était impressionnant, intimidant mais elle n’avait pas le cœur à le craindre. Ils faisaient une étrange équipe mais elle croyait encore que l’entente si merveilleuse qui les avait uni n’était encore qu’à portée de main. Elle n’avait pas abandonné sa mine somme toute autoritaire mais commençait à reculer… L’homme s’approchait d’elle sans agressivité mais avec une absolue résolution, elle se trouva bien vite coincée contre les pierres de l’enceinte, prisonnière de son regard incendiaire. Il ne parlait pas, l’obligeant à subir sa muette contrariété. Anke sentit la tension la gagner, est-ce qu’elle était allée trop loin ? Elle avait écarté l’éventualité qu’il puisse lui vouloir du mal surtout depuis qu’il s’était retrouvé. Mais là, tout portait à croire que la scène du studio se répétait. Elle ne lui avait pas tiré dessus cette fois, il ne pouvait donc pas se montrer moins indulgent… Elle sentait son souffle si près d’elle et son odeur qui l’enivrait, il savait lui plaire mais elle ne se laisserait pas faire.

-Je doute que… Mais il l’embrassa, déterminé et l’adossa davantage au mur pour s’en saisir.

Son sang bouillait de rage et de désir. Il était désirable à souhait, avec insolence et si elle ne résistait pas, elle le maudissait du tréfonds de son cœur. Elle ne répondit pas tout de suite à ses baisers et n’osa pas détendre ses bras qu’il avait contraint sans mal. Puis malgré elle, ses lèvres le cherchèrent enfin et ses mains parcoururent le tissu de ses vêtements. Anke se retint tant bien que mal mais l’homme le devina et vint caresser son cou, son visage et lui promettre plus de passion en laissant sa dent percer sa bouche. Il s’invita encore plus à son encontre, prenant son sein d’une main assurée. Elle ferma les yeux, conquise et décidée à s’abandonner lorsqu’il se recula. L’allemande entrouvrit les yeux et le vit qui lui tournait le dos. Il s’éloignait de quelques pas… Une fureur plus grande jaillissait en elle, alors que son regard écarquillait n'en revenait pas: il s’était joué d’elle ! Il avait voulu la posséder, lui montrer qu’il en faisait ce qu’il voulait ! Elle se sentit soudain fébrile, comme si son cœur venait de se briser. Elle était si faible, si ridicule et il avait mis si peu de temps à la cerner.

Elle baissa les yeux un moment, honteuse. La danseuse remonta le tissu de sa robe sur son épaule comme si cela pouvait balayer les souvenirs de ce moment… Elle sentit sa peau se tendre, la louve l’implorait pour fuir mais l’homme posait de nouveau le regard sur elle et elle ne put s’empêcher de l’observer pour l’écouter. Il lui fit une leçon de morale, il lui parla d’honneur et elle croisa les bras comme si une brise fraîche avait pu la faire frissonner. Cherchait-il à lui montrer qu’elle n’avait pas d’honneur à être une femme comme elle était ? Que l’on ne se donnait pas si facilement ? Les siècles étaient passés sur elle plus sûrement que les hommes. Leurs ébats s’étaient faits sans attendre mais elle ne regrettait rien, regrettait-il ? Elle n’avait rien à lui devoir, qu’il la salisse si cela pouvait bien le réjouir, elle méritait bien mieux que lui s'il était ainsi ! Il lui demandait le respect alors que c’était lui qui jouait de ses instincts !

Anke se tendit, dévoilant ses canines rageuses quand il lui ordonna de se taire, conscient qu’elle n’approuvait en rien son comportement. Elle se surprit à lui obéir décidément sous le joug de l’homme qu’il avait été et demeurait encore. Il justifiait à présent son admiration pour Goran et comme elle fut soulagée de ne pas avoir à le protéger du barbare qu’il tendait à lui présenter, elle en oublia un instant sa colère. Elle ne portait plus d’agressivité sur ses traits d’opales et buvait ses propos comme s’il avait pu être le Führer lui-même. Il choisit enfin de partager sa soirée avec elle malgré les remontrances qu’il soulevait. La musicienne baissa les yeux pour ne pas trahir les éclairs de rage qui reprenaient le dessus. De l’argent que l’on gagnait comme elle le faisait c’était bien une forme de vol, est-ce qu’il en serait malade ? La tension revenait, elle sentait ses mains s’engourdir tant elle en étranglait ses doigts.

Constantin ne pouvait être dupe, la femme fuyait de nouveau son autorité et il ne tiendrait pas son amante par la force et la provocation. Leurs deux caractères n’avaient pas loisir de se ménager entre eux mais il exprima un part de son comportement en évoquant son instrument chéri et leur dispute passée. Elle releva les yeux sur lui, égarée… Comment pouvait-il vouloir racheter ses torts tout en l’humiliant par simple bon plaisir ? Il acceptait d’être le criminel, responsable de l’accident mais lui demandait à elle s’ils étaient ennemis ? Anke sentit les larmes la gagner. A quoi jouait-il pour la malmener ainsi ? Par chance, aucune larme ne s’échappa et contre toute attente, il lui tendit sa bague, une imposante chevalière qu’elle hésita d’abord à prendre. Avant de s’en saisir d’un geste vif, comme si elle avait craint qu’il ne lui retire, par jeu, pour lui prouver comme il avait encore tout pouvoir sur elle.

Elle se détourna de lui et regarda le bijou, décryptant les insignes d’un autre temps.

-Je n’aimerais pas qu’on me prenne pour une pilleuse de momie…

Elle se retourna pour lui montrer qu’il ne l’avait pas encore achevée.

-Tu n’as pas peur que je la perde ? Si je ne peux être qu’honnête pour gagner il faut craindre que je perde… A moins que ton honnêteté ait des limites et que tu acceptes que je gagne à tous les coups…

Elle fit un pas vers lui tout en humectant ses lèvres, à présent lisses et rebouchées de l’érotique poinçon qui les avait faites saigner. Elle avait envie de revenir sur ce moment mais la honte la rongeait encore. Il avait fait un pas vers elle en lui confiant sa chevalière, il avait cherché à lui prouver qu’il avait du respect pour Goran, simple humain qu’elle vénèrerait tant qu’il lui promettait des miracles mais il n’avait rien dit à leur sujet.

-Je n’ai pas à m’excuser d’être plus faible que toi. Si mon sang n’a pas la saveur du tien je n’y peux rien et je… je.. Elle abandonna sa phrase, incapable d’exprimer qu’elle avait été humiliée.

Elle porta de nouveau son regard translucide jusque dans les siens et lui attrapa timidement la main.
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MessageSujet: Re: [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé}   [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé} EmptySam 13 Aoû - 0:41

Un petit rictus teinté d'ironie plissa les lèvres de Constantin lorsqu'elle le traita à mots à peine couverts, d'antiquité. La formule était insolente et même désobligeante mais pourtant adéquate dans un sens. Il la releva avec une pointe d'humour qui voulait détendre l'atmosphère. Elle le provoquait à plaisir, probablement pour l'assurer que même s'il la dominait, elle ne pliait pas. Cette manie de sauver les apparences. Etait-ce typique des jeux de l'amour ? Ou bien sa marque à elle seule ? Il se remémorait ses joutes verbales avec Stefan. Jamais de leur vivant ils n'avaient rien cédé à l'un à l'autre, ni même avoué leur sentiment envers l'autre. Longtemps, Constantin en avait conservé d'amers regrets. Rencontrer une résistance chez l'être aimé pouvait être excitant mais pas si cela devait amener un éloignement au fil du temps. Il décida de balayer toutes les barrières futiles qu'elle dressait maladroitement pour le défier et lui montrer qu'il n'avait aucune emprise sur elle. Le petit pli au coin des lèvres s'étira en un sourire alors qu'il l'invitait d'un geste à continuer la traversée du cimetière qui descendait en pente douce.

- Je ne voudrais pas qu'on put penser que j'abuse des nouveaux-nés. Serais-tu nécrophile pour avoir accordé tes faveurs à un prince flétri et sans âge ? La railla-t-il. Rassure-toi, je doute qu'on identifie cette chevalière pour ce qu'elle est. La Roumanie n'a pas la même notoriété que les deux Egyptes. Et puis, je crois que j'ai été précédé par un fameux ancêtre qui éclipse aux yeux de notre monde actuel tous ses descendants par sa renommée.

Il la scruta de son regard inquisiteur avant de poursuivre.

- Aurais-tu connu quelques pilleurs de tombes ? Effectivement, tu peux la perdre mais c'est cela qui rend le jeu excitant, précisément ... Partir en guerre en étant certain de l'issue ne te semblerait-il pas fade ?

Il l'entendit alors murmurer qu'elle n'avait pas à s'excuser. Il leva les yeux au ciel mais son début d'exaspération s'envola devant son regard si limpide qui le fixait.

- Je n'attends pas d'excuses. Surtout pas au sujet de ton sang qui est tout à fait délicieux. J'attends juste un peu de confiance et de respect. Murmura-t-il en caressant ses lèvres du bout des doigts. Quant à la faiblesse, si faiblesse il y a eu, elle est de mon fait, merci de m'obliger à me le rappeler ... Est ce pour cela que tu ne veux rien attendre de moi ? Un faible et vieux vampire ? C'est ainsi que tu me vois ?

Il lui jeta un regard de biais, soudain intrigué en repensant à son allusion au jeu faussé.

- Anke ? Quel genre de personnes fréquentais-tu avant d'être ballerine ? Quel homme a su ravir ton coeur ? Parce qu'il y en a eu un n'est ce pas ? Je sens parfois une ombre entre nous. T'apprenait-il à tricher ? Pourquoi tant de méfiance ? Tu crois que je veux te nuire ? Ne l'aurai-je pas déjà fait si je le voulais?

Il soupira.

- Bon d'accord, je t'ai causé du tort, mais est ce que je ne cherche pas à effacer ce tort ? Qu'attends-tu de moi en vérité ?

Il regretta presque aussitôt ses paroles et s'efforça de chasser toutes ces pensées attristantes qui affluaient en lui. Il devait apprendre à composer une symphonie à deux avec une petite soliste lui qui n'avait jamais joué la partition du désir qu'en solo. Il reprit sa main dans la sienne, sourit à son regard limpide et l'entraîna dans la pente en riant soudain comme un enfant qui démentirait une lassitude. Ils dévalèrent l'allée, la brise légère soufflant dans leurs cheveux, toujours plus vite. Le mur qui clôturait le bas du cimetière approchait à grande vitesse. Soudain il lâcha sa main et s'élança devant elle en lui criant:

- Montre -moi le chemin de ton casino ! Allez , suis moi, si tu le peux !
Il se fut envolé sous sa forme animale s'il n'avait redouté de se présenter devant l'établissement nu comme au premier jour. Il ne lui avait jamais demandé comment elle se transformait. Il frissonna en songeant au plaisir qu'il pourrait ressentir d'une folle course à ses côtés sous leur forme animale. Se retrouver essoufflés à l'issue d'une poursuite effrénée, sans aucun vêtements les entravant, l'un contre l'autre, haletants ... Il se contenta de bondir dans un élan qui n'avait rien d'humain et d'atterrir sur le mur. Il se retourna et s'accroupit pour lui tendre la main avec un sourire presque angélique.
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Anke Rosenbaum
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[Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé} Vide
MessageSujet: Re: [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé}   [Montmartre] En route pour le luthier (Constantin) {achevé} EmptyDim 14 Aoû - 21:55

Il semblait bien prendre ou du moins tolérer qu’elle ne se laisse pas si facilement faire. Il pouvait bien tout lui imposer, il ne pourrait l’empêcher de penser. Les femmes avaient cette obstination qui les obligeait à appuyer encore et toujours sur le peu de pouvoir qu’il leur restait. Ce n’était pas du courage c’était comme une façon de ne pas suffoquer et de supporter de ne point tout contrôler. Elle se méfiait de lui non parce qu’il était fort et qu’il n’aurait de mal à se débarrasser d’elle non, elle se protégeait des sentiments grandissant entre eux avec plus de vigueur qu’elle n’aurait voulu l’admettre.

Il l’attirait dans la ruelle, proposant un pas galant et mesuré marquant la fin des hostilités. Il ne semblait pourtant pas décidé à négliger ses mots, embrassant de sa verve les insultes cachées pour lui en envoyer d’autres… Un nouveau né nécrophile, comme s’il prenait en otage son affection pour qu’ils paraissent tout deux moins laids. Le roumain avait pris une humeur plus légère mais non désintéressé. Il semblait juste que rien n’aurait pu le toucher venant d’elle pourtant elle avait bien vu sa colère… Ne pouvait-elle l’approcher que d’une unique façon ? Doucement il se fermait un peu plus narquois bien que son jeu ne soit si clairement défini, évoquant les pilleurs de tombes de son passé, évoquant le jeu comme la guerre… Elle détourna rapidement les yeux pour ne rien avoir à assumer.

-On a tous connu des pilleurs de tombes... Quant à la guerre, je préfère qu’elle cesse de passionner ou de paraître excitante. Quelle idiotie que de croire qu’il puisse y avoir un gagnant !

Il n’ignorait pas qu’elle avait connu la seconde guerre, il comprendrait son point de vue. Lorsqu’il s’approcha d’elle, effleurant sa lèvre, elle sentit de nouveau ce frisson l’assaillir. Elle se crispa, agacée de ne pas pouvoir lui résister. Il sentait bon et venait lui conter que l’union de leur sang lui plaisait aussi. C’était une horrible tentation pour elle que d’imaginer à nouveau s’abandonner dans ses bras. Le visage de l’homme devint alors plus sérieux et plus pincé, il évoquait ses propres faiblesses et elle décela que la honte savait le toucher aussi. Elle aurait du le rassurer mais non, c’était à son tour d’être humilié… Etait-ce pour cela qu’il l’avait ainsi traitée ? Il se recula et lui darda un regard bien contrôlé pour l’interroger sur tout ce qu’elle n’aurait jamais voulu raconter.

La vampire ne le quitta pas du regard, décidée à lui faire comprendre, s’il ne l’avait pas encore deviné, que ce n’était pas là un sujet à aborder. Elle ne comptait pas lui répondre, forte de la douleur de son passé et le laissa s’embarquer dans d’houleuses conclusions. Il lui semblait un gouffre abyssal entre l’amant inquiet et le sournois manipulateur qui voulait la soumettre ou la torturer selon son plaisir. Il portait ses accusations en rapport au violoncelle sur un tout autre plan et elle n’avait plus le cœur à les soutenir. Ce qu’elle attendait de lui ? Ce n’était pas une si mauvaise question… Mais il sembla se perdre lui aussi dans une peine qu’il ne voulait pas entendre et lui attrapa la main pour une course soudaine sur les pavés du jardin des morts.

Il riait. Elle ne l’avait jamais entendu rire. C’était un chant mélodieux mais elle regretta que cela sonne faux. Il n’avait ri que pour balayer la peine, il n’y avait pas là d’autres joies que celles que peaufinaient les mensonges. Cependant, le défi qu’il lui lança lui plut et elle lui sourit enfin, alors que son air sévère s’était refermé sans concession à l’évocation de son funeste fiancé. Il sauta sur le mur qui fermait l’allée et l’invita en lui tendant la main. Elle le regarda un instant, hésitant à entrer dans son jeu mais la chevalière en poche, elle sentait l’irrésistible envie de visiter les beaux lieux et elle gardait l’insouciante envie de se sentir près de lui. D’un bond léger elle le rejoignit et haussa un sourcil en refusant sa main comme pour lui rappeler qu’elle n’était pas si jeune que ça.

-Je dois… passer par chez moi. Je ne peux pas entrer… sans me refaire une beauté.

Elle s’envola jusque dans la rue passante et attendit qu’il la rejoigne à son tour.

-Je n’habite pas tout près… lança-t-elle avec une pointe d’amusement.

Elle recula d’un pas, posant son sac à terre et y rangea sa veste en boule avant de le fermer soigneusement. Puis, elle ôta sa robe sans la moindre pudeur et avec un semblant de charme en se sachant observée et se dévoila complètement nue avant de jeter le vêtement brutalement dans les bras du vampire.

-C’est à toi, il ne faudrait pas que tu me prennes pour une voleuse.

Elle enfila son sac en bandoulière, par-dessus sa peau diaphane et en une fraction de seconde, la louve noire apparut, tapotant de la queue sur le sol plusieurs fois. Il sentait bon ainsi tellement, que ses saveurs la faisaient presque saliver. Elle s’approcha à maintes reprises pour le humer de sa truffe capricieuse. Elle tourna alors autour de lui, comme l’animal menaçant pouvait narguer sa proie puis trop tentée, lui mordit le mollet avant de partir en courant au travers des boulevards parisiens.


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