Elles sont nombreuses ces petites salles sombres et enfumées peintes de couleurs éclatantes pour cacher la misère qu'elles abritent en leur sein. Et tout artiste qui se respecte y aura fait ses débuts. Des vaudeville aux chansonniers, en passant par les one (wo)man show et les spectacles scolaires, le meilleur comme le pire se donne rendez-vous sur les planches branlantes de ces petits cafés. Mais qu'importe puisque pour quelques euros seulement, les amoureux de l'art pourront découvrir de nouveaux talents en sirotant une bière. Gardez-vous d'ailleurs de bouder ces bouges, de nombreux chasseurs de tête y passent de temps à autre et pour peu que vous sachiez les séduire, la gloire est au bout du chemin.

• Heaven's door :: night club:Lieu de décadence, de débauche, de musique, de drogue, mais le tout avec classe, s'il vous plait. Repaire de Fooled et du groupe C.O.K.E

• Pub- Salle de Concert: Le Fahrenheit: repaire de Stan et de Zagiel.

Dans le Marais, on n'aime pas le soleil et les boutiques s'amusent à se réfugier derrières les lourdes portes de certains immeubles, révélant à la place des escaliers attendus de longs tunnels aux toits de verre et une liste d'échoppes aux façades vieillies. Bien sur, la plupart des enseignes ne sont pas aussi vieilles qu'elles aimeraient vous le faire croire. Il s'agit le plus souvent de la même chose que partout ailleurs mais proposé dans un autre décors. Ici, même les commerçants sont des artistes dans l'âme et aiment à vous surprendre, enrobant le quotidien dans un mélange d'extravagance et de magie. Il vaut mieux d'ailleurs ne pas regarder les prix. Eux aussi ont tendance à être extravagants.

Il va de soi que Montrouge, capitale des bureaucrate n'aime pas les artistes aussi le Marais s'est-il proposé d'abriter également les cours des talents de la capitale. Derrière les murs austères du Conservatoire se tiennent donc cours de musique, solfège et composition bien sûr mais également théâtre, cinéma, arts plastiques et graphiques, cirque (sauf pour le dressage des animaux – et plus par manque de place et de moyen que par fermeture d'esprit) et même des cours de marketing et autre publicité, ceux-là en alternance avec des stages dans le 15ème. Ainsi, si l'extérieur du Petit Con reste sobre, digne et ennuyeux, ses fenêtres se parent souvent de couleurs et de rires.

Loin de la débauche et de l'exubérance des artistes, loin du monde et de ses peines, loin de tout, sauf du Seigneur se trouvent les filles et les fils des couvents du marais. Restés là depuis l'assèchement du quartier, bien protégés derrières leurs murailles, les saints en devenir restent souvent entre eux, priant et pleurant pour le salut des âmes damnées qui longent les domaines. Curieusement, ces bâtiments sont exempts des tags et des quolibets qui fleurissent un peu partout. Il y a une sorte de traité entre les gens de rien et les gens de Dieu. Un respect mutuel, étrange pour le visiteur mais qui semble aller de soi pour les autochtones. Dans le Marais, l'anormal est banal et la routine surprenante. Vous vous y ferez.

En apparence, le Marais est un quartier plutôt homogène, que l'on dirait réservé à la classe moyenne et à ces riches qui aiment les ruelles et les vieilles bâtisses. Il n'en est rien. Derrière ces immeubles presque identiques, se cachent une multitude d'appartements, allant du loft luxueux à la chambre de bonne vétuste. Il en est de même pour les hôtels particuliers. Certains cachent derrière leur façade une multitude de studios tandis que d'autres abritent une famille voire parfois une personne seule, occupant on ne sait comment les trois étages et le jardin.