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 [Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao)

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Monseigneur Julien Rabier
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Monseigneur Julien Rabier

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MessageSujet: [Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao)   [Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao) EmptyVen 27 Mai - 17:03

La soirée avait été bonne. Christine avait servi un repas délicieux et la tablée était à présent repue. L’évêque était accompagné du Père Girard et tous deux avaient été conviés à souper chez Yves, diacre de la paroisse Saint Jean-Baptiste de la Salle. Il n’était pas rare que le Père Rabier visite son ami. Ils partageaient bon nombre de plaisir en commun et pour mêler l’utile à l’agréable, un des fournisseurs de ses secrets délices en poudre habitait non loin de là. Ainsi, Julien se faisait grande joie d’accepter de goûter les talents culinaires de son épouse, tandis qu’elle était elle, honorée qu’un évêque revienne si fréquemment chez eux. La bonne ambiance faisait chaud au cœur et Edmond, le Père Girard, aimait aider la femme en cuisine pendant que les deux autres devisaient sur de la poésie. Il n’était pas bien tard mais Julien commençait à se sentir fatigué. Il porta ça sans mal sur la digestion d’un si copieux repas et s’installa au salon.

Tout allait pour le mieux et il se sentait serein pourtant dans la cuisine un bruit le fit sursauter. Les deux pauvres âmes riaient, Edmond avait encore réussi à casser un verre - ce n’était que le second depuis le début de la soirée - sous les yeux moqueurs de la maîtresse de maison. Il aurait du en rire lui aussi pourtant, il sentit son cœur s’emballer. Il desserra son col et les premiers boutons de sa soutane mais le souffle lui semblait court. Yves lui trouva une soudaine mauvaise mine que l’évêque justifia par quelques bouffées de chaleur mais le fait qu’il porta sa main sur sa poitrine sentant son coeur diaboliquement agité ne le conforta en rien. Le diacre appela le Père et bien vite les trois amis entourèrent inquiets le chef spirituel.

-De l’eau Christine ! Tu ne vois pas qu’il est en nage ? La femme partit en courant dans la cuisine pendant que son mari interrogeait Edmond du regard.

-Monseigneur… Tentez de reprendre votre calme…

-Il faudrait peut-être le conduire à l’hôpital ?

-Tu crois ?

-Je ne sais pas trop… Julien tu as mal dans la poitrine ?

L’évêque grimaçait devant toute cette agitation remuant la main pour les prier de se taire comme s’ils braillaient trop d’âneries.

-Ce n’est rien… ça va passer… Vous allez pas encore m’enterrer non mais ! Je suis plus très frais c’est tout… Il se redressa pour accepter le verre d’eau de l’épouse qui se recula aussi tôt.

-C’est la première fois que ça lui arrive ?

-Non non il a fait un malaise hier dans la soirée.

-Ce n’était pas un malaise Edmond !

-Il s’est énervé sur le Père Arrieri et ça l’a mis dans le même état…

-C’est que c’est certainement lui le fautif, pardi! Allez cessez votre parlote de commères ! On va rentrer je mérite une bonne nuit de sommeil. C’est ta poésie Yves qui est trop mauvaise et qui m’excite le palpitant ! Lança-t-il avec humour avant de remercier Christine de les avoir reçus.

Après quelques remontrances de ses amis, Julien réussit à se retrouver dans la rue avec son prêtre avec la ferme intention d’aller se coucher. Il avait les clefs de la petite voiture dans sa poche mais alors qu’ils marchaient le long du trottoir, il dut s’arrêter pour s’appuyer contre une grille. Edmond se tourna vers lui, complètement paniqué.

-Je crois que tu vas conduire pour ce soir…

-Monseigneur… ça fait plus d’une demi-heure là. Hier ça n’a pas duré autant…

-Raaa quel emmerdeur tu fais toi ! Je vais me reposer dans ma chambre.

-Il n’est pas bien tard, on peut encore faire appeler un médecin.

-Voilà… si tu veux, ponctua-t-il, agacé. Mais fais gaffe aux trottoirs, j’ai pas dit au Monseigneur Duchamp que je prenais sa voiture. Ils avaient repris la marche mais l’évêque s’arrêta encore, la douleur se fit plus aiguë.

Edmond passa son bras par-dessus sa tête et l’aida à monter dans le véhicule qu’il avait empruntée. Angoissé, le jeune prêtre n’écouta rien des ordres de son supérieur et arriva aux urgences de l’hôpital Necker, hôpital à deux rues seulement de toute l’agitation. Le vieil homme sortit seul de la voiture en râlant alors que l’autre était déjà à l’accueil des urgences. Son rythme cardiaque commençait à redescendre, il avait eu raison, ce n’était pas bien grave. Il s’approcha de la réceptionniste qui lorgna d'un oeil intrigué les vêtements des deux arrivants.

-L’écoutez pas… ce n’est pas une urgence… une consultation tout au plus.

Il sentit le regard accusateur de son subordonné avant de lui répondre sur un ton plus léger.

-Sois déjà heureux qu’on ne reparte pas illico… Je veux bien voir un médecin.

Après avoir relevé la nature du mal et le nom de "Julien Rabier" la femme leur fit signe d’aller s’installer sur un banc à l’hygiène très approximative où d’autres attendaient. Les deux prêtres dénotaient très sérieusement parmi les autres mais ils s’en fichaient, ils n’avaient pas eu le temps de se changer depuis la rencontre à la paroisse de cet après-midi. L'évêque ne portait pas d'écharpe particulière, seule sa bague pouvait le distinguer de l'autre prêtre et évidemment le fait que le merdeux le colle.





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Faolán Riagal
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Faolán Riagal

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MessageSujet: Re: [Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao)   [Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao) EmptyDim 29 Mai - 0:15



Certaines nuits comprenaient leurs propres batailles. Ce n'étaient pas les plus bruyante. Ce n'étaient pas les plus meurtrières. L'orage ne les accompagnait pas et le ciel, ni clair, ni couvert, ne montrait rien. La météo n'est pas toujours au diapason du cœur des hommes. N'en déplaise aux directeurs artistiques de tous poils.

Non, cette nuit était normale mais Faolán sentait comme une force pulser dans ses veines. Chaque battement de cœur le rendait plus déterminé à se battre contre les forces du mal. Chaque respiration lui rappelait qu'il était vivant et que sa vie était son plus grand allié contre les damnés. Il avait Dieu avec lui, il en était certain. Il n'aurait pas survécu sinon. Et cette certitude le grisait, dissipant les brumes du doute et de la déprime. Il se sentait plus fort, plus violent et plus acharné que jamais.

Les habitués de l'hôpital, ceux qui devaient supporter les humeurs de l'irascible chef de clinique avaient apprit à se méfier de cette humeur plus encore que de ses grognement habituels. L'Irlandais souriait, chantonnait, travaillait avec un rythme et une amabilité qui lui ressemblait guère. Cela voulait dire qu'il ne laisserait rien ni personne se mettre en travers de son chemin. Quand Faolán chantait des hymnes et des appels à la révolution, il valait mieux chanter avec lui ou partir très loin. Transporté par son élan, il oubliait les nuances pour un monde en rouge et noir.


"Do you hear the people sing, singing the song of angry men ? It is the music of a people who will not be slaves again ! When the beating of your heart echoes the beating of the drums, there's a life about to start when tomorrows come !"

La fin de son refrain se perdit dans le silence de la salle d'attente. Les mots, anglais, étaient écorchés par son accent et la rocaille de ses "r". Il y avait comme un écho de violence qui venait du médecin lui-même. Il aimait cette sensation. La mort des sons dans l'angoisse de la salle d'attente. On le regardait curieusement mais il n'en avait cure. Il était ici chez lui.

"Will you join in our crusade ? Who will be strong and stand with me ?"

Ses yeux parcoururent la salle comme s'il cherchait une réponse à cette question puis tombèrent sur les deux soutanes qui patientaient déjà depuis un moment. Il sourit. Il aimait que la réalité fasse écho avec ses fantasmes.

"Vous mes pères ? C'est à vous je crois, suivez moi."

Reprenant son fredonnement, il leur tourna le dos et, pariant sur leur docilité, se rendit tranquillement à sa salle d'examen.

"Beyond the barricade is there a world you long to see ? The join in the fight that will give you the right to be free ! Asseyez vous."

Il désigna un siège au plus âgé des deux et la porte au plus jeune qui avait l'air d'aller très bien. Les ignorant encore un moment, il fouilla dans un tiroir, en tira un dossier vierge, des feuilles, un crayon puis s'assit sur le coin du bureau. Chaque vie sauvée lui semblait être une victoire. Il n'était pas loin de se croire sous Saint Louis.

"Bien. J'aurais besoin de votre nom, prénom, date de naissance, numéro de sécurité sociale, antécédents médicaux, conduite à risque, alcool, drogue, sexe…" Il s'arrêta soudain et passa la main dans les cheveux, se rendant compte de l'incongruité de ses questions. "Veuillez m'excuser Mon Père mais je dois poser la question, vous comprenez."

Son respect pour la soutane le forçait à croire que les serviteurs de Dieu n'avaient pas de vices mais sa connaissance des hommes lui avait depuis longtemps apprit que prêtre ou pas, les enfants d'Eve étaient soumis à la tentation et il serait vraiment idiot de passer à côté de ce genre de choses.

"Qu'est ce qui vous amène à cette heure avancée de la nuit mon P…" ses yeux se posèrent un instant sur la bague et il se corrigea. "Monseigneur."

C'était la première fois qu'un évêque franchissait les portes de son cabinet. Quelques années plus tôt, la veille même, il aurait pu être impressionné. Mais ce soir, il se semblait invincible. Investi d'une mission dont il avait peut-être le but sous les yeux. Le haut-clergé était également une arme. Ils apprenaient aux proies à s'abandonner dans la main de Dieu et à devenir intouchables, protégés par Sa Grâce. Il serait un vampire, il aurait tué tous les prêtres de sa région. Chasseur, il voulait les protéger avant tout.

"Si vous voulez vous déshabiller, je vais vous examiner."
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Monseigneur Julien Rabier
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MessageSujet: Re: [Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao)   [Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao) EmptyLun 30 Mai - 23:00

-Je suis très heureux que vous vous soyez décidez à consulter…

Julien leva un sourcil au ciel avant de regarde le jeunot à ses côtés.

-Non vraiment… Je vous trouve une petite santé en ce moment…

L’évêque tapota sur la cuisse de son second avec un ton un peu narquois.

-Mais oui mon fils… Le ciel te le rendra.

Edmond grimaça, conscient que le vieux prêtre ne voulait pas de ses témoignages affectueux. Cela faisait presque une heure qu’ils étaient là. Les médecins passaient mais ne s’arrêtaient pas souvent. Parfois ils appelaient un patient mais ce n’était pas toujours dans l’ordre d’arrivée ce qui avait pour tendance d’agacer les plus impatients et les moins affligés. Puis un regard se posa sur eux, les deux soutanes, Edmond se leva agile dans la fleur de l’âge alors que l’évêque prit un peu plus son temps. Il suivit l’homme à la blouse blanche sans vraiment se préoccuper de son air enjoué. Ils entrèrent dans une petite salle de consultation et Edmond se vu recaler à l’entrée. Le jeune prêtre passa d’un pied sur l’autre un peu contrarié mais n’osa pas protester quand le regard de son supérieur approuva la décision du médecin.

Julien trouva donc sa place sur la chaise au bureau et observa le cardiologue s’affairer. Il attrapa un dossier et de quoi écrire et s’élança dans les questions. L’homme releva un peu les yeux sur lui pour justifier ses propos.

-Ce n’est rien mon fils.. Cela est tout à fait normal…

L’homme l’avait appelé mon Père, cela ne faisait pas forcement de lui un croyant mais il était tard et Julien l’avait appelé ainsi tout naturellement. Le docteur reprit la discussion avant de s’arrêter sur l’anneau épiscopal. L’évêque la regarda à son tour, il l’avait oublié un instant, peu de gens savaient le reconnaître.

-J’aimerais vous parler de providence mais on va faire simple… Je me suis trouvé mal alors que j’étais chez des amis. Oui alors pour votre dossier… Julien Rabier avec un « er » à la fin. Né le 15 Avril 2134 à Vincennes à non.. ça, ça ne vous est pas vraiment utile… Je ne connais pas mon numéro de sécurité sociale… Je demanderai à Edmond… il pourrait être ma secrétaire cette petite fouine. La conduite à risque mon fils et de prier fort contre ces démons je le crains… Cela m’attire parfois des malheurs. Je ne bois pas et… je me dispense de tout rapport sexuel. Et.. non je ne dis pas ça pour le simple salue de la soutane… Nous sommes entre nous et vous n’iriez pas bafouer la confiance d’un prêtre n’est-il pas vrai ?

Il avait volontairement occulté la question sur la drogue et sentit que l’homme n’y reviendrait pas pour l’heure. Il se leva donc doucement de la chaise pour se rendre vers la table d’auscultation. Il ôta sa longue tunique et retira sa chemise de sorte de rester simplement torse nu avant de prendre place.

-Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive… Je n’ai pas envie de croire que c’est le cœur mais il faut bien se rendre à l’évidence je ne me fais plus très jeune… Ce soir c’est presque de la faute d’Edmond, cet abruti a renversé de la vaisselle et voilà que tout s’est emballé.
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Faolán Riagal
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MessageSujet: Re: [Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao)   [Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao) EmptyMer 15 Juin - 10:53

Un sourire plus sincère échappa au lèvres du médecin lorsqu’il s’entendit appeler « mon fils ». C’était pour ça qu’il aimait bien les prêtres. Entre autre. Mais un peu quand même. Cette appellation semblait remplir un manque qu’il n’avait pas conscience de ressentir sinon. Lorsque son propre père ne l’appelait que « Samuel » de son nom chrétien au lieu de s’en tenir à celui que sa mère lui avait donné. Quand il l’appelait.

Consciemment, Faolan savait vaguement qu’il était toujours à la recherche de cette approbation ou tout du moins reconnaissance qui lui était refusée et que c’était l’un des moteurs qui lui permettaient d’avancer. Mais il s’en fichait pas mal. Il n’aimait pas les trucs de psys. Ces seules pensées montraient bien qu’il en fréquentait beaucoup trop.

Il sortit ses affaires, lança les questions de routine et nota les réponses sans vraiment faire attention à ce qui se disait. Depuis le temps, il avait pris l’habitude de réagir à certains mots clefs et de se désintéresser du reste. De plus, cet homme de robe semblait très conscient des devoirs de sa soutane. Non fumeur. Renoncer au sexe…il comprenait que l’amour de Dieu le demande et la sagesse de forcer les prêtres à une vie de célibat pour ne pas les distraire de leurs devoirs mais le sacrifice lui paraissait bien trop grand à ses yeux. Passons.


« Votre numéro de sécurité sociale. 1, parce que vous êtes un homme, 34 pour l’année, 04 pour le mois, puis le numéro du département de Vincennes, que je ne connais pas, puis 6 chiffres qui n’appartiennent qu’à vous dont je crois l’ordre de naissance dans la commune ou quelque chose de ce type, et celui de la commune en question, pas forcément dans cet ordre. Je note le début mais je vous conseille vivement de toujours l’avoir sur vous en cas d’accident et d’absence de votre compagnon. »

Il n’y avait évidemment aucun sous entendu dans le mot compagnon. Certains prêtres étaient homosexuels. C’était entre eux et Dieu. Il avait bien un frère de ce côté-là. Berk. L’évêque se leva alors, se déshabilla et s’assit sur le lit d’examen. De son côté, le médecin avait (enfin) laissé tomber la paperasse, s’était lavé les mains (toujours le faire devant le patient pour le tranquilliser) et pris son stéthoscope.

« Le serment d’Hippocrate m’oblige à respecter les confidences de mes patients. Rien de ce que vous direz ne sortira de cette pièce excepté si la vie d’autrui est menacée auquel cas je suis tenu de m’en remettre à ma propre conscience. Sauf le respect que je vous dois, Monseigneur, votre soutane n’a donc rien à voir avec mon silence. » Il sourit à nouveau, amusé. « Ne sommes-nous pas tous nus devant le Seigneur ? »

De nouveau, la chanson s’imposa dans son esprit, le réduisant au silence. Il ne pouvait tout de même pas chanter maintenant. Il devait se concentrer. « Ca risque d’être un peu froid ». Il posa son appareil sur le torse de l’homme et écouta. Le cœur battait, ce qui était une bonne nouvelle, mais rapidement et surtout avec une certaine arythmie. Il recula, réservant un examen plus poussé quand il aurait plus d’informations.

« Tout s’est emballé. Mais encore. Qu’avez-vous ressenti précisément ? Etourdissements, tâches noires devant les yeux, chaleurs au niveau de la tête, lourdeur, difficultés de concentration, d’élocution, douleurs thoraciques ou dans les membres ? Vous avez perdu connaissance ? »

Tout en faisant signe de parler, le médecin posa son matériel et alla jusqu’au lavabo, servir un verre d’eau au prêtre qui semblait déjà s’emballer sur les évènements. Si celui-ci devait se retrouver cardiaque, il allait falloir qu’il apprenne à prendre les choses moins à cœur.

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Monseigneur Julien Rabier
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MessageSujet: Re: [Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao)   [Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao) EmptyLun 8 Aoû - 20:28

Le médecin semblait bien connaître son affaire, Julien fut très satisfait de voir qu’il perçait le mystère des numéros de la sécurité sociale mais n’enregistra rien… Ça ne l’intéressait pas le moins du monde. Lorsque le cardiologue évoqua le fait qu’il ferait mieux de le retenir en l’absence de son compagnon, l’évêque ne put s’empêcher de pouffer un petit rire, sans y voir la connotation homosexuelle.

-Le jour où il me lâchera, on mettra du Ricard dans le vin de messe !

Une fois déshabillé, il se laissa manipuler sans affront et en profita pour scruter la barbe de l’irlandais, un peu sceptique. L’expert lui exprima avec un peu d’humour sa position, lui renvoyant avec tact qu’il était un homme de parole devant son métier d’abord mais devant sa conscience ensuite. Il osa questionner le prêtre quant aux hommes et à leur soutane… Il avait de la chance de ne pas tomber sur un évêque orgueilleux, Julien aimait n’être qu’un homme…

-Pauvre de lui…

Puis il appliqua son instrument, froid mais c’était assez prévisible et surtout pas douloureux. Julien se tint tranquille et ne chercha pas à éviter le regard de celui qui était attentif aux murmures de son cœur. Il se redressa enfin et afficha une mine un peu soucieuse que le prêtre imita instantanément sans prendre garde. Il y avait donc quelque chose ? Il baissa la tête pour essayer de retracer une chronologie détaillée des évènements de la soirée…

-Et bien..C’est à cause de cet idiot là.. Qui doit nous espionner derrière la porte ! Il a encore brisé la vaisselle de Christine, je ne m’y attendais pas et cela m’a agacé. Et je me suis senti très énervé mais ça, il faut bien comprendre avec un pot de colle pareil ! Alors oui j’ai senti des bouffées de chaleur et puis j’étais comprimé, il y avait une douleur plutôt diffuse dans le bras. Je ne me souviens pas d’avoir vu des tâches non mais j’ai du m’asseoir, je ne me sentais.. vraiment pas bien.

Il marqua un temps de pause comme s’il analysait chacun des symptômes que cherchait le toubib.

-Non l’élocution ça allait. J’ai discuté avec eux. Mais comme je me sentais tellement comprimé, comme si je n’allais plus pouvoir respirer, comme si mon cœur était trop gros vous voyez… que j’avais pas envie de leur répondre. Qu’est-ce qu’ils y pouvaient eux de toute façon ?

Il baissa d’un ton, conscient de se montrer un peu plus qu’agacé.

-Christine m’a donné un peu d’eau et c’était fort sympathique de sa part. C’est une âme très charitable vous savez.

Il prit le verre d’eau de l’irlandais en levant son verre comme pour trinquer à la sienne.

-Vous aussi vous devez l’être. Il trempa ses lèvres mais il n’avait pas soif, aussi, il garda le verre entre ses mains. Je ne suis plus tout jeune mon fils, nous ne sommes pas dans une ère facile et nous avons tous nos frayeurs. Mon cœur est peut-être fatigué de tout ça et si le Seigneur me veut rapidement auprès de lui, tous vos cachets n’y pourront rien. Enfin.. donnez moi de quoi tenir quand même ! On va pas se laisser faire non plus ! J’ai encore quelques vampires à châtier.
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Faolán Riagal
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MessageSujet: Re: [Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao)   [Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao) EmptyJeu 25 Aoû - 12:26

Mettre du Ricard dans le vin de messe. Venant d’une autre personne, Faolan aurait froncé les sourcils à ce presque-blasphème mais dans la bouche du prêtre, l’idée lui paru amusante. Pendant une seconde. Jusqu’à ce qu’il se souvienne du poison que les vampires injectaient dans le sang de leurs victimes pour leur voler leur âme et en faire l’un des leur. Ce Ricard miraculeux qui rendait le combat si inégal. Non, en y réfléchissant, la saillie n’était pas drôle. Mais terriblement juste.

Sans s’attarder là-dessus, le médecin reprit son examen. Pas besoin d’être fin psychologue pour sentir l’agacement de l’évêque, son tempérament susceptible et ses sautes d’humeur. Entre gens sanguins, la reconnaissance est facile et le remède à la portée de tous. Un simple égalisateur d’humeur rendrait probablement la vie des autres prêtres nettement plus agréable. Mais c’étaient les psychiatres qui prescrivaient ce genre de truc. Et Faolan n’était pas certain qu’un médicament agissant sur le caractère et donc l’âme soit bien vu de Dieu. Non, et puis la psy là, il ne la sentait pas du tout. Il sourit.

« Vous êtes conscient, Mon Père, d’être dans une salle d’examen médical, laquelle est donc totalement insonorisée. Vous pouvez crier aussi fort qu’il vous plaira et votre acolyte fusionner avec la porte, rien ne passera au travers. Vous pouvez me croire, j’ai déjà essayé. »

D’un geste dénotant l’habitude, il fit glisser son appareil autour de son cou et attrapa un tensiomètre manuel. Chacun de ses gestes était sur et précis tandis qu’il réfléchissait aux implications de ce qu’il venait d’entendre. La tension du clergyman serait très vraisemblablement élevée. Il allait falloir qu’il se calme. Parce qu’on pouvait toujours ordonner à un homme d’éviter les contrariétés, quand celui-ci en voyait partout, jeter des livres à la tête d’un vampire était plus efficace. Et ça aussi, il avait déjà essayé.

« 15, 7. Mais c’est normal au vu de votre état d’agitation. Vous devriez vous calmer, vous mettre dans des états pareils n’arrange absolument pas votre condition. Et buvez votre verre d’un coup. L’eau détendra votre gorge et permettra un meilleur passage de l’air. »

Plus ou moins certain de ce à quoi il avait à faire à présent, le médecin posa ses instruments et s’assit sur son bureau, réprimant assez mal un mouvement d’humeur face au fatalisme teinté d’ironie de l’homme d’église. La vie des Hommes était dans la main de Dieu. Certes. Après, Il travaillait à travers des instruments. Et ce n’était pas pour ça que c’était moins fatiguant alors si on pouvait arrêter de dénigrer son métier….

Il prit une longue inspiration et se força lui aussi au calme. Il était un professionnel et saurait se comporter comme tel.

« Les vampires sont bien partis pour vous craindre un bon moment et le Seigneur doit tenir à vous puisqu’il vous a mis entre mes mains. Mais cela va vous demander de la discipline car, oui, votre cœur est fatigué et vos éclats ne l’aident pas. Essayez d’éviter les contrariétés trop grandes et les aliments trop riches comme les œufs. Par chance, le vin de messe est toujours permi voire même recommandé s’il est consommé avec modération. Je vais vous prescrire une échographie et une prise de sang afin de confirmer mon diagnostic mais je ne pense pas que vous ayez de soucis à vous faire. »

Il se passa la main dans les cheveux, fit signe à son patient de se rhabiller et rejoignit son bureau à regret pour allumer l’ordinateur.

Erreur fatale.

Ecran bleu. Perte des données. Faolan fit la grimace, appuyant de nouveau sur le bouton. Système bloqué sur la page d’accueil ou un truc du genre. Le regard de l’Irlandais s’assombrit. Bruit de ventilateur qui souffre, trois bips et puis plus rien.

Un chapelet de jurons irlandais s’échappa de la bouche du médecin tandis qu’il tapait un grand coup sur son bureau. Dans les yeux qu’il leva sur son vis-à-vis, il y avait de la colère, de la rage, de l’espoir et un rien d’ironie.

« Vous ne sauriez pas vous faire obéir de ces machines démoniaques par hasard ? »

Après tout, un homme de dieu, même âgé, pouvait peut-être inspirer le respect à ces stupides tas de ferraille…
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MessageSujet: Re: [Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao)   [Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao) EmptySam 27 Aoû - 20:58

-Oh vraiment ?

L’étonnement éclata avec douceur et admiration. Les murs insonorisés ? Quelle merveilleuse invention ! Il lui en faudrait bien des comme ça mais ce n’était pas du tout à l’ordre des prochaines dépenses du presbytère. Le médecin se pencha alors sur sa tension, à l’écoute, concentré et Julien ne chercha pas à perturber son travail. Il lui trouva de la tension bien que ces chiffres ping-pong ne représentent strictement rien pour le religieux et lui demanda de boire son verre d’eau. L’évêque regarda le petit gobelet, souffla une bonne fois avant de tout boire d’une traite, décidément coopératif.

L’irlandais reprit de sa hauteur, réajustant de la distance protocolaire entre eux et offrit sa conclusion pleine de sagesse. Julien l’écouta comme s’il prêchait avec conviction et récupéra rapidement ses vêtements lorsque l’autre, retrouva son bureau. Il était un bon maître des lieux, il savait organiser ses consultations, ce n’était pas un petit stagiaire débutant et cela le ravit.

-Les restrictions de budget mon fils font que le vin de messe n’est plus ce qu’il était… Il voulut plaisanter davantage sur le sujet mais ayant la soudaine vision du spectre de la tentation à laquelle il cédait, il ne trouva pas décent de continuer la plaisanterie sur la voie du mensonge.

-J’abuserai un peu moins du chocolat.. conclut-il comme s’il se résignait à lui attribuer tous ces maux.

Il s’installa de nouveau face à l’homme à la blouse blanche et le regarda se porter sur son ordinateur. Le silence devint curieusement lourd alors qu’il n’avait pas tellement duré et il en fallut de peu pour que le prêtre ne sursaute. Le cardiologue après quelques baragouinages en une langue étrange mais sur un ton non moins crispé, frappa dans le pied de son bureau avec une colère non dissimulée. Julien croisa alors son regard sombre qu’il n’évita pas. Pouvait-on offrir sa vie à soigner son prochain tout en cultivant une telle haine ? L’homme se défila en jouant la carte de l’humour mais Julien ne chercha pas à le contenter d’un sourire.

-Non.. Je n’y connais rien. Rien du tout. Mais faites moi un mot et cela devrait suffire. Je dirai à Edmond de revenir le chercher.

Il chercha dans ses poches mais n’avait rien, son auxiliaire avait gardé sa sacoche. Son ton était plutôt neutre, légèrement directif ; sa bonne compagnie s’étant dissipée avec l’éclat de rage de son docteur.

-Je dois reprendre rendez-vous ? Je vous dois combien ? C’est le Père Edmond qui à mes affaires. Il leva le pouce en direction de la porte comme si le barbu pouvait encore ignorer de qui il s’agissait.

L’évêque était légèrement tendu, droit, crispé gageant d’une expérience de vie particulière mais non moins difficile. Il avait l’habitude d’écouter le cœur des hommes et n’était pas de ceux qui jouaient aux hypocrites pour rester convenable. Cet homme l’avait dérangé par son émotion trop vive, il s’était donc rangé à un rapport plus austère.
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Faolán Riagal

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[Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao) Vide
MessageSujet: Re: [Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao)   [Hôpital Necker]Non ce n'est pas une urgence (PV Fao) EmptyMar 11 Oct - 11:48

Le vieux était inutile. Bon. Ce n’était pas vraiment de sa faute alors il ne pouvait pas réellement lui en vouloir mais ce n’était pas l’envie qui lui en manquait. Pourquoi, pour une fois qu’il pouvait de retrouver en communion d’esprit avec quelqu’un, fallait-il qu’il y ait un tel abîme d’incompréhension ? Il avait été maudit dans une précédente vie ? Son âme immortelle était condamnée à la solitude ? Il ne pouvait comprendre la soudaine distance que l’évêque mettait soudain entre eux. Plus de blagues, plus de sourire. Rien que le travail. Bon. Il savait faire ça lui aussi. Il se renfrogna. Stupides patients. Comme si « faire un mot » allait contenter l’hôpital.

« Je vais devoir vous faire un dossier papier. Cela sera un peu plus long mais je trouverais bien un interne pour rentrer vos données, ne vous en faites pas pour ça. »

Il ouvrit son tiroir, en sortit quelques formulaires et un ordonnancier. Comme un enfant, il se pencha laissant ses cheveux toucher le bureau tandis qu’il remplissait les cases d’une écriture qu’on ne pouvait décrire que comme médicale. Ce faisant, il répondit à son patient.

« Je vais vous donner le rendez-vous directement, cela sera plus rapide. Pour la prise de sang, je peux vous la faire là si vous le souhaitez, appeler une infirmière si vous préférez une professionnelle ou m’arranger pour qu’on vous la fasse en même temps que l’écho. Je vous conseille cependant les deux premières propositions. Plus vite nous en saurons plus, plus vite vous pourrez faire taire votre secrétaire. »

Sans comprendre pourquoi, le médecin sentait la distance mise par l’homme d’église et évitait à présent les blagues. De toute façon, cette stupide consultation était quasi terminée. Il ne restait que les formalités à accomplir, quelques questions à poser.

« Je vais vous marquer mes recommandations sur une ordonnance. Jusqu’aux résultats sanguins, je vous demanderais de ne pas prendre d’aspirine ou de dérivés de ce produit. Evitez donc les aliments trop gras ou trop salés ainsi que les sources d’irritation. En gros, ménagez-vous. Buvez beaucoup d’eau, du vin avec modération, un verre par soir est une bonne moyenne. Vous ne me devez rien, la facture vous sera envoyée directement par le service de comptabilité de l’hôpital et vous devriez arriver à vous faire rembourser la majeure partie. Je n’ai pas fait de dépassements. »

Bla bla bla. Et sur le questionnaire, ce n’était pas mieux. Bla bla bla. Il détestait cette part de son boulot. Toute la paperasse qu’il devait remplir, les dossier en quatre exemplaires. Il comprenait leur utilité évidemment. Il aimait même les consulter pendant son temps libre et plus d’une fois ce genre de bêtise l’avait aidé pour ses recherches mais il n’y avait pas plus chiant à remplir. Au points même que son français devenait bon. Ce n’était plus un dialogue, c’était une récitation.

Il signa, prit un tampon et marqua d’un coup sec toutes ses informations au bas de la page. Puis, il souffla un peu pour faire sécher l’encre et tendit un exemplaire au prêtre, accompagné de l’ordonnance et d’un sourire professionnel.


« Et voila. Il ne vous reste qu’à remonter votre manche et je vous libère. »

Lui tournant le dos, il alla chercher un élastique, du coton et une aiguille. Il avait beau avoir laissé le choix à son patient, il avait prit sa décision. C’était comme le libre arbitre. Sur le papier, on pouvait faire ce que l’on voulait mais au fond, la route était déjà tracée.
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