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 [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}

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Anke Rosenbaum
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptyJeu 19 Mai - 23:50

Comme leur étreinte avait été merveilleuse. Saoule de joie elle avait le regard perdu vers le plafond alors qu’elle profitait de l’odeur de celui qu’elle avait attrapé. Il faisait danser ses mains sur elle et parfois elle remuait légèrement comme encore trop sensible à ses attentions tactiles. Sa joue avait trouvé une place de choix, au creux de son bras et elle ne put bientôt plus détourner ses yeux de ce cou si tentant. Elle s’approcha pour y déposer quelques timides baisers et bientôt entre deux tendresses, elle y planta ses crocs avec douceur comme pour s’assurer qu’il était encore sien et qu’il ne dirait rien. S’il se raidit un instant d’abord, il la laissa pourtant faire. Elle l’embrassait toujours, oubliant juste quelque fois le goût qu’il avait.

Il avait ouvert la bouche et prononcé des mots inconnus. Elle fit confiance au ton suave de son amant mais trop curieuse ne put s’empêcher de lui répondre quelques minutes plus tard.

-Qu’est-ce que cela signifie ?

Il était donc slave. C’était la musique de ce peuple-ci. Elle prit appui sur son torse pour se redresser et le contempla de cette nouvelle hauteur. Il avait bien des cicatrices qu’elle n’avait pas encore remarquées et passa son doigt sur chacune d’elle sans oser en demander la provenance. Est-ce que cela venait d’avant ou bien de duel à l’argent ? Elle n’aurait pas osé ouvrir la bouche à ce sujet non… Pour elle, le passé était douloureux et elle n’aurait pas supporté que l’ombre de ses souvenirs vienne tout gâcher. Elle se contenta alors de le regarder, sans se cacher mais le laisserait se raconter de lui-même si toute fois, l’envie puisse le gagner.

Elle se coucha de nouveau contre lui, surprise que son contact lui manque si vite. Elle fronça les sourcils et se cacha sous son menton. Elle ne trouvait pas cela tout à fait normal… Là, elle craignait qu’il ne la brusque pour qu’elle se retire, elle craignait que le temps leur soit compté. D’ordinaire, elle était la première à s’habiller, la première à filer car non… elle n’aimait pas les vampires. Soudain elle se rappela la raison de tout ceci et inspira profondément les vapeurs de la plaie qui embaumait encore en fermant les yeux.

- J’ai vu dans tes yeux… que tu m’avais pardonnée. Mais.. m’en veux-tu encore un peu ?

Elle releva son regard sur celui du vampire qu’elle voyait enfin à sa juste valeur. Elle sourit, amusée par l’idée qu’il soit le même que cet idiot hautain de l’Opéra.

-Était-ce l’ultime épreuve pour l’audition..? Suis-je toujours une danseuse de gavotte ?

Soudain le doute l’assaillit et elle sentit un léger rictus douloureux la gagner. Elle se redressa, assise et lui tourna le dos tout en se frictionnant les bras comme si elle avait froid. C’était un comportement emprunté oui, emprunté à ces humaines mal à l’aise. Il ne voulait probablement pas faire de musique, elle n’avait été qu’une conquête parmi des milliers d’autres. Il était une idole pour beaucoup et elle s’était faite avoir comme une jeune vierge. Elle déglutit difficilement alors que sa gorge se nouait.

-Je .. Je ferai mieux d’y aller…

Elle se releva et récupéra ses affaires éparpillées sans se soucier de l’homme.

-Oublie tout ça.. au moins nous sommes quitte… Je t’ai tiré dessus et toi tu .. enfin voilà.

A cet instant son portable sonna, c’était une alarme, celle qui lui ordonnait de s’abriter du jour qui s’approchait. Elle attrapa son sac et fit tomber la moitié de ses vêtements pour farfouiller à l’intérieur. Elle en sortit son arme, un bocal à fourmis et finit par tomber sur l’appareil au bruit perturbant. Anke lui pria de se taire et finit par faire face à l’homme à l’expression indéfinissable. Elle baissa immédiatement la tête, il était un mensonge, il ne pouvait pas être vrai pourquoi s’était-il joué d’elle, pourquoi l’avait-elle cru et pourquoi est-ce qu’elle s’était laissé convaincre ? Elle rangea nerveusement ses affaires dans sa besace et prit le temps de passer une main dans ses cheveux alors qu’elle n’avait pas encore pris soin de s’habiller.

-Je n’ai pas le temps de rentrer… Je ne t’obligerai pas à.. Tu as une chambre pour moi ?

Elle avait envie de se cacher, elle partirait ou est-ce qu’elle ferait mieux de le tuer ? Non elle n’était pas assez en colère pour ça. Elle était triste oui… il l’avait rendue triste et elle ne doutait pas qu’il y prenne plaisir. Elle n’aurait qu’à fuir dès que le jour serait passé… Ses yeux tombèrent sur son violoncelle et elle se souvint du luthier dont il avait parlé.. elle lui arracherait le nom avant de partir.



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Constantin Basarab
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptySam 21 Mai - 11:27

Elle était là, abandonnée contre son corps et la tenir contre lui ressemblait à un rêve étrange et merveilleux, lui donnait un sentiment de puissance et de paix, la sensation grisante et émouvante de tenir le monde entre ses bras. Il lut dans son regard que cette ivresse de bonheur était partagée. Les yeux de la jeune femme le couvaient d'une adoration nouvelle et il se retint de sourire encore lorsqu'ils glissèrent sur son cou. Vampire un jour, vampire toujours … Une étreinte entre immortels avait toujours quelque chose de puissamment bestial et mystérieux. Pourtant, il n'avait jamais ressenti une telle certitude de plénitude dans les bras de ses maîtresses précédentes. Certaines avaient été perverses, d'autres très douées, ou bien maladroites, d'autres encore, ingénues. Fortes ou fragiles, elles lui avaient procuré du plaisir mais jamais au delà d'un attachement qu'on pouvait avoir pour une présence ou l'attrait physique. Il avait regretté certaines plus que d'autres lorsqu'il lui avait fallu s'en séparer mais jamais elles n'avaient laissé le vide incommensurable que la mort de Stefan avait creusée en lui. Le sentiment d'avoir perdu l'être qui lui était destiné, d'être passé à côté de lui sans l'avoir vraiment connu. Il n'avait pas consommé sa passion pour le beau guerrier de leur « vivant » et elle s'était révélée alors que lui était devenu immortel et croyait être vouée à une éternelle solitude. Sans doute avait-il idéalisé cet amour inassouvi. Sans doute cela avait-il induit son errance solitaire ? Ou pas … Peut-être n'avait-il jamais ouvert son coeur à aucun autre être parce que le souvenir du jeune prince magnifique était encore trop vivace en lui ou peut-être était-ce simplement parce qu'il ne l'avait pas rencontrée elle, pas encore … Ses pensées vagabondaient et il ne put s'empêcher de se troubler lorsqu'il prit conscience qu'Anke et lui s'étaient d'abord détestés, ou du moins avaient essayé de s'en convaincre, tout comme Stefan et lui … Etait-il condamné à n'être ému que par des personnes qui se voulaient ennemies ou était-ce un travers chez lui de tomber dans les filets d'êtres qui lui étaient interdits ?

Il devait se rendre à l'évidence, il n'avait pas envie de soumettre la violoncelliste comme une simple maîtresse ajoutée à une liste. Il ne voulait pas seulement la séduire et la posséder encore. Il voulait qu'elle reste de sa propre volonté et pas par peur. D'ailleurs, Anke aurait-elle vraiment, avait-elle eu déjà peur de lui ? Il voulait qu'elle apprenne à le connaître et la connaître lui aussi bien au delà de la façon dont se connaissent des amants. Il voulait son estime, son admiration, sa compréhension, sa complicité. L'idée même qu'elle put à présent peser dans ses choix futurs le séduisait. Son coeur, son âme et son esprit avaient envie de devoir tenir compte de son arrivée dans sa vie. C'était tout simplement de la folie. Oui, il devait devenir fou, c'était cela. Il lui avait dit de rester aussi longtemps qu'elle le souhaitait, excluant qu'il put, lui, désirer un jour que leurs chemins se séparent. Cette main mise sur son libre arbitre l'aurait en d'autres circonstances, fortement irrité, le poussant à devenir froid et cassant. Au lieu de cela, il flottait dans un état d'euphorie indéfinissable, offert à ses caprices, abandonné à sa volonté, accroché à elle comme un vieil enfant qui viendrait de renaître à la vie. Il sentait ce corps à la peau si douce contre le sien, il sentit la soif qu'elle avait de lui lorsque les crocs de la louve se plantèrent à nouveau dans sa gorge et se surprit à remercier le ciel qu'elle ne fut pas déjà lassée et dédaigneuse. Il ne doutait pas qu'elle put l'être de la façon la plus cruelle qui soit avec ses amants. Amants … un mot qui le piqua dans sa chaire comme s'il avait effleuré un barbelé du plat de la main … Elle devait plaire et pouvait se servir sans vergogne parmi les humains comme les immortels. Et pourtant … elle revenait s'abreuver à la source qu'elle avait trouvé en lui et il en éprouvait une satisfaction presque irrationnelle. Il sentait chez elle de la tendresse entre les pulsions possessives pour son sang. Elle avait ponctué ses morsures de baisers aussi doux qu'ils étaient inespérés et inédits, finalement, pour le vampire. Jamais aucune femme ne lui avait donné de marques semblables, mais sans doute parce qu'il avait fait en sorte qu'elles s'en découragent, en se montrant distant et inaccessible. Avec elle, il était tout autre. Il gisait sur le sol, nu comme à son premier jour et se laissait contempler, mordre et caresser sans méfiance aucune, désarmé par la douceur qui côtoyait en elle la fougue, la sauvagerie latente.

Les yeux d'Anke étaient deux lacs aux eaux limpides en surface mais si mystérieuses et tumultueuses au plus profond. Que savait-il d'elle ? Qu'elle était danseuse, violoncelliste de talent, jouait dans un orchestre et vivait en collocation avec une ravissante humaine... il ne savait même pas où … Elle était chez lui, elle avait failli, voulu, peut-être, le tuer. Son corps garderait la cicatrice de leur première nuit … à jamais... «  elle a su user de l'arme qu'il fallait pour me marquer... » Comme cette pensée revêtait un double sens. Il en prit conscience au moment même où elle se formait dans son esprit. Elle demanda ce que voulaient dire les mots qu'il lui avait susurrés comme un aveu et il s'apprêtait à y répondre avec un sourire taquin aux lèvres alors qu'elle suivait du bout de ses doigts les traces de blessures plus anciennes sur son corps. Il ne pouvait se détacher du regard qui le sondait et soupira d'aise lorsqu'elle se lova à nouveau contre lui. Il voulait que ces instants demeurent gravés en eux. Moments où la sauvage Anke se montrait sous un jour qu'il n'aurai jamais osé soupçonner à l'Opéra, douce et câline. Il sentit une sorte de mélancolie l'envahir lorsqu'elle évoqua la blessure qu'elle lui avait infligé, lui demandant s'il lui en gardait rancune. Cette blessure, souvenir de leur première nuit, il la porterait comme un aveu de ce qu'elle était pour lui : désir et fascination au delà de tout. Un autre mot lui vint à l'esprit mais il n'osait y croire. Il allait répondre à ces deux questions qu'il avait laissées en suspens lorsqu'il sentit une crispation de la musicienne. Il manqua de se morigéner mentalement en se disant «  savoure donc l'instant et cesse de te poser de questions tordues! » Et si elle n'était qu'une chasseuse sous ses dehors rebelles à toute entrave, si tout cela n'avait été qu'un jeu pour ajouter à son palmarès un vieux vampire à la réputation de séducteur sulfureux. Et si elle avait toujours su qui il était, si sa venue sur la scène de l'Opéra alors qu'il était dans la salle n'avait pas été le fruit du hasard mais une étape d'un plan savamment orchestré ? Peut-être même était -elle un de ces agents de la Couronne, envoyé dans le but de le cerner, d'en découvrir plus sur lui et pourquoi pas, de le tuer ? Elle en avait manifesté l'intention ouvertement … Il chassa bien vite cette pensée qui lui donna un goût d'amertume en bouche et résolut de tout lui dire... Adviendrait que pouvait … Il avait envie qu'elle sache ce qu'elle était pour lui.

La troisième question faucha sa réponse avant même qu'elle eut franchi les lèvres du vampire et scella son aveu dans le silence de la désillusion. «  L'ultime épreuve pour l'audition ? » Ainsi croyait-elle qu'il choisissait ses musiciens en fonction de leur capacité à assouvir ses désirs charnels ? Ainsi n'avait-elle vu dans leur étreinte qu'un méprisable droit de cuissage exercé par un artiste capricieux , un maitre chanteur qui usait de son statut pour mettre dans son lit une consoeur ? Ce n'était rien que cela à ses yeux, un échange mercantile de « bons procédés ». Elle … l'insultait en lui révélant le voir ainsi, en prêtant crédit à cette réputation bien vite faite dans le milieu. Il n'avait jamais posé une main sur Flore... ni aucun des musiciens de son groupe... Il les voyait non pas comme des amis, mais comme des associés . Ils lui permettaient de concrétiser son rêve et en cela il leur était reconnaissant et les respectait tant que la réciproque était vraie. Il prenait les décisions en dernier recours, toujours seul, mais non sans avoir entendu leur avis. Les maîtresses et amants qu'il avait eus n'avaient jamais été pris de force ou par un ignoble chantage – excepté, il devait bien le reconnaître, ces officiers polonais qu'il avait dépucelés de l'arrière parce qu'ils l'avaient traité d' efféminé à longue chevelure, mais il s'agissait de leur montrer à quel point ils se fourvoyaient et non de les soumettre à son désir, même si cet épisode avait éveillé en lui le goût des garçons- tous s'étaient rendus à ses caresses, à ses assauts de leur plein gré. Il n'était pas sans ignorer que certains vampires usaient de manipulation mentale ou d'hypnose pour séduire mais il n'était pas de ceux-là et quand bien même, ce qui c'était passé cette nuit entre eux était tout pour lui sauf le paiement d'un droit d'entrée qu'il voulait lui imposer. Il s'en voulut de ressentir une étrange douleur au creux du ventre et une pointe à l'endroit où battait jadis un coeur d'homme. Il se drapa dans ce qui lui restait. Il aurait pu choisir de s'abriter derrière la fierté et le dédain des Besarab. Il aurait pu la conforter absolument dans sa cruauté et lui signifier qu'en effet, elle venait de payer sa place de choix auprès de sa personne en donnant les preuves que son talent s'étendait à autre chose que la musique. Il aurait pu … Il préféra jouer la carte de la désinvolture. Les artistes n'étaient-ils pas ainsi , prenant tout à la légère ? Puisqu'elle semblait accorder crédit à ces clichés,il allait lui donner du cliché. Il ravala ses aveux et ses protestations et joua les amants aimables lorsqu'il la vit se frotter les bras. Il se redressa et esquissa un geste pour passer son bras sur les épaules de la jeune femme puis se retint.

- Tu as froid ? Nous devrions retourner dans le salon où brûle un bon feu de cheminée. Tu sais que tu as un autre talent outre ceux de danseuse et de musicienne ? Tu joues divinement bien la comédie … J'ai moi-même été abusé … Tu étais très crédible en humaine. Tu as un réel don avec la musique … et je crois que cela tient à la douceur de tes mains … et à ta faculté d'écoute ...

Que de relents de douleurs, que d'allusions voilées étaient dissimulés dans cette tirade, qui fusa de sa bouche à travers un petit rire désabusé. Pourtant quand elle voulut mettre fin à cette nuit... leur nuit … de la façon la plus banale, il atteint un cran difficilement supportable de révolte qui fit mourir les derniers mots sur ses lèvres. «  et tu n'as rien, pour moi, d'une simple danseuse de gavotte, tu le sais bien ... »

Il marmonna à regrets.

- Y aller ? Oui tu ferais mieux …

Il n'avait pas envie qu'elle lise sa déception sur son visage ni dans son regard et s'il masquait pour le moment assez bien ses sentiments, du moins l'espérait-il, il se connaissait assez pour savoir que cela ne durerait longtemps. Qu'elle parte, oui . Il la regardait rassembler ses affaires et allait lui signifier qu'il lui ferait parvenir une proposition de contrat afin qu'elle puisse le lire tranquillement chez elle mais une sonnerie stridente l'interrompit. Elle semblait déstabilisée, déversant son sac, à la recherche du portable moqueur. Il aperçut à nouveau l'éclat métallique du revolver et vit le petit bocal rouler sur la moquette. Il avait écarté ses derniers mots qui lui faisaient trop mal … Si mal . Elle revenait à la charge avec son histoire de marché, de créance mais cette fois avec cette sordide allusion … « je t'ai tiré dessus et toi tu … ». Il fixa son attention sur le petit récipient en verre, un court instant. De petites formes noires s'y agitaient fébrilement. Il releva la tête et la fixa sans ciller cherchant vainement quelque chose qu'il put croire tangible dans les yeux d'Anke. Il l'avait serrée dans ses bras, avait cru lire en elle quelque chose de merveilleux quelques minutes auparavant, l'avait aimé. Cet ultime aveu qu'il se fit à lui même acheva de le blesser. Et voilà qu'en quelques phrases assassines, elle effaçait ce qu'il avait cru être exceptionnel. Pourquoi y avait-il cru ? Le poids de sa solitude devenait-il si intolérable qu'il se laisse aller à tant de crédulité ? Ils étaient de même nature, tous deux et il savait depuis longtemps qu'il n'y avait rien d'autre à attendre d'un vampire qu'un échange de plaisir, qu'un jeu de pouvoir et de perversion. Il la contemplait, sans bouger alors qu'elle s'agitait fébrilement. Il avait été seul, encore, ce soir. Seul à ressentir … S'enfermer dans la seule optique de l'art devait être possible. Elle restait malgré tout LA violoncelliste qu'il fallait à Zagiel. Il était assez sage et se maîtrisait assez pour ne pas gâcher cette chance pour un simple malentendu, un de plus, entre eux...Pourtant lorsqu'elle lui annonça que l'heure était trop tardive pour lui permettre de partir, il détourna la tête pour cacher la confusion de son esprit. Passer encore douze heures en compagnie d'une femme qui le méprisait … alors que lui …

- Oui, bien sur … Auriez-vous à redouter l'astre diurne ? Dit -il avec une certaine tristesse teintée d'ironie dans la voix. J'ai une chambre d'amis absolument bien protégée de la lumière du jour... Je vous … je t'y conduirai. Accorde-moi le temps de m'habiller.

Il se leva lentement et partit à son tour à la recherche de ses vêtements.

- C'est fou comme le rayon de dispersion des effets de deux vampires en rut peut être large, non ? Balança-t-il, sarcastique.

Les paroles avaient fusé sans qu'il les puisse retenir. Il présentait désormais une tenue décente sous la ceinture, ayant retrouvé son pantalon .

- Je crains fort de devoir accompagner mademoiselle torse nu, ma chemise étant peu présentable...

Il hésita, la gorge nouée. Combien cette fausse légèreté acide lui coûtait. Elle était encore nue, le cheveu en bataille et l'air égaré, livrant un combat à la petite robe mauve pour y entrer de façon simple. Si belle et désirable … Il devait oublier … Elle l'avait dis. Il savait qu'il n'oublierait jamais et jamais chez un vampire avait un goût d'éternité … une condamnation à l'enfer et au manque perpétuel. Il détourna son regard de celle qui le condamnait, fit quelques pas, se baissa sur le violoncelle qui gisait à terre et le releva doucement.

- Devons -nous rhabiller ton ami aussi ? Peut-être préfères-tu le faire toi-même ? Demain soir, je vous accompagnerais chez l'artisan dont je t'ai parlé ? Nous le lui devons bien...

Il se tenait là, debout, l'instrument brisé entre les mains. Deux anciens combattants qui avaient fait les frais d'une sauvageonne. Le vampire sentit un étrange picotement poindre au coin de ses yeux . Il s'efforça de les garder sur le corps de bois pour ne point contempler celui qui l'avait fait vibrer avec passion alors qu'il allait disparaître sous l'étoffe soyeuse. Dans sa tête les musiques sublimes étaient toujours là à tournoyer mais elles avaient pris un accent sombre et nostalgique.
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Anke Rosenbaum
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptyDim 22 Mai - 12:58

Ses mots étaient cinglants d’un sens profond que la forme ne savait soupçonner. Anke sentit la peur l’encercler alors même qu’il dévoilait enfin ses intentions. Il se moquait d’elle comme s’il était heureux qu’elle y voit clair enfin. Peut-être la félicitait-il d’être enfin lucide ? Il l’invitait à passer au salon pour qu’elle n’ait plus froid… Elle ne pouvait pas avoir froid. Elle se figea un peu plus et sentit une vague de dégoût l’envahir. Le bonheur de son sang vibrait encore en elle, elle était gorgé de lui, comment ce nectar et ces instants si merveilleux pouvaient se montrer à présent si monstrueux ? Il la prenait pour une comédienne, l’accusait d’être à présent si faussement humaine mais la vampire s’y était réfugiée comme dans une carapace qui l’avait tant gardé des tracas pendant si longtemps. Elle aurait voulu rebondir sur le fait qu’il se sente abusé, lui prouver qu’elle n’avait en rien joué la comédie mais pourquoi devrait-elle le conforter qu’elle y avait cru ? Pour qu’il jouisse davantage de l’avoir salie ? Il avait murmuré qu’elle n’était pas pour lui une danseuse de gavotte mais le ton si sombre qui l’entourait supposé qu’elle l’avait deviné.. deviné qu’il mentait.

Elle avait pris la meilleure des solutions en voulant partir et il l’avait encouragée en ce sens. De simples mots pouvaient être si tranchants, ils déchiraient sans vergogne les espérances qu’elle avait tendues vers lui , l’isolant encore plus dans l’impalpable trahison. Il était clos, il n’avait pas de compassion dans le regard et son visage trop dure ne laissait aucune porte de sortie à la femme désemparée. Elle évita donc d’en lire davantage, retenant avec force ses larmes car elle ne pouvait lui accorder ce plaisir. Pourtant, elle se releva doucement, tirant ses affaires contre elle alors qu’il s’était mis à la vouvoyer, jouant des mots de leur rencontre… Il venait de rompre les derniers souvenirs de leur intimité avec la courtoisie des immortels, avec ce détachement inimaginable dont ils étaient capables de faire preuve. Anke baissa les yeux alors que tremblante, elle chancela d’un pas en arrière. Elle retrouva le mur où elle avait été adossée quelques heures plus tôt, se souvenant de cet homme qu’elle avait craint avant d’avoir aimé. Constantin récupéra ses affaires et elle n’osa rien dire et ni bouger.

Peut-être s’était-il rendu compte des immondices qu’il lui infligeait car il faisait en sorte de ne plus la traiter d’étrangère se satisfaisant d’un « mademoiselle » non moins douloureux. Il lui faisait face, l’attendant possiblement et elle fuit son regard pour se tourner légèrement, soudainement pudique en se pressant d’enfiler sa robe sans passer ses sous-vêtements. Le vampire s’était approché pour préférer se saisir du violoncelle plutôt que de la prendre dans ses bras et la nargua une fois de trop. Il voulait la revoir pour sa musique, balayant en une fraction de seconde toute la passion qu’elle lui avait confiée… Anke tira d’un coup sec sur sa robe pour la faire passer et telle une furie se jeta sur lui pour le pousser et récupérer le corps de bois.

-Tu n’es qu’un… Tu.. Ne t’approche plus jamais de moi !

Elle ne dissimula pas sa rage, les crocs sorties, menaçantes. Elle serra son instrument contre elle comme s’il était sa seule intégrité et ouvrit la porte du studio pour s’enfiler dans le couloir en abandonnant ses autres effets sur place. Elle descendit les escaliers quatre à quatre en laissant quelques larmes couler sur ses joues d’opales et se figea soudain dans l’entrée, face au serviteur terrifié qui n’osait plus bouger. Toute la haine que Constantin lui inspirait, elle la matérialisa sans réfléchir, parce qu’elle ne reviendrait plus et ce, même pour faire le ménage. Elle approcha lentement de l’homme et leva une main sur sa joue comme si elle voulait le conforter d’une caresse quand l’autre s’approcha également bien que chargée de la tête du violoncelle pour souligner son menton. Elle passa la main libre dans ses cheveux dans une promesse presque sensuelle et lorsqu’il eut peur, elle lui brisa la nuque d’un coup sec, le laissant tomber à ses pieds sans qu’il n’ait eu le moindre mal. Elle entendit des pas. Il allait certainement vouloir gronder et elle n’oubliait pas qu’il était plus fort qu’elle. Anke se précipita vers la porte d’entrée et l’ouvrit en grand, hésitante à s’élancer dans les rues qui accueillaient le jour. Si elle devenait une louve elle rentrerait plus vite mais elle ne pourrait garder son violoncelle avec elle… Elle se cacherait… Constantin approchait et elle prit peur, préférant risquer le soleil à son amour perdu.
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptyDim 22 Mai - 18:56

Il fut surpris qu'elle fonde sur lui pour lui arracher l'instrument des mains. Il ne faisait que manifester le souci qu'il avait de quelque chose qui était cher à la vampire. Il avait promis de l'aider à rétablir le précieux complice. Même si elle dédaignait ce qu'il avait laissé s'exprimer pour elle lors de leur étreinte, elle pouvait tout de même lui permettre de tenir sa parole. Pourtant la haine avait repris le dessus de la douceur et de la tendresse. La complicité, l'impression d'être sur la même onde passionnelle s'étaient envolées. La vindicte et le mépris étaient revenus, plus fort encore qu'à l'Opéra. Elle avait eu ce qu'elle voulait, sans doute. Des instants de plaisir entre ses bras. Alors maintenant elle le rejetait, lui reprochant peut-être cet instant d'égarement ou simplement d'être devenu sans attrait à ses yeux, de n'être plus désirable comme une nouveauté. Elle éructa des mots qui n'eurent pas le courage de leur aveu... Il n'était qu'un ... Elle le condamna une nouvelle fois à l'éloignement et l'oubli. Il était sidéré par tant de violence sans subtilité. S'il n'avait pas exclu la possibilité qu'elle l'écarta de sa route et le raya de sa vie aussi promptement qu'elle l'avait laissé entrer en elle, il avait imaginé qu'elle le ferait avec plus de raffinement, de façon plus insidieuse, en l'humiliant en public par exemple, en feignant de ne pas le connaître plus tard, en l'ignorant avec ses airs de duchesse. Au lieu de quoi elle explosait de colère, montrait ses crocs qui lui avaient donné tant de plaisir. Il l'aurait éconduit qu'elle ne se serait pas comporté différemment, elle jouait l'outragée ...après avoir piétiné ce qu'il s'apprêtait à lui dire. Il resta là, interdit quelques secondes, avec au creux du ventre cette douleur qui enflait dans sa poitrine comme si ses aveux qui n'avaient pu éclore au grand jour s'épanouissaient en une fleur vénéneuse qui le dévorerait de l'intérieur. L'éclat gris et froid du revolver sur la moquette sombre attira son oeil qui se déplaça vers le petit bocal qui avait roulé contre le pied de la chaise.

Il l'entendit dévaler l'escalier au lieu de retourner au salon jaune. Il comprit alors son intention. " Est-elle folle ? " Hurla une voix en lui. Il se rua à son tour hors du studio. Il trouva dans le couloir sa fragrance aimée qui flottait et la suivit jusqu'à la volée de marches . Il vit le corps inerte de son majordome et ne trouva pas le temps de s'en émouvoir. Il volait plus qu'il ne courrait lorsqu'il passa sur son corps pour attraper le bras d'Anke à la volée. Elle était déjà sur le trottoir, son violoncelle serré contre elle. Il l'attira à lui, autant pour sentir encore le contact de son corps contre son torse nu que pour la mettre à l'abri de l'aube qui se levait au bout de l'avenue.

- Veux -tu mourir ? Ma présence t'insuporte-t-elle à ce point ? Tu vas rester ! Bon sang ! Quoique tu penses de moi, je ne veux pas avoir ta mort sur la conscience.

Leurs pieds, maladroits dans l'étreinte forcée, heurtèrent le cadavre de l'humain, trébuchèrent presque dessus. Ils se raccrochèrent l'un à l'autre autour du malheureux violoncelle. Il lut dans les yeux de la jeune femme des choses qui lui firent mal même si teintées de ce trouble qu'il avait perçu aux premiers instants de leur confrontation. Il ne pouvait y avoir uniquement la haine et le mépris dans ce regard. Pourtant ils étaient bien là et le blessèrent encore. Il se raccrocha à une argumentation raisonnable, très vite. Il le fallait ... pour ne pas succomber une nouvelle fois à l'envie de l'embrasser et ... se voir rejeté. Jamais il ne pourrait la soumettre contre sa volonté au feu de la passion qu'il éprouvait. Il se refusait à user de la force pour autre chose que la sauver. Il devait la sauver ... oui, puisque l'aimer lui était interdit.

- Tu vas rester jusqu'à demain soir comme c'était prévu. Nous ferons un crochet chez Goran, pour ton violoncelle.

Il la poussa dans le vestibule sans ménagement. Les premiers rayons s'étendaient déjà sur l'asphalte de la rue. Il revint vers l'entrée puis referma la lourde porte de l'Hôtel comme si elle n'avait été qu'une simple porte de plaquage de chantier. Elle claqua de façon sinistre, résonnant dans le grand hall et répercutant ses vibrations dans les murs de pierre pleine. Il avança vers elle en dardant un regard noir et peu amène.

- Je ne sais pas à quel jeu tu as joué avec moi mais je ne veux ni périr consumé en te courant après sous le soleil, ni être accusé par la Couronne de ta disparition. Ils n'attendent probablement que cela pour me faire "tomber".

Sans lui laisser le temps de réagir, il empoigna son bras d'une main et prit son violoncelle dans l'autre. Ils remontèrent quatre à quatre les escaliers. Enfin, Anke les survolait plus qu'elle ne les gravissait. Ils arpentèrent le même couloir et il s'arrêta presque au bout, devant une porte puis plaquant la jeune femme contre celle-ci, il fit jouer le penne et la poussa à l'intérieur de la pièce.

- Tu seras très bien ici... Dit-il en allumant la lumière qui dévoila une chambre dont la décoration semblait surgi d'époque lointaine.

Les vantaux des trois fenêtres étaient clos. La pierre constituant les murs semblait si épaisse qu'on eut pu se croire dans une forteresse plus que dans un hôtel particulier parisien. Meublée sobrement d'un immense lit en bois sombre et brut et d'un grand coffre de la même essence, elle était surtout remarquable par la présence d'un grand nombre de livres et de bibelots antiques posés ça et là, à même le sol et d'une guitare espagnole sans âge posée contre une embrasure de fenêtre. Sur une petite console, trônaient des flacons de verre bouchés de liège qui contenaient des herbes. Au mur, face au lit, un étendard au tissu épais était accroché. Sur le fond bleu nuit se découpaient en lettres d'argent la devise:

" Ab imo pectore, ad valorem sed non ab irato"

Il posa le violoncelle délicatement contre le mur puis la poussa sans précautions sur le lit . Après une brève hésitation, il effleura une mèche qui tombait sur le front de la musicienne et la glissa derrière son oreille puis recula comme prévenant un nouvel accès de rage inexpliqué.

- Je vais t'apporter des vêtements de nuit et ce que tu as oublié dans le studio. Tu peux appeler Marjorie pour l'avertir de ton absence... Dis lui ce que tu veux. Pour ma part je n'ai rien à lui cacher...


Il secoua lentement la tête, la mâchoire crispée, le visage légèrement incliné. Ses poings serrés dans ses poche, il la contemplait comme il aurait regardé une oeuvre d'art magnifique et inespérée mais trop fragile pour pouvoir être extraite de sa gangue.

Il se dirigea vers la porte, posa la main sur la poignée.

- Je ferai tout de même rédiger un avenant au contrat et te le ferai parvenir par coursier à l'Opéra. Si par hasard tu reprenais tes esprits avant que je n'engage quelqu'un d'autre... et te décide à le lire.

Il eut un sourire douloureux.

- Mais je suppose que jouer dans le groupe ne t'a jamais véritablement intéressé...



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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptyLun 23 Mai - 13:25

Le ciel se déclinait sous des couleurs qu’elle n’avait pas eu souvent l’occasion d’observer. Était-ce une promesse au salut dans la mort ? N’était-ce pas si paradoxal qu’un arc en ciel puisse être si dangereux ? Elle s’était avancée dans la rue et s’inquiétait de trouver à temps un recoin pour s’abriter. Même une benne ferait l’affaire pourvu qu’elle soit loin de lui et de la honte. Contre toute attente il s’était risqué au soleil et le vampire la happa brusquement. Il la tint contre lui et elle arriva à croiser son regard alors que sa mâchoire serrée articulait qu’elle resterait encore. Il était possédé par la rage à moins que ce ne soit de la colère ou de la peur. Il ne chercherait donc pas à la tuer sinon pourquoi la tirer à l’abri des rayons ? Il la tira à l’intérieur sans ménagement et ils n’eurent pas même l’instant d’une pitié pour le domestique allongé. Anke lâcha un petit cri de surprise devant tant de force, ne soupçonnant plus qu’on puisse la saisir sans craindre de la casser.

Il ne l’abandonna pas tout de suite, préférant sonder son regard alors qu’ils étaient si proches. Le violoncelle était en sûreté ou alors les gardait encore un peu de leur folie mais la main libre de la jeune femme s’était appuyée sur son torse nu pour se rattraper et elle n’arrivait à l’y ôter. Une légère pression du bout des doigts lui rappela les délicieux instants qu’il lui avait volés et elle sentit la colère la gagnait encore à force de s’inspirer encore du parfum qui s’évadait de sa plaie. Il rompit leurs silencieuses retrouvailles d’un ton implacable qui lui ordonnait de rester comme s’il avait besoin de flatter sa conscience d’une parole qu’il avait émise en début de soirée. Comme pour s’assurer qu’elle réponde des lors à ses désirs, il la poussa dans l’entrée avec plus de brutalité encore. La vampire garda son instrument contre elle comme pour s’assurer qu’il ne leur arriverait rien pour le moment. Constantin fit claquer la porte qui les protégeait enfin du ciel et les écartait du répit.

Elle sursauta devant la force qu’il avait employée pour la fermer. Le vampire avança sur elle, menaçant et elle recula d’un pas se gardant encore un peu de sa fureur mais sans baisser les yeux. Elle ne comprenait rien… Non il ne pouvait pas vouloir la tuer alors qu’il venait de la sauver. Mais il se justifia de la pire des façons : il ne voulait pas qu’elle se risque de mourir pour ne pas risquer de l’impliquer lui dans sa disparition. Anke baissa dès lors les yeux, se concentrant pour faire disparaître le pieu qu’il venait de lui planter dans le cœur. Il en rajoutait encore, alors qu’elle avait juste voulu que tout ceci se termine, pourquoi se montrait-il si cruel ? Elle avait abandonné son agressivité parce qu’il avait eu raison de ses ressources et qu’elle faisait tout pour ne pas fondre en larmes. Il n’attendit rien de toute façon, certainement heureux d’avoir gagné cette bataille et peut-être même la guerre et l’attrapa de nouveau par le poignet, arrachant cette fois son violoncelle. La musicienne poussa encore un petit cri de surprise et de douleur alors qu’il la conduisait de force à l’étage. Elle tenta de tirer et de se libérer mais sa poigne était aussi ferme que de la pierre et ses plaintes ne semblaient pas l’inquiéter une seconde. En haut, il la maintint contre une porte, la dévisageant de son air le plus froid. Il tourna la poignée en la laissant trébucher à l’intérieur.

Elle hésita à avancer, ne sachant ce qu’il lui réservait encore mais il alluma et les formes de ce qui ressemblait à une chambre s’embrasèrent soudain. Elle fut étonnée de trouver l’endroit charmant comme si elle était rassurée qu’il ne l’enferme pas dans un endroit sordide et tourna légèrement la tête vers lui lorsqu’il déposa avec douceur son compagnon à cordes. Constantin avait usé de cette tendresse qu'elle avait connue. Elle l’avait reconnu là mais le vampire ne se soucia pas de la femme comme de l’instrument et la poussa plus encore vers l’intérieur de la pièce, elle chuta sur le lit, tant elle ne s’était pas attendue à ce qu’il la néglige autant. Il restait pourtant à ses côtés, se plaisant à contempler le désarroi de son amante et jouant d’une de ses mèches. Anke n’osa bouger, tant de contradictions flambaient en elle, elle ne pouvait y céder sans devenir folle. Il disait vouloir lui rapporter ses affaires, comme s’il en avait eu assez de la martyriser et qu’il lui offrait enfin de quoi retrouver un peu sa dignité mais il évoqua Marjorie… Elle aurait voulu l’attraper à la gorge et la lui ouvrir sans ménagement du bout de ses petits ongles mais il se leva à temps et partit vers la porte alors que l’azur de l’allemande s’était voilé de pourpre humide. Il revenait sur le contrat et enfin même sur le fait qu’elle avait préféré le sexe à la musique.

-Jamais tu ne toucheras à Marjorie ! Elle n’est pas aussi sotte que moi ! Non ça, tu n’as rien à cacher… la fierté sans doute ! Quel grand homme tu fais !

L’ironie était douloureuse mais elle ne voyait pas comment exprimer son incompréhension autrement. Elle tenta de paraître un peu plus calme malgré tout l’émoi qui l’habitait.

-Je te remercie de t’inquiéter mais je n’ai pas de compte à lui rendre… Je ne suis pas le genre de personne de qui on s’inquiète… enfin de toute façon… je ne vois pas ce que ça peut te faire.

Elle sentit une larme la trahir alors elle détourna les yeux sur le dessus de lit sur lequel elle était assise. Il lui parlait encore du groupe… comment pouvait-elle jouer avec lui ? Il l’avait abusée. Son poignet lui faisait mal et elle se mit à le frotter légèrement, l'idiot avait du lui blesser.

-Je n’ai jamais eu besoin de ce groupe. Marjorie a voulu que je vienne passer l’audition, je l’ai passée. Si tu veux m’embaucher pour me regarder en coin et prendre plaisir de m’avoir trompée… Non pour sûr… ça ne m’intéresse pas. J’ai beau ressembler à une mortelle, j’ai gagné un peu plus de dignité depuis toutes ces années…
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptyMar 24 Mai - 22:03

Alors qu'il allait sortir de la pièce, elle prit enfin la parole pour le mettre en garde au sujet de son amie. Anke prêtait à présent des intentions salaces à Constantin prétendant qu'il pouvait convoiter Marjorie. Il eut un haussement d'épaules désabusé. Que répondre à cela ? Il était de plus en plus perplexe devant les réactions de son amante. Pourquoi tant de hargne à vouloir le dégoûter et le tenir éloigné ? Il aurait suffi qu'elle lui dise qu'il n'était qu'une conquête de plus à ses yeux mais qu'elle le méprisait au fond. Cela eut été plus simple et tout aussi efficace. Que cherchait-elle avec ses provocations, cette façon de mordre par les mots. Mais plus que tout, ce qui le troublait infiniment était son attitude de fuite au risque de mettre sa vie en péril, alors même qu'il avait accepté de l'héberger encore et qu'il affichait une réserve digne, se conformant au souhait qu'elle avait manifesté de reprendre une distance glaciale. Qu'est ce qui rendait les bras du vampire si répugnants soudain à ses yeux pour la pousser dans ceux de l'aube, au risque d'y perdre la vie ?Avait-elle un contentieux avec une personne qu'il avait la malchance de lui rappeler ? Payait-il pour un autre qui l'avait malmenée ? Il plissa le front pour essayer de se souvenir, fouillant son passé si vaste. Avait-il sans le savoir causé du tort à sa famille en d'autres générations ? Elle avait parlé allemand dans la passion. Se pouvait-il qu'elle fut parente d'une de ses victimes lors de la seconde guerre mondiale ? Tant de suppositions s'entrechoquaient dans l'esprit du vampire sans pourtant qu'une d'elles s'impose comme évidente. Une phrase d'une banalité affligeant fusa de ses lèvres pour toute défense.

- Serais-tu jalouse ? Tu me repousses mais tu voudrais que je renonce aux autres femmes ? Rassure-toi, je vais éviter de regarder de ton côté à l'avenir. Je veux croire que pour habiter ensemble, il faut que vous ayez une conception assez proche de ce qu'est la vie. Je n'ai pas vraiment envie de revivre la même désillusion avec une de tes "disciples". Je laisse à d'autres le plaisir d'être dupés et rejetés. Je suppose que vous allez bien rire ensemble lorsque tu lui raconteras de quelle façon tu m'as signifié ce que je suis réellement pour toi.

Il hocha la tête, un rictus amer aux lèvres, avant d'ajouter :

- Le grand homme t'a accueilli chez lui, laissé voir ce que peu ont pu voir, de lui. Il ne t'a jamais manqué de respect, n'a jamais exigé plus que tu n'étais prête à donner. Il ne t'en a jamais voulu d'avoir souhaité sa mort... Il t'a ouvert ses bras alors que tu avais voulu le détruire. Depuis que nous nous sommes croisés j'ai du faire face à ta vindicte et malgré tout, j'ai voulu croire que ce n'était qu'une façade, une défense contre je ne sais quel fantôme... J'ai voulu comprendre ... J'avais cru voir plusieurs fois une autre Anke, belle, passionnée, amoureuse de l'art et de ...

Il se passa la main sur le visage, soudain las.

- Je ne sais pas ce qu'il y a en toi qui veut te forcer à paraître si odieuse... cela me dépasse... Je comprendrais peut-être un jour comment une femme peut paraître tout donner pour tout reprendre l'instant d'après. Je ne joue pas à ce genre de jeu. Je croyais que tu l'avais finalement compris et je me suis trompé.

Il prit une profonde inspiration pour se calmer et poursuivit d'une voix soudain voilée.

- Je n'avais rien à te cacher, non ... Tu aurais tout su de moi mais tu as révélé juste avant que mes mots ne me trahissent ta volonté d'oublier ce que nous avons partagé. Je t'en sais gré, cela m'aura évité de me ridiculiser davantage en partageant avec toi ce que tu ne voulais pas savoir.

Il la vit détourner la tête pour contempler le couvre lit. Peut-être commençait-elle à avoir honte de son attitude?

- Tu peux regarder ailleurs oui, c'est cela ... Allez calme-toi ... Tu as sans doute raison... Tu n'avais nullement besoin de venir passer cette audition, ni de Zagiel, ni de moi. Je ne peux croire que tu fasses porter à Marjorie la seule raison de ta présence. Penses-tu que je sois dupe ? Tu n'es pas du genre à te laisser dicter tes choix par une petite humaine, qu'elle soit ton amie ou pas. Je ne sais finalement ce qui t'a poussé à venir. Je pourrais penser que c'est la seule envie de tester ton pouvoir de séduction. Tu peux être rassurée, il fonctionne à merveille, il est même mortel, à bien des égards ... Mais si tu crois que je te laisserai jouer avec nous dans le seul but de te faire payer de m'avoir éconduit, il vaut mieux oublier ce contrat, effectivement. C'est que tu me connais bien mal...

Il se tourna vers la porte et l'ouvrit puis murmura avant de la refermer.

- Jamais je n'ai voulu, jamais je ne pourrai te faire de mal ... jamais ...

Il la claqua d'un coup sec et tourna la clef dans la serrure puis longea le couloir pour regagner le studio afin d'y récupérer les quelques affaires abandonnées par la ballerine. Une fois enfermé dans son refuge, il s'adossa au mur qui portait encore les traces de son sang et hurla sans que sa voix ne pût échapper de ce sanctuaire. Deux sillons pourpres barraient ses joues et il y porta ses doigts stupéfait de ce que manifestait son corps.
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptyMer 25 Mai - 17:26

Constantin écouta avec attention ce qu’elle avait à lui dire mais ne comprit visiblement rien car se montrait encore plus odieux. Tant, qu’elle s’en trouva bouche bée. Il lui demandait si elle était jalouse, il pointait son doigt avec audace l’attachement auquel elle avait cru. Pourtant dans sa tranchante verve, il avoua une rancœur profonde comme celle d’un homme dupé. Elle plissa le front, incertaine de comprendre le nouveau virage que prenait leurs échanges et aurait voulu l’arrêter mais il continuait dans ce même schéma de désillusion. Il avait voulu la comprendre, il avait voulu qu’elle lui donne… N’avait-il rien reçu de son amour ? Elle était bouleversé de la réalité que prenait les évènements et plus encore qu’il la dépeigne autant. Odieuse.. il pensait qu’elle était sournoise, manipulatrice quoi d’autre encore ? Elle n’avait jamais été de mœurs légères. Elle s’était donné vite et il avait cru que c’était une chose banale pour elle ?

Voilà qu’il l’enfonçait encore et elle s’en sentait terriblement perdue. Elle sentait comme la méprise avait été grande pour lui mais il dévoilait pourtant tout le dégoût qu’elle aurait fini par lui inspirer un jour… Il ne la voulait plus dans le groupe. Cette résolution sonna la fin du doute. Si le chanteur avait voulu l’abuser il l’aurait gardé, aurait joué encore et longtemps surtout qu’elle lui avait dit qu’elle répondait aux exigences d’autres qu’elle. Il avoua la trouver séduisante et elle en fut flattée au milieu de toute cette douleur. Anke avait relevé la tête vers lui, reprenant un peu de courage, assez pour tenter de lui montrer qu’il se trompait lorsqu’il ouvrit la porte pour s’y engouffrer après lui confier ne pas avoir voulu lui faire de mal.

Elle le laissa partir parce qu’il valait mieux qu’ils se calment tous deux mais le bruit de la clef déclencha une profonde panique chez la femme et elle se rua sur la porte pour tenter en vain de l’ouvrir. La terreur planait dans sa voix, comme s’il avait provoqué chez elle une dernière détresse. Elle tambourina la porte avec angoisse.

-Reviens !! Constantin ! Ne me laisse pas ici ! Ne me laisse pas !!! Constantin !!!

Elle entendit un soupire puis ses pas qui s’éloignèrent. Elle n’arriva pas à calmer ses petits cris, elle pleurait, jamais on ne l’avait enfermée sinon le jour de sa transformation.

-C’est une erreur ! Constantin ! Ouvre-moi ! Je t’en supplie ! Mein engel..

Elle était littéralement pétrifiée et lorsqu’elle reconnut, au loin, le bruit de la porte du studio qui venait de se fermer. Elle se figea un instant.. Il n’en avait rien à faire. Elle se laissa glisser sur la porte enfouissant son visage entre ses bras et serrant ses genoux contre elle. Son poignet la faisait souffrir depuis qu'elle l'avait abattu sans concession contre le pan de bois. Sinon son Sire, personne ne l’avait jamais enfermée. Anke avait toujours ignoré que cela put lui couter autant d’être enfermée mais elle avait l’impression de suffoquer. Son amour d’une nuit la traitait comme une vulgaire esclave, il la privait de sa liberté elle, une artiste, une femme qui avait toujours tenu tête à ceux qui avait voulu lui imposer leur joug. Elle avait toujours eu sa liberté, son art ! Elle vivait en solitaire pour se garder des traqueurs, se garder des résistants de guerre de toute époque. Comme cela lui avait demandé du courage de fuir toujours, pour ne jamais être tuée ou pire être faite prisonnière.

Au bout d’un moment, elle se releva, le visage ensanglanté par les plaies de son cœur et s’allongea sur le lit. Elle n’avait pas eu le temps de remarquer pourtant tout d’un coup le parfum des draps la frappa. C’était son lit. Elle se recroquevilla sur le côté, la tête sur cet oreiller qui avait entendu ses rêves et s’imagina un instant dans ses bras pour balayer toute la tragédie de la situation. Malheureusement, ses larmes ne voulaient s’arrêter et un peu confuse d’avoir tâché la literie, elle retourna le coussin et se redressa pour continuer son tour de chambre. Il y avait de nombreux livres, il y avait quelques effets personnels mais tout restait assez froid. Un étendard trônait par-dessus le lit mais elle n’en comprit pas la signification. Elle s’installa au bureau et y chercha de quoi susciter son intérêt mais elle n’y trouva rien de bien satisfaisant pour faire passer son angoisse. Comme ses fourmis lui manquaient ! Souvent elle regardait vers la porte quand elle pensait entendre du bruit. Comment devrait-elle l’accueillir quand il reviendrait ? Est-ce qu’il reviendrait ?

Elle se pencha sur les fenêtres condamnées… Elle pourrait peut-être s’enfuir par là quand la nuit tomberait. Peut-être qu’il la laisserait ici mourir de soif ? A cette pensée sa gorge se serra encore.. Elle avait soif. Elle avait vécu bien trop d’émotions en une seule nuit pour ne pas se sentir desséchée et ses larmes lui coutaient beaucoup. Anke trépignait sur place et n’arrivait pas à calmer sa colère, elle était folle d’être ainsi réduite à ses moindres désirs. Pourquoi ne l’aimait-il pas tout simplement ? Pourquoi est-ce qu’il la détestait autant dans toute cette passion ? C’était sûrement cela, ils se ressemblaient et il ne pouvait supporter l’aimer autant qu’elle lui inspirait de dégoût. Encore une poussée de rage et elle saccagea sa bibliothèque et renversa tous les objets qu’elle put trouver.

Après toutes ces crises de nerfs inutiles, la fatigue la trouva. Refusant de s’allonger dans son lit, à cause de l’enivrante odeur, elle se blottit dans un coin et posant sa tête sur un penchant du mur, elle s’endormit.
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptyMer 25 Mai - 21:52

Il reprit son souffle longtemps après. Les soubresauts étranges dans sa poitrine se calmèrent enfin, la colère retomba peu à peu ne laissant place qu'à une immense lassitude et à une tristesse singulière. Elle était là, à sa merci et pourtant il l'avait perdue. Toute la force d'un vampire n'était rien face au dédain et il ne pouvait l'obliger à l'aimer. Ses oreilles résonnèrent pourtant des mots qu'elle avaient criés alors qu'il s'éloignait de la chambre. Ne l'avait-elle pas supplié de revenir, de ne pas la laisser seule ? La voix implorante d'Anke se répétait à présent à l'infini comme un écho tardif et trompeur. Elle l'avait appelé "Mein Engel" ... Avait-il rêvé ces mots ou ... Non il avait dû le désirer, l'espérer très fort. On ne méprise pas son ange, on ne le damne pas en le bannissant de son coeur... Il avança chancelant vers le milieu de la pièce à l'endroit où la moquette gardait des traces étranges. Son regard perçant tomba sur deux formes noires. Une sous le piano et l'autre vers le chevalet sur lequel reposait une de ses guitares. Il se mit à quatre pattes pour attraper ce qu'il sentit tout de suite comme le petit dessous qu'il avait fait glisser des épaules de la jeune femme. Il se redressa à genoux et le leva à hauteur de son visage. Il portait son parfum. Constantin ferma les yeux, le souffle à nouveau court, le fourra dans la poche de son pantalon puis continua sa progression à quatre pattes sans se soucier du ridicule de la situation. Il ramassa la petite culotte au pied de la guitare et évita de trop la sentir avant de le glisser dans son autre poche puis se releva.

Le revolver était toujours là, insolent dans son éclat. Il se baissa simplement pour le ramasser et le passa à la ceinture de son pantalon, dans son dos, comme il le faisait de son Luger à l'époque des allemands. Il plia encore pour saisir le petit bocal en verre, sans doute un pot de cosmétiques réutilisé à de toutes autres fins. Il observa les petits êtres noirs qui s'agitaient à travers la paroi. Des fourmis... Quelle bizarrerie! Il n'en était plus à une près avec Anke. Il attrapa aussi au vol la housse du violoncelle et se décida à sortir. Il ne regagna pas tout de suite sa chambre. Déposant ce qu'il avait dans les mains sur une déserte, il descendit les escaliers et s'arrêta devant le corps inerte d'Edgerd. Il le traina sans mal jusqu'à une porte basse et le déposa dans le cellier ventilé et sombre. Les humains puaient rapidement la mort, il l'avait appris très jeune sur les champs de bataille. Il serait bien, là au frais, en attendant qu'il le jette dans la chaudière. Le vampire s'essuya les mains sur son pantalon et repassa par la cuisine pour aller quérir une chemise propre dans la buanderie. Il l'enfila en hâte sans prendre la peine de la fermer et remonta à l'étage où il récupéra dans une chambre d'"invité" une longue chemise de nuit simple mais jolie pour Anke .

Il ne se soucia pas de changer de tenue ni de se nettoyer plus. Sa salle de bains se trouvait contigüe à sa chambre et il n'avait pas l'intention d'utiliser l'une de celles allouées aux invités. Son armoire se trouvait dans la chambre aussi. Il était chez lui, il n'allait pas se gêner pour avoir ses aises. Il estimait que la chemise qu'il avait passé en vitesse pour ne point paraître trop provoquant était bien suffisante. Il arpenta à nouveau le couloir, les bras chargés, les pans de celle-ci flottant derrière lui. Pourtant à chacun de ses pas, son allure ralentissait tandis que dans son esprit grandissait l'appréhension. Il fit tourner la clef et poussa la porte. Ses yeux percèrent l'obscurité qu'il avait laissé, se retenant d'allumer en entendant un souffle régulier. Il parcourut la chambre du regard. Elle n'était pas sur le lit. Il lui sembla noter un nouveau désordre. Il la vit recroquevillée sur elle même dans un coin et s'avança vers elle. Un bruit de verre pillé l'arrêta. Elle avait briser des choses... Son regard se porta vers la console... Ses pots de petites herbes du pays n'y étaient plus. ... La colère ... Il poussa un profond soupir et alla déposer la chemise de nuit sur le lit, le petit pot de fourmis sur le chevet puis lâcha la housse près de son propriétaire. Il s'agenouilla alors auprès d'elle et la prit dans ses bras pour la porter vers un sommeil plus confortable même s'il ne doutait pas qu'elle fut éveillée à présent.
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Endormie, la vampire ne rêvait que d’une course en pleine forêt bavaroise. Elle était louve, elle était furieuse libre et invincible. C’était un songe agité mais c’était un songe qui la rassurait car c’était là les bribes d’un passé salvateur, qui l’avait sauvée de l’horreur humaine et de l’horreur de sa toute fraîche nature. Constantin entra dans la chambre mais elle ne l’entendit pas tout de suite. Le verre des ampoules brisées avait beau joncher le sol, elle était épuisée. Lorsqu’il la prit dans ses bras, elle ne s’éveilla pas tout de suite et porta instinctivement ses bras à son cou en nichant au mieux sa tête mais c’est seulement une fois qu’il se fut relevé pour la porter vers le lit qu’elle se raidit, ouvrant deux yeux ronds sur l’homme et sans oser bouger.

Anke sentit sa respiration s’accélérer et elle hésita à récupérer ses bras tant qu’elle ne fit rien. Il la regardait, elle ne pouvait pas feindre d’être endormie alors que ses prunelles brillaient apeurées. Elle essaya d’entrouvrir les lèvres mais aucun son ne fila et elle finit par y renoncer. Constantin avait le visage fermé, toujours aussi dur alors qu’il la déposa sur le lit. Là, l’évidence avait du lui échapper, elle se porta de nouveau vers lui comme si ses bras valaient mieux que la couche.

-Il va sentir.. Il va sentir moi.

C’était maladroit et pourtant elle ne pouvait croire que ce ne soit pas un argument de poids pour lui. Elle avait peur de le dégoûter, elle était trop inquiète et sur la défensive pour réagir autrement. Elle sentit leur visage se rapprocher et elle le lâcha enfin pour retomber sur le lit sur lequel elle était déjà pratiquement couchée. Ils s’observaient, méfiants, craintifs, chacun à leur façon comme s’ils se découvraient encore alors qu’ils avaient déjà tant partagés. Anke sentit son regard faillir et se promener sur ses lèvres, son cou où les marques qu’elle lui avait laissé le rendaient encore plus désirable puis sur son torse… L’homme se releva un peu brusquement et elle leva un bras pour protéger son visage comme si elle avait craint qu’il ne la violente.

Comme le coup ne retomba pas, elle abaissa sa maigre défense avant de sentir une peur un peu différente naître dans son ventre. Ils ignoraient tout l’un de l’autre, ils étaient proches et pourtant elle ne savait rien de ce qu’il attendait d’elle. Elle aurait voulu lui poser mille questions mais elle n’y arrivait pas. Se pouvait-il qu’elle l’ait blessé en voulant se protéger ? Ils se regardèrent en silence un bon moment, avant qu’elle n’ose quelques mots pour percer à jour son amant ténébreux.

-Reste…

Pour se prévenir qu’il ne la chasse, elle se tourna sur le côté comme pour l’inviter à l’imiter pour dormir tout en lui faisant face et en lui laissant de la place pour qu’ils n’aient pas à se toucher.

-Enfin… si tu veux… Quelques secondes passèrent où elle garda les yeux clos puis elle les rouvrit pour ajouter d’une voix attristée. Je ne veux pas mourir.

Elle s’étonna d’avoir avoué ça mais au fond elle ne chercha pas à se justifier. Il lui faisait peur, il avait peut-être envie de la liquider, elle n’en savait rien. Il l’avait enfermée, il s’était fiché que ça la rende folle jusque là et il n’y avait pas de honte à vouloir vivre.

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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptyJeu 26 Mai - 1:22

Il frémit lorsqu'elle passa les bras autour de son cou, encore enlisée dans les vapeurs de son rêve. Il sentit son odeur enivrante lorsqu'elle blottit son visage contre lui et retint un soupire qui pouvait le trahir. Elle ouvrit les yeux et il fut à nouveau submergé par le trouble de se noyer une fois encore dans ce regard de petite fille apeurée. Bouleversé, il se raidit et s'efforça de cacher son désarroi en la posant sur le lit. Il voulut se détourner mais elle se redressa contre lui comme si le contact du lit l'incommodait. Ses mots vinrent, comme une complainte étrange, effleurer dans un souffle la peau de son cou et il sentit un frisson lui parcourir l'échine. Il pencha la tête, les sourcils froncés mais ne répondit rien, restant juste tout près d'elle, immobile, dans cette intervalle insoutenable de proximité qui pourtant avait valeur de fossé infranchissable à présent. Sentir son souffle sur son visage et ne pouvoir ... Ce fut elle qui rompit le contact en premier en se laissant retomber sur le lit. Il demeura pourtant penchée au dessus d'elle, l'observant, essayant de sonder ce regard si fascinant de limpidité qui le tentait de le déchiffrer lui aussi, le détaillant avec une avidité déconcertante.

Il se releva pour se soustraire à la tentation, dans l'idée d'attraper la chemise de nuit qu'il lui avait porté et fut sidéré du geste qu'elle esquissa pour se protéger le visage et s'immobilisa de peur de l'effrayer encore. Le silence était pesant, rythmé par leurs seules respirations retenues. Il sentit que quelque chose était brisé en elle. Comment ne l'avait-il pas perçu avant ? Il aurait voulu lui répondre mais les mots étaient bloqués au fond de sa gorge, les mots tendres qu'il avait voulu lui dire avant qu'elle ne casse tout de cette harmonie qu'ils avaient partagé. Pourtant quand elle murmura dans un souffle à peine audible une supplique si inespérée il se précipita vers le bord du lit, n'osant y croire.

- Tu ... es certaine ...

Elle s'était laissé glisser vers l'autre bord du lit , toujours tournée vers lui. La grande place vide à ses côtés était comme une invitation à laquelle il n'osait répondre. S'il voulait ? Elle lui demandait s'il voulait ? Comment pouvait-elle ne pas savoir ? Ne pas savoir qu'il avait rêvé après leur étreinte brûlante de la porter jusqu'à cette chambre pour lui faire encore l'amour et s'endormir dans ses bras apaisé et repu pour un temps. Il s'allongea doucement à ses côtés sans la toucher pour ne point la brusquer.

- Je voulais qu'ils sentent toi ... Je le voulais si fort ... je te voulais si fort ...

Ses derniers mots le bouleversèrent par leur aveu désarmant de spontanéité. Il tendit le bras pour effleurer sa joue du bout de ses doigts tremblants. Il n'osait la toucher encore comme s'il eut crains qu'elle s'évanouisse, disparaisse dans l'obscurité de la chambre.

- Je ne veux pas que tu meurs moi aussi ... Anke pourquoi crois -tu que je t'ai enfermée ici ? Dit-il en se mordant les lèvres. Je t'ai apporté un vêtement de nuit et les quelques affaires que tu avais oubliées dans le studio. Ajouta-t-i comme pour s'excuser d'avoir été aussi tyrannique.

Il se rapprocha doucement de son amante et posa une main sur son épaule, la glissa dans son dos, se retenant de la serrer contre lui.

- Pourquoi as-tu voulu t'enfuir ? Je voulais juste que tu attendes la nuit en sécurité. Tu as eu peur que je ne te laisse jamais repartir ?

Il déglutit péniblement. Sa gorge était tellement nouée qu'il lui était difficile de parler à voix haute. Il sentit à nouveau les picotements de la dernière fois dans ses yeux et s'efforça de les bloquer. Etait-ce si horrible pour Anke d'imaginer rester toujours avec lui ? Où alors juste une nuit complète ? Qu'avait-il pu faire ou dire qui l'avait poussée à se dégager de son étreinte et à devenir si distante en quelques secondes.

- Tu as eu peur de me dire que je ne te plaisais pas ? C'est cela ? Tu as préféré fuir parce que tu me croyais assez méprisable pour te tuer à cause de cela, parce que je n'avais pas la chance de te plaire ? Mais tu aurais pu mourir vraiment, tu sais en sortant ainsi, tout à l'heure...

Il tressaillit à cette simple évocation et lorsqu'il prit conscience de ce qu'il pourrait ressentir si elle lui était arrachée à tout jamais, si elle disparaissait de ce monde, il ferma les yeux baignés de carmin et maudit cette simple pensée.
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptyJeu 26 Mai - 17:22

Enfin son visage balaya toute cette sévérité, comme s’il n’avait attendu qu’un geste de sa part, comme s’il se dévoilait soudain le souffle court et le cœur si tendre. Il s’était installé sur le lit, assis et à l’écoute de son moindre désir. Constantin s’allongea à la place qu’elle lui avait offerte et elle remarqua enfin les trainées ombragées sur ses joues. Est-ce qu’elle rêvait qu’il lui parle ainsi ? Il lui confia son désir de la sentir jusqu’ici dans ses propres draps et de la sentir contre lui. Il tendit enfin une main pour lui effleurer le visage et elle en frémit délicieusement. Constantin sembla finalement plus soucieux d’elle qu’il n’y paraissait, lui avouant ne pas vouloir la voir mourir, lui avouant que c’était la raison même qui l’avait poussé à se montrer si dur. Il chercher à lui assurer qu’il était redevenu bienveillant, il lui avait porté ses affaires…

Anke releva alors le regard sur la table de chevet où il avait posé son précieux bocal. Elle en fut soudainement soulagée, il ne mentait pas, il ne mentait plus ? L’homme avait gagné de quelques centimètres et n’avait pu s’empêcher de porter la main sur son épaule d’abord puis sur son dos. Elle percevait les hésitations, les tensions contrôlées de ses muscles pour la porter contre lui. Elle consenti à l’invitation et s’approcha à son tour pour le laisser la saisir. Il était a des lustres de l’homme qui lui avait brisé le cœur.. comment cela était-il possible ?

-Je ne voulais pas partir… J’ai eu peur… Je ne suis pas ce que tu crois. Je ne fais jamais ça… J’ai pensé que tu n’attendais plus rien de moi… Que tu allais justement me laisser partir trop vite…pour toi les femmes sont une habitude… J’ai eu mal de n’être qu’une nouveauté de plus.

Elle passa à son tour les bras autour de lui pour qu’il ne s’éloigne pas et qu’il ne la jette pas non plus. Anke se colla davantage à lui pour s’imprégner encore de son odeur tout en passant les mains dans son dos. Le vampire émit des hypothèses complètement farfelues. Lui, le chanteur adulé qui pensait ne pas plaire à une vampire qui préférait la discrétion…

-Comment pourrais-je te résister ?... Ce fut magique pour moi. Je me suis sentie en vie.. et… aimée.

Anke cacha alors son visage en se lovant dans son cou, intimidée par la confession qu’elle lui faisait.

-Pourquoi un vampire comme toi s’intéresserait à moi ? J’ai cru en des choses et j’ai compris que j’avais du rêver… A côtoyer les humains j’en ai pris des travers je le crains. Mais ne me juge pas, non, ne me prends pas pour ce que je ne suis pas… Je n’ai pas connu beaucoup d’hommes tu sais.

Pas beaucoup… Elle n’avait pas de nombre à donner mais elle voulait juste qu’il comprenne qu’il n’était pas un coup d’un soir pour elle alors qu’elle pensait encore l’être pour lui.

-Je suis heureuse que tu me veuilles encore un peu ... Je me suis sentie humiliée… Demain je partirai… Je te laisserai tranquille et tu ne seras pas obligé de..

A mesure de ces propos, elle s’était serrée contre lui pour profiter d’une étreinte qu’elle craignait de ne plus retrouver. Ses mains dansaient sur le tissu de la chemise et lorsqu’elle voulut l’écartait pour sentir sa peau, elle sentit au niveau de la ceinture de l’homme un objet des moins romantiques. Elle s’était figée, alors que sa main s’était refermée sur la crosse de l’arme ne sachant si elle devait l’y laisser ou lui prendre.

-Comment fais-tu pour mentir si bien… Pourquoi te donner tant de mal à m’allonger dans ton lit alors que tu aurais pu me laisser sortir… Tu craignais que je ne trouve de quoi me cacher ? Est-ce que cela t’excite d’imaginer tes draps imbibés de mon sang ?

Elle s’était mise à pleurer sur ces dernières paroles, elle était toujours dans ses bras mais n’arrivait pas à lâcher le pistolet. Ses doigts caressèrent le métal et elle reconnut quelques inscriptions.

-En plus ce n’est pas le tien.

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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptySam 28 Mai - 1:11

Il l'écouta s'expliquer enfin et livrer les raisons de son attitude irrationnelle. La peur avait selon elle guidé ses réactions. La peur ? Aurait -il pu seulement imaginer qu'elle pouvait en éprouver pour elle -même. Il l'avait vue, tendue et effrayée pour Marjorie le soir de l'Opera, alors qu'elle craignait qu'il ne fasse sa dégustation nocturne de son amie mais jamais il n'avait perçu vraiment de crainte chez elle concernant ce qu'il pourrait lui faire. La fois où elle avait pensé qu'il était une menace, elle lui avait simplement tiré dessus pour essayer de l'éliminer. Il avait prit ce geste pour un geste d'affolement au tout début, une réponse à ce baiser furtif dans le cou qu'elle avait ressenti comme une agression, qu'il lui avait volé sans son consentement. Et pourtant, ce qui en avait découlé avait été si surprenant. Il aurait dû entrer dans une fureur noire , elle aurait du répondre à cette fureur par la violence encore ... et pourtant ce geste avait entrainé quelque chose de si merveilleux ... Elle ne pouvait pas avoir prémédité ce qui avait suivi, pas plus que lui n'aurait pu le prévoir. Devenir l'amant d'une femme qui avait tenté de lui ôter la vie... L'amour, la mort n'avaient cessé de se mêler cette nuit dans un corps à corps envoûtant, une danse étrange, jusqu'aux limites du drame. Aucun des deux n'avaient pu prévoir tout cela. Ils avaient simplement perdu le contrôle de leurs émotions.

Il comprit enfin qu'elle avait été victime d'une peur irrationnelle et nouvelle, tout comme lui avait senti la panique le gagner lorsqu'il avait cru la perdre sitôt après l'avoir conquise. Un sentiment si nouveau pour lui qu'il avait perdu pied et s'était retranché dans ce qu'il maîtrisait le mieux face à cette peur irraisonnée: le dédain et la distance, l'indifférence feinte. Ce refuge s'était lézardé puis effondré quand il avait compris qu'elle était prête à risquer sa vie pour ne pas perdre la face. Il avait abandonné son indifférence pour voler à son secours et la sauver de son impulsivité. Là où il avait commencé à baisser les armes en voyant qu'elle allait se perdre par une fierté irréfléchie qui la poussait à le fuir, elle avait baissé sa garde en voyant son entêtement à la faire demeurer auprès de lui à tout prix. Il avait arraché de force, sa présence au près de lui, la soustrayant à la mort, elle cédait enfin devant son insistance. Il se demanda, l'espace d'un instant si elle aurait agi de même la situation étant inversée. L'aurait-elle retenu, comme il l'avait fait, avouant implicitement qu'il ne pouvait souffrir son départ, sa perte ? Il ne le saurait jamais et n'avait pas la force de lui poser cette question. Ce qu'il savait, c'est qu'il la tenait à nouveau dans ses bras. Tout était à refaire, sans doute, comme lorsqu'il avait dû la convaincre qu'il ne voulait que satisfaire ses désirs. Elle était à nouveau sur la défensive comme lorsqu'il l'avait reçu en ce début de soirée, mais pourtant quelque chose avait changé. Ils s'étaient goûtés et donnés l'un à l'autre, tissant un fil invisible entre leurs deux corps et leurs âmes.

Elle le voyait encore comme un séducteur invétéré. Cela se sentait clairement dans ses mots. Elle n'avait pas tort. C'est ce qu'il était fondamentalement, un prédateur magnifique en proie à des pulsions propres à son ancienne nature humaine, celle d'un conquérant, d'un guerrier, d'un seigneur . Des pulsions exacerbées par son essence vampirique, portées à leur paroxysme. Il convoitait, il prenait. Il avait été ainsi, prince, même si parfois cela lui coûtait des blessures et du temps, des batailles. Il l'était encore plus depuis qu'il avait goûté à l'éternité et souvent cela ne lui coûtait rien. Pourtant, elle , Anke, cette nuit , l'avait fait retourner à cet état ancien où il fallait souffrir et saigner dans sa chair pour obtenir par la force ce qui était convoité. Elle l'avait rendu à son humanité cette nuit et il s'était senti vibrer des passions qui agitent les humains, lui le vampire qui en avait tant traversé au fil des siècles sans jamais vraiment les partager. Ce soir il avait versé son sang et ses larmes pour une femme qu'il désirait. Elle était là tout contre lui à douter de lui plaire, à dire sa peur de perdre son amour alors qu'il avait renoncé à ses ailes pour elle l'espace d'une étreinte qu'il voulait éternelle. Elle avait peur qu'elle fut éphémère dans son coeur cette passion qui lui faisait oublier qui et ce qu'il était.

Il allait le lui dire... Il trouverait le courage dans cette seconde danse que leur passion trop forte acceptait de leur accorder. Pourtant, le même cours des événement semblait se répéter comme une malédiction alors qu'elle le touchait enfin, le caressant même du bout de ses doigts qui lui infligeaient de si doux et brûlants frissons. Elle se raidit à nouveau, et, à nouveau, les mots tendres, les aveux incandescents cédèrent à la froideur et au ton persifleur. Il était à présent un menteur... qui voulait se rouler dans son sang, s'en repaître dans son repos ... Il sut pourtant que face à cette nouvelle calomnie, à cette ire qui se levait, il n'opposerait plus à présent ni la colère, ni le dédain mais la patience, l'écoute et l'amour qu'il éprouvait pour elle. Il ne lui dirait pas en mots mais la laisserait le découvrir au fil du temps, par elle-même, dans les actes, les gestes, les choix qu'il lui dédierait . S'il la perdait ce ne serait pas parce qu'il avait répondu à sa colère par la violence ou l'indifférence mais parce qu'elle ne l'aimait pas. Et si cela s'avérait, il n'y pourrait rien mais il aurait au moins tout tenté. Il avait failli la voir s'éloigner de lui définitivement une fois en lui cachant ce qu'il ressentait, par fierté et il ne referait pas la même erreur. Il sentait la main d'Anke posée sur la crosse du revolver. Il savait ce qu'elle pouvait croire à présent, il commençait à comprendre les rouages de cet esprit qui habitait cette femme magnifique. Cette femme qu'il aimait malgré toutes les peurs qui se dressaient entre eux .

- Bien sûr que non, il n'est pas à moi, la seule chose venant de lui qui m'appartient désormais c'est un petit morceau d'argent aplati qui doit se trouver sur la moquette de mon studio... Mais si j'étais entré en le tenant à mon poing, ne te serais -tu pas affolée ? C'était le seul endroit où je pouvais le transporter sur moi sans t'alarmer.

Il se redressa lentement et se dégagea de ses bras puis, lui tournant le dos et lui exhibant ostensiblement son fondement toujours moulé dans le pantalon noir, il lui dit simplement
- Prends ce qui est à toi... en lui jetant en arrière un regard espiègle.

La carte de l'humour contre celle de la défiance pour sauver leur amour, c'était tout ce qu'il avait trouvé pour le moment. Il sentait que la réconciliation était aussi fragile qu'un fil d'araignée chahuté par le vent. Cette faculté de dérision intérieure, il la devait à son nouveau statut d'artiste car s'il était bien une chose que devaient apprendre à gérer les artistes, c'était la précarité des choses: la célébrité, l'adulation, la fidélité des amis, leur longévité aussi, sauf si on n'avait que des "amis" vampires, les modes, le grotesque. Tout cela, Constantin avait appris à le connaître par sa nouvelle passion pour la musique et la scène. Il avait appris ainsi à se dégager d'une situation dramatique par des pirouettes d'humour. Si le vampire n'arrivait pas à convaincre Anke par sa magnificence , le musicien la séduirait par sa désinvolture et son humour ... Peut-être pas , mais il fallait dédramatiser la situation tendue à l'extrême et évacuer la méfiance qui pourrissait leur relation. Il s'assit sur le bord du lit, bien conscient qu'elle pourrait l'abattre d'une balle dans le dos si elle le voulait. Il suffisait qu'elle prenne l'arme, libère le cran et presse la gâchette. Il se pencha pour saisir la chemise de nuit qu'il avait étalé au pied du lit .

- Tu veux prendre une petite douche avant de te changer, ma petite ensorceleuse ?


Il jeta sur elle la fine toilette de nuit au voile vaporeux et immaculé puis ajouta sans y penser :

- J'espère que tu l'as bien assuré ... C'est une arme de collection de grande valeur, tu sais ...



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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptySam 28 Mai - 17:20

Il n’était pas certain qu’il ait compris les sentiments qui la traversaient. Elle pleurait et pourtant il ne sembla pas s’en soucier comme si ses mots lui avaient encore paru détestables. Est-ce qu’il faisait déjà marche arrière sur ce qu’il lui avait avoué ? Anke le dévisagea avec sévérité alors qu’elle sentait qu’il s’apprêtait à se retirer. Il tenta une explication avec une déconcertante simplicité. Son ton se voulait léger, un poil tinté de désinvolture et qui s’abritait même derrière le fait d’être prévenant et ne pas vouloir l’effrayer. Elle était perdue entre mille contradictions. Est-ce qu’il mentait ? C’était plausible et tellement absurde ! La mine du vampire était fermée, il redevenait dur et sans pitié pour elle derrière ses moqueries osées. Il se détacha enfin et elle ne fit pas le choix de se saisir de son arme lui laissant encore un instant.

L’homme se redressa la repoussant sans mal alors qu’elle s’était empêché de le braquer. Elle était devenue froide, égarée. Elle ne pleurait plus, elle était bien trop soufflée par son audace pour que sa fierté ne reprenne pas le dessus. Anke se releva également et s’assit en tailleur alors qu’il lui présentait avec toute la provocation qu’il put, son dos et la crosse de son pistolet. Elle se crispa et hésita à reprendre son dû est-ce que c’était un piège ? Elle baissa un instant les yeux non par crainte mais pour réfléchir à la situation sans qu’il ne le devine. Voulait-il jouer comme on joue autour d’une table de poker ? Elle afficha enfin une humeur plus paisible mais pas trop assurée et tendit la main vers son arme avant de l’arrêter à quelques centimètres pour voir s’il se retournerait. Il n’en fit rien.

Elle se servit alors plus franchement et récupéra le Walther contre elle pour s’empresser de le vérifier. Tout allait bien, il ne l’avait pas abîmé. Il lui proposa une douche mais elle ne l’écouta pas avant ce surnom qu’elle n’avait jamais entendu. Elle releva les yeux sur lui, comme s’il devenait soudain plus intéressant que son pistolet mais il lui jeta le vêtement dessus comme s’il ne pouvait lui asséner un autre type de coup. Anke sourit en essayant de se libérer du voilage. Transparent… voilà que le vampire se faisait un peu plus coquin. La tension semblait s’être éloignée des deux amants mais il posa ses yeux sur les doigts de la violoncelliste qui jouait avec la sécurité de l’arme et commenta le modèle… Elle plissa les yeux à son attention comme le défiant de vouloir l’attraper et se releva du lit pour le contourner.

-Je sais. Dit-elle d’une voix presque trop autoritaire. Est-ce qu’il avait oublié qu’elle n’était pas d’une si petite nature et existence ? Il s’intéressait surement aux armes… Il était un homme, un vieux vampire, il avait certainement du connaître la guerre.

Elle arriva devant lui et osa le toiser un instant autant aguicheuse que dédaigneuse pour lui prouver qu’elle était elle aussi de cette nature agaçante et passa l’arme entre le dessous de son bras et sa poitrine. La femme attrapa le vêtement de mousseline qu’elle jeta sur son épaule et lui accorda un sourire avant de se pencher pour lui voler un baiser et de se saisir en même temps du pot de fourmis qui était à côté d’eux. Elle lui tourna le dos, à son tour mais sans un regard cette fois, pour rejoindre la salle de bain ou du moins, pour ouvrir la porte derrière laquelle les arômes de savon embaumaient.

-Je prends ma douche… seule.

Anke alluma la lumière de la petite pièce comme si elle en avait l’habitude et claqua la porte du bout de son pied avant de la fermer à clef. Elle s’appuya un instant sur le lavabo et sursauta en voyant son image se refléter. Il avait donc équipé tous les miroirs de sa demeure de technologie ? Anke n’avait qu’un unique miroir écran dans lequel elle pouvait se mirer et cela faisait un moment qu’elle ne pensait plus la chose généralisable. Quelle affreuse tête ! Elle grimaça devant les trainées pourpres sur ses joues… Elle devrait frotter. Son cou… les traces des morsures de Constantin y étaient bien logées et elle frémit en y passant les doigts. Elle se déshabilla et remarqua avec stupeur que son corps entier portait une fine pellicule d’ocre. Elle avait tant suée ? Elle entra rapidement dans le bac et fit couler l’eau chaude avec grand soulagement.

L’eau la purifiait enfin, elle ne ressemblerait plus à une sauvageonne une fois son teint de nacre retrouvé. Elle profita du jet d’eau sur sa nuque pour tendre le bras vers son bocal croustillant et du bout des doigts, attrapa quelques gourmandises. Le croquant pétillait sous sa dent, de vrais bonbons acidulés !
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptyDim 29 Mai - 20:02

Il avait ignoré à dessein les sillons pourpres que traçaient les larmes de la jeune femme sur ses joues. N'avait-elle pas ignoré les siennes ? Il avait laissé parler son coeur assez pour attendre de le dévoiler plus encore. Il voulait savoir ce qu'il était pour elle, par des mots sans ambages, certes, mais plus encore par des faits et gestes. Il savait quelle maîtresse passionnée elle pouvait être et combien il était facile de succomber à ses charmes. Il s'était laissé avoir comme un jouvenceau, pris dans ses filets. Il en avait connu un bonheur indicible qui avait marqué sa chair mais plus encore son coeur. Là était bien le problème. S'il ne doutait pas dans sa virile fierté d'avoir comblé ses sens, il était encore dans une valse hésitation au sujet de ce qu'il représentait pour elle. Amant d'un soir ou d'une semaine jusqu'à ce qu'un autre plus nouveau le remplace ou objet d'un attachement plus grand. Elle avait imposé elle -même une limitation à son attachement et de façon arbitraire. Dix années... pourquoi ce couperet à ce qui pourrait advenir de leur histoire ? Se savait-elle volage et instable ou pensait-elle qu'il lui deviendrait insupportable sur les années ? Peu importait dix ans ou deux jours. Limiter les sentiments paraissait aujourd'hui inconcevable au vampire, lui qui en avait fort peu éprouvé. S'il ne s'était pas formalisé dans l'ardeur des ébats de cette condition, à présent qu'il avait retrouvé ses esprits, il y voyait la marque d'un penchant frivole.

Depuis qu'il s'était donné à elle, il ne concevait plus cette limite. Il avait peu aimé sans doute mais lorsqu'il aimait c'était sans condition. Etait-ce le fait que l'intensité rattrapait chez lui la multiplicité des attaches. Peut-être aimait -elle sincèrement mais peu longtemps et souvent des personnes différentes. Elle serait alors tout son opposé. Il ne pouvait lui en vouloir de cela. Certaines personnes étaient ainsi, sincères mais incapable de faire durer leur sentiment quand l'attrait de la nouveauté s'était estompé. Il devait juste savoir car alors il se préparerait à l'échéance de son malheur et profiterait de son bonheur tant qu'il lui serait accordé. Il lui serait d'autant plus précieux. Mais avant tout il devait être certain qu'elle l'aimait au moins un peu et pour quelques temps ... Vraiment ... Il songeait qu'il s'était déjà bien trop exposé et qu'elle avait réussi là ou Stefan avait échoué. Elle avait débusqué ses sentiments, les poussant presque à s'exprimer totalement mais chaque fois sa façon de jouer et de se refermer avait arrêté Constantin dans ses aveux.

Elle avait hésité à récupérer son arme mais sitôt qu'elle l'avait eu en main, il avait semblé ne plus exister à ses yeux. Il était curieux d'en connaître l'origine. Elle semblai beaucoup y tenir et y puiser une sorte d'arrogance. L'arme qui avait failli lui être fatale. Il baissa les yeux alors qu'elle le glissait sous son bras pour se saisir de la nuisette et du pot de fourmis, alors qu'elle lui tournait le dos après avoir eu un comportement des plus provocants devant lui. Une tristesse soudain insondable comme un gouffre s'abattit sur lui qu'il eut du mal à dissimuler. Elle lui avait volé un baiser, papillon léger de frivolité ou marque de tendresse à peine avouée. Comment savoir ? Il la laissa s'enfermer dans la salle de bains... Sa salle de bains. Il murmura à la porte qui se claquait :

- Bon bain ...


Il s'approcha de la fenêtre aveugle et sentit la chaleur de l'astre du jour qui s'épandait en flots incandescents au dehors. Un petit trou dans la persienne, qu'il avait repéré depuis quelques jours et tardait à réparer, laissait filtrer une raie de lumière. Il y passa la main, fasciné et grimaça à peine sous la brûlure. Il en était une bien plus vive qui le dévorait et celle-ci n'avait pas de remède. Son regard glissa sur la guitare qui était posé dans la large embrasure de la fenêtre et il la caressa d'une main avant de s'asseoir sur le rebord. Il se ravisa et reposa la guitare. Il faisait noir, le lustre ayant été brisé. Il se leva et tira de la console des allumettes. Dans le tiroir les bandes brunes de plaisirs artificiels jouxtaient le paquet de tabac le tentèrent . Il ramassa le tout et le posa sur le bord de la fenêtre puis entreprit de nettoyer les bouts de verre afin qu'elle ne se coupe pas les pieds en sortant de la salle de bains. Il recueillit comme il put les petites herbes séchées qui venaient de chez lui et en huma les essences précieuses avec un pincement au coeur. Il les disposa sur la console puis alluma des bougies ça et là dans la chambre et regagna enfin son embrasure de fenêtre pour s'y asseoir.

Il hésita un moment entre deux plaisirs puis choisit tout d'abord celui qu'elle pouvait apprécier et laissa courir ses doigts sur les cordes, le regard fixé sur la porte close. La musique le libéra par cette magie qui lui était propre. Il sourit puis ferma les yeux en laissant couler ce qu'il retenait encore. Quelle beauté que ces notes agencées par un musicien aveugle qui aimait tellement fort sa terre , qui aimait si fort qu'il avait le don d'exprimer les images qu'il ne pouvait voir bien mieux qu'en mots. Lui-même se sentait aveugle mais arriverait-il à faire passer ce que son coeur voulait voir , ce que son coeur voulait croire. Il entendit du bruit dans la pièce d'eau et reposa la guitare puis s'essuya le visage du revers de ses manches, tachant sa chemise. Il prit son tabac, fit le mélange qu'il roula avec dextérité puis l'alluma. La poignée de la porte s'abaissa ...
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptyLun 30 Mai - 22:28

La tiédeur la gagnait enfin. Son sang mort s’agitait à force de buée et bientôt elle se sentit de nouveau fraiche. Huit fourmis plus tard, elle se tourna vers le petit rebord aux multiples produits de soin et ouvrit quelques bouteilles pour profiter de leur parfum. Tous étaient très masculins et elle s’étonna qu’un homme ne puisse jamais choisir d’arôme sucré. Elle finit par opter pour un mélange dont elle n’identifia pas la provenance, cela sentait l’homme mais c’était son préféré, elle l’avait senti sur lui. Anke se lava les cheveux et frotta sa peau sans ménagement alors que de l’autre côté de la porte, de petites notes s’envolaient. C’était doux, mélancolique, elle ne connaissait pas. Cela ressemblait à de la musique espagnole à moins que ce ne soit le timbre de l’instrument qui oriente la couleur de jeu du musicien et l’écoute de la violoncelliste.

Au bout de quelques minutes, elle attrapa une serviette et se sécha sans sortir de la baignoire. Elle avait beau ne pas mourir de grand-chose, elle craignait encore la morsure du frais alors que son sang lui était devenu moelleux. Elle posa enfin les pieds sur le tapis et se sécha tant bien que mal les cheveux. Elle prit quelques plaisirs à pouvoir se mirer, elle ne voulait pas lui sembler trop quelconque… Elle n’avait pourtant plus de maquillage, sa peau était nue, plus claire, ses tâches de rousseur contrastaient un peu trop sérieusement avec le reste de ses joues comme si elles n’avaient rien à y faire. Elle aperçut une brosse mais hésita à s’en servir… Elle trouvait cela intime. Ce n’était pas une brosse à dent mais c’était là ses effets à lui et elle gardait un peu de retenue à trop s’y investir.

Anke enfila la toilette avec curiosité. La nuisette n’était pas trop courte contrairement à ce qu’elle pensait mais le voilage léger dessinait ses formes et ombres avec sensualité. La mousseline était d’un bleu pastel assez élégant et elle fut plutôt heureuse de penser que cela irait avec ses yeux et la rendrait peut-être un peu plus jolie à son regard. La musique avait cessé, peut-être qu’elle avait trop tardé ? La vampire ajusta une dernière fois ses cheveux mouillés et éteignit la lumière avant de tourner la clef avec prudence pour quitter la salle d’eau.

La chambre semblait tellement plus sombre, elle avait bien fait de ne pas se dévoiler trop vite sous la vive luminosité. Ses yeux durent s’adapter un instant mais très vite la douceur des bougies la réconforta. Il était près de la fenêtre et ne la regardait pas. Un parfum de sang et de tabac flottait, il était en train de rouler. Elle baissa les yeux un peu déçue qu’il ne se manifeste pas plus impatient mais ne chercha pas à lui en tenir rigueur. Elle s’approcha du lit d’abord, hésitant à se coucher tout de suite puis remarqua qu’il avait arrangé un peu la pièce. Elle s’en mordit les lèvres.

-Je te rembourserai.

Elle se souvint soudain de celui qu’elle craignait qui sommeillait en lui et se rappela ses vêtements et son arme laissé dans la salle de bain. Elle s’installa sur le lit et choisit un côté, comme pour lui laisser le choix de l’y accompagner.

-Était-ce un morceau de toi ? Elle portait à présent un visage apaisé, naturellement curieux avec un petit sourire enjoué.

Oui… elle savait être aussi de bonne compagnie et elle voulait qu’il soit content de l’avoir retenue.

-Quel âge tu as ?... Pas plus de vingt cinq ans je dirai… Elle se mit à rire. Je crois que je suis plus vieille que toi… Elle plaqua son index sur sa bouche pour lui intimer le secret.
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptyMer 1 Juin - 1:22

Elle parut sur le seuil et il se força à ne pas porter son regard sur elle avec un empressement trop visible. Il tira sur sa cigarette et plissa les yeux lorsqu'elle parut regretter les désordres qu'elle avait occasionné. Elle s'avançait sans hâte dans la lumière chaude et douce des bougies mais ne vint pas vers lui. Il la regarda prendre place sur le lit comme si elle y avait déjà posé sa marque et ne put s'empêcher de la trouver magnifique. Une autre image plus prédatrice de celle qui avait fait feu sur lui quelques heures auparavant vint se superposer à celle évanescente qu'elle lui offrait à présent. Pourtant c'était bien la même femme qui l'avait agressé pour un baiser effleuré dans le cou, la même femme qui s'était arrachée à ses bras après s'être donnée à lui. Il pencha la tête, comme attendri et fasciné par cette duplicité. Elle voulait lui plaire, il le sentait dans son allure et dans sa pose sur la couche. Il en ressentit un début d'ivresse.

Le voile d'azur pâle lui allait à merveille comme il l'avait pensé en choisissant la tenue. Il appuya son dos contre l'embrasure de la fenêtre et inspira une longue bouffée en fermant les yeux. La saveur grisante de l'herbe n'était rien en regard de ce qui était offert à sa contemplation et il ne voulait point trop en abuser d'un coup comme pour faire durer le plaisir. Elle sentait bon. Elle portait le mélange de ses fragrances à lui mêlées au sucre de sa peau. Il se sentit porter des relents trop lourds de sa journée, il ne voulait pas se sentir sale pourtant. Il portait les odeurs de ses combats, de leurs ébats, son odeur à elle. La musique qui avait continué à vibrer dans sa tête un moment après qu'il eut arrêté de jouer, cessa enfin. Il ouvrit à nouveau les yeux et lui sourit puis se passa l'ongle du pousse sur les lèvres alors que son autre main laissait la cigarette se consumer en petites volutes bleues. Il se sentait bien dans ce silence immobile où tout était encore possible. Un moment suspendu d'éternité avant qu'il ne risque de gâcher encore ce fragile équilibre par une parole ou un geste mal compris.

- Explique-moi pour ton petit pot à toi, je te dirai les miens et nous serons quitte. Hasarda-t-il comme demande de dédommagement.

Il se leva pour écraser le mégot dans une coupe de verre, revint vers la fenêtre et l'ouvrit pour y laisser entrer l'air vif de l'aube. La lumière frappant derrière les épais vantaux de bois le fit recule d'instinct mais il apprécia le mouvement d'air sur son visage.

- Cela ne te manque pas parfois ? Pouvoir contempler l'aurore ? Sentir la caresse du vent chaud sur ta joue ? Voir exploser les vigueurs du printemps sous le soleil ? L'ancienne couleur des choses ? Nous sommes aveugles dans un monde que nous avons connu Anke. Jamais nous ne le reverrons ainsi... C'est le deuxième mouvement du concerto d'Arenjuez... Rodrigo était aveugle... Tu as aimé ?

Il s'approcha du côté du lit qu'elle avait laissé libre et s'y assit lentement la tête relevée par les oreillers, une jambe allongée et l'autre légèrement repliée. Il se passa une main dans la nuque et tourna enfin son regard vers le sien pour lui sourire.

- Je fais bien plus jeune que mon âge, parait-il ... Mais dans l'absolu, tu as vu juste... J'ai vingt cinq ans depuis ... quelques siècles

Il se garda de préciser cinq cent cinquante deux ans. Avec elle ce pouvait par malchance être encore un prétexte à le haïr.

- Je pense donc être "immortellement" plus vieux que toi bien que tu ne sois pas une petite novice... Ton Walther est contemporain du Luger que j'ai dans ma table de nuit ... Comment t'est -il arrivé entre les mains ?

Il roula sur le côté, posa son index sur l'épaule dénudée d'Anke et le promena le long de son bras, affichant un air nonchalant.

- Tu as un souci avec la durée des choses ? Quel âge penses-tu que je puisse avoir ?

Il prit sa main qu'elle gardait posée près de l'oreiller pour y déposer un baiser mais il capta immédiatement une grimace douloureuse de la jeune femme. Il fut tenté de la lâcher mais n'en fit rien.

- Anke ? Tu ne supportes plus que je te touche ? Je peux aller dormir dans une autre chambre si tu préfères ?


Dernière édition par Constantin Basarab le Ven 3 Juin - 18:54, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptyVen 3 Juin - 17:50

Constantin était silencieux dans son recoin, mystérieux et redoutable à la fois. Il semblait paisible et pourtant restait sur ses gardes aussi loin. Il n’estima probablement pas nécessaire qu’elle le rembourse à proprement parler, il était riche, elle le savait mais elle n’aimait pas les mauvais comptes. Sa requête était étrange, dérangeante… Anke passa le bout de sa langue sur ses dents comme si elle s’amusait de voir qu’il avait marqué un point sans le savoir. Est-ce qu’il jouerait ainsi toujours et pour longtemps ? Il partit ouvrir la fenêtre et elle en profita pour trouver une raison compréhensible.

-Elles me semblent… immortelles et elles me réconfortent.

Elle n’avait jamais vraiment réfléchi à une raison. Mais c’était un constat qui n’était pas un réel mensonge. Elle pouvait bien en tuer par milliers il y en aurait toujours d’autres, elle les aimait et pourtant elle n’était jamais triste de s’en séparer. Il penserait que le réconfort était purement mental sur le rapport à l’éternité peut-être mais elle n’allait pas évoquer l’acidité stimulante de ces petites bestioles pleine de pattes. Constantin contemplait les raies de lumières indomptables qui perçaient dans la chambre et s’inquiéta de l’opinion de sa nouvelle comapgne sur ce qui semblait le torturer parfois.

-C’était ravissant oui. Beaucoup de couleur pour un homme qui vivait dans le noir. Elle aurait pu paraître un peu froide, c’était un peu d’humour noir mais elle n’avait pas particulièrement de compassion pour les autres.

-C’était un autre monde ou nous étions tout autre. Je ne crois pas que celle que je suis l’ait un jour connu. Les yeux d’un vampire n’ont pas à foulé les couleurs en pleine journée… Je sais ce que tu veux dire… mais je suis contente de ne pas être en mesure de tout faire. On garde ainsi quelques rêves non? Le cinéma rend les journées toujours plus tentantes… et parfois oui je me demande ce que ça ferait de le voir de mes yeux, de ne pas me suffire de la petite qualité de leur film numérique.. Il viendra peut-être un temps où la technologie rendra la définition à la hauteur de notre regard… Ce serait intéressant. Enfin tout ça pour dire… que je trouve plus de réconfort dans le fait de ne pas avoir accès à tout que du manque.

Constantin s’était rendu près d’elle, la contemplait avec un peu plus d’assurance et souriait enfin. Il sembla plutôt amusé qu’elle le cherche mais rappela qu’il avait quelques années d’avance. Il évoqua l’arme qui s’était si souvent dressé entre eux et elle se retint de toutes ses forces pour ne pas tourner la tête vers la table de chevet et sembler intéressée par le Luger. Elle n’aimait pas parler de cette période, comment pouvait-il ne pas s’en douter. Elle s’humidifia les lèvres sans qu’elles en aient vraiment besoin mais cela lui accorda ainsi quelques secondes de plus pour répondre. Il s’était approché et caressait son épaule avec cet air désinvolte… Il était proche, il fallait qu’elle se contienne tant bien que mal.

-Tu es immortellement plus vieux… oui.. enfin si tu n’avais pas bougé… Elle lui sourit ostensiblement pour lui rappeler qu’elle avait bien failli l’avoir. C’était de mauvais goût, c’était provoquant mais elle avait besoin de ça pour pouvoir répondre au reste.

-C’est une arme qui me rappelle une époque. J’en ai pris soin et arrangé depuis… C’est pour ça qu’elle a gagné en valeur. Autrement… ce n’était qu’une arme très standard… en ce temps là.

Il savait qu’elle était réservée aux hauts officiers nazis s'il en avait vu les inscriptions mais il ne pourrait deviner que c’était l’arme avec laquelle elle avait vengé son Heinrich. Constantin lui demanda ensuite de lui donner un âge et elle trouva la question un peu curieuse bien que ce fut un mystère intéressant à percer. Elle se tourna vers lui, pour ajouter de leur proximité et lui sourit, heureuse de revenir sur un sujet plus facile.

-Tu as… une saveur lointaine. Je crois que tu es bien plus vieux que moi. Pourtant il est rare que je croise des vampires plus âgés que moi. Du coup.. je ne peux pas être trop précise… mais je me sens si frêle en comparaison… Mon sang ne doit pas avoir autant de mystère que le tien… Est-ce que je suis loin… si je t’ajoute deux siècles de plus que moi ?

Il se saisit de sa main et elle eut une réaction instinctive qui figea l’homme dans une accusation presque pesante alors qu’elle hésitait à enlever sa main qu’il risquait de serrer davantage.

-Non reste ! Je me suis fait mal… C’est tout.

Elle lui jeta un regard lourd de sens avant de le voir lâcher son poignet qu’il avait saisit de la même façon quelques temps plus tôt dans l’escalier.

-Il y a des inconvénients d’être si fort et de traîner avec des jeunettes… non ?



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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptyVen 3 Juin - 22:01

Il fronça les sourcils, fâché contre lui-même.

- Je t'ai fait mal ? C'est moi qui ...

Le gris de ses yeux se troubla aussitôt, virant à la couleur de l'orage. Il la prit dans ses bras, l'attirant contre lui avec douceur et murmura contre son oreille.

- Tu n'es décidément pas si vieille sans quoi tu aurais déjà guéri. Viens-là et guéris-toi.

Le sang des vieux vampires était un élixir prompt à soigner bien des maux. Que le délicat poignet d'Anke eut été foulé ou même brisé, en le buvant, elle ne souffrirait bientôt plus. Il lui offrit son cou mais elle se recula doucement d'abord. Peut-être voyait-elle à son invitation, une proposition à une nouvelle extase qu'elle jugeait à présent indécente. Il caressa sa joue et les laissa reposer leur tête sur l'oreiller.

- Comme tu le veux, dragostea mea mais si la douleur est trop forte, n'hésite pas à ... Il s'interrompit en souriant. Tu sembles les aimer ces saveurs lointaines non ?

Il réfléchit encore à leur échange au sujet de leur âge et, tout en caressant la courbe de son menton, il poursuivit.

- Comment saurais-je si je n'ai que deux cents ans de plus que toi ... J'ignore ton âge. J'avoue m'être renseigné sur tes références artistiques mais pas sur ton état civil. Enfin j'ai pu remonter jusqu'à une académie berlinoise où tu étais très bien notée. J'ai écris aux archives pour demander les références que tu avais indiquées en entrant chez eux , j'attends une réponse. Curieux tiens d'ailleurs qu'ils ne m'aient pas encore répondu... Mon manager a ... des relations bien utiles lorsqu'on veut avoir des renseignements en provenance d'Allemagne... Je sais que tu es allemande oui meu înger...

Il approcha son visage de celui de la jeune femme qui paraissait tendue à nouveau et posa ses lèvres sur les siennes avec une douceur voulue. Lorsque le baiser prit fin, il la regarda d'un air étonné ayant senti la peur dans leur étreinte.

- Ne t'inquiète pas, mon manager est aussi allemand... Il faut croire que le destin a voulu que je m'entoure de tes compatriotes. Le passé est révolu. Les peuples sont appelés à se réconcilier pour mieux se déchirer à nouveau ... Enfin grâce à la Couronne qui veille, le risque est moindre. A moins qu'ils n'y trouvent profit ils ne permettront plus une troisième guerre du Rhin.

Il se tourna, se mit sur le ventre et posa la tête sur l'épaule de la jeune femme, comme quémandant une caresse. Il réfléchit en jouant avec la petite fleur bleue qui ornait le décolleté de la nuisette. Elle avait donc bien connu l'époque d'où venait son arme. Oui, bien sûr... L'académie d'art où elle s'était distinguée était une oeuvre du Reich. Il était en Pologne à cette époque, puis en France, toujours sur les routes, toujours dans la clandestinité. Il fut soulagé qu'ils n'eussent pas pu se croiser à cette époque. Aucune possibilité qu'il ait pu lui nuire d'aucune manière. Il frissonna en songeant que si sa troupe avait fait une tournée en France pour distraire les officiers nazis, il aurait pu ... Il se souvint de cette descente dans un cabaret, à Pigalle. Un lieu qui servait presque de QG tournant entre la Gestapo et les renseignements allemands. Sa phalange du F2 y avait fait un carnage. Le sang imbibait les uniformes noirs qui gisaient à terre. Les filles, plumes aux fesses, hurlaient en courant dans les coulisses. Ses camarades les avaient épargnées autant que possible. Ils ne voyaient en elles que des victimes contraintes de vendre leur art à des monstres. Deux avaient été cueillies par les rafales de mitrailleuses, les autres, terrées dans leur loge pleuraient doucement lorsqu'il avait poussé la porte. Deux petites blondes aux yeux presque candides. Elles portaient le sang de leurs amies qui les avait éclaboussé. Il n'avait pas résisté à l'appel trop puissant. Elles étaient terrifiées de voir ce grand homme vêtu de noir, arme en bandoulière, faire irruption au milieu des tenues pailletées et des plumes d'autruche. Leur rimel avait coulé, leur donnant la mine de pierrots pathétiques. Il les avait possédées l'une après l'autre, les rendant folles de peur avant de les vider de leur sang . A cette époque, le sang heureux de vivre se faisait rare et il buvait celui de la peur. Il n'avait pas le temps de s'attarder pour travailler à leur bonheur avant de prendre leur vie.

Heureusement, Anke n'était pas une artiste burlesque, ni légère. Elle côtoyait la grande classe de ce monde putride sans doute... Un ange parmi les démons... Il n'aurait pu la tuer, pas plus qu'il ne l'avait pu ce soir. Peut-être d'ailleurs était -elle du même côté que lui. Certains artistes étaient agents de renseignement des alliés. Son esprit se troubla alors qu'il se souvenait des doux mots qu'elle lui avait tantôt susurré dans l'ardeur des ébats, tantôt pleuré, suppliante derrière la porte. Elle aurait sans doute fait un agent redoutable. Il se souvint de la détonation puis de sa douleur à l'épaule. Redoutable, oui... Se seraient -ils aimés avec la même fougue ? Avec les mêmes heurts ? Oui sans doute ... Ou peut-être pas. Etait-elle déjà immortelle à cette époque ? Ou petite fleur fragile en train de se faner ? Peut-être aurait -elle méprisé ce résistant sanguinaire et efficace, cet être qui sans être idéaliste avait fait sienne la cause de peuples épris de liberté. L'ancien tyran, l'ancien prince de sang devenu bourreau des bourreaux. Quelle ironie. Peut-être lui aurait-elle ri au nez en lui balançant ses incohérences. Et maintenant, si elle savait comment le jugerait-elle ? Il n'avait pas trop envie d'y songer à ce moment présent et conclut comme pour lui-même.

- Tu as raison, Anke ... Nous changeons au fil des époques que nous traversons. Elles nous marquent aussi sûrement que nous les marquons

Il déposa un baiser au creux de son décolleté et s'enivra de son odeur. Il la sentit frémir mais pourtant elle ne se départissait pas de cette sourde inquiétude qui revenait par vague.

- Qu'y a -t-il inima mea ? Tu sembles préoccupée ... Ai-je dis quelque chose qui te contrarie ? Je ne regrette pas ce que je suis, si c'est ce que tu penses. Simple humain, jamais tu ne te serais intéressé à moi autrement que comme proie... Enfin je suis un peu ta proie malgré tout mais d'une façon que je préfère. La taquina-t-il. Peu m'importe de ne pas voir la lumière du soleil, ni la beauté des fleurs, tant que les tiennes m'éclairent et rayonnent pour moi.

Il se souleva pour croiser son regard fiévreux et s'inquiéta de plus belle. Se redressant sur les coudes il posa sa tête dans les paumes de ses mains et la contempla comme un petit garçon angoissé de voir le regard de sa mère le juger avec sévérité.

- Tu veux que ... j'aille te chercher tes fourmis ? Tu as mal ? Tu n'as toujours pas soif ?
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MessageSujet: Re: [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé}   [Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 EmptySam 4 Juin - 15:54

Constantin se troubla aussitôt, un air grave et sévère, un tourment qu’il ne s’affligeait rien qu’à lui et qu’il ne prononcerait pas. Il la tira contre lui et la vampire en fut entièrement conquise. Elle guettait la peau tendre de son cou qui ne portait presque plus de traces, avait-elle été un simple mirage ? Il sembla déçu un instant qu’elle soit si fragile - à moins que ce ne soit un compliment déguisé - et lui offrit sa gorge. Anke se tendit, d’abord un peu gênée qu’il ait possiblement deviné qu’elle le désirait encore puis, comprit qu’il se donnait pour la panser, pour se faire pardonner sûrement. Elle détourna alors son visage pour ne plus être tentée ; Il lui semblait disproportionné de le mordre pour un simple poignet. Elle ne pouvait revivre l’extase sans qu’il ne l’attende aussi, est-ce qu’il la considérait sienne pour instaurer tant d’intimité entre eux ? Elle s’écarta lentement et il ne s’en offusqua pas, la taquinant d’avoir lu la tentation qu’il faisait vibrer en elle. La soif commençait à la tirailler oui, la fatigue aussi, elle n’avait pas toutes ses forces pour résister à un vampire si délicieux qui l’invitait à abuser de lui.

Le chanteur était d’une surprenante douceur. Il la chérissait des yeux et ses fines caresses lui donnaient envie de lui céder toute entière une nouvelle fois. Pourtant comme un coup de massue voilà qu’il cheminait sur des voies dangereuses. Il avait voulu se renseigner sur elle, il s’approchait de celle qu’elle n’était plus et cela ne pouvait que la murer dans ses derniers retranchements. Il allait connaître ses références.. il allait savoir qu’elle était une enfant d’Hitler, recommandée par le Reich lui-même, pour la loyauté de son père. Elle se força à ne pas bouger pour ne pas le chasser.

-Si j’avais honte ou quelque chose à cacher, j’aurais changé mon identité et fait en sorte de mieux cacher mon accent.

Elle avait usé d’un ton un peu piqué et sec. Il avait pourtant été délicat, l’appelant par un petit nom qu’elle reportait sans mal aux douceurs qu’elle lui avait témoignées pendant leurs instants d’amour comme de déchirements. Peut-être la trouva-t-il loin de lui et qu’il sentit son regard se perdre car il s’approcha pour baiser ses lèvres. Le cœur d’Anke se mit à battre par deux fois et elle se tendit de plus belle. Voilà que son corps venait de la trahir et qu’il l’entendrait. Elle avait peur oui de ce passé et elle était aussi toujours sous son charme; c’était tout aussi détestable que délicieux. Il se trouvait étonnamment proche des allemands.. comme elle n’aimait pas qu’on la confonde avec son passé…

-Je n’ai pas la fièvre patriote. Je suis née sur une terre et j’y suis morte aussi. Mon second souffle n’a rien à voir avec le premier.

Constantin sembla lentement mesurer l’ombre que ce passé faisait planer sur sa compagne. Il avait abandonné la proximité de sa bouche pour lui laisser du répit et s’était posé contre elle, lui laissant la marge de faire ses propres manœuvres. La jeune femme joua de sa main dans les cheveux de son amant, est-ce qu’elle tombait amoureuse ? Le doute commençait à vraiment s’éclaircir: elle le voulait juste avec elle. Malgré toutes ces années, elle savait qu’elle avait été dans le clan que le monde avait voulu anéantir et elle n’en voulait à personne de cela. Il lui semblait plus qu’évident que Constantin aussi aurait voulu sa perte. Elle espérait juste qu’il ne la veuille plus à présent, qu’il serait indulgent du temps écoulé, il finirait par le savoir de toute façon. Ainsi il pensait être toujours le même homme, mort mais d’une même souche…

Il l’appela encore avec la poésie des couleurs slaves et elle s’en sentit flattée. Elle ne savait pas ce que cela signifiait mais l’étincelle dans les yeux du vampire semblait si franche. Elle baissa les yeux, troublée qu’il se montre si engagé, convaincu et aimant… Est-ce qu’il était ainsi avec toutes les femmes ? Non.. il avait été trop vexé pour que ce ne soit pas vrai, pas juste elle. Elle lui sourit enfin en caressant son visage avec tendresse alors qu’il lui proposait même d’aller chercher ses fourmis. Le pauvre fou.. il n'y en avait plus.

-J’espère que tu n’es pas si beau parleur avec toutes tes femmes…

Elle l’embrassa d’abord avant de le serrer contre elle et de poser sa tête sur la sienne comme s’il était une simple peluche. Elle usa d’un ton vaguement léger pour ne pas paraître trop dure.

-Je ne m’intéresse pas aux humains. L’ancienne Anke, celle qui est morte, je ne sais pas… Elle était très occupée.

Elle baisa son front puis fit le tour de son visage et se trouva naturellement dans son cou ou elle faillit le mordre sans s’en rendre compte. Elle voulut s’en dégager mais il lui pressa la tête d’une main ferme et elle s’abandonna au nectar miraculeux. La soif la brûlait, c’était un mélange de désir ardent et de sécheresse absolu. Elle éprouvait du plaisir, lui aussi mais ce n’avait rien à voir avec leurs ébats précédents. Elle s’enivrait de lui de la plus simple façon, c’était doux et profond et le réconfort fut tel, qu’elle s’y endormit.

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[Lieux de vie: Hôtel de Clisson (chez Constantin)] Une petite audition privée pv Anke [Avertissement PG 16]{achevé} - Page 2 Vide
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Il acquiesça presque craintif d'avoir attisé une nouvelle fois son mécontentement alors qu'elle se justifiait de n'avoir rien à cacher avec un peu trop de véhémence pour que cela fut fondé. Il la voulait sereine à ses côtés, qu'elle apprit à lui faire confiance et à lui donner envie de ne rien cacher de ce qu'il ressentait pour elle. Il désirait que leur union tant dans la musique que dans la vie fut une association farouche ne laissant aucune faille entre eux. Il la voulait combative et non soumise mais pas toujours dans la défiance. Il ne se sentait pas son ennemi. Il voulait qu'elle le ressente. Ne lui avait-il pas dit qu'il serait incapable de lui faire du mal ? Lorsqu'il considéra leurs deux corps enlacés l'un contre l'autre et le contraste qu'ils opposaient, elle si délicate et tout en fragilité avec ses yeux d'azur encadré par des mèches rebelles et courtes, sa peau d'opaline frottant la sienne plus mate, sa main fine perdue dans celle du guerrier, soignée mais rendue nerveuse et redoutable par le maniement de l'épée, ses jambes fuselées mêlées aux siennes si musculeuses, les courbes de ses hanches si douces épousant les siennes taillées dans le roc, il conçut qu'elle put le craindre et redouter quel ennemi il pourrait être. Pourtant, toute cette force voulait s'offrir à la protéger et à la chérir. Il devait arriver à l'en convaincre. Il l'aimait avec la même force qu'il mettait en toute chose. Le laisserait-elle en témoigner?

- Je n'ai jamais dis que tu devais avoir honte de quoique ce soit. Il était prévisible que je me renseigne sur tes références musicales, ne crois-tu pas ? Lui murmura-t-il. Peut-être d'ailleurs as tu fait de même à mon sujet. Toutefois, cela n'a pas dû être aussi simple. Ma carrière, si on peut l'appeler ainsi a été plus accidentelle ... Je n'avais rien d'un troubadour dans ma prime jeunesse. Ajouta-t-il en riant.

Il la sentait oscillant entre le désir et la défiance et s'efforça de la rassurer mais le terrain de sa nationalité était décidément glissant entre eux. Il savait que toute une génération d'allemands avait porté le poids d'une culpabilité face à l'horreur des crimes perpétrés par les anciens. Il se retint de la questionner à ce sujet, de lui dire qu'être allemand n'était pas être nazi. Il en savait encore trop peu sur ce qu'elle avait été pour ne pas risquer de la blesser en avançant de tels propos. Il ne pouvait l'envisager sans être troublé cependant. Reinhart était bien un de ces anciens monstres mais cela ne le gênait pas de s'y associer pour des affaires présentes. Une dette les liait qui n'avait pas rendu le manager meilleur pour autant mais le lui rendait plus supportable que ne l'aurait été un autre des bourreaux. Il songea qu'il n'avait peut-être rien à lui envier par les actes d'ailleurs. Sans doute avait-il tué bien plus que Dunkel dans ses vies. Seule, peut-être la motivation et la ligne de vie différaient, encore qu'il n'eut jamais trop pris le temps d'en discuter avec l'ancien officier de panzer. Rein l'aurait probablement envoyé paître d'ailleurs. Il y avait un silence tacite entre les deux vampires. Aucun ne parlant jamais du passé et encore moins ne cherchant à savoir le passé de l'autre. Avec Anke, c'était différent, il avait envie de tout partager même s'il savait qu'aucune révélation ne pourrait tuer l'amour qu'il nourrissait désormais pour elle. Il osait enfin le penser en ces termes, ce sentiment si fort qu'il lui donnait envie de le crier à la face du monde et en même temps de toujours demeurer seul avec elle comme en cet instant où il la tenait dans ses bras.

- J'aime ton second souffle. Lui confia-t-il en se blottissant contre elle.

Il se laissa prodiguer les gestes tendres qu'elle lui offrit avec une sorte d'abandon grisé et laissa échapper un petit rire amusé lorsqu'elle laissa transparaître une pointe de jalousie. Il ne put s'empêcher de glisser une petite moquerie.

- Tu l'as dis toi-même, j'ai beau être immortel, il est des choses qui peuvent m'anéantir... Je ne suis beau parleur qu'avec celles qui ont manqué de le faire...

Il lui adressa un sourire des plus charmeurs qu'elle cueillit dans un baiser si tendre qu'il sentit son coeur chavirer. Leurs deux visages étaient plus proches que jamais alors que leurs corps se cherchaient dans une étreinte douce et tendre. Elle exprima encore une fois sa volonté de tirer un rideau opaque sur l'humaine qu'elle avait été, la présentant comme une autre, presque une étrangère à elle-même. C'était étrange aux oreilles du vampire qui était, lui, fier de ses origines et ne s'en cachait pas sans trop les brandir non plus.

- Je comprends ce que tu veux dire Mein Liebe. Ironisait-il, toujours joueur. Je suis Stan sur scène et Constantin Basarab ici. Peu importe ce qui a précédé ce nom... Il m'a juste permis d'avoir une vie agréable... Mon existence, c'est dans la musique que je la construis désormais, la musique et l'art ...

Il aurait voulu lui dire son désir de la construire avec elle à ses côtés mais elle se lovait déjà contre lui telle une louve avide, furetant dans son cou et il en frissonna du plaisir annoncé. Il s'offrit à elle de la plus pure des façons qui pouvait être. Pour l'apaiser et faire taire ce qui criait en son ventre. La soif et la douleur. Il ferma les yeux lorsqu'elle perça sa chair de ses petits crocs pointus et se laissa glisser dans l'extase que lui procurait le fait de la nourrir. C'était interdit et délicieusement jouissif. Il caressa ses cheveux le long moment que dura leur union de sang, haletant de la sentir se repaître de lui, gémissant doucement de son avidité. Peu à peu, il la sentit s'apaiser et devenir plus douce dans son appétit. Ses forces le quittaient lentement tant il avait donné. Il la sentit s'assoupir, nichée dans son cou, le souffle paisible alors que ses dents étaient toujours plantées dans sa veine. Il l'enlaça de ses grands bras.

Alors que le soleil poursuivait sa course inexorable en ce début de journée, banale pour le commun des mortels et pour la majorité des vampires, Constantin se laissait gagner par une douce torpeur, le sourire aux lèvres et le sentiment au coeur de tenir entre ses bras l'essence de sa vie. Même si pour l'heure, elle vacillait un peu, mise à mal par sa blessure et les assauts successifs de son amante, il se souciait comme d'une guigne que sa maladie héréditaire le laissa ainsi en grande fatigue, entre les bras d'Anke. Elle n'en saurait rien, tant qu'il pourrait le lui laissait ignorer. Il redoutait trop qu'elle refuse ensuite de prendre son sang comme offrande. Alors qu'il déposait sur sa tempe un tendre baiser, n'osant bouger pour ne pas la détacher de lui, son regard tomba sur leurs deux mains enlacées et il frémit de bonheur. Sa vue se troubla dans la faiblesse et il se laissa lui aussi glisser dans un sommeil profond mais peuplé de rêves et d'espoirs.
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