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 [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth)

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Monseigneur Julien Rabier
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Monseigneur Julien Rabier

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MessageSujet: [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth)   [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth) EmptyVen 9 Sep - 18:13

Le bureau de l’évêque n’était pas très lumineux. La bâtisse étant d’un autre temps, les fenêtres étaient étriquées et celle qui aurait pu donner plus de clarté au milieu de la pièce était ornée d’un magnifique vitrail. Julien n’aimait de toute façon pas s’imaginer en terrasse et trouvait que l’éclat de son bureau était parfaitement harmonisé avec l’ordre de ses affaires. On ne traitait pas de négociations et d’obscurs dossiers en plein jour. La discrétion des murs trop épais avait ce confort austère qu’il affectionnait, souvenir de ses études au séminaire et sentiment d’humilité face à l’immensité du monde. L’horloge sonna quinze heure et l’évêque se leva et quitta son petit domaine.

Le long couloir était encore plus sombre et il y régnait toujours ce silence religieux. Ici on l’assimilait à la paix et sérénité quand d’autres, impressionnés le confondait avec l’ombre de la mort. Ces pauvres âmes n’y voyait donc qu’angoisse.. ? Souvent, jusqu’ici résonnait les répétitions de la chorale et les chants divins égayaient son humeur quand ils confortaient la proximité avec l’au-delà chez les visiteurs. Les religieux épousaient le seigneur dans bien des situations et il n’y avait pas d’attraits sinistres à admirer la porte menant auprès de lui.

Julien dépassa le premier coude du couloir et grimaça un instant avant de frapper à la porte du Père Ramé. Il entra sans être invité et son confrère se leva pour le saluer d’un signe de tête respectueux.

-Monseigneur ?

La mine tracassée, Julien tapotait du bout du pied.

-Où est le dossier de l’enfant Meunier ?

Le Père leva un sourcil très étonné et regarda la pile de dossiers sur son bureau.

-Je ne l’ai pas reçu mon père… Aurais-je du l’avoir ? Je me souviens bien qu’il portait un tampon pour…

-Non je ne l’ai pas. Trouve-le.

-Je pense que vous devriez demander à Théodore pendant que je regarde dans tout ce bazar.

Il fit le tour de sa chaise et s’approcha d’une autre table où d’autres papiers attendaient. L’évêque grommela dans sa barbe et sortit non sans fermer un peu bruyamment la porte. Le dossier de l’enfant était un dossier marqué secret, cela ne stipulait pas forcément qu’il contenait des choses graves, mais cela impliquait qu’il devait être traité par l’évêque uniquement. Une gamine mordue par un vampire, qui ne serait pas morte assez vite et qui se serait mise à parler dans une autre langue d’après le témoignage de ses parents. Cela n’était pas nouveau, mais les questions de démons et d’exorcismes étaient délicates quand un vampire était mêlé à l’histoire. Julien était précisément le responsable de ces choses à étouffer ou à éclaircir… Il pressa le pas et trois portes plus loin il ouvrit en grand le bureau du prêtre indiqué.

-PAR LE TOUT PUISSANT ! THEODORE !!!

Il était sur son canapé mais il n’y était pas seul…

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Elisabeth Pratt
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MessageSujet: Re: [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth)   [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth) EmptyLun 12 Sep - 12:47

L'abbé Théodore, âgé de bientôt quarante ans, avait toujours eu la foi. La Foi, la vraie Foi, celle qui maintenait les vampires à distance et en obligeait certains, les plus faibles, à reculer devant sa présence. Né d'une famille de commerçants très religieux aussi, il avait été placé dans le giron de l'église dans sa prime adolescence ; et à ses vingts ans, il avait été ordonné prêtre par l'évêque lui-même. Économe et intelligent, il était de ceux qui travaillait beaucoup, sans prêter attention au temps qu'il passait pour exécuter une tâche. Ce fut ainsi qu'à peine âgé de trente ans, il fut muté de l'église discrète du treizième arrondissement à la Cathédrale de Notre-Dame elle-même, saint des saints et Mère Bienveillante de Paris assiégé.
Deux années plus tard, il fut nommé trésorier à sa grande satisfaction et reçut un véritable bureau pour pouvoir s'atteler à sa mission, qu'il commença à assumer avec sa célérité coutumière. Aussi, au sein du clergé, acquit-il rapidement une réputation de travailleur honnête et acharné. Mais même apprécié et estimé de tous, le brave Théodore n'était pas heureux. En effet, des rêves terribles hantaient ses nuits... des rêves emplis de stupre et de luxure, brûlants comme sa peau au matin, et comme le démon qui le rendait fou de tentation alors que sa chasteté était connue de tous ! Et ce fut ainsi qu'un beau matin, il sortit du fier bâtiment sous un prétexte mensonger. Les sens bouillonnants d'un feu que même le froid brutal de l'hiver ne diminuait pas, il se perdit dans la grande ville, arpentant les trottoirs ainsi qu'un malade atteint de délire, jusqu'à heurter une femme petite, au longs cheveux noirs et aux yeux de la même couleur. Sans voix devant la jupe qu'elle portait comme une reine se pavane dans sa robe de soie, il se résigna à la suivre de loin. Et il n'eut de cesse depuis lors de la retrouver, poussant l'imprudence que lui conférait ses sens exacerbés jusqu'à sortir de nuit, pour guetter pendant des heures devant cette porte d'immeuble que la créature du diable repasse encore une fois devant ses yeux d'affamé. Il la contemplait alors jusqu'à ce qu'elle disparaisse, et revenait à l'office rêveur, le cœur battant et le corps devenu fou.

La promenade de nuit lui était devenue habituelle. Les jours avaient succédé aux semaines et il était maintenant familier de cet immeuble minable, qui abritait une population hétéroclite, pour la grande majorité humaine. Mais peu avant le petit matin, une silhouette s'était approché de lui, mille promesses à la bouche ; et lui, Théodore, très religieux trésorier de Notre-Dame, avait senti s'évanouir ses derniers scrupules. Il était sans force devant l'occasion qu'on lui présentait. Et il acquiesça devant le démon, trouvant dans ses actes un excuse toute prête pour se justifier aux yeux du Seigneur. N'allait-il pas rendre heureuse une esclave en la tenant dans ses bras ardents et purs ? Il n'eut qu'une exigence, à laquelle son interlocuteur souscrivit à son tour.

C'est ainsi qu'Elisabeth Pratt se leva ce jour-là à midi précise. Elle posa une main tendre sur son ventre qui allait en s'arrondissant doucement, se leva et fit sa toilette habituelle, ainsi qu'elle avait coutume de la faire avant de partir accomplir son travail de nuit. Elle s'aspergea d'un parfum aux fragrances un peu fortes, s'habilla d'une robe vaporeuse et fluide qui lui permettait de mieux se mouvoir, à la longueur indécente, pour finalement rejoindre son rendez-vous à quatorze heures, un peu à l'écart de la cathédrale. Un peu étonnée de la robe de nonne que le prêtre lui fit passer sur ses vêtements, la jeune femme n'osa rien dire pourtant. Tous les hommes n'étaient-ils pas gouverné par deux seules choses, à savoir la domination d'autrui et le sexe ? Dûment chapitrée d'ailleurs par Olivier, elle savait qu'il aurait des exigences étranges et que bien mal lui en prendrait de refuser et qu'au cas où, il ne se priverait pas de la punir lui-même - aussi l'esclave ne se permit pas la plus petite réflexion. Sourire et obéir, voilà ce que pouvait faire une simple humaine comme elle !
Intimidée malgré tout par la grandeur et la splendeur toute spartiate qui désormais régnait sur les lieux mais qu'elle était incapable de voir, la prostituée suivit le prêtre dans son bureau, où, dans sa précipitation, il oublia de fermer le verrou - mais les idées de Théodore n'étaient plus à la prudence. Il tremblait de désir, et à peine s'était-il laissé choir sur le canapé qu'il invita la créature du démon à se déshabiller près de lui.

L'horloge sonna quinze heures. A genoux devant l'homme assis les jambes ouvertes, il tenait sa tête baissée sur lui, ployant sa nuque sans délicatesse pour l'inciter à davantage d'ardeur en gémissant sourdement, bruit qui s'arrêta tout net lorsque la porte s'ouvrit à l'improviste et qu'une voix forte et mâle poussait une exclamation remplie de vertueuse indignation. La main solide de Théodore la repoussa, lui intimant de dégager vite fait, avant qu'il ne se tourne vers le nouvel arrivant, se cachant maladroitement avec sa soutane habituelle.


- "Monseigneur ... je peux tout vous expliquer..."

Un nouveau regard furibond à la jeune femme, qui commença aussitôt à se rhabiller sans pudeur et en silence. A nouveau, la voix du prêtre qui s'était promptement remis debout résonna dans la pièce encombrée, un peu faible, et visiblement désolée.


- "C'est cette créature du diable... Elle s'est précipité... sur moi.... j'allais d'ailleurs lui demander de partir..."

Toujours silencieuse, la tête baissée, Elisabeth serrait la robe de nonne contre elle, avant de la poser au hasard sur un meuble en passant près de l’ecclésiastique pour partir. Des mensonges, toujours des mensonges... Il voulait qu'elle soit punie, il dirait tout à son maitre... Un peu de cynisme emplit son cœur endurci, qu'elle s'efforça de chasser d'une pensée fataliste. Personne ne pouvait faire autrement, parce que tout le monde était prisonnier... Le monde entier. C'était comme ça. Pas vraiment de sa faute. Tête baissée, elle s'arrêta devant ledit "seigneur" qui bouchait le passage, et s'obligea à murmurer :


- "Pardon... mon seigneur... Je voudrais sortir..."
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Monseigneur Julien Rabier
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MessageSujet: Re: [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth)   [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth) EmptyLun 12 Sep - 16:56

Il était dévêtu, elle l’était aussi… Ciel que son visage le condamnait, quel once d’innocence pouvait-il bien encore y avoir ? Julien était complètement sous le choc. A la fois effrayé il était cependant trop révolté pour détourner les yeux du sordide spectacle qui se jouait sous ses yeux. Théodore se releva, se cachant les partis de son vêtement froissé et condamnant sans équivoque la femme. L’évêque n’avait même pas considéré la créature féminine tant l’image souillée de son subordonné lui avait suffi. Pourtant, il se décida à porter un œil sur elle qui s’habillait promptement mais sans maladresse… Une prostituée. Une femme ordinaire se serait cachée auprès de son homme. Elle, était résolue à son rôle, sa mission, habituée que parfois cela ne se passe pas comme il aurait du, ne se souciant pas des conséquences car restant entièrement extérieure aux complications.

Il la détailla sans pourtant la voir, comme pour s’assurer qu’elle était bien un démon mais sans une quelconque lubricité. Ses courbes étaient fines mais prononcées, sa peau reflétait la cannelle…

-Cesse donc ! Ordonna-t-il bruyamment au prêtre avant de lui jeter un regard glacial.

Il fallait qu’il réfléchisse.. mais il n’y arrivait pas. Ce n’était pas un démon ! Comment un esprit aussi subtile que celui de Théodore pouvait s’amuser à condamner une femme, une humaine au même titre que celui d’un vampire. Est-ce qu’il la jetterait au bûcher de l’enfer pour laver sa propre ignominie ? Cela était intolérable, comme si la voix du malin elle-même tendait à répandre plus de honte par la bouche du trésorier. Julien le quitta de nouveau des yeux et il sursauta devant une disgrâce cruellement harmonieuse qui venait de le frapper sur la silhouette de la femme, alors qu’elle passait enfin sa robe. Il se pétrifia davantage levant la main à sa bouche comme si le péché en avait engendré un autre plus terrible encore.

La femme avait déposé une robe de sœur et la tête baissée, se dirigeait vers la sortie sans demander son reste. Elle arriva à la hauteur du doyen et lui demanda… de se pousser. Julien écarquilla les yeux de plus bel et recula d’un pas pour s’appuyer contre la porte la fermant et s’assurant ainsi que personne ne puisse s’échapper.

-Mademoiselle je regrette mais… Il sentit le rouge lui monter aux joues et son cœur s’emballer un peu fort.

Théodore complètement terrifié commençait à trembler et fit un pas vers son supérieur, craignant de le voir chanceler mais l’évêque leva un index le défiant d’avancer et plongea ses yeux dans les siens.

-Nous… nous en reparlerons plus tard…

Il attrapa la femme par le bras avec une fermeté un peu trop brutale et ouvrit le bureau.

-Suivez moi et sans un mot. Il ne lui demandait pas vraiment son consentement puisqu’il marchait presque trop vite pour elle en direction de son antre personnel. Quelques couloirs plus loin il ouvrit la porte de son cabinet et y fit entrer la femme, de force, la laissant se rattraper seule s’il lui avait donné trop d’élan.

-Asseyez-vous, déclara-t-il en désignant la chaise en face de son bureau.

Il fit le tour du meuble en merisier, contempla le crucifix qui l’ornait et offrit à la jeune femme une attention empreinte de colère et de dégout en s’installant dans sa belle et imposante chaise.

-Que dois-je penser de cela ?

Il laissa planer un petit silence avant de taper sur la table et de se relever.

-Savez-vous seulement où vous êtes ?!! Savez vous seulement ce que votre nature coûte à des hommes d’églises ???!!!! Pour qui vous prenez vous pour agir de la sorte en notre propre enceinte ??! La Maison de Dieu !

Il balança d’un revers de main une pile de dossier sur le côté du bureau.

-Je ne suis pas dupe et vous n’avez pas trouvé seule cette robe de moniale. Alors ? Qui êtes-vous ? Etait-ce la première fois ? Est-ce qu’il.. est que… Est-il le père ?

Ces derniers mots, il les avait prononcés tout bas comme s’il ne pouvait souffrir d’y porter son envie de vomir.

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Elisabeth Pratt
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MessageSujet: Re: [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth)   [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth) EmptyMar 13 Sep - 10:36

La peur, l'angoisse du lendemain, de ce qui allait se passer à la minute suivante. Rose était familière de ces émotions fortes ; mais comment imaginer que la promenade qu'elle s'était vu autorisé en journée eut pu virer en cette scène de cauchemar ? La ballade au soleil pour arriver jusqu'à la cathédrale, la traversée de cette immense pièce avec des dizaines de sièges, ce marbre froid, ces jolies statues - tout était si neuf et nouveau, elle qui n'était encore jamais entrée dans une église jusqu'alors, qu'elle n'avait pas songé que le danger aurait pu la guetter dans cet endroit. Qu'avait-elle fait de si mal, quelle était la véritable raison de tous ces cris, cette consternation, ces mensonges à son encontre, l'interdiction de sortir de la pièce ?
La poigne vigoureuse de l'inconnu enserra son bras, la faisant grimacer de douleur. La tête toujours baissée, elle fut contrainte de le suivre, si rapidement qu'elle dut courir pour se maintenir peu ou prou à son niveau. Qui était cet homme ? Que lui voulait-il ? Tant de questions, et tant de données inconnues à elle qu'il savait pourtant... mais plantée au milieu de la pièce, l'esclave se contenta de regarder le vieil homme s'asseoir derrière son bureau encombré, d'obéir instantanément quand il lui demanda de s'asseoir, pratiquement rendue muette d'une terreur sourde qu'elle ne s'expliquait pas vraiment. Il avait l'air si important, dans ses beaux habits étranges, dans son ton de voix habitué à l'autorité !

Son regard était empreint de dégoût et de mépris quand il la regardait, et il commença à parler du même ton dur que prenait son maitre lorsqu'il était en colère, juste avant de la frapper. Mais ce n'était rien encore ; et après un petit silence qu'elle n'osa pas briser, il tapa sèchement sur son bureau, juste assez pour la faire sursauter. On distinguait un peu de poussière sur le sol nu, et tandis que le ton du prêtre montait, la vision de la jeune femme se brouillait, s'éclaircissait, au rythme des larmes qui emplissaient ses yeux noirs et coulaient sur ses joues, tombaient sur sa robe qui recouvrait à peine le haut de ses cuisses.
Elle ne comprenait rien à son charabia. La maison de Dieu ? On pouvait pourtant faire tout ce qu'on voulait dans une maison. Et il ne fallait pas entrer dans ces bâtiments. Le maitre l'avait dit. Mais il avait dit d'obéir. Il était bien le seul à se préoccuper d'elle, à la mettre en garde, à la protéger contre le reste du monde - et Elisabeth était maintenant totalement embrouillée entre ce qu'elle aurait du faire, et ne pas faire. Elle n'avait pas désobéit...

Un nouveau sursaut de la part de la jeune femme, lorsqu'une grosse pile de dossiers tomba à terre. Puis il continua encore de parler, encore et toujours, bien que son ton baissait de plus en plus, et ce qui, finalement, se termina en un murmure, fit enfin lever les yeux de la prostituée enceinte.
Son bébé, avoir le prêtre comme père ? Une envie nerveuse de rire s'empara d'elle, la vainquit, et Rose échappa un petit rire cynique et sans joie, qui se termina par un reniflement parfaitement vulgaire, un peu contraint.
En silence, lentement, elle se prit à détailler la figure ridée de son interlocuteur. C'était lui finalement qui était terrifié, plus encore qu'outragé, et qui semblait la regarder avec une espèce de souffrance mal contenue. Peut-être aimait-il le prêtre à qui elle s'était donné quelques instants plus tôt ?
L'esclave devait lui répondre en douceur. Si elle-même ne savait pas combien l'amour pouvait faire mal, elle avait souvent lu des livres où il était question de cette douleur-là. Combien de fois n'avait-elle pas envié ces incroyables émotions !


- "Mon seigneur... le bébé, cet enfant, n'a pas de père. Cela peut être Thébodore ou bien le premier passant venu, peut importe. Mon enfant est à moi, moi seule. Olivier, il a promis que je le garderait. Que je pourrais l'élever moi. Et puis ... sinon... ben, ouais, c'est la première fois que j'entre dans une église. J'savais pas qu'il fallait mettre des robes pour entrer, mais maintenant je sais que c'est pas bien. Je l'ai pas volé. Il me l'a donné. Mais je crois que c'est la première fois que j'le vois. Enfin, je retiens pas la tête de tous les types. Mais j'crois. Faut pas lui en vouloir. C'est mon maitre. Chuis juste la récompense du travailleur, vous comprenez ? Parce que votre ami a bien bossé, je crois."


Du fond de sa poche, la future mère froissa un papier nerveusement. Elle n'avait pas répondu à tout mais elle se sentait si nerveuse et mal à l'aise que l'envie de s'évanouir tournait dans sa tête. Elle était si fatiguée... si fatiguée.


- "Sinon, ben, je suis Elisabeth. Ou Rose. Comme vous voulez. Elisabeth Pratt. Vous allez pas dire du mal de moi à mon maitre, hein ? J'ai obéit comme il fallait. J'ai obéit comme il a dit. Tout bien. Je voulais pas vous l'enlever, mon seigneur. Thébodore, il vous aime, ça c'est sûr. C'est juste qu'il a du être obligé d'accepter."

Obligé d'accepter ? Qu'est-ce qu'on pouvait pas inventer pour ressortir indemne... Il en avait tellement envie qu'il tremblait quand elle s'était déshabillé devant lui. Mais bon... Ça servait à quoi, de dire la vérité vraie, hein ? De son regard triste, humble et calme, elle plongea ses yeux vers ceux du prélat qui semblait étrangement fixes, légèrement écarquillés, comme en proie à ses pensées.

- "A... avant d'partir, j'dois vous dire. J'ai rien coûté. Il avait pas à payé pour cette fois. C'était gratuit."


L'argent avait de l'importance. Mais oui. Ça rendait la tromperie plus grave, parce que l'argent du ménage ne poussait pas sur les arbres, quoi, et puis les prostituées étaient chères quand on était pas riches comme ici, c'était visible. Fuyant à nouveau le regard du prêtre qui semblait ne pas pouvoir parler, elle repoussa la chaise dans un crissement métallique sur le sol. Visiblement, il ne désirait pas lui répondre...
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Monseigneur Julien Rabier
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MessageSujet: Re: [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth)   [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth) EmptyVen 16 Sep - 23:09

Julien la regardait mais ne la voyait pas. Elle pleurait mais il ne ressentait rien, pas le moindre égard, aveuglé par la colère qui le transcendait. Il n’était pas question de bêtise, il n’était pas question de quiproquo, on parlait de l’âme d’un homme, celui d’un prêtre, un serviteur de Dieu qui puisait sa force dans sa foi. De toutes les tentations celle de la chair était celle que Julien ne pouvait pardonner. Il péchait peut-être par ailleurs mais jamais, il n‘avait succombé à une femme. L’importance du service de Dieu était trop absolue, la mission lui avait toujours paru plus forte que les appels des gorges généreuses.

Après qu’il eut craché les accusations et les questions qui étaient venues le tourmenter, il commença à s’attarder sur elle d’une nouvelle façon. La femme choisit la bonne piste d’explications et commença par répondre à la problématique la plus douloureuse qui soit ; ainsi Théodore n’était pas le responsable de cette partie là de la tragédie. L’aveu de la jeune femme était presque déconcertant mais trop horrible pour qu’il réussisse à prendre du recul. Il n’était pas dans son confessionnal et elle, ne semblait de toute évidence pas comprendre quelle personnalité il était. Il devait lui faire face, ne pas fermer les yeux devant les inepties ne pas faillir…Elle venait de tenter de se retirer mais il ne lui en donna pas l'ordre, elle restait donc là, à son écoute. Grand bien lui fasse de rester debout.

Il fronça le front avec plus de concentration pour chercher à trier ce qu’elle exprimait c’était hasardeux, sa pensée était maladroitement construite… Il nota plusieurs éléments, l’évocation d’un Olivier d’abord puis le fait qu’il lui laisse l’enfant, qu’elle était une mécréante, qu’elle ne cachait pas sa simplicité d’esprit… Elle ne maîtrisait rien elle travaillait sans doute pour quelqu’un évidemment. La nature de sa profession lui avait sauté aux yeux pourtant mais il pensait encore qu’une femme, qu’importe son métier, sache reconnaître le domaine sacré.

Puis parce que la honte ne l’effleurait pas et que la seule préoccupation de cette jolie créature se portait sur son maître, sur son enfant et sur les ordres, il comprit. L’évêque sentit l’effroi couler jusque dans son bas ventre. Il s’assit sur sa chaise, l’air presque ébahi. Une esclave. Elle chantait les théories farfelues qui ne l’effleurèrent même pas, il venait de s’accouder au bureau passant les mains sur son crane comme si le ciel lui était tombé sur la tête. Théodore n’avait pas payé la femme, elle était un dû. Il devait accepter ? Non c’était idiot, il avait juste failli. Il releva la tête, la main dans son menton et contempla la future mère avec plus de considération. Il commençait à éprouver de la tendresse pour elle.

-Olivier, est-ce votre Maître ? C’est un vampire n’est-ce pas ? Il n’y a que les vampires pour avoir des esclaves je crois…

Il le savait mais il ne voulait pas la brusquer, il préférait lui laisser croire qu’il ne savait pas tout sur tout.

-Un enfant est… un trésor.. tant que ses parents lui préparent un meilleur avenir… Est-ce que… non vous ne devez pas savoir mais…

Il sentait la colère revenir avec imprudence, la scène obscène était gravée en sa mémoire il voulait des éclaircissements et cette putain n’en saurait rien !

-Pourquoi avez-vous été envoyé à Théodore ? Je me suis emporté bien vite il est vrai et il est le seul responsable de ce qu’il s’est passé… Mais vous, vous savez peut-être ? Pourquoi votre Maître vous a-t-il offert au prêtre ? Ce n’est pas un présent très courant surtout entre un homme comme lui et un homme comme Théodore… Je veux dire… vous avez entendu des choses ? Vous avez dit que Théodore avait bien travaillé.. Savez-vous quel service il a rendu à votre Maître ?

Il serra le poing et le desserra plusieurs fois, il était conscient que sa verve se faisait de plus en plus rapide, il ne devait pas l’inquiéter, elle n’était qu’un pantin dans tout ça.

-Ce n’est pas grave pour la robe… Elle n’était pas bien jolie de toute façon.

Il avait commenté ça avec un détachement profond comme si cette réplique programmée était une feinte désabusée pour paraître plus sympathique.
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MessageSujet: Re: [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth)   [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth) EmptySam 17 Sep - 13:13

Droite et simple dans sa robe fluide et honteusement courte, la putain continuait de regarder l’ecclésiastique. Après sa propre réponse, il semblait s'être un peu calmé. Son débit s'était fait moins passionné, et, la main dans son menton, il paraissait déjà moins impressionnant. Elisabeth se détendit un peu, reposant quant à elle ses mains sur son ventre légèrement gonflé, en un geste plus tendre et maternel que protecteur. Pour la première fois, elle découvrit combien les lieux étaient beaux ; combien malgré la sobriété de la pierre, les fenêtres étroites, elle aimait profondément cette atmosphère paisible et retiré. L'éclat de la rosace capta son regard, et les yeux écarquillés, la bouche ouverte, la jeune femme suivit les trainées colorées dans la pièce.
Le soleil... Il y faisait si chaud sous ses rayons...

Le prénom de son maitre la tira de sa brève rêverie. Le prêtre paraissait presque défait maintenant ; et le ton de sa voix évoquait plus celle d'une catastrophe que d'une simple question. Se pouvait-il qu'elle se soit trompé en supposant que les deux hommes put être amants ? Il semblait se préoccuper du prêtre lubrique comme "il" l'aurait fait pour elle. Stan. Le seigneur Stan. Le Prince. Libre de toute tension sexuelle mais plutôt comme d'un supérieur pour son protégé.
D'ailleurs comment pouvait-il ignorer que seuls les vampires avaient le droit, le pouvoir de posséder des humains, si faibles devant eux ? Peut-être tout simplement comme elle ne connaissait pas le monde interdit des églises...

D'un geste, elle se frotta les yeux, revint s'asseoir sans y être invitée, tant sa fatigue était grande.


- "Bien sur, mon seigneur. Olivier de Kermal est un vampire. Il est très puissant, parce qu'il est très vieux. Il est né quand il y avait des rois. ... Vous savez, avant... Quand les vampires devaient se cacher."


Les livres qu'elle avait lu lui chatouillèrent l'esprit. Des mondes fantaisistes, où l'église était importante... Mais ce n'était pas la réalité. Son maitre lui avait patiemment expliqué que cela n'avait jamais été la réalité... Du doigt, la future mère caressa une petite croix dressée sur le bureau comme seul bibelot. Comme cet objet était étrange... glauque et fascinant tout à la fois, il montrait un homme mort supplicié dessus, la tête ceinte d'une couronne d'épines. Elle avait déjà vu la même image en entrant dans l'immense pièce froide de tout à l'heure. La cathédrale de Notre-Dame. Tous ces mystères excitaient sa curiosité ; mais malgré ses interrogations, Elisabeth n'en laissa rien paraitre.
Elle devait se concentrer, de toute façon, sur les propos de son interlocuteur qui pouvait, d'un geste, lui procurer les pires ennuis s'il racontait à son vampire qu'elle n'avait pas bien fait son travail - bien que cela ne paraisse pas vraiment dans le style du prêtre devant elle. Mais on savait jamais, avec les hommes !

Il paraissait si désireux de savoir ! N'en avait-il pas le droit, si Théodore l'appelait son seigneur...? D'ailleurs le rythme de ses phrases, de plus en plus rapides, dénotait aisément la colère qui remontait en lui, et ses poings crispés symbolisaient parfaitement qu'il serait peut-être capable de violence.
Cependant, perdue dans ses réflexions, la jeune femme garda le silence quelques longues minutes, avant de se relever, un peu nerveusement. La vérité était qu'elle pesait le pour et le contre ; mais à dire vrai, jamais son maitre n'avait spécifié le silence sur ses affaires. Surtout qu'elle devait être quasiment invisible à ses yeux ... Et qu'il lui avait dit en face tout ce qui s'était passé.
... Elle ne faisait de mal à personne à raconter la vérité, pour une fois... Si, en fait. Elle ferait du mal au prêtre, parce que nul doute qu'un humain impliqué dans ce genre d'affaires pourrait être bien puni aussi.


Avec humilité, Elisabeth baissa la tête. Il fallait parler. Sa mère avait toujours eu horreur du mensonge, et la jeune femme ne voulait pas perdre ça. Pas l'once d'éducation qui lui restait de sa propre enfance, et dont elle voulait tant transmettre à son enfant. La probité. Accepter son rôle avec soumission, n'être qu'un petit jouet... Parfois, c'était un peu dur.

- "Mon seigneur..."

Elle hésitait toujours mais finit par se jeter à l'eau, d'une voix plus résolue.


- "Je sais pourquoi mon maitre m'a envoyé ici. Il me l'a dit. Je pense... qu'il voulait que ça se sache. Si jamais... Il est très malin, et ... je crois.. je sais qu'il déteste les gens de votre race. On dit que les prêtres... Bref... "


Nerveusement, la putain se mit à marcher de long en large dans la petite pièce, pour se calmer. Elle allait détruire la vie de quelqu'un. Ou peut-être pas...? Après tout, ça concernait des gens qui ne méritaient pas la liberté !

- "Vous m'promettez que vous ferez pas de mal à Théodore ? C'est pas sympa, d'le balancer comme ça. Pasqu'il y a que les humains pour se faire punir. C'est de ma faute. Tout d'ma faute. Je sais que le prêtre, il me regardait souvent quand je rentrais à la maison après l'boulot. Et Olivier lui a proposé un truc. Pour m'avoir. Il lui a demandé de lui fournir... de dénoncer des terroristes. Pour faire des expériences dessus. Je sais pas si c'est courant ou pas, mon maitre avait l'air très satisfait. J'en ai déduit qu'il les avait tous eu... et que le prêtre aussi. Il avait jamais vu une femme, il a dit, que je lui enflammais les sens. S'mon travail, mais je l'ai pas aguiché. J'avais même pas vu qu'il me suivait. Le prêtre en avait tellement envie. Mon maitre trouvait ça ... très amusant. Il s'amuse beaucoup... Il le fait rarement, s'genre de marché. Et..."

Elle s'interrompit, fermant les yeux quelques instants. La fatigue la faisait vaciller et elle se rassit à nouveau, s'affalant à moitié pour serrer sa taille forcie par la grossesse.

- "Je suis désolée que votre prêtre ait commis une faute... il n'a pas le droit de coucher avec une pute, c'est ça ? Tout à l'heure... j'me suis demandé... j'me suis dit que c'était un peu comme dans les livres. Où les prêtres couchent avec personne. C'est des inventions ? Ou c'est la vérité ? Je... j'ai trouvé que la première salle, avec les statues, elle est belle. J'avais rien vu d'pareil. Ce serait marrant qu'ils fassent un truc comme ça pour l'enclos. Ce serait beau"
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Monseigneur Julien Rabier
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MessageSujet: Re: [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth)   [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth) EmptyDim 18 Sep - 13:52

Elle tourna la tête vers le vitrail central de la pièce, s’attardant sur la rosace en hauteur et détaillant avec innocence la femme représentée qui portait un enfant à l’auréole d’or sur ses genoux. Elle avait caressé son ventre au même instant sans faire le rapprochement entre l’icône qu’elle incarnait et celle qui brillait sous ses yeux. La jeune femme se marquait lentement d’une certaine fatigue. La peur lui avait tiré beaucoup d’énergie et voici que l’adrénaline retombant, elle ne contenait plus ses faiblesses. Elle retrouva la chaise, oubliant l’envie de se retirer et il l’observait avec un peu plus d’humanité. Ses yeux noirs se cerclaient de cernes et sa peau hâlée pâlissait de façon très significative.

Elisabeth présenta son maître avec candeur alors que l’évêque, l’air grave mais modéré, gardait son menton dans sa main. Un très vieux vampire, de l’époque des rois, oui cela ne faisait pas très jeune. Est-ce qu’il pouvait vraiment se montrer si imprudent en permettant à son esclave de le dénoncer de la sorte ? C’était très probablement un piège, un jeu entre vampire pour nuire à cet Olivier. Un homme puissant avait forcément un contrôle absolu sur ces agents et ses esclaves encore plus. Leurs influences n’étaient pas à méprendre et ils savaient investir l’esprit des mortels avec tant de force…

Alors qu’il analysait encore la situation des déclarations de l’ingénue, elle porta son intérêt sur le crucifix, celui qui supportait bien trop souvent les sautes d’humeur du prêtre. Ses yeux trahissaient les troubles qui la traversaient tantôt confiante, tantôt sur la défensive elle semblait réfléchir aux mots qu’elle pouvait prononcer. Ses sentait-elle tiraillée d’une quelconque façon ? La femme se releva comme si la tension ne lui permettait plus de rester immobile ou trop près de lui. Son visage était bercé par un voile d’humilité indicible la marque de la non existence qui effleurait uniquement ceux de l’enclos.

L’enfant avoua enfin ses inquiétudes, peut-être que le climat de foi la portait naturellement vers la confession, sentait-elle la force millénaire et le salut de son espèce ? De prime abord, ses pensées allèrent pour Théodore, ne cherchant à lui causer du tort, mais très vite, elle conta leur rencontre. Ainsi le démon Olivier avait cueilli la flamme d’indécence dans les yeux de son subordonné pour le perdre sans peine sur le sentier du malin. Il savait donc à qui il avait affaire et lui avait réclamé des données confidentielles… Comment le prêtre avait-il pu se laisser berner de la sorte ?! Julien ferma les yeux comme pour se convaincre d’un mauvais rêve et se leva à son tour pour s’approcher d’un petit buffet où il se servit un peu d’eau.

La putain au parfum de rose avait retrouvé une place plus confortable pour son état et déblatérait quelques regrets. Il la regarda en coin un peu surpris qu’elle évoque la lecture, il était bien au fait de l’absence d’éducation pour ceux qui auraient un destin de servitude. Elle était fraiche, son âme pouvait-il rester intacte alors que son corps était souillé de toute part ? Le Père était maussade, à son tour tiraillé par le comportement à adopter. Il était inutile de gonfler d’espoir le cœur de cette femme alors qu’il ne pourrait sans doute rien pour elle. Il aurait bien voulu abolir l’élevage de l’humanité mais cela ne se jouait pas ici, pas maintenant et lui ouvrir les yeux sur un autre horizon ne pourrait pas la rendre plus forte, non.. cela ne pourrait pas.

Il servit un nouveau verre d’eau et le tendit à la future mère.

-Je suis heureux que vous ayez pu apprendre à lire. L'Église existait déjà dans les plus vieux des livres. Savez-vous que c’est Dieu, notre Seigneur à nous qui a fait écrire le plus ancien et le plus puissant des livres ? Dieu est le gardien des humains comme vous et comme moi et comme votre enfant. Les vampires le craignent grandement vous savez. C’est pour ça qu’ils ne peuvent pas entrer dans les églises.

Il fit le tour du bureau et trouva un chapelet dans un des tiroirs. Il retourna auprès des boucles sombres.

-Est-ce qu’il vous ferait plaisir de garder ce chapelet avec vous ? Cela est un signe de Dieu, votre gardien à vous aussi. La croix est pour rappeler quels terribles sacrifices il a fait pour nous, par amour. Je vous l’offre bien entendu mais il vous faudra le cacher. Votre maître n’aimera pas que vous ayez un souvenir de votre gardien. Pourtant si ce gardien lui fait peur c’est bien qu’il est plus puissant encore que lui et ça, qu’importe son âge…

Il laissa l’innocente découvrir la croix d’ébène et les perles assorties pour gagner la porte de son bureau et de l’ouvrir en grand. Il n’eut pas à faire grand pas dehors, la silhouette de Théodore s’approchait déjà. La mine défaite de l’homme en disait lourd sur sa culpabilité mais cela ne rendrait pas Julien moins intraitable. Sans mot dire il se mit sur le côté, l’invitant à entrer. Le prêtre ne leva pas les yeux sur la femme et s’assit, comme un enfant puni sur la chaise à côté d’elle en attendant que l’évêque retrouve son fauteuil attitré de l’autre côté du bureau. Julien prit la place du proviseur, s’accouda et croisa les mains au niveau de ses lèvres.

-On ne va pas revenir sur les détails, mademoiselle n’en a pas besoin. Je veux le nom de ce vampire à qui tu as donné des noms de terroristes, je veux savoir pourquoi tu es tombé dans ce piège, je veux savoir combien de fois tu as vu et …. Il n’osa prononcer le mot, cette jeune femme. Si tu as pu céder une fois en dehors de notre maison, pourquoi le vice t’a-t-il convaincu de poursuivre ici ?

Il sentait la fureur grandir et il se força à souffler plusieurs fois pour calmer son palpitant indiscipliné.

-Nous ne parlerons pas des détails des informations que tu as données devant Mademoiselle Pratt pour une raison qui n’échappera à personne.

Il avait donné le nom de la femme comme pour assommer Théodore du fait qu'elle était une personne et non une chose. Le prêtre fautif se mit à pleurer et se leva, contourna le bureau pour se mettre à genoux auprès de son évêque.

-Pardonnez-moi Monseigneur ! Pardonnez-moi je vous en supplie !

Julien libéra sa main que le coupable tentait de baiser.

-Cesse donc tes jérémiades Théodore et réponds ! Ce n’est pas mon pardon que tu devrais implorer mais celui de Dieu ! C’est lui et lui seul que tu as trompé ! Une femme enceinte! Un enfant que tu aurais pu souiller!
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Elisabeth Pratt
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MessageSujet: Re: [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth)   [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth) EmptyMer 21 Sep - 15:58

La jeune femme accepta le verre d'eau avec reconnaissance. Elle en but une longue gorgée, pour lever ses yeux noirs vers le prêtre, en un muet geste de remerciement. Les paroles de l'homme s'étaient adoucis. Sa colère, cette colère qui l'avait tant surprise au début, semblait n'être qu'un lointain souvenir, ce qui rassura un peu Elisabeth.
Que faisait-elle ici, à écouter cet inconnu parler de "Dieu", essayer de l'appâter avec cette histoire insensé de premier livre au monde, de puissance, de protection contre les vampires ? De Gardien des humains ? Et comment Théodore avait-il pu avoir ces informations sur les terroristes ?

Il lui présenta un chapelet, qu'elle effleura de ses doigts une seconde avant de le prendre en silence. Que dire, que faire, devant cet ennemi manifeste de son maitre, de son bienfaiteur, du seul gardien de sa vie ? Elle était dans son bureau, enfermée dans cette cathédrale où elle avait eu le tort d'y rentrer. Comment était-il seulement possible que son interlocuteur puisse connaitre quelqu'un qui soit plus puissant que les dieux vivants dont elle n'était que le simple jouet ?
Le souvenir maintenant confus de sa mère, des livres dans la bibliothèque resurgit brusquement, l'emplissant d'une chaleur inattendue.

Les billes de bois roulèrent sur ses doigts secs, alors que le prêtre se levait pour ouvrir la porte, un peu de lumière du jour pénétrant plus encore dans la pièce exiguë.
La prostituée enroula le bijou autour de son poignet. D'une voix que le prêtre ne dut pas entendre, la jeune femme murmura :


- "Ma mère. C'est ma mère qui m'a appris à lire. Dieu... il est ..."

Rien n'était plus puissants que les vampires. Rien n'était plus important qu'eux, rien ne pouvait les surpasser. Même si la prostituée ne pouvait nier que les prêtres possédaient de puissants pouvoirs, son maitre lui avait expliqué que ce n'était pas à un dieu qu'ils le devaient. Seulement le démon qui détruisait d'autres humains et la vie d'autres humains, quand ils voulaient voler la vie d'un seul de leur seigneur. Mais ce qu'elle croyait réellement était tout autre. Dieu n'était pas pour les filles comme elle. Il protégeait certains humains - parce qu'ils n'avaient pas de protecteur comme elle en avait elle. Des assassins et des menteurs, mais cela ne comptait pas. Ce qui était certain, c'est qu'elle existait grâce à ses maitres, et elle leur en était reconnaissante. A la vie, à la mort.
Devoir d'obéissance.

Elisabeth reposa son verre tandis que Théodore s'installait à côté d'elle, ne lui jetant pas un regard, tête baissée, les épaules basse, comme un enfant triste d'avoir contrarié son père. Le prêtre ne lui avait pas répondu sur ce qu'ils avaient de faire ou non. Mais cela n'avait pas d'importance. Elle n'en avait pas assez d'importance pour connaitre tout ça. Avec des yeux presque indifférents, elle fixa celui avec qui elle avait couché une heure plus tôt, éprouvant un peu de pitié pour un homme si faible. Puis son supérieur recommença à crier, la faisant sursauter à nouveau.
A son grand étonnement, le trésorier se leva, se jetant à genoux devant son supérieur, implorant, mendiant son pardon et essayant de lui baiser la main, lorsque son interlocuteur tonna une dernière phrase.
Incrédule devant la scène, à demi-levée, la jeune femme fixait de tous ses sens ce qui se passait à côté d'elle.

Tout ce drame était-il vraiment causé par elle ?

Vaincu, à genoux, le jeune prêtre versait des larmes amères sur ce qu'il avait fait. Il explosa, en une flamme de contrition, bourré de remords et d'espoir en une rédemption possible pour le pécheur qu'il était.


- "J'implore la pitié de Dieu, Monseigneur ! Je l'implore, je ... Je me fichais qu'elle soit enceinte, je voyais qu'elle était belle, je la voyais la nuit, le jour, la nuit encore ! Je voyais une femme, mes rêves étaient terribles, je devais les calmer ! Je la voyais passer, passer, pendant des semaines, elle passait le matin pour rentrer chez elle... je ne voulais pas souiller la Maison de Dieu, mais je la voulais à moi, à moi, loin de cet homme, loin du démon ! Nous ne l'avons fait qu'une fois, ici... C'est une pute, je n'aurai pas abuser d'une fille normale, c'est une pute, elle est faites pour ça, je voulais la rendre heureuse... Oui... la rendre heureuse... Pardonnez-moi, je ne la reverrai jamais plus... Je vous le promet !! Je ne connais pas le nom du vampire... J'ai tout cédé, je suis faible, mais je veux être puni, je veux... je vous en prie..."

Le vieil homme, le visage pourpre, se redressa et lui tourna brusquement le dos. ...Pour se retourner presque aussitôt lorsqu'une voix féminine retentit dans la pièce, très douce, hésitante.


- "Il a raison, mon seigneur. Je suis qu'une sale pute. Une esclave. D'habitude, j'ai le droit de sortir que la nuit. Mon maitre, depuis quelques semaines, il m'autorise à aller dans un bordel. On est en sécurité. Je lui suis reconnaissante. Mais c'est mieux de sortir le jour. C'est ... on se trouve sous le soleil, c'est merveilleux. Alors j'dois remercier votre... vot'prêtre. Il a pas mal fait. Il a fait gaffe à pas faire mal. Pardonnez-lui. S'vous plait."

D'un geste souple, la jeune femme se leva, pour effleurer l'épaule du prêtre agenouillé.

- "Je crois pas en Dieu. C'est mal. Il choisit qui il veut, et il fait du mal à ceux qui sont... ceux qui sont nos maitres. Personne mérite le mal."

Un sourire timide, puis la créature aux cheveux noirs baissa la tête. Elle s'aventurait trop loin, mais elle était habituée à la brusquerie des gens. Elisabeth n'avait pas peur, pour une fois.
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Monseigneur Julien Rabier
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MessageSujet: Re: [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth)   [Notre Dame]Un prêtre peut en cacher un autre (Elisabeth) EmptyVen 27 Avr - 20:51

La douleur dans le cœur de Théodore prenait racine en une rage et une rancœur sourde et véhémente. La pute était à ses côtés, le narguant de quelques sermons blasphématoires, elle affichait devant l’évêque comme elle était ignare et aveugle dans le monde. Théodore aurait voulu la gifler pour l’obliger à se taire, plus elle s’exposait plus elle le ternissait lui, davantage. Julien était debout, tourné au trois quart en leur direction. Son regard était ferme et insondable. Il écoutait la future mère et fit un geste au jeune pécheur de se relever. Il tendit une main accueillante vers le fauteuil pour que la jolie brune se ménage et ordonna au trésorier d’un doigt silencieux sur ses lèvres, de ne pas poursuivre la phrase qu’il tentait d’articuler.

-Je comprends Mademoiselle que vous ne croyez pas en Dieu même si vous lui accordez quand même de faire du mal à ceux qui vous protègent. Comment un rien inexistant pourrait-il leur faire du mal ? Mais je vous laisserai y réfléchir à votre façon et lorsque le temps sera plus.. propice.

Il lança un regard plus sinistre sur son subordonné.

-Tu peux partir. Nous reviendrons sur tout ça et sur tes contacts avec ce Sire de Kermal. Peut-etre même qu’il accepterait un rendez-vous ?

Son ton perlait de quelques nuances lumineuses comme si un thé serait une occasion particulièrement plaisante. Il ne fallait pas que la prostituée le craigne, il fallait qu’elle raconte en détails le plus de choses à son Maître. Le fautif sentait sa gorge toujours plus serrée, qu’avait-il fait.. qu’avait-il fait !

-Monseigneur je suis certain de ne pas avoir mis en danger la Maison de..

-La Maison de Dieu ?! N’as-tu pas craché au visage de Marie par luxure ? Tu es un idiot Théodore ! Un idiot manipulé qui croit qu’un démon se complait dans les affaires d’esclaves. Il imposa un silence de quelques secondes avant de reprendre d’un ton ferme et définitif.

-Sors et ne mets plus les pieds dans ton bureau. Tu vas le fermer à double tour et donner la clef au Père Edmond, sur le champ.

Le prêtre complètement pétrifié n’arriva pas à bouger d’abord puis finalement fit quelques pas en arrière pour de quitter le bureau. Julien n’était pas ravi non… Les affaires de ses bureaux étaient délicates. Même si ses travaux et réseaux restaient un peu sous silence, son rôle officieux le rendait cible des manigances. Il cuisinerait ce crétin un peu plus tard et il demanderait à Edmond une liste précise des dossiers qu’il avait pu éplucher. Une fois la porte close, le calme revint encore une fois et le Père Rabier s’efforça d’avoir une mine détendue.

-Voici bien des soucis pour une femme dans votre état. J’ignore ce que vous avez prévu ou ce que votre Maître a prévu pour votre enfant. Néanmoins si les choses.. n’allaient pas dans le sens qui vous plairait, vous pouvez.. nous le confier. Je sais que votre Maître sera totalement contre, mais je vous dis juste que si vous ne pouviez garder cet enfant auprès de vous, il grandirait libre, avec d’autres humains libres et vous pourriez évidemment le voir quand vous le souhaiteriez…

Il se redressa et contempla le chapelet qu’elle avait enroulé à son poignet.

-Vous ne devriez pas faire attendre votre employeur… Dites lui que tout s’est passé comme convenu même si je vous ai surpris. Dites lui que je me ferai une joie de le rencontrer…

La jeune femme devait bien croire que son Olivier ne souhaiterait pas une telle entrevue mais Julien avait bon espoir que l’intrépide sache qu’il était désormais sur la liste. On ne se risquait pas à un tel jeu pour rien, il s’attendait forcément à des représailles. Le vieil homme accompagna dans son pas l’esclave jusqu’à la porte de son bureau et la précéda ensuite dans les couloirs obscurs et étroits. Au loin, les voix de la chorale planaient, un paysage sonore toujours plus inspirant. Sur le trottoir, il la salua d’une voix cordiale bien qu’un peu pressée en la bénissant d’un revers de main et il ferma la lourde porte, dont l’écho claqua sinistrement. Il ne craignait pas qu'on se demande ce qu'une créature comme elle put faire dans un tel endroit non, Julien était bien au delà de ça.. mais il voyait son impuissance dans chacun des éclats de joie qui animait la pauvre enfant...



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