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 [Minerve: fief de Constantin] Besoin de vacances

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Constantin Basarab
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MessageSujet: [Minerve: fief de Constantin] Besoin de vacances   [Minerve: fief de Constantin] Besoin de vacances EmptyDim 7 Aoû - 21:20

Les paysages qui défilent sous ses ailes, si différents, si variés ... Quel beau pays que la France. Le grand corbeau noir se pose plusieurs fois pour faire étape, dans un sous bois, à l'orée d'un verger. Toujours à l'écart. Sous sa forme volatile, ses préoccupations de bipède semblent comme mises entre parenthèses, douloureux questionnements qui l'ont forcé une fois rentré chez lui à avertir les serviteurs de la maison du sud de son arrivée... Vite se réfugier dans le passé si chargé d'histoire pour oublier un peu les douleurs du présent. Puisque Brancia était trop loin à vol d'oiseau, puis que de berceau véritable, il n'était point pour se lover dans l'amour d'un mère, trop vite effacée par la violence des événements, par le sang qui était le sien, la petite Cité cathare ferait bien l'affaire comme aux heures les plus troubles de l'apocalypse. Bientôt, les créneaux de vieille pierre se dessinent sur le piton rocheux. Il était temps, le soleil se profilait à l'horizon.


[Minerve: fief de Constantin] Besoin de vacances 331626


Flashback

Constantin avait regardé Anke s'éloigner puis franchir la porte de service pour disparaitre dans le brouhaha de la salle. Il était bien trop blessé malgré le radoucissement de la jeune femme sur la fin et malgré l'apparente bonne foi de son manager. Même si celui-ci n'avait jamais eu l'intention de le doubler ou de le cocufier, il y avait cette certitude que si Anke appartenait à un autre cela ferait très mal de toute façon et même si cela n'était qu'une projection, une vue de l'esprit pour le moment, il devait réfléchir à ce constat et aussi à ses derniers mots. Elle aussi devait réfléchir et il le comprenait aisément. Si elle ignorait jusqu'à présent ce qui liait Stan et Rein, cette révélation devait être déstabilisante pour la jeune femme étant donné ce que le nazi et elle avaient partagé à leur première rencontre. Son regard s'était attardé sur la porte refermée. Il n'avait pas essayé de la retenir. Il lui devait cette décence. La laisser repartir libre de choisir, sans pression aucune. Son regard s'était reporté sur l'allemand qui semblait sincère. Il obtempéra en hochant la tête.

- Ce n'est ni de ta faute ni la sienne. J'ai compris à présent. C'est inscris dans la roue de mon destin. Je dois prendre l'air, Reinhart ... Je reviendrais quand les choses seront apaisées. Je pensais m'absenter un peu pour composer sur le prochain album de toutes façons. Je te donnerai des nouvelles. Fais moi suivre les papiers à signer à Minerve.

Il s'était alors métamorphosé en cet oiseau de nuit magnifique aux plumes bleutés à force d'être noires et s'était envolé par dessus le mur d'enceinte pour regagner le Clisson. La grande porte ouvrit sur un silence sépulcral. Depuis qu'Edgerd était décédé, il renfermait encore plus dans ses murs épais un parfum de solitude. Il lui sembla étouffer dans ce manoir qui lui apparaissait aujourd'hui comme un vaste et luxueux tombeau. Après tout, c'est bien ce qu'il était finalement, un mausolée pour un mort solitaire. Il rédigea un petit billet à l'intention de Fooled pour s'excuser de sa disparition. Il avait vraiment joué les filles de l'air. Il l'assura du plaisir qu'il avait eu à jouer au heaven et à ses cotés, réitéra sa proposition de collaboration plus avant et fit une allusion au festival et à une recherche de maison de production pour Zagiel, ouvrant des perspectives de collaboration enrichissantes, le remercia de son accueil et lui demanda de pardonner son attitude désordonnée de fin de soirée. Il ne put s'empêcher de sourire furtivement en imaginant que celle de Fooled avait été désordonnée dans un autre sens avec les deux jolies humaines. En voilà un qui au moins profitait simplement de la vie. Il l'enviait quelque peu. Il aurait tant souhaité que tout fut aussi simple pour lui.

Il passa un coup de fil à Minerve et fit ses bagages dont il planifia l'acheminement par le biais d'une société de déménagement. Même s'il disposait de tout le confort possible là-bas, il aimait bien s'entourer de certaines choses qui lui étaient indispensables, ses guitares principalement, mais aussi son matériel de dessin et de peinture. Il empila des vêtements dans une malle d'âge canonique et également de nombreux livres qu'il venait d'acheter. Il avait juste fini lorsque le chauffeur du petit camion sonna à la porte. Il le rétribua grassement en lui demandant de prendre grand soin de son chargement. Une fois la porte refermée, il s'y adossa et poussa un long soupire. Puis ses pas le guidèrent à la porte de son studio. Il la poussa et jeta un oeil presque craintif dans la pièce plongée dans la pénombre. Le piano trônait dans l'ombre, luisant comme un bel animal. En quelques enjambées, il alla s'y asseoir à moitié. Accoudé sur le coffre, il souleva l'abattant , dévoilant les touches d'ivoire, pianota d'un air songeur les premières mesures de la chanson, la dernière qu'il avait joué, avec Fooled, pour elle. Se passant la main dans les cheveux comme pour se les arracher, il laissa retomber le couvercle d'un geste sec. Les épaules secouées de sanglots, il se laissa aller une dernière fois, se promit-il, dans ces lieux qui avaient vu leurs premiers émois.


Quelques jours après

Le temps semblait s'être arrêté sur les remparts de la citadelle. Le soleil caressait les vieilles pierres dorées de ses rayons ardents de l'été, interdisant toute sortie au vampire. Enfermé dans son atelier, il peignait à la lueur des candélabres comme il l'avait toujours fait. Il reposa son pinceau, s'essuya les mains dans le chiffon qui pendait négligemment sur sa hanche puis recula pour jeter un oeil critique sur son tableau. Un portrait. Il l'avait commencé la nuit dernière et n'avait pas cessé, ne voulant pas laisser s'enfuir l'inspiration volage ni le visage qui hantait ses heures et qui lui était apparu encore plus fort en songe cette nuit. Il inclina la tête, plissa les yeux. Les contours, le dessin des lèvres apparaissaient à présent plus évidents dans l'ovale dévoré par des yeux immenses, des yeux de petite fille qu'elle avait parfois. Le regard était superbe oui. Il restait à offrir un de ces demi sourire à la bouche encore trop indécise dans le tracé. Il eut un petit rictus triste. Il la voulait capturée sur la toile à défaut de l'avoir tout court. Sorte de torture sans doute ? Masochisme inavouable ou ultime présent qu'il se faisait en s'offrant par ses propres mains, une image volée par sa mémoire, fugitive et fidèle, un instant partagé il y avait déjà longtemps lui semblait-il.

La tête lui tourna un peu et il savait que ce n'était les vapeurs de térébenthine qui le touchaient mais la faim.Il avait encore trop négligé de se nourrir depuis qu'il avait franchi les murs du fortin. Il remonta l'escalier en colimaçon qui menait au rez de chaussée. De lourdes tentures de velours vert d'eau retenaient la lumière déclinante de l'extérieur. Il pourrait bientôt sortir chasser. Il caressa au passage une petite venus d'albâtre en traversant le grand salon puis se dirigea vers la salle de bains pour s'y rafraîchir. Une mélodie lancinante revint comme un leitmotiv dans son esprit, un violoncelle qui pleurait. Il se passa de l'eau sur le visage, étirant sa peau éternellement fixée dans sa vingt-cinquième année et contempla son image dans le miroir numérique. Pouvait-il sembler fatigué ? La réponse fut sans appel. Plus livide que jamais. Il finirait par faire peur aux employés qui venaient du village pour son service. Soupirant, il tourna le robinet de nacre pour arrêter le flot limpide qui venait de la source située sous le château. Il lui restait encore assez de forces pour voler jusqu'à la petite ville la plus proche. Un quartier de banlieue, des voyous, les rixes fréquentes. Une disparition qui passerait plus inaperçue que par ici au milieu des vignes. Il évitait toujours de se nourrir trop sur place. L'oiseau s'envola sur le rebord de la fenêtre dans un bruissement d'ailes, vers le disque argenté qui s'élevait dans la douceur du soir.

De retour quelques heures plus tard, il s'allongea, repus, dans le divan après avoir glissé la Traviata sur le gramophone allemand. Il pensa brièvement à Reinhart puis s'alluma une cigarette alors que retentissait l'ouverture sublime. Il chantonna un moment. Au bout de quelques mesures son esprit était déjà loin, perdu dans le drame qui se jouait jusqu'à la mort de Violetta.
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MessageSujet: Re: [Minerve: fief de Constantin] Besoin de vacances   [Minerve: fief de Constantin] Besoin de vacances EmptyJeu 25 Aoû - 3:20

Quelques jours étaient passés. Peut-être des semaines, je ne comptais plus vraiment depuis que j'étais un immortel. J'avais perdu la notion du temps depuis déjà quelques années et mes nuits se succédaient sans que je ne sache s'il s'agissait d'un mardi ou d'un dimanche. A vrai dire, cela m'importait peu. Quand on est mort et quand on a l'éternité devant soi, à quoi peut bien servir cette notion futile. Il me suffisait de savoir qu'il faisait nuit pour pouvoir sortir de ma crypte, c'était largement suffisant. Pour le reste, je le laissais aux bons soins de Chris qui faisait son travail à merveille. Il était le manager parfait et je lui faisais confiance. Naïf ? Sans doute l'étais-je un peu et je ne l'imaginais pas me trahir un jour, ni même tout ceux que je connaissais : ni le groupe, ni Daniel.

Daniel. Je ne savais pas quoi penser. En fait si, je le savais exactement. C'était mon humain, il était à moi et rien qu'à moi. Je ne supporterais pas qu'un autre vampire le touche et la nuit que nous avions passé ensemble me l'avait confirmé. J'étais plus attaché à lui qu'à n'importe quel humain. D'un côté je m'en fichais, après tout, d'autres que moi dans le groupe avaient soit une compagne ou un compagnon. Mais d'un autre côté, ce n'était pas vraiment une chose qui me ressemblait, moi qui me fichait éperdument de tout excepté de mon club et ma musique. Maintenant autre chose venait se greffer à la liste, et c'était Daniel. Et mon esprit ne cessait de s'agiter de jour comme de nuit (oui oui même pendant mon sommeil) tiraillé entre ce que j'étais et ce que je devenais. J'étais encore un jeune vampire, un jeune humain même à l'époque où j'avais été transformé et je savais que beaucoup de chose m'attendaient sans que je ne sache quoi. Des épreuves auxquelles je ne pourrais peut-être pas faire face mais auxquelles je sourirais pour les charmer comme je le faisais habituellement. Daniel faisait partie de ces étapes de mon éternité, et je m'en rendais de plus en plus compte alors que se profilait dans mon esprit l'idée qu'un jour il deviendrait un vieillard et qu'un jour il devrait mourir alors que moi je ressemblerais encore à un adolescent de 19 ans. Un frisson me parcourut alors que je m'installais à mon bureau pour voir le courrier.

Chris l'avait laissé bien en vue sur mon bureau et une pile de lettres de fans accompagnée d'un carton de cadeaux stagnaient à côté. Je répondais à certaines de temps en temps, avec sincérité mais ces réponses étaient rares et d'autant plus appréciées par les fans qui les recevaient. J'attrapais la liasse de courrier « important » faisant glisser chacune des enveloppes sous la liasse : pub, impôts, demande de partenariat, pub, demande de production... l'une d'entre elle attira pourtant mon attention et je me redressais dans mon fauteuil en voyant une écriture stylisée et élégante. Sans doute pour des raisons qui m'étaient encore inconscientes, je pensais immédiatement à Stan des Zagiel dont je n'avais pas eu de nouvelles depuis notre double concert au Heaven's. A vrai dire, son départ avait été brusque avec l'arrivée de son manager grinçant et de sa promise, comme je le soupçonnais. Sentant l'ambiance plus que tendue, je m'étais rapidement éclipsé avec la violoncelliste des Zagiel et l'amie de l'amie de Stan (j'avoue sans aucune honte ne plus me souvenir de leur prénom, mais en tout cas, je sais de leurs propres lèvres qu'elles se souviennent du mien). La soirée s'était terminée ainsi, sans que je ne revois le leader du groupe invité. J'en avais été un peu déçu pensant que l'incroyable soirée que j'avais passé était un sentiment réciproque, mais rien. Et là, cette enveloppe. Trêve de bavardage, je m'empressais de l'ouvrir avec le coupe-papier en bronze (évitons le bois et l'argent mes amis, je ne suis pas un suicidaire et je ne donne pas le bâton pour me faire battre -ou tuer-) qui trônait sur le bureau. Une fois le haut arraché, j'en tirais un morceau de papier pour aller à la fin directement. Stan. Mon instinct ne m'avait pas trompé, c'était bien lui. Mon sourire élargit mes lèvres tandis que je me plongeais dans la lecture de la lettre. Il s'y excusait de son départ précipité le soir du concert, il disait avoir apprécié ce que nous avions fait tous ensemble et il voulait que l'on discute de quelques projets qu'il mentionnait rapidement. Pour cela, il m'invitait à le rejoindre dans sa maison de campagne au pays Cathares quand bon me semblerait.

Si je m'attendais à ça. Je ne mis guère de temps à prendre ma décision. Le soir même, je préparais tout pour une semaine de vacances en province. Je laissais le club à Chris, le groupe avait également une semaine de vacances pour faire ce qu'ils souhaitaient et pour tout dire c'était aussi un prétexte pour moi afin de réfléchir un peu plus à ma situation avec Daniel. Je n'avais pas grand chose à réfléchir mais j'avais peur qu'il me fuit ou m'évite. Il n'était pas revenu au club depuis que notre amitié avait définitivement pris une autre tournure et attendre sa venue m'était difficile. A tout hasard, je lui laissais un mot par l'intermédiaire de Chris, le prévenant de mon départ pour une semaine et que nous pourrions nous voir quand je serais rentré. Je préparais un bagage simple : des jeans et des chemises (qui malgré la simplicité m'allaient à merveilles mettant tout mes attributs en valeur, ce n'était pas parce-que j'allais en province qu'il ne fallait plus avoir de style !). Inévitablement, j'embarquais ma guitare fétiche avec moi. J'écrivis une lettre de retour à Stan, lui annonçant mon arrivée dans les trois prochains jours (le temps du voyage) et je terminais la soirée avec un ravissant jeune homme aux allures d'avocat et au goût aigre-doux d'un mâle dominant.

Je pris le premier avion après la tombée de la nuit qui m'amena à l'aéroport le plus proche qui était encore beaucoup trop loin. Je décidais de passer le reste de la nuit où j'étais et de prendre un taxi le lendemain soir. Chose dite, chose faite. Trois jours après la réception de la lettre de Stan, j'étais devant les portes de son immense demeure. Pour moi c'était un château et je n'en avais vu que dans les livres (si on faisait exception de Versailles et des Tuileries). J'étais impressionné et je me retrouvais confronté au passé (ou pas) de celui que je considérais déjà comme un ami plus qu'un rival en matière de musique. Quel âge avait-il ? D'où venait-il ? Quand avait-il été transformé ? Autant de questions qui restaient sans réponse car je ne savais rien de mon hôte excepté qu'il était un artiste de talent. Mes yeux et mon imagination d'adolescent faisaient le reste du travail. C'est dans cet état d'esprit et les yeux brillants que je frappais à la porte en me demandant s'il entendrait si jamais il se trouvait à l'opposé du bâtiment. Je grommelais contre moi-même en me rappelant que nous autres les vampires avions une ouïe plutôt (même très) fine. Mon sourire cependant ne disparaissait pas alors que je remarquais les détails de la porte d'entrée. Pourquoi ça ne m'étonnait pas de voir Stan habiter un lieu pareil ?

Spoiler:
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Constantin Basarab
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MessageSujet: Re: [Minerve: fief de Constantin] Besoin de vacances   [Minerve: fief de Constantin] Besoin de vacances EmptySam 10 Sep - 16:10

Les heures passaient, égrenée par la petite pendule vénitienne à carrousel qui trônait sur le manteau de la cheminée . Constantin émergeait doucement de cette autre vie dont le drame s'était dénoué dans l'intimité de la musique. Il se sentait à la fois résigné et le coeur lourd. Un petit sourire à la commissure des lèvres. L'histoire, les histoires se réécrivaient -elles toujours indéfiniment , immuables dans leur déroulement passionnel. Aimer, se déchirer, se perdre, perdre l'être aimé, se consumer en silence, le regard brûlant comme un tison, ivre de douleur, titubant sous la fatalité. Il rangea d'un geste impatient le disque de vinyle dans sa pochette et en chercha un autre. La suite Holdberg de Grieg. Il se refusa à s'infliger Peer Gynt, bien qu'il adora cette suite tout autant. Trop de mélancolie était de mauvais goût, après tout puisqu'il était venu ici pour se soigner d'elle, il fallait aussi qu'il y mette du sien. Les lieux n'étaient pas omnipotents et s'il se morfondait à l'aimer sans mesure, la quiétude de l'endroit ne pourrait rien pour lui.

Il tourna le bouton du volume à fond et les quatre enceintes de trois cents watts vibrèrent avec foi en restituant les premières mesures de la folle cavalcade romantique. Constantin ouvrit la porte du salon pour se diriger vers les communs et y dénicher l'excellente bouteille de Chardonnay qu'il s'était réservé pour les situations de crise. Il avait emporté machinalement la pochette du disque dont il détaillait l'article. La composition de l'orchestre de chambre Franz Liszt était remarquable et leur soliste un virtuose. Il entra dans le cellier en continuant de lire et tâtonné machinalement dans le rayonnage destiné à tempérer le vin. La bouteille était là, fidèle au poste. Constantin chantonna de sa voix grave, pour lui même, le déroulement du prélude de la suite qui l'avait poursuivi dans les couloirs aux murs épais, résonnant comme dans une cathédrale. Il fouilla dans un tiroir pour trouver un tire bouchon et décrocha un verre du présentoir suspendu au plafond et se dirigea vers le hall lorsqu'il perçut une présence derrière la porte d'entrée. Il s'en approcha les bras chargés alors que des coups retentissaient au même moment contre le battant monumental.

Glissant la pochette du disque sous son bras, il prit libéra sa main droite pour actionner le loquet de fer forgé et ouvrit la porte ...

- Fooled !!!! Tu es finalement venu ! Si tu savais comme cela me fait plaisir ! Je craignais que tu ne me fasses grief de mon départ précipité du Heaven l'autre soir. Mais entre donc, sois le bienvenu chez moi !

Constantin s'effaça pour laisse son invité pénétrer dans le vestibule aux murs épais et lui adressa un sourire chaleureux.

- Je suis un peux encombré comme tu le vois. J'aime me détendre et savourer quelques plaisirs après une longue phase de travail. Dit le vampire en désignant d'un mouvement de tête la musique qui retentissait dans les hauts plafonds et du menton le verre et la bouteille.

- Pose tes bagages dans le hall. Sidoine les montera dans ta chambre. Pour l'heure je vais récupérer le frère jumeau de ce verre à la cuisine et nous irons partager cette petite merveille dans le salon... en musique. Suis-moi. Invita le vieux vampire.

Fooled promenant son regard sur les vieux murs chargés de tableaux anciens, d'un air curieux, le suivit au cellier puis ils traversèrent à nouveau les couloirs pour aller se poser dans le salon. Constantin posa tout et donna l'accolade à son complice d'un soir.

- Voilà qui est mieux ! Assieds-toi et prend tes aises. Poursuivit le vampire en baissant le volume de la musique à une proportion plus raisonnable. Veux -tu le goûter avec moi ? Si tu préfères boire autre chose, n'hésite pas, je dois certainement avoir moyen de te trouver quelque chose qui te plaise. Alors, quoi de neuf dans notre vieille capitale ? Qu'avez-vous fait ces derniers jours, ton groupe et toi ? Demanda Constantin en évitant soigneusement d'évoquer les événements étranges qui avaient clôturé leur soirée.


[HRP] Désolé pour le retard vraiment, j'espère que cela te conviendra, sinon n'hésite pas à me le faire savoir]
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MessageSujet: Re: [Minerve: fief de Constantin] Besoin de vacances   [Minerve: fief de Constantin] Besoin de vacances EmptyJeu 22 Sep - 0:29

De la musique parvenait jusqu'à mes oreilles. De la musique classique. Un style auquel je n'étais pas fermé mais que je n'écoutais pas vraiment car je n'en avais jamais eu l'occasion et n'avais jamais rencontrer quelqu'un qui m'initie à ce genre là. Certes je connaissais de nom Mozart, Chopin ou Beethoven, parmi d'autres, mais il m'était bien impossible de leur attribuer telle ou telle note ou d'en reconnaître le style. J'avais beaucoup de qualités, je le savais. Mais je savais également que j'avais des lacunes et les notes que j'entendais en cet instant là m'étaient complètement inconnues. Cependant, l'atmosphère qu'elles faisaient naître autours d'elles pouvait rendre facilement mélancolique et je me demandais instinctivement si mon hôte allait bien. Bon. Je ne le connaissais pas assez, peut-être était-il toujours de cette humeur, mais comme elle m'était inconnue la question me vint à l'esprit. Je la chassais pourtant rapidement en grognant légèrement. Revoir ma relation avec Daniel me rendait mou et sensible, apparemment même avec d'autres personnes et je n'aimais pas ça.

La porte finie par s'ouvrir sur un Constantin surprit mais qui paraissait enchanté de me voir sur le seuil de sa porte. Il avait une pochette de disque sous le bras, une bouteille de vin à la main ainsi que verre. Je devais le déranger en pleine séance de mélomane. Je ne pus m'empêcher de lui sourire avec un plaisir que je ne dissimulais pas. Moi aussi, j'étais ravi de le revoir, surtout dans un cadre un peu moins professionnel que la dernière fois. Nous pourrions sans doute apprendre à nous connaître aussi. J'entrais donc à son invitation, tendant une main pour serrer virilement la sienne (enfin à défaut d'être viril, je trouvais ça cool).

« Impossible de t'en vouloir Stan, tu devrais l'savoir ! J'étais simplement triste de pas avoir de nouvelles jusqu'à c'que je reçoive ta lettre. »


Je levais les yeux pour apprécier le hall d'entrée. Du luxe discret, cela correspondait tout à fait à l'image de Constantin en quelques sortes. D'après un instinct qui me faisait rarement défaut, je pouvais supposer qu'il avait vécu sa vie de mortel à une époque où ce genre de masure était en vogue chez les gens aisés, c'était souvent des habitudes qui restaient. Tout comme moi j'habitais la cave de mon club (comme j'avais logé après mon départ de chez mes parents, dans le garage d'un ami). La musique résonnait bien plus fort une fois à l'intérieur et je m'imaginais en face des baffles diffusant cette musique. Ça faisait peur. Notamment parce-que je n'y étais pas habitué et qu'on a toujours peur de ce que l'on ne connait pas non ?...Bon d'accord je suis un vampire et un vampire n'a pas peur de grand chose, mais il y a des sons profonds et dont l'ambiance a quelque chose d'étrange. C'était le cas pour moi.

« Je suis pas un habitué de la musique classique, mais je comprends que tu puisses vouloir te détendre. T'as travaillé sur quoi aujourd'hui ? »

Comme invité à le faire, je déposais ma valise près de l'escalier. Stan avait même un majordome. Je n'en revenais pas et lorsque je le verrais de mes yeux, je n'en reviendrais toujours pas je le savais. C'était des habitudes d'une autre époque que je connaissais tellement peu qu'il m'était difficile d'imaginer cela à l'heure actuelle, même avec des vampires. Sans doute les mortels riches avaient encore des serviteurs mais c'était également une chose qui me dépassait et que j'avais du mal à concevoir. J'étais comme un enfant devant un nouveau monde. Curieux.

Je suivis mon hôte qui récupérait un autre verre avant de terminer dans le salon d'où provenait la musique si nouvelle pour moi. Je souris en m'affalant dans un canapé, une jambe sur l'accoudoir (oui je n'avais pas de manière, mais c'est ce qui fait mon charme n'est-ce pas?).

« Incroyable ! Ta baraque est vraiment incroyable ! »
lançais-je en regardant autours de moi. « Ah si tu me proposes un verre, je peux pas refuser...et vu tes goûts ce doit être quelque chose de vraiment excellent. »


J'eus un léger rire alors qu'une boucle blonde tombait sur mon front. D'un geste de la main, j'ébouriffais ma tignasse blonde d'adolescent. Mais qui se plaindrait de posséder la jeunesse et la beauté éternelle. Même si cela signifiait... beaucoup de choses en contreparties. Oscar Wilde en avait lui même rêvé dans son seul et unique roman que je relisais souvent, m'identifiant parfois à son Dorian Gray si assoiffé plaisir qu'il en avait perdu l'esprit.

« A quel époque as-tu été transformé ?.... T'as pas choisi une maison pareille par hasard j'en suis certain, c'était l'époque où il y avait grande maison, serviteur et luxe...non ?...Ou du moins, tu as traversé cette époque là... »


J'étais un peu direct, je le reconnaissais mais j'étais comme ça. Pas vraiment de tact. Pas vraiment de sentiments. Juste de la curiosité et des questions. Je n'étais pas non plus un calculateur et mes questions n'étaient certainement pas dans le but de retourner les informations contre lui dans le futur. Quelque chose me plaisait en Constantin, même si je ne pouvais pas définir ce dont il s'agissait et je savais que nous pourrions devenir des amis si l'on apprenait à se connaître. C'était un des buts de mes questions. Lui-même avait l'air plutôt paisible et ne semblait pas réticent à un tel rapprochement, autrement, pourquoi m'aurait-il envoyé cette lettre d'invitation ?
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MessageSujet: Re: [Minerve: fief de Constantin] Besoin de vacances   [Minerve: fief de Constantin] Besoin de vacances EmptyMer 19 Oct - 23:49

Constantin secoua la tête d'un air pensif mais rassuré de constater que Fooled ne semblait pas lui tenir rigueur de son départ sans explication à l'issue du concert et acheva de décacheter la bouteille. Il remplit deux verres en souriant de voir le musicien si à l'aise.

- J'étais un peu au regret de n'avoir pu prolonger la soirée à tes côtés mais je me suis laissé dire qu'elle s'est bien finie pour toi. C'est l'essentiel. Ce concert restera dans mes souvenirs comme l'un des meilleurs que j'ai jamais donné . La musique classique fait partie de mon histoire en quelque sorte. J'ai appris le piano avec un grand compositeur hongrois. Au fil des siècles j'ai appris d'autres instruments comme tu as pu le constater récemment. Répondit-il avec un air espiègle.

La suite de la question l'avait un peu embarrassé en revanche mais il finit par se dire qu'il pouvait faire confiance à son nouvel ami et que peut-être se confier un peu pourrait le sortir de sa morosité.

- Je peignais en fait, peindre me détend presque autant que jouer . Je tente de faire un portrait depuis la nuit dernière... Ce vin est un petit élixir. Nos goûts sont parait-il altérés par rapport à ceux des humains et j'ai pu le vérifier moi-même, je n'apprécie plus du tout certains mets raffinés. Pourtant j'arrive à prendre plaisir à sentir et à goûter l'arôme de ce breuvage. Rien de comparable à l'ivresse du sang, bien sûr mais un petit plaisir de la vie quand même. Ajouta-t-il en tendant un verre au jeune vampire

Il ne put s'empêcher de s'esclaffer en s'allongeant lui-même dans le canapé qui faisait face à celui qu'avait investi Fooled. Décidément, ses lieux d'habitation avaient le don de susciter la curiosité que ce soit de la part des humains ou de certains de ses congénères.

- Un vieux bastion cathare. Son histoire est assez incroyable c'est un fait, tout comme sa situation géographique. Je l'ai choisi pour son isolement. Je crois que ce qui te plaira le plus, ce sont les chambres et le studio. Je te ferais visiter plus tard et aussi la campagne environnante la nuit prochaine si tu as envie de bouger un peu.Plaisanta-t-il.

Constantin se leva pour aller attiser le feu dans la cheminée car comme bon nombre de vampires le froid était son lot. La question de son invité le cueillit à l'improviste. Voilà qu'il voulait en savoir plus sur son passé? Après tout, rien que de très concevable entre amis cherchant à se connaître mieux. Pourtant, il marqua un temps d'arrêt avant de répondre. Il n'avait pas été sans remarquer que Fooled était beaucoup plus civilisé dans son rapport au sang que lui. Quel lui dire sans le choquer de trop ?

- Humm... J'ai été transformé à l'âge de vingt cinq ans même si je sais que déjà à l'époque je faisais un peu plus que mon âge. Epoque rude où les humains vieillissaient plus vite. J'ai connu l'immortalité en 1666. Cela commence à dater mais j'ai toujours la même curiosité de la vie ... Je sais que certains des nôtres se donnent la mort par lassitude, cela ne m'a encore pas traversé l'esprit.

Il eut un sourire énigmatique avant de poursuivre.

- Je suis venu au monde bâtard et j'ai passé mon enfance comme tel. Puis l'absence d'enfant légitime a poussé mon père à me brandir comme héritier . Je me suis retrouvé prince très jeune. J'ai été élevé dans cette optique de faire de moi un souverain craint et respecté. Je n'avais pas vu ce qui se terrait contre mon ennemi le plus proche. J'en ai presque fait un ami et je l'ai payé de l'immortalité.

Il ne put empêcher un petit rictus triste en levant son verre mais bien vite il chassa cette mélancolie d'un air complice.

- Mais finalement avec les années, je n'ai pas eu à le regretter . J'ai rencontré beaucoup de personnes intéressantes et tu en fais partie ! A nous et aux vacances dans ce lieu si paisible ! J'espère que tu y trouveras un peu de repos. Et toi, tu ne m'a pas encore raconté comment tu es resté ce beau jeune homme sur lequel les années n'ont pas de prise !


Dernière édition par Constantin Basarab le Mer 23 Nov - 1:29, édité 1 fois
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Fooled
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MessageSujet: Re: [Minerve: fief de Constantin] Besoin de vacances   [Minerve: fief de Constantin] Besoin de vacances EmptyLun 21 Nov - 11:03

Je hochais doucement la tête en écoutant Constantin. Un léger sourire sur les lèvres. Le meilleur concert, c'était certain. Mais son départ, je devais l'avouer, ne m'avait pas perturbé sur le moment. La violoncelliste du groupe et la jolie blonde venue avec son amie m'avaient bien empêché d'y penser. Mon sourire s'élargit en me souvenant nos exploits, c'est qu'à trois, il y a beaucoup à faire quand on a un tant soit peu d'imagination. Je revins à mon hôte qui mentionnait son passé sans s'y attarder. J'avais bien remarqué que Constantin était quelqu'un de mystérieux sans doute lié à sa nature. Comparé à moi, il avait probablement du se cacher aux yeux des humains (enfin caché... je me comprends) bien plus longtemps. Habiller ses manières, ses crimes, sa vie éternelle pour ne pas se faire remarquer et éviter un pieu dans le cœur. Il avait du garder cette habitude, enveloppant toute sa personne dans un voile que peu de personne pouvaient soulever. Il prit pourtant la peine de répondre à mes questions directes mais innocentes.

Il m'affirma qu'il peignait en plus de jouer de la musique. Je me demandais avec quelle qualité. J'étais loin d'être un expert, un peu rustre sur certains aspects, je n'avais pas eu le temps dans ma vie mortelle d'être sensibilisé à cette forme d'art et j'avoue ne pas m'être penché sur la question depuis. La musique avait été ma seule et unique amante. Je pris le verre qu'il me tendait avec un léger sourire, le remerciant dans un murmure pour ne pas l'interrompre. Bon d'accord je n'étais pas très fin en général, mais je ne coupais pas la parole aux gens, c'était un minimum.

« Le plaisir peut prendre plusieurs aspects et crois-moi, la nourriture et la boisson en font parties même si ce n'est pas l'extase du sang. » ajoutais-je.

Je sentis le liquide, l'odeur était douce et fruité même si l'odeur de l'alcool était aussi très bien représenté. Je bus une gorgée puis une autre et hochais la tête. Constantin avait décidément de bons goûts. Si je l'avais rencontré plus jeune dans ma vie de vampire, sans doute que je l'aurais pris comme mentor ou que sais-je. Mais maintenant c'était un peu tard, mon égo avait bien trop enflé pour souffrir la présence d'un mentor. Je me sentais aussi intéressant que lui et j'étais persuadé que je pouvais lui apporter autant que ce qu'il pouvait m'apporter lui-même.
Constantin se leva pour attiser le feu. Il fallait avouer qu'une baraque aussi immense, c'était forcément difficile à chauffer. D'autant que pour réchauffer une carcasse de vampire, ce n'était pas une mince affaire croyez-moi. Je ne pouvais m'empêcher de sourire en le regardant faire. Moi qui me mélangeait peu aux autres vampires sous prétexte de ne pas me mêler à leurs querelles avec les humains, me retrouver avec un de mes semblables, que je ne connaissais pas si bien que ça au fond, me faisait sourire. Il consentit pourtant à répondre à mes interrogations sur son passé et je devins immédiatement plus qu'attentif. Il était âgé, bien plus que ce que je ne le pensais à vrai dire. Il devait avoir bien plus de 500 ans, j'avais à peine dépassé les 200. Je souris. C'était à la fois un avantage et un inconvénient.

« Un Prince ? Impressionnant. » je ris légèrement, oui ça en imposait, mais ce n'était pas pour ça que je le traiterais différemment.

« Mon histoire est bien moins intéressante que la tienne. J'suis né dans les années 1960. J'ai grandi avec la naissance de rock'n'roll presque, ça explique presque tout de moi. Un père trop stricte, une société en mouvement, j'ai fugué et à 19 ans j'ai signé un contrat pour mon groupe, une des clauses étaient que l'on accepte de se faire transformer. Mon créateur tenait à lancer un groupe de vampires, sauf que ce con a disparu juste après. Cherche pas à comprendre, je me suis tapé un nombres de migraines incalculables avec ce sujet. »

Je lui souris avant de boire une autre gorgée.

« Depuis, je m'occupe que de mes fans et de ma guitare. Le reste ne m'intéresse absolument pas. »

Je marquais une pause avant de lever les yeux sur Constantin « Tu me fais visiter ce soir ou demain ? »
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MessageSujet: Re: [Minerve: fief de Constantin] Besoin de vacances   [Minerve: fief de Constantin] Besoin de vacances EmptyMer 23 Nov - 2:26

Constantin eut un sourire complice lorsqu'il releva la phrase glissée par Fooled.

- Oui, plusieurs aspects... Tu ne me feras pas croire que l'alcool et la nourriture soient les seuls que tu explores...

Un regard entendu fit comprendre au jeune homme que son hôte faisait allusion aux fins de soirée en compagnie de fans empressées.

- Il semblerait que je ne sois pas aussi à l'aise avec la gente féminine que toi, mon cher.

Il se retourna, sentant le regard qui le fixait alors qu'il attisait la cheminée mais se retint de parler davantage de cette vie de prince guerrier qui appartenait au passé. Il n'était pas toujours bon de réveiller les fantômes. Que pouvait comprendre Fooled à la vie qui avait été la sienne dans les montagnes d'Europe centrale il y avait plus d'un demi siècle ? Ce garçon était un enfant du XXI ième siècle. Il hocha lentement la tête.

- Je crois que chaque histoire est intéressante, au contraire. Tu as toi aussi eu tes combats à mener. Je suis touché que tu m'en parles. On ne connait jamais trop ses amis... les gens qu'on apprécie. Peu de personnes osent me parler aussi librement, j'ignore pourquoi. Ajouta-t-il avec une pointe de regret dans la voix.

Il songeait à Anke dont il savait très peu de choses. Rien même, en y réfléchissant. Simplement qu'elle était danseuse et musicienne, qu'elle était née en Allemagne et y avait résidé et travaillé un certain nombre d'années. Mais de ce qui l'avait poussée à s'exiler en France, de son passé, il ignorait tout. Il avait tenu cette femme dans ses bras, l'aimait comme il n'avait jamais aimé mais n'avait pas réussi à la mettre en confiance assez pour qu'elle s'ouvre à lui. Les choses avaient débutées peu simples entre eux et s'étaient compliquées à une vitesse impressionnante. Pourquoi ? Il n'arrivait pas à l'expliquer.

- Ohh si tu savais le nombre de choses que je ne m'explique pas dans les relations et qui me torturent l'esprit. Et ce genre de maux de têtes ne se soigne guère. Répondit-il en riant doucement. Hmm, tes fans et ta guitare... Oui tu sais bien les faire chanter à ce qu'il parait. Quant à moi, je dirai que je suis lassé des relations superficielles même si j'avoue ne pas avoir repoussé les sollicitations de bon nombre de mes adoratrices mais finalement la musique et l'art ne me déçoivent jamais. Leurs caprices et leurs exigences, je supporte tout bien plus que d'aucune femme...

"Menteur! Menteur! " lui susurrait une voix intérieure. Il eut un petit soupir désabusé en songeant qu'il aurait pu supporter beaucoup de la seule qui l'avait repoussé finalement. Il se rassit et proposa un autre verre à Fooled puis sortit d'un petit tiroir un écrin en cuir noir qui renfermait des cigarettes roulées qui n'en étaient pas vraiment. Il en alluma une puis en proposa à son invité.

- Bien moins fort, je pense que tes plaisirs artificiels personnels mais je n'aime pas perdre le contrôle... même si parfois cela me serait sans doute salutaire...

Il tira une bouffée, appréciant le goût un peu âcre et suivit du regard les volutes bleutées. Jouant avec l'anneau ancien qu'il portait au doigt, il scruta son invité d'un regard pénétrant. Il y avait quelque chose sous l'insouciance des boucles blondes, derrière le regard limpide et la joie un peu forcée de la voix. Constantin ne put s'empêcher de le taquiner avec une bienveillance non feinte.

- Je veux bien te faire visiter ce soir mais n'est tu pas un peu fatigué du voyage ? Puis de but en blanc il enchaina. Ne m'en veux pas, mais je sens que quelque chose te préoccupe. Tu n'es pas venu simplement pour me voir ou parler musique ? Est ce que je me trompe ? Tu as toi aussi besoin de vacances...
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