TBC
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Constantin Basarab
- Constantin le Sanglant -
Constantin Basarab

Messages : 153
Date d'inscription : 05/02/2011
Localisation : Au Clisson, sur scène ou en chasse

Informations
Âge du perso: 557 ans
More & More:

[Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) Vide
MessageSujet: [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan)   [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) EmptyVen 29 Avr - 21:45

Je relevais mon col de manteau, vieux réflexe un peu inutile dans cette ruelle déserte où personne ne risquait de me reconnaître. Errer dans ces lieux était un peu déplacé pour un vampire du marais qui avait pignon sur rue mais la perspective d'acquérir enfin cette petite statuette datant du paléolithique me galvanisait. Le type qui m'avait mis en contact avec le vendeur n'était pas très fiable aussi m'attendais-je à une possible entourloupe. Les faux marchands d'art peu scrupuleux qui vous proposaient des pièces de collections aussi fausses qu'eux pullulaient sur la place de Paris. Enfin cette petite déesse de la fécondité aux formes épanouies et archaïques m'avait toujours séduit et j'avais envie d'avoir plus qu'une reproduction d'elle chez moi. Je songeais que j'avais autant de mérite que les archéologues qui l'avait extraite de sa gangue de boue il y avait déjà plus de trois siècles à frayer ainsi dans ce quartier de vermine. Le lieu de rendez-vous était justifié par mon contact par le fait que la maréchaussée n'osait jamais s'aventurer dans ces bas quartiers. Nous ne serions donc pas dérangés pour la transaction. C'était à voir si j'en jugeais par les types en capuche qui se réchauffaient autour de braseros improvisés dans des tonneaux métalliques dans les cours d'usines désaffectées. Mon manteau leur plaisait et ils me le firent savoir plus d'une fois. C'était bien. Je me servis donc pour le dîner. Quand je fus lassé d'être interrompu dans ma progression, je n'eus qu'à regarder les suivants d'une certaine manière pour les faire se retrancher dans l'ombre.

Le vieux portail rouillé de la chaudronnerie apparut enfin. Le 33 rue des fougères. C'était bien cela. Je le poussai. Il grinça bien sûr de sinistre manière. Mon rendez-vous n'était pas arrivé. Je donnai par réflexe un cou de pied dans un morceau de tuile tombée du toit et scrutait les lieux. Une cour envahie par les herbes folles, une carcasse de camionnette de livraison à moitié désossée et en train de rouiller, une haute cheminée de brique qui dominait le tout . Il était à présent en retard. Cela m'agaça. Je sortis mon paquet de John Player et en extirpai une que j'allumai. J'entrepris d'explorer les environs pour voir si je ne retrouvais pas le cadavre du gars, égorgé et pillé par des racailles du coin. J'entrai dans l'atelier, tirant sur ma cigarette en lassant une trainée de volutes bleutées derrière moi. Un four monumental ouvrait sa gueule béante au dessous du corps de cheminée. Le vent s'engouffra soudain dans le conduit et le fit vibrer de lugubre façon. Je trouvai l'effet intéressant, enclenchai mon enregistreur de poche et me promis d'étudier cet effet en studio pour l'intégrer à une composition. J'avais fini ma cigarette et devais me rendre à l'évidence, l'autre ne viendrait probablement plus. Tout cela sentait l'arnaque ou le guet-apens.

Un soupire m'échappa et je ressortis comme une ombre de cette usine désaffectée. Je m'apprêtais à reprendre ma route en sens inverse quand une odeur m'interpela. Celle d'un de mes semblables, plus jeune mais pourtant familière par un biais que je ne savais capter. Il ne m'avait pas vu encore et ma curiosité me poussa à me porter vers lui et à le heurter. Bien que je m'y fus préparé, je montrai les crocs. Et si mon contact , c'était lui ?


Dernière édition par Constantin Basarab le Ven 6 Mai - 16:54, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
Lucjan Radziewicz
- Noctambules -

Lucjan Radziewicz

Age : 34
Messages : 70
Date d'inscription : 11/04/2010
Localisation : Paris

Informations
Âge du perso: 411 ans
More & More:

[Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) Vide
MessageSujet: Re: [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan)   [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) EmptySam 30 Avr - 5:35

Lucjan marchait d'un pas rapide, regardant à peine autour de lui. Certaines rues de Paris étaient si semblables, si monotones, si fades, qu'il était facile de s'y perdre, aussi bien physiquement que mentalement. Il s'était pris une nuit pour vadrouiller dans la cité et repérer les boutiques et magasins anodins mais originaux que l'on peut trouver dans toute ville, ceux que seuls les attentifs connaissent. Antiquaires, épiceries, bazars, c'était le genre d'endroits où l'on pouvait trouver des choses vraiment intéressantes, pour le plaisir de la bouche et des yeux. Hélas, le butin d'aujourd'hui était maigre. Une bouteille de vodka russe encore inconnue (mais sans aucun doute infâme), quelques CDs de musique, un vénérable revolver simple action qui devait avoir à vue d'oeil quelques centenaires à son actif (mais méritant une remise à neuf pour l'exposer). La seule chose véritablement intéressante fut le regard de l'antiquaire lorsqu'il manipula l'arme. Le polonais était persuadé que l'homme en connaissait beaucoup plus long sur les armes à feu qu'il ne voulait l'admettre. Et que c'était quelque chose qu'il désirait dissimuler. Il y avait de fortes chances qu'il soit tombé sur un trafiquant d'armes à la petite semaine ; il avait hésité à creuser le sujet, mais ce serait pour une autre visite.

Le revolver tinta contre la bouteille et Lucjan s'arrêta, maugréant et ouvrant son sac en bandoulière. Il ne supportait pas ce genre de bruit parasite. Être discret, passer inaperçu était devenu une loi pour lui, le forçant à des manies qui pouvaient aller loin, telle celle-ci. Réenroulant la vodka dans un morceau de tissu, il reprit sa route, fronçant les sourcils en remarquant les détails du quartier alentours. Glauque, sombre, couleurs d'ocre et de cendres, des immeubles aussi abimés et sales que les dents de leurs locataires... Il avait du partir un peu trop loin de sa route prévue. Il adorait se fondre dans ce genre d'environnement, mais ce n'était vraiment pas le jour. Il continua et passa devant une usine désaffectée, vestige d'une époque où les vampires n'avaient pas encore mis leur grain de sel ; ou plutôt leur montagne de sel.

Soudain, l'échine de Lucjan se hérissa. Il sentit plus qu'il n'entendit la présence qui s'approchait. Intérieurement crispé, il se força à garder les yeux dans le vague, jusqu'au choc. Trop violent, pas naturel. Les yeux flamboyants, il se tourna vers l'individu, et l'une de ses mains se détendit par réflexe en direction de sa gorge pour le saisir. Geste seulement amorcée lorsqu'il vit les crocs et sentit l'odeur de sang, lourde et pesante. Beaucoup trop pesante. Un tueur... Raison de plus pour ne pas se faire remarquer. Rester discret. Haussant un sourcil, il murmura dans un français parfait, glacial.


"Un problème, très cher ?"
Revenir en haut Aller en bas
Constantin Basarab
- Constantin le Sanglant -
Constantin Basarab

Messages : 153
Date d'inscription : 05/02/2011
Localisation : Au Clisson, sur scène ou en chasse

Informations
Âge du perso: 557 ans
More & More:

[Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) Vide
MessageSujet: Re: [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan)   [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) EmptyDim 1 Mai - 2:11

Le type avait commencé à tendre le bras vers mon cou mais s'était ravisé et avait juste posé une question lapidaire. Il y avait un problème oui mais lequel. J'analysai rapidement la situation. Un rendez-vous manqué ou pas et un vampire dans les pattes visiblement. Jeune et charmant mais pas tombé de la dernière pluie. Assez intelligent pour ne pas trop espérer en imposer. Il ne se laisserait pas ôter la vie sans se battre pourtant, je le sentais. J'avais déjà eu à faire avec de jeunes congénères et les trouvais agaçants au possible, se croyant arrivés. Celui-ci semblait plus avisé et devait sentir le danger. Je devais transpirer la contrariété de ne pas avoir mon trophée artistique ce soir. Un jour sans art ? Qu'était-ce ? Déjà la répétition avait été calamiteuse avec Flore et j'avais cru lui enfoncer la tête dans son instrument. Si le bassiste n'était pas intervenu pour calmer la musicienne qui était en crise de larmes, je l'aurais fait moi-même en lui tournant la tête mortellement. Etait-il possible d'oublier encore des mesures sur un morceau que nous répétions depuis deux semaines simplement parce que je passais derrière elle ? Ensuite j'avais du réparer sommairement un problème électrique récurrent au studio. Il faudrait que je téléphone à la compagnie d'électricité pour faire augmenter l'ampérage. Il n'était pas possible de travailler dans ces conditions. J'avais espéré rattraper la journée en venant ici. Alors, alors ...

- Vous êtes en retard! C'est regrettable !

Alors que ma colère avait fusé révélant comme toujours un léger accent, je le plaquai contre le mur non sans sentir une certaine résistance ainsi qu'une protubérance assez fine que je ne pus pas prendre pour quelque chose de vivant. Je plongeai mon regard dans le sien. Ma main avait été plus vive et déterminée que la sienne. Pourtant en le jaugeant, je compris ma méprise et relâchai aussitôt la pression alors qu'un petit sourire se dessinait sur mes lèvres. Pensait-il m'effrayer avec ce qu'il pointait sur moi ? La ruelle était déserte et nul ne semblait vouloir parmi les squatteurs prendre parti dans notre empoignade. J'aurai pu tout aussi bien le planter là sans autre forme d'excuse mais il m'intriguait et si sa prise de parole avait été brève j'avais décelé un je ne sais quoi de familier dans l'intonation. Pas vraiment un accent mais un placement incisif.

- J'ai du vous prendre pour un autre ... Que faites-vous ici à une heure aussi ... plaisante ?

Je le toisai. Revenait-il de chasse ? Il portait un sac en bandoulière qui attisait ma curiosité.

- Vous faisiez des emplettes ?

Je savais que certains d'entre nous venaient s'approvisionner dans les bas quartiers en toutes sortes de marchandises du rêve . Faisait-il partie de ces vampires qui, supportant mal leur condition, se grisaient de substances pour oublier ? Il m'était désagréable de songer qu'il avait peut-être fait fuir mon contact. Je poussai un soupir.

- Je crains d'avoir perdu une chose de valeur par votre faute. C'est regrettable. La mauvaise humeur me donne toujours faim.

Je retirai ma main de son cou et lui donnai une petite tape sur l'épaule pour marquer mon agacement. J'aurai dû partir mais la présence de ce confrère m'intriguait au plus haut point. A sa tenue, il ne correspondait pas au standard du quartier. Je le sentais méfiant mais sans fébrilité, juste très calme malgré ma proximité. Qui était-il ?

- A qui dois-je d'avoir raté mon rendez-vous ?




Revenir en haut Aller en bas
Lucjan Radziewicz
- Noctambules -

Lucjan Radziewicz

Age : 34
Messages : 70
Date d'inscription : 11/04/2010
Localisation : Paris

Informations
Âge du perso: 411 ans
More & More:

[Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) Vide
MessageSujet: Re: [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan)   [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) EmptyDim 1 Mai - 5:25

Un temps d'arrêt permit à Lucjan de mieux détailler son vis-à-vis. Plus grand et plus large que lui, il y avait quelque chose d'impérial dans son apparence, si l'on faisait abstraction de sa longue toison sombre. L'image d'un vieux film lui vint à l'esprit, "The Crow"... La même apparence, la même aura de puissance, sans le maquillage. C'aurait été un euphémisme d'affirmer qu'il avait l'air irrité et il ne semblait pas le cacher. Le cerveau du polonais tourna à toute vitesse, se demandant foutrement bien dans quoi il s'était fourré. Il ne lui manquerait plus qu'un caïd local venant jouer les gros bras. Ou pire, qu'on l'ai reconnu. Mais c'était tout bonnement impossible...

- Vous êtes en ret...

Les mots sifflèrent soudainement, presque avec haine, mais Lucjan ne les entendit plus dès lors qu'il sentit le choc sur ses épaules. On l'agressait. Physiquement. Inutile de prendre des risques, désormais. Son regard, tout son corps se durcit, et en un éclair le pistolet se retrouva dans sa main tandis qu'il essayait mollement d'écarter le vampire de l'autre. Ils s'immobilisèrent lorsque le Beretta fit pression sur la poitrine. Le polonais se retint d'appuyer sur la détente, loger un projectile d'argent dans le cœur du vampire et en finir. Il fallait d'abord qu'il sache ce que l'autre lui voulait. D'ailleurs, ce dernier s'écartait déjà, un sourire méprisant aux lèvres. Lucjan aurait voulu tirer, ne serait-ce que pour le voir disparaitre. Cet imbécile ne devait pas se rendre compte à quel point sa vie ne tenait qu'à un fil.

- J'ai du vous prendre pour un autre ... Que faites-vous ici à une heure aussi ... plaisante ?

Il haussa un sourcils. Le prendre pour un autre ? Là, c'en devenait presque coquasse... Le polonais se rendit compte alors qu'il grimaçait presque d'agressivité et tenta de reprendre une expression neutre.

-" Comme beaucoup de monde, j'essaye de profiter de cette..." Il leva vaguement les yeux au ciel pour regarder les nuages de pollution parisiens. "...belle nuit pour me promener. Tranquillement."

Il avait insisté ironiquement sur le dernier mot, le sourcil toujours arqué. Une rencontre qui redémarrait sur une discussion polie, donc. Autre prise de conscience, subitement : au creux de sa hanche, le Beretta toujours pointé. Discrètement et d'un geste expert, Lucjan le replaça derrière lui, dans son holster. Soudain, il comprit ce qui le titillait dans la voix de l'autre vampire : les traces d'un accent slave. Une raison supplémentaire de se méfier, ou peut-être totalement l'inverse. Il ne pouvait s'empêcher d'être sur la défensive, mais il faudrait qu'il en apprenne plus sur lui.

- Vous faisiez des emplettes ?

Le sac chargé, forcément. Le polonais y jeta négligemment un regard.

-" La nouveauté est une denrée rare dans notre cas... pourtant en cherchant bien, il est toujours possible d'en trouver."

Lucjan releva les yeux et attendit, toujours tendu. Le vampire ne l'avait toujours pas relâché, et même si l'agressivité était retombé des deux côtés, il attendait toujours la raison de cette rencontre pour le moins... brutale. Le hasard avait beau faire bien les choses, ici c'était plus l'inverse. Et l'aura que l'autre dégageait... Le polonais avait rapidement compris ne pas avoir affaire à un jeune vampire aux courtes canines.

- Je crains d'avoir perdu une chose de valeur par votre faute. C'est regrettable. La mauvaise humeur me donne toujours faim.

La main le quitta après un dernier choc nerveux sur son épaule. Il haussa les épaules et resta de marbre, réfléchissant intérieurement à ces propos. Soit l'autre était définitivement fou, soit il avait d'étranges affaires en cours dont il tenait Lucjan responsable de leur échec. Mais une chose était certaine, il comptait assouvir sa soif de sang et de meurtre. Avec désinvolture et simplicité. Alors qu'il regardait autour de lui, le polonais hésita une nouvelle fois à le mettre à mort définitivement, ici et maintenant.

- A qui dois-je d'avoir raté mon rendez-vous ?

Lucjan sourit pour la forme. Des présentations maintenant, avec un reproche complètement farfelu. Difficile de savoir où tout cela allait mener, mais autant jouer le jeu. Et puis cela lui permettrait de savoir s'il s'était trouvé une nouvelle cible, ou s'il s'était trompé.Il articula sèchement, toujours en français.

-" Là d'où je viens, les gens qui demandent le nom de quelqu'un ont pour habitude de se présenter d'abord. Mais peut-être que les notions de politesse varient selon les lieux, et je ferais donc une exception. Marcin Kierzek. Pour votre rendez-vous, sachez que je n'en suis pas navré. Organisez-vous mieux la prochaine fois."

Revenir en haut Aller en bas
Constantin Basarab
- Constantin le Sanglant -
Constantin Basarab

Messages : 153
Date d'inscription : 05/02/2011
Localisation : Au Clisson, sur scène ou en chasse

Informations
Âge du perso: 557 ans
More & More:

[Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) Vide
MessageSujet: Re: [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan)   [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) EmptyLun 2 Mai - 3:40

Le nom de l'intrus me fit sursauter légèrement. Je ne m'était pas trompé. Un polonais. Cela me ramenait des siècles en arrière. Il était évident que l'homme ne se laissait pas impressionner facilement. Le contact glacial du canon du beretta sur ma poitrine avait été un petit aperçu. Je souris légèrement au sermon de politesse qu'il me fit et le prit par l'épaule pour l'inviter à marcher et murmurai à son oreille.

- Pierwszeństwo książąt ... piękne masz tam broń ! Ale ja wolę moje Luger.*

J'observai sa réaction d'un oeil amusé et poursuivit en lorgnant son sac.

- Ainsi vous êtes en quête de nouveauté ? Nous nous ressemblons .. ou pas. Ce soir j'étais en quête d'antiquité, mais je crois que la présence de deux slaves réunis sur le même lieu aura fait fuir mon pourvoyeur. Un vendeur impressionnable qui rompt un marché ... J'ai bien envie d'aller le saigner pour lui apprendre à m'avoir dérangé pour rien. Je suis Constantin Basarab. Ajoutai-je comme pour signer mon envie.

Sans m'en rendre compte j'avais repris mon cheminement dans la direction où il allait initialement, celle que je savais pertinemment mener à un cul de sac pour avoir repéré les lieux un peu avant. Visiblement, il ne savait pas trop où il allait ce brave polonais.

- Vous aviez dans l'idée de continuer vos achats ou de rentrer chez vous ? Je pense que vous ne choisissez guère la facilité tout comme moi mais j'évite les voies sans issue d'habitude. Vous savez un ou même deux hommes seuls sont une proie tentante pour l'engeance qui rôde ici. Rien qu'avec mon manteau et votre revolver, ils peuvent s'approvisionner en rêve pour un mois... Vous n'êtes pas très prudent mój przyjaciel.

Je scrutais le ciel voilé qui virait à l'indigo. Encore quelques heure et le soleil se lèverait sur cette banlieue crasseuse et ses débris. Il devait s'être égaré et je l'avais certainement un peu déstabilisé avec mon agressivité. Le fond de l'air était frais. Je pensais à Anke et Elisabeth, à la chaleur qu'elles pourraient me procurer, l'une interdite et l'autre offerte. J'eus envie d'une cigarette et lui en proposai une. En lui tendant le paquet, je poursuivis:

- Une femme merveilleuse m'a filé entre les doigts ce soir ... Auriez vous quelque consolation pour un camarade qui a faim et soif Marcin ?

Je lorgnais toujours avec curiosité sur son sac. Parfois la vie des gens était résumée dans leur sac, celui des femmes surtout. J'en avais une collection impressionnante à l'Hôtel. L'errant que j'étais aimait à les fouiller après avoir consommé leurs propriétaires.Que puvait renfermer celui-ci ? J'avais entendu une sorte de tintement quand l'homme était en approche. Cela attisait mon envie de savoir. Peut-être me tenait-il toujours rigueur de ma prise de contact virile mais ma colère était retombée à présent. J'avais juste envie d'en savoir un peu plus sur lui. Je sentais arriver les ennuis. J'avais perçu, lui aussi, possiblement, la présence de mortels qui nous encerclaient

- Vous vous demandez si j'ai toute ma raison mais je puis vous affirmer que votre chemin ne mène nulle part.

Je marquai une pause en tirant sur ma cigarette, pour lire les graffitis sur un pan de mur.

- Je crois que nous sommes entré sur leur territoire... Ils arrivent ... Nous allons avoir un peu d'animation et ... à manger.

Une bande de types hirsute remontait la ruelle dans notre direction, des barres à mine en main et l'autre dans la poche de leur veste miteuse. D'autres surgirent des arrières cour d'ateliers désaffectés.

- Ils ont certainement des armes à feu... plomb ou argent selon vous, mon cher ?


* La préséance des Princes... Belle arme que vous avez là! Mais je préfère mon Luger.


Dernière édition par Constantin Basarab le Mar 3 Mai - 1:43, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Lucjan Radziewicz
- Noctambules -

Lucjan Radziewicz

Age : 34
Messages : 70
Date d'inscription : 11/04/2010
Localisation : Paris

Informations
Âge du perso: 411 ans
More & More:

[Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) Vide
MessageSujet: Re: [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan)   [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) EmptyLun 2 Mai - 22:20

Décidément très tactile, celui-ci. Lucjan se laissa entrainer, levant les yeux de temps à autre pour le regarder. Plutôt grand, pour un vieux vampire. Les mots à son oreille faillirent lui laisser échapper un sourire. Du polonais ; slave donc, il ne s'était pas trompé. Rares étaient les vampires qui prenaient la peine d'apprendre cette langue s'ils ne venaient pas d'Europe Centrale. Il renifla avec mépris.

-" Luger ? Za dużo niemiecki dla mnie..." *

Le polonais remarqua le regard en coin en direction de son sac, suivi des explications. Des babioles donc... Ou de la contrebande, vu le coin. Il avait l'air de considérer toute chose et toute vie avec un détachement assez effrayant... d'où ses pulsions meurtières sûrement. Auquelles répondaient en écho celles de Lucjan. Les anciens vampires étaient les plus dangereux, les plus détachés de la réalité. Il devait en avoir un exemple parfait devant lui. Au moins connaissait-il son nom désormais, s'il n'était pas faux ; Basarab... Un nom roumain, qui sonnait familier. Historiquement parlant. S'il était plus vieux que lui de quelques centaines d'années... Il nota mentalement de vérifier cela. Encore vaguement perdu dans ses pensées, il murmura laconiquement.

-" Enchanté. Notez que si je devais saigner toute personne me dérangeant pour rien, vous seriez déjà sur le bitume, perforé et égorgé."

Constantin continua son presque monologue. Il aimait parler, c'était certain. C'était vraiment dommage... Ce vampire était sûrement très intéressant, n'en était son mépris évident de la vie. Le pouvoir démesuré et l'éternité relative de la vie de ses congénères les rendaient presque tous fous, d'une façon ou d'une autre. Le polonais se demandait souvent s'il s'en rendrait compte, au cas où il lui arriverait la même chose. A une époque où il se comportait de la même façon, il avait dissimulé cela sous des prétextes qui même maintenant lui paraissaient suffisamment valables. Peut-être était-ce également le cas de son collègue d'aujourd'hui ?

Ne pas choisir la facilité... C'était peu dire, pensa Lucjan ironiquement. Néanmoins, il s'en voulut de ne pas avoir repérée l'impasse. Une moue contrariée lui traversa le visage, presque théâtrale. Il tiqua sur le mot "revolver", mais Constantin n'avait pas pu voir l'arme dans son sac. Ce devait être une erreur de langage au sujet de son Beretta.


-" Je comptais vadrouiller encore un peu, voir prendre un verre dans un coin plus tranquille. De toute façon, ces voix sont sans issue si l'on ne se limite qu'à une vision horizontale... Honnêtement, vous croyez vraiment que l'on risque quelque chose ici ?"

Une femme donc... de mieux en mieux. Ceci expliquant cela, la frustration engendrait la violence, et pouvait expliquer certaines choses. Le genre de comportement que l'on retrouvait chez les enfants... ainsi que les vampires.

-" Vous savez ce que l'on dit, une de perdue... une de perdue." Sourire en coin cynique. " J'ai peut-être un petit quelque chose... Que nous pourrions déguster dans un coin plus tranquille."

Lucjan prit machinalement la cigarette, arracha le filtre et attendit que Constantin lui allume. Il continua de l'écouter, attendant de voir le déroulement des choses. Et prit conscience d'une chose... Basarab l'avait clairement emmené dans cette ruelle sans issue, pour provoquer les trimards du coin. Ce salaud ne tuait pas au passage, il cherchait sciemment à le faire. Et ces imbéciles avaient mordu à l'hameçon. Le polonais n'avait aucune envie de se retrouver dans un bain de sang et de violence. Il bouillonna intérieurement. Le meilleur moyen de limiter les dégâts serait de tuer Constantin et de s'enfuir. Mais face à autant de témoins... Autant jouer le jeu. En partie. De toute manière, cette dizaine de clochards méritaient également une leçon. Et une bonne. En estropier quelque uns serait largement suffisant pour les empêcher d'agresser des vampires un certain temps. Difficile de leur expliquer qu'il allait leur sauver la vie...Lucjan sortit le Beretta et un silencieux de sa poche intérieure. Il parla à voix forte, tout en assemblant les deux parties rapidement.

-" S'ils avaient de l'argent, je ne pense pas qu'ils en seraient là..." Jeu de mot involontaire. Son sens de l'humour ne faisait que progresser...Il estima la distance des plus proches. Une trentaine de mètres. Facile. " Vous arriveriez à vous nourrir sur ces choses vous ? C'est tout bonnement dégueulasse... Un avertissement suffira largement."

Le polonais visa rapidement et en quelques secondes, cinq chuintements retentirent. Autant de mendiants s'écroulèrent, un nuage de sang au niveau du genou. Les cris et les gémissements suivirent, mais Lucjan s'étaient déjà retourné pour partir en sens inverse, avec un dernier regard pour Constantin.

-" Vous venez ? "

* "Un Luger ? Beaucoup trop allemand pour moi..."
Revenir en haut Aller en bas
Constantin Basarab
- Constantin le Sanglant -
Constantin Basarab

Messages : 153
Date d'inscription : 05/02/2011
Localisation : Au Clisson, sur scène ou en chasse

Informations
Âge du perso: 557 ans
More & More:

[Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) Vide
MessageSujet: Re: [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan)   [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) EmptyMar 3 Mai - 3:15

Les Polonais et leurs ressentiments ... Prêter une nationalité à une arme. Pour moi, un moyen de tuer était un moyen de tuer, rien de plus. Après il y avait l'art et la manière de se servir de l'outil. La classe ou pas. Avec son beretta, Marcin en avait indéniablement une. Il y avait chez lui un charme suranné issu d'un autre temps qui me paraissait néanmoins plus récent que le siècle qui m'avait vu naître. Plus jeune, oui mais il en avait certainement bavé dans sa vie d'humain et de vampire. J'avais souri à sa remarque sur le luger et murmuré d'un air malicieux.

- Przywłaszczeniu potędze przeciwnika, to cię wzmocni, mój brat *...

Je cheminais en réfléchissant à ses propos... Il pensait pouvoir me tuer facilement. Les balles de son pistolet étaient certainement autre qu'en plomb. Etrange pour un vampire. Je me souvins subitement que même notre vie d'immortel ne tenait parfois qu'à un fil. N'avais je pas été enseveli "vivant " par mon Sire lui-même. J'avais frôlé le néant bien des fois étant humain et même vampire et je pris conscience que je tenais à cette vie. J'aimais ce qu'elle était devenue au fil des siècles. J'avais pris du recul face à l'agitation du monde. Je m'y inscrivais en observateur sans toutefois y être complètement indifférent. La brutalité de certaines périodes m'avait parue vaine. Il n'y avait pour moi aucune grandeur à dominer plus faible que soi. Faire souffrir des êtres sans défense, faire souffrir tout court me paraissait bien moins jouissif que de partager le plaisir avec ma proie avant sa mise à mort ou de rire un peu à ses dépends. Le goût du sang n'en était que meilleur. Il fallait vraiment me fâcher grandement pour éveiller en moi la cruauté pure. Je cherchais la beauté en toute chose, même dans l'agonie de mes victimes que j'essayais de rendre esthétique. A bien des égards je pouvais paraître un monstre froid. Je ne voyais en cela que la sensibilité d'un esthète qui leur rendait la mort sublime.

- Pensez-vous que je me laisserais tuer facilement ? Je ne doute pas de votre virtuosité à utiliser votre arme mais ne croyez pas qu'il n'y aurait pas eu de dommages collatéraux. J'avoue qu'il me plairait plus de partir de la main d'un semblable que de celle d'un terroriste

Je souris à sa suggestion de nous envoler pour échapper à l'impasse dans laquelle je l'avais laissé nous mener. Il n'avait pas tort. J'usais peu de la voie des airs. L'habitude de côtoyer des humains sans doute et j'avais tendance à oublier que je pouvais voler. Je l'observai et me demandai en quel animal une transformation me le dévoilerait le cas échéant. Il était silencieux et furtif, souple. J'optais pour un félin sans grand risque de me tromper. L'idée de prendre un verre dans un endroit plus tranquille évoqua en moi l'image de mon antre et d'un bon feu de cheminée à siroter un bon alcool. Casanier j'étais après le combat. J'avais toujours été ainsi même lorsque je n'étais que prince. J'appréciais plus que tout de retrouver Brancia après une campagne harassante et il en était encore de même actuellement après une tournée ou une soirée mondaine qui n'étaient rien d'autre que d'autres formes de combats pour moi. Aussi était ce naturellement que je songeai à l'y inviter s'il s'en montrait digne. Nous pourrions parler de la Pologne, du passé. Sa réponse au sujet des femmes me fit en revanche grimacer... Bien sûr il ne pouvait pas savoir à quel point il disait vrai dans mon cas. Mais à quoi bon ? Je marmonnais pour moi même.

- Quand on cherche la perfection éternelle la quantité ne change rien à l'affaire ...

Il eut une étrange réaction quand la meute humaine se manifesta. Loin de montrer son enthousiasme face à un peu d'exercice, il sortit à nouveau son engin et y ajoutant un tube métallique qui l'allongea conséquemment. Que prétendait-il faire avec ça ? N'étions-nous pas dotés d'armes plus naturelles pour nous défendre ? Un polonais qui raccourcissait ses cigarettes et rallongeait ses flingues, voilà qui me parut singulier.
Alors que l'étau humain nous enserrait et que je sentais monter en moi l'excitation prédatrice, il leur distribua cinq balles du chargeur en visant leurs jambes. Quelques genoux explosèrent, arrachant des hurlements aux victimes. Le trait d'humour me parut fameux mais beaucoup moins l'idée qu'il puisse penser que j'envisageais de me nourri de ce triste sang.

- Vous les avez bien avertis, dites donc ... Enfin maintenant comment nous amuser avec eux ? Ils ne peuvent même plus courir. Moi qui voulait leur faire peur un peu pour rire...

En le suivant, je jetai un regard faussement compatissant aux geignards que nous dûmes enjamber pour rebrousser chemin tandis que l'autre moitié encore valide s'était évanouie dans la nature.

- On abandonne les camarades sur le champ de bataille... Pas très glorieux tout ça. J'avais beaucoup mieux à vous proposer. Allons chez moi et faisons venir quelques demoiselles pour nourrir nos sens ... Qu'en dites-vous ?

*s'approprier le pouvoir de l'ennemi, il vous rendra plus fort, mon frère
Revenir en haut Aller en bas
Lucjan Radziewicz
- Noctambules -

Lucjan Radziewicz

Age : 34
Messages : 70
Date d'inscription : 11/04/2010
Localisation : Paris

Informations
Âge du perso: 411 ans
More & More:

[Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) Vide
MessageSujet: Re: [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan)   [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) EmptyMar 3 Mai - 4:43

S'approprier le pouvoir de l'ennemi... Une preuve de faiblesse surtout. Il remarqua alors que Constantin n'avait pas utilisé le mot "broń" *. Faire le parallèle sur la relation qu'ont les vampires avec le sang était plus qu'évident. Ce qui, de ce point de vue là, permettait facilement la comparaison entre le vampirisme et...

-" To dlatego znajduje się kanibalami..." **

Les mots lui avaient échappé machinalement. De toute façon, c'est ce qu'ils étaient presque. De même que dans des temps plus anciens, certains guerriers mangeaient le coeur ou d'autres organes de leurs ennemis pour prendre leur force, les vampires buvaient le sang des humains pour survivre et gagner en puissance.

- Pensez-vous que je me laisserais tuer facilement ? Je ne doute pas de votre virtuosité à utiliser votre arme mais ne croyez pas qu'il n'y aurait pas eu de dommages collatéraux. J'avoue qu'il me plairait plus de partir de la main d'un semblable que de celle d'un terroriste.

Lucjan regarda sur le côté pour cacher son sourire désabusé. *Mais l'un n'empêche pas l'autre... Mój brat.* Il ne devait pas considérer la possibilité que même au sein de leurs congénères, certains refusaient l'état des choses actuel. Une situation des moins envieuses, cela dit. Se battre contre les siens pour aider des personnes qui vous rejettent... Le polonais espérait seulement que cela changerait un jour. Et il ferait tout pour que ce jour ne tarde pas. Même s'il devait passer sur le corps de gens comme Constantin... même s'il devait y avoir des dommages collatéraux.

- Quand on cherche la perfection éternelle la quantité ne change rien à l'affaire ...

Tiens tiens, il avait donc touché un point sensible. La tête que tirait Constantin en laissait présager long sur sa déception. En revanche, la phrase elle-même était beaucoup plus intéressante. La perfection éternelle, voilà bien une lubie de vampire. Ou d'artiste. Peut-être les deux, justement ? Ce qui expliquerait très certainement cette histoire de babiole ou d'antiquité. Une citation vint à son esprit. Une citation qui remontait loin, presque à son humanité...

-" Si la perfection n'était pas chimérique, elle n'aurait pas tant de succès. "

Lucjan avait du couper l'autre vampire dans son élan avec son intervention ; le regard que Constantin lui avait lancé, à lui et son pistolet était loin d'être équivoque. Difficile de lui expliquer qu'ainsi, il était certain de laisser les humains en vie... Rangeant son arme, il pensa mentalement à ne jamais revenir ici. Non pas qu'il craignait une quelconque représailles de la part des maraudeurs du coin, mais tout simplement parce que c'était un nid à emmerdes.

- Vous les avez bien avertis, dites donc ... Enfin maintenant comment nous amuser avec eux ? Ils ne peuvent même plus courir. Moi qui voulait leur faire peur un peu pour rire...

S'amuser... Leur faire un peu peur... Constantin parlait d'eux comme des animaux, comme des jouets... Un chat qui jouait avec sa proie avant de l'achever et de la manger ; la métaphore était plus que flagrante.Lucjan fit ce qu'il peut pour garder une moue méprisante.

-" Difficile de s'amuser avec quelque chose de pitoyable."

Le polonais passa au dessus d'un clochard qui se tenait le genou, espérant que ce dernier n'aurait pas la stupidité de tenter quelque chose. Les autres valides étaient déjà retournés là où ils étaient cachés il y a encore quelques minutes.

- On abandonne les camarades sur le champ de bataille... Pas très glorieux tout ça. J'avais beaucoup mieux à vous proposer. Allons chez moi et faisons venir quelques demoiselles pour nourrir nos sens ... Qu'en dites-vous ?

Lucjan se tourna vers le vampire, un sourire carnassier dissimulant ses véritables pensées. Soit Constantin possédait des besoins beaucoup plus nobles ou beaucoup plus primaires que sa subsistance, soit il avait un sens de l'image parfaitement artistique.

-" Nourrir nos sens ? je vous avais cru beaucoup plus simple et direct dans vos paroles... Pour ma part, j'ai l'habitude de me nourrir seul. Question d'habitude et de plaisir solitaire... Tout du moins pour cela. "

* Arme
** C'est pourquoi l'on trouve des cannibales...
Revenir en haut Aller en bas
Constantin Basarab
- Constantin le Sanglant -
Constantin Basarab

Messages : 153
Date d'inscription : 05/02/2011
Localisation : Au Clisson, sur scène ou en chasse

Informations
Âge du perso: 557 ans
More & More:

[Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) Vide
MessageSujet: Re: [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan)   [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) EmptyMar 3 Mai - 14:43

Je hochai la tête en songeant aux dernières phrases de Marcin. Il n'avait pas complètement tort. Il y avait quelque chose de cannibale même d'anthropophage dans la relation qu'entretenaient les vampires avec leur victime. Ce n'était pas ce que j'appréciais le plus. Ce qui me procurait du plaisir était la sensualité du geste lorsqu'il était accompli avec douceur et délicatesse tout en étant mêlé d'une certaine sauvagerie latente. J'aimais donner de contentement à mes proies. Souvent, elles demandaient plus d'ailleurs. Marcin n'avait-il pas connu cette extase ? Peut-être avais-je tort en pensant qu'elle était atteinte par tous mes congénères ? J'avais en tête un bon moyen de m'en assurer le concernant et je l'entraînai sur mes pas jusqu'à une grande artère de ce quartier mal famé. Je sortis mon portable et appelai un taxi. Je donnai mon nom afin d'appuyer ma demande. Un blanc avait répondu à mes paroles lorsque j'avais mentionné le lieu où l'on devait venir nous récupérer mais quand je m'identifiai, mon interlocuteur retrouva sa voix et m'assura que le service serait accompli dans les plus brefs délais.

- Je vais vous emmener dans un endroit où le pitoyable prend un autre aspect qui ne me plait pas davantage que celui qui vous choque. Encore que ces hommes ont le choix de changer leur vie, d'essayer du moins. Je connais des personnes qui ne peuvent le faire sans risquer de la perdre, précisément, qui vivent sous la menace et n'ont eu d'autre choix que de ployer l'échine. Les choses sont ainsi que la beauté est parfois ternie par les pratiques humaines et celles de nos frères. Je m'efforce de porter un peu de bonheur en ces lieux. Et d'en trouver aussi. Le bonheur embellit bien des choses et les rend supportables.

J'allumai une autre cigarette pour patienter à la station de taxi et lui en proposai une autre.

- La perfection est parfois présente dans un instant fugitif, le regard qu'on porte sur quelque chose de magnifique et qu'on voudrait immortaliser. Je cherche le calice de cette perfection en toute chose. Même si cela ne me permet de l'atteindre que quelques instants, cela me procure un plaisir qu'il est difficile de décrire. Je trouve que votre phrase est une demi vérité. La perfection n'est pas chimérique, elle est éphémère et je pense que je ne cesserais de la traquer.

Le mystère du contenu du sac demeurait entier. Je frottait mon menton, ce qui était signe de perplexité chez moi. Le taxi tardait à arriver. Sans doute peinaient-ils à trouver un type volontaire pour la prime de risque. Je tapai montalon sur le bord du trottoir, tirant toujours sur ma cigarette et posait une question qui me trottait dans la tête depuis un moment.

- A quoi occupez-vous vos journée , Marcin ?

Une voiture déboucha sur l'avenue et vint se garer devant nous ne lui laissant pas le loisir de répondre. Un taxi banalisé. La carte que me présenta le chauffeur me le confirma. Je m'enfournai à l'arrière et jetai un coup d'oeil au polonais.

- Vous venez ? Je souris de son hésitation. Auriez-vous peur ? je me tournai vers le type et lui demandait de nous déposer Place Blanche.

J'espérais bien pouvoir poursuivre la conversation durant le trajet jusqu'au lupanar où j'avais idée de l'emmener. Les filles y étaient plutôt jolies, avaient pour la plupart de l'esprit et l'alcool n'y était pas trop mauvais. Les paradis artificiels y étaient en vente libre. De quoi passer une soirée agréable à discuter...


Dernière édition par Constantin Basarab le Mer 4 Mai - 10:44, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Lucjan Radziewicz
- Noctambules -

Lucjan Radziewicz

Age : 34
Messages : 70
Date d'inscription : 11/04/2010
Localisation : Paris

Informations
Âge du perso: 411 ans
More & More:

[Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) Vide
MessageSujet: Re: [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan)   [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) EmptyMar 3 Mai - 21:24

Un taxi donc ; Lucjan promena ses yeux sur la rue. Plus vaste, mais tout aussi moche. N'en était l'intéressant antiquaire qu'il avait trouvé, il aurait classé le quartier dans sa liste noire de la lie parisienne. Il voulut se reconcenter sur la conversation de Constantin, mais trop tard pour comprendre la destination. Alors qu'il s'apprêtait à poser la question, le vieux vampire le devança.

Avec des propos plus qu’énigmatiques. D'autant plus que les personnes qu'il évoquait, c'était l'humanité toute entière. Obligée de vivre sous la tutelle des vampires, en partie réduite en esclavage et incapable de se révolter sous peine de mort... Une chose que beaucoup de leurs congénères - et sûrement Constantin - n'avaient que faire, englués dans la luxure et le pouvoir que cela leur apportait.

-" Vous savez, tous les humains sont dans ce cas là. Pas seulement les pouilleux que nous avons croisés, pas ceux que vous allez me présenter, tous. Nous les utilisons pour notre plaisir sans leur laisser le choix, punissant cruellement les insurgés. Ne pas l'admettre, c'est se voiler la face. Et vous pensez que leur offrir un peu de bonheur est suffisant ? Ce "cadeau" que vous leur apporter, c'est la croquette ou la caresse qu'un homme donnerait à son chien pour le remercier de ses bons et loyaux services. "

Lucjan refusa la cigarette d'un geste d'excuse. Fumer était un plaisir qui en était un seulement s'il était rare. L'excès transformait le plaisir en drogue, l'excitation en manque. Ce qui collait avec les paroles du vampire... Rechercher une perfection éphémère. Une litote des plus intéressante...

-" Vous m'excuserez d'être cassant, mais quand vous me parlez de votre recherche de perfection, j'ai l'impression d'écouter un junkie m'expliquant l'effet de son fix d'héroïne... Surtout que votre perfection ne peut en être une dès qu'elle possède un défaut, sa fugacité. Je joue peut-être sur les mots, mais l'abus de langage me dérange quelque peu."

Face aux signes d'impatience de Constantin, le polonais resta de marbre. Patience, prudence, Discrétion, des choses pourtant importantes et simples à apprendre avec le temps. Ce qu'il faisait de ses journées ? Braquer des banques de sang et des hôpitaux, traquer les esclavagistes et la Couronne, entretenir son arsenal et ses relations, rien d'exceptionnellement original... La question soudaine de l'autre vampire le prit quelque peu au dépourvu, et il prit son temps pour répondre, réajustant le col de son manteau, le regard perdu vers les immeubles abimés de la rue.

-" J'occupe mes journées à... m'occuper. Je vadrouille, je lis, je mets à jour mes connaissances, je m'informe, je farfouille dans des magasins..." Léger rire. " Je m'ennuie en quelque sorte. Et vous ? Vous recherchez des... babioles ?"

La dernière phrase était dite avec humour mais sans méchanceté. Tout avait un intérêt pour peu que l'on approfondissait le sujet. Lucjan eut un moment d'hésitation face à l'invitation de Constantin, que ce dernier remarqua. Peur ? La peur venait de l'inconnu, ne pas la ressentir signifiait être soit stupide, soit fou. Le tout était de la contrôler. Il rendit son sourire au vampire tout en s'asseyant.

-" Ma maman m'aurait sûrement dit de ne pas entrer dans le même taxi qu'un inconnu, si elle avait vécu à notre époque."

Place Blanche ? Le quartier "chaud" de Paris... Lucjan se demanda qu'est ce que Constantin pouvait bien avoir en tête. Ce qu'il avait dit auparavant revint en tête du polonais, et... Une maison close. Cela pouvait difficilement être autre chose. Après ce qu'il venait de se passer, cela ferait un changement.
Revenir en haut Aller en bas
Constantin Basarab
- Constantin le Sanglant -
Constantin Basarab

Messages : 153
Date d'inscription : 05/02/2011
Localisation : Au Clisson, sur scène ou en chasse

Informations
Âge du perso: 557 ans
More & More:

[Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) Vide
MessageSujet: Re: [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan)   [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) EmptyMer 4 Mai - 12:22

Je me poussai un peu pour lui faire de la place sur la banquette arrière. Qu'il n'aille pas s'imaginer que j'allais lui sauter dessus sitôt la voiture repartie, pour satisfaire quelque pulsion.

- Twoja matka była kobietą o zdrowy rozsądek ! *

Je regardai le chauffeur dans le rétroviseur. Le type ne semblait pas tranquille et je me doutais que cela pouvait provenir de l'environnement comme de ma nature qu'il devait certainement connaître par le standard de la société de taxis. Je jetai un regard morne à ce quartier dont les bâtisses délabrées défilaient lentement sous nos yeux.

- Vous avez une vision assez tranchée de la question et posez un regard bien dur sur nos congénères. Oublieriez-vous que tous étaient, à part Bélial, des humains à l'origine et que la plupart furent des victimes au départ. Finalement, ils ne font que survivre de la façon que leur nature l'impose. Ne le faites-vous pas vous même ? Un "bon vampire" serait un vampire qui renonce à être selon vous ?

Je jetai un regard pensif sur mon voisin. En voilà un qui semblait vraiment subir sa condition et ne pas l'apprécier.

- Vous savez, l'état de fait que vous mentionnez existaient bien avant la prise de pouvoir des vampires. Il a été instauré par une partie de l'humanité elle-même contre l'autre partie. Oublieriez-vous que l'esclavage est une invention humaine ? Je pourrai vous présenter des humains qui travaillent avec moi et sont heureux de le faire. Je pense qu'ils n'ont pas à se plaindre de ma nature et en profitent même d'une certaine façon. Finalement, au risque de vous choquer, mon style de vie a peu changé quand j'ai connu mon Sire. J'ai juste inversé mon emploi du temps.

J'eus un petit rire cynique. Sans doute me prendrait-il pour un monstre s'il savait que j'avais été en moyenne responsable de plus de morts alors que j'étais humain ou que je travaillais pour eux que pour satisfaire ma soif de sang.

- Je ne sais rien de vous mais je ne pense pas que vous ayez des origines plébéiennes. Quant à moi, j'ai connu des humains qui maltraitaient leurs gens et qui étaient bien moins recommandables que certains vampires que j'ai croisés. Rien n'est tout blanc ou tout noir Marcin même s'il est tentant de le croire quand notre vie est rythmé par l'alternance des jours et des nuits.

Je méditais sur les vues philosophique de mon compagnon d'un soir lorsque le taxi arriva en vue de la Place Blanche. Il était visiblement songeur suite à mes derniers propos et un silence assez lourd s'était installé dans l'habitacle entre deux hommes qui étaient en pleine réflexion sur le spécimen qu'ils avaient à côté d'eux. Le conducteur, usant du rétroviseur, avait parfois jeté des regards inquiets à l'arrière de sa voiture mais lorsqu'il avait croisé le mien, il avait vite compris que ses yeux devaient fixer la route et ses oreilles la cibie de son patron. Payant la course, j'attendis que le polonais s'extirpe du véhicule pour en faire de même. Nos pas nous menèrent à la Rue Fontaine que je lui fis remonter jusqu'à l'ancien Bus Palladium qui avait été un bar à coktails réputé au siècle dernier mais dont l'activité avait légèrement glissé vers d'autres plaisirs. Je poussai la porte en verre dépoli où étaient gravées deux pin up du style années folles. L'ambiance feutrée mais légèrement enfumée me rappela les bons moments que j'avais pu passer ici et je saluais Arnaud le patron chic de l'établissement. Un des rares jeunes vampires que je trouvais supportable. Malgré ses airs de dandy, c'était un type doué d'une capacité de réflexion intéressante. Sa mère avait été pute et il était né de sa relation suivie avec un hollandais. Lequel avait entretenu le gamin en envoyant des mandats à sa petite française de Pigalle, comme il l'appelait. Arnaud n'avait pas été vraiment malheureux si on excluait l'absence de père, sentiment qui m'était assez familier. Envoyé dans une bonne pension en suisse, il avait fait des études en hôtellerie et brillamment encore. Devenu chef de rang, il s'était fait coincer dans un sous sol de l'établissement qui l'employait par son Sire, un américain en goguette. Vampire tout frais donc à vingt cinq ans. Nous partagions aussi ce point commun. Devenus vampires au même âge avec presque six cents ans d'écart.

La comparaison s'arrêtait là. Nous partagions un certain raffinement bien que totalement différent, le mien issu du fond des âges et marqué par une certaine barbarie, le sien très contemporain. Il me connaissait assez pour me plaisanter sur ma crinière, lui qui portait le cheveu coupé court et travaillé. Il ne pouvait nier que mes tenues vestimentaires avaient une certaine classe mais les trouvaient terriblement old fashion. Il salua chaleureusement Marcin et envoya une des serveuses préparer mon salon privé en nous invitant à prendre un verre au comptoir pour patienter.

- Que prendront ces Messieurs ? C'est offert par la maison.

Je regardai mon polonais qui semblait réfléchir à la question tout en détaillant la décoration discrète et classe des lieux. Je cherchai quant à moi quelqu'un des yeux.

- La petite de Kermal n'est pas encore arrivée ? Je prendrais une Żubrówka, Arnaud. Merci

Arnaud secoua la tête négativement.

- Elle doit faire Clichy ce soir... Elle ne va pas tarder. Toujours au point mort, tes recherches ?

- Ca avance... mais lentement... Tu sais bien que pour arriver à retrouver la trace de quelqu'un là-bas ...

- Je sais, je sais ... J'y suis arrivé pour maman, tu y arriveras Constantin.

- Ta mère n'y avait été emmenée que depuis un mois, Arnaud... La sienne , cela fait presque dix ans ... Bon, et notre vampire philosophe qui s'ennuie, que boira-t-il en attendant ? Dis-je en me tournant vers l'homme au sac mystère avec un sourire en coin.

- Votre mère était une femme de bon sens *


Dernière édition par Constantin Basarab le Mer 4 Mai - 23:59, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Lucjan Radziewicz
- Noctambules -

Lucjan Radziewicz

Age : 34
Messages : 70
Date d'inscription : 11/04/2010
Localisation : Paris

Informations
Âge du perso: 411 ans
More & More:

[Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) Vide
MessageSujet: Re: [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan)   [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) EmptyMer 4 Mai - 15:15

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




[Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) Vide
MessageSujet: Re: [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan)   [Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

[Achevé] De l'art ou du cochon ( pv Lucjan)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
TBC ::  La Capitale  :: Les Communs :: Rues et Ruelles-