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 Au bois des tourments [Pv]

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Damara Xenopolis
- Citoyens -

Damara Xenopolis

Messages : 60
Date d'inscription : 15/05/2010

Au bois des tourments [Pv] Vide
MessageSujet: Au bois des tourments [Pv]   Au bois des tourments [Pv] EmptyDim 7 Aoû - 23:17

La tête appuyée contre la vitre du train, Damara regardait le paysage défilé à toute vitesse. Pour quelques jours, elle avait décidé de quitter la ville parisienne pour aller se ressourcer dans les campagnes de Bourgogne. Le temps lui était favorable, le soleil sera présent tout au long de son weekend de détende ou du moins, c’était ce qu’affirmait la météo. Baillant, la gueule ouverte à l’ennuie, la masse noire couchée sous les sièges prenait deux fois plus de place qu’un chien normal. Les pieds posés sur les sièges en face, l’animal somnolait sous les jambes de sa compagne. Il était évidemment, hors de question pour notre jeune femme de le laisser seul dans son appartement en ville. Pensant secrètement qu’un séjour loin de la population lui ferait autant de bien à lui qu’à elle. Les grands espaces verts : une liberté offerte sur un plateau d’argent, elle en raffolait. Un peu plus loin, les curieux fixaient d’un œil intrigué le chien à l’allure peu commune. Indifférent d’être le centre du monde, Athis tourna le dos aux gens en soupirant. Et c’est sans attendre qu’amusée par la situation, Damara posa sa main sur la tête de son compagnon en riant.

« Ne fais pas ta mauvaise tête ! Dans une heure, ton calvaire sera terminé. »

Une chose était sûre : il détestait les transports en communs. Retournant à ses paysages ruraux qui se métamorphosaient petit à petit en champ d’or. Une petite frimousse brune apparaissait de temps à autre des sièges avant. Damara venait d’y prendre attention, la fillette ne cessait de regarder avec envie le loup. Son père, trop occupé sur son pc portable pour s’occuper de son enfant, devait être un homme d’affaire. Le genre d’homme qui est là sans être là pour sa famille. Attristée pour elle, Damara lui adressa un petit sourire accompagné d’un signe de la main. La gamine parut étonnée mais heureuse, elle lui rendit son sourire. Soufflant en grec à son compagnon canin de rouler sur le dos pour amuser la petite. D’un air incrédule, Athis tourna la tête vers l’intéressée, l’ignora et reposa la tête entre ses pattes. Sifflant mécontentement entre ses dents, le chien soupira de nouveau et tourna sur lui-même, ce qui fit rire l’enfant. Loin d’apprécié l’idée d’être un clown, la bête grogna sur Damara en se recouchant sous les sièges pour ne plus apercevoir la petite fille. Elle s’appelait Eleanor et devait avoir huit ans, pas plus. Sa tignasse brune, ses yeux verts et son sourire d’enfant faisait d’elle un petit être inoffensif. Bougeant sur son siège, Eleanor avait une folle envie de venir plonger sa main dans le poil sombre de l’animal.

« Eleanor, reste tranquille ! Je suis occupé et je ne dois pas me tromper dans mes comptes ! »

Baissant les yeux, la fillette effaça son sourire. Outrée par le comportement du père, Damara donna un léger coup de pied dans les flans du monstre. Plaquant ses oreilles en arrière, il ne comprit que lorsqu’il vit les yeux de la fillette briller. Blessée par le manque d’attention de celui qui lui avait donné la vie, il leva calmement son corps en se glissant silencieusement à côté du siège d’Eleanor. La truffe frôlant la petite jambe, elle se pencha vers l’allée en voyant le loup, couché à sa portée de main. Souriant de nouveau, Damara assistait au spectacle plus qu’émouvant. La joie d’un enfant ; il n’y a rien de plus beau. Les valeurs de notre grecque étaient des pieux sacrés enfoncés dans sa vie, elle voulait le meilleur pour sa famille, pour ses proches. L’amour, la plus grande des vertus qu’un Homme pouvait avoir en lui. Cependant, tous les pères de famille ne semblaient pas considérer leur famille comme leur priorité. La bête comprenait très bien ça. Dans la meute, l’Alpha qu’était son père ne le rejetait pas parce qu’il était le dernier des louveteaux, le plus faible. Et ce manque d’attention envers la petite Eleanor ne l’enjouait pas. Il considérait cette fausse présence comme une injustice et en relevant sa carrure de mâle, il se glissa jusqu’aux genoux de l’homme. Plaqua ses lourdes pattes sur le dos de l’objet électronique pour le fermé dans un claquement sec. Pris pas surprise, le père se recula face aux crocs de l’animal, s’apprêtant à hurler. L’enfant posa sa petite main sur son bras.

« Papa … Il veut que tu sois là … »

Fixant son enfant aux yeux larmoyants, il comprenait peu à peu … Fier de lui, le loup revenait d’un pas lourd se coucher près de Damara. Sa main caressa vigoureusement la tête de l’animal. Souriante, elle fit un clin d’œil à l’enfant, enfuit dans les bras de son père. Revenant aux paysages, elle revoyait les moments tendres avec Sebasten et cela lui manquait terriblement. Toutefois, heureuse pour la petite Eleanor qu’elle ne reverra sans doute plus jamais … Tirant sur sa laisse de fer, le chien entraina rapidement Damara hors du train. Secouant son pelage, il regardait dans ses yeux d’animal, ce nouveau territoire à conquérir. Des kilomètres de verdures, des forêts, des plaines … Le train quitta le quai, la petite fille fit signe de sa fenêtre à nos deux compagnons. Damara regardait autour d’elle, l’auberge n’était pas très loin d’après sa carte. Et d’un pas enjoué, elle traina son sac et son compagnon sous la douce chaleur de la campagne. « L'embellie » était le nom de l’auberge. Une façade de pierre, des poutres de bois, l’ambiance donnait des ailes à Damara. Les propriétaires la recevaient chaleureusement, même si ils étaient impressionnés par l’animal. Faisant profil bas, Athis faisait un effort pour paraitre le plus normal des chiens … Une fois dans sa chambre, Damara se laissa tomber sur le lit.

« Enfin des vacances bien mérité ! Tu as de la chance d’être un chien, crois-moi.»

Il lui arrivait souvent de faire la conversation au loup. Bien qu’elle n’eut jamais de réponse à ses questions. Lui, pensait plutôt que c’était les humains qui avaient de la chance : Ils n’avaient jamais de puce dans leur fourrure. Damara s’installa et fit le tour de l’auberge en discutant avec les quelques rares personnes sur place. La nuit tombait rapidement et à l’heure du repas, les propriétaires invitèrent notre grecque à se joindre à eux. Le contact facile, ils se contèrent mutuellement leur histoire. La femme avait vécu à Paris et ne regrettait pas d’avoir quitté la ville pour venir s’installer en campagne avec son mari. Le couple avait la soixantaine et semblait plus uni que jamais. Ils conseillèrent à Damara d’aller visiter la beauté des forêts. Elle leur promit d’y aller dès demain.

L’aube à peine levée, Damara était déjà debout, petit déjeuner avalé. Elle poussa son compagnon à se lever à son tour, hors de question qu’elle aille se promener sans lui. La rosée du matin rendait l’herbe humide, les oiseaux chantaient de bon cœur. Athis lui, fourra son museau dans les fleurs qu’il croisait. Jusqu’à l’heure de midi, Damara gambadait dans les rues de campagne, puis plus tard dans le début de la soirée, s’arrêtait devant un pré pour contempler les bovins ou encore les épis de mais sous le soleil couchant … Tout en se dirigeant vers le bois, elle s’arrêta à mi-chemin pour manger un morceau puis ensuite, continuer son chemin. Un bruit de trot l’interpela : devant elle, une magnifique jument brune dansait dans sa démarche élégante. Les yeux illuminées, Damara s’approcha de l’enclos tout en appelant l’animal, Athis lui, baissa une oreille en voyant la bête se dandiner en arrivant vers sa compagne. Passant sa main sur son museau puis vers son poitrail, le loup grogna. Quelqu’un approchait …



Dernière édition par Damara Xenopolis le Mer 14 Sep - 21:36, édité 1 fois (Raison : Modification niveau du temps.)
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Cecil Osbern
- Alexandre -
Cecil Osbern

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MessageSujet: Re: Au bois des tourments [Pv]   Au bois des tourments [Pv] EmptyJeu 15 Sep - 19:17

Rien de tel qu'un petit week end à la campagne pour oublier un peu les obligations de la vie parisienne. Cecil était arrivé la veille au soir et s'était installé dans les murs de la petite ferme bourguignonne réaménagée en gîte qu'il avait loué pour la circonstance. Elle était très confortable et une petite écurie jouxtait le bâtiment pour accueillir quelques chevaux. Il était sorti à la tombée de la nuit pour libérer les équidés dans le pré. Une jument et un ongre paisible. Il avait appris à monter tardivement, en fait lorsqu'il avait rencontré celle qui lui avait ouvert les portes de l'immortalité. Dans les bas fonds de Skopje, il n'y avait pas besoin d'être cavalier pas plus qu'on ne croisait des chevaux. Mais dans le cercle branché et mondain de son aimée, c'était de bon ton. Elle lui avait donc appris comment calmer la terreur que leur parfum déclenchait chez les chevaux . Le mot n'était pas exagéré. Ces animaux qui avaient accumulé des millénaires de défiance envers les bipèdes qu'ils voyaient encore parfois comme des chasseurs savaient reconnaître un prédateur supérieur et mortel quand ils en croisaient un. Et quelle créature pouvait être plus prédatrice qu'un vampire ?

Ce n'était pas véritablement l'osmose et le grand amour entre les équidés et lui mais il avait rapidement compris comment se faire accepter d'eux. Un cheval cherche toujours à fuir les situations inconfortables et s'attache à celui qui prendra soin de lui à force de patience. Cela faisait plusieurs années qu'il venait se ressourcer dans ce petit coin de campagne et il avait eu le temps de voir grandir puis vieillir les deux chevaux et de ... faire tomber les barrières de leur peur même s'ils ne s'en départiraient jamais complètement. C'était chevillé à leur âme, comme cette peur de la médiocrité l'était à celle de Cecil et comme il ne se laisserait jamais aller à aimer encore par peur de souffrir à nouveau. Il comprenait ces quadrupèdes et respectait leur a priori.

Il les avait regardé galoper un moment dans le pré, dans le soleil couchant puis s'était enfoncé dans le sous bois pour longer un petit ruisseau durant un long moment. Il aurait pu aller très loin comme cela, perdu dans ses pensées et solitaire comme il l'aimait, mais il sentit une odeur forte et mêlée. De celle qui affole les chevaux avec le parfum d'une femme, une humaine. Etait-il possible que des loups aient repeuplé ce coin de terre ? Il rebroussa chemin et se hâta afin d'aller s'assurer que tout allait bien pour Amina et Danfloor. Arrivé à la lisière du bois, il vit que la jument caracolait vers la barrière en direction d'une jeune personne à l'agréable silhouette et dotée d'une belle chevelure brune. Noirs corbeau étaient ses cheveux, tout comme les poils de la bête à ses côtés. Il sentit la tension irradier sa colonne vertébrale alors qu'il s'approchait du petit groupe par derrière. Comment marquer son désagrément sans être trop virulent. Il n'avait pas de préjugé dégradant envers les mortels, tant qu'ils se montraient respectueux et restaient à leur place mais était bien moins conciliant envers les bêtes sauvages de tout poil. Quel étrange duo avait-il là, sous les yeux, aussi contrasté qu'il fut possible. La douceur, la grâce côtoyant la sauvage et brutale essence du grand fauve.


Il s'arrêta à quelques pas alors qu'elle se retournait doucement, sa bête ronflant devant ses jambes, prête à bondir sur Alexandre.

- Retiens ton chien petite, les chevaux sont très impressionnables et je ne voudrais pas être obligé de le maîtriser par la force. Que viens -tu faire ici, c'est une propriété privée.

Il maugréa pour lui-même. Il n'était certes pas venu ici pour faire la nourrice ou le meneur de loups. Pourtant, il regretta presque aussitôt la dureté de son ton. Les yeux étaient magnifiques et sans méchanceté ni veulerie, la bouche presque rieuse mais une étrange gravité retenait le tout d'être trop joyeux.
Il ajouta :

- Tu devrais le savoir si tu aimes les chevaux et à te voir, je pense que tu les aimes ...


[HRP] Désolé pour l'attente, et ce n'est pas très long mais c'est la prise de contact ^^ Comme tu peux le voir Cecil est beaucoup plus "froid" que Stan ^^ N'hésite pas à me dire si je dois modifier quelque chose .
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Damara Xenopolis
- Citoyens -

Damara Xenopolis

Messages : 60
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MessageSujet: Re: Au bois des tourments [Pv]   Au bois des tourments [Pv] EmptyLun 26 Sep - 22:43

Ça sonnait un peu comme une tempête, un orage que personne n’aurait pu arrêter dans sa folle élancée. Une force de la nature que même son petit cœur encré n’aurait pu stopper. Ce fauve sauvage faisait presque trembler les feuilles des arbres, faisait danser sa voix à l’appel d’une attention. Sortis tout droit des enfers, l’homme s’imposa fervent défendeur de son territoire et de ses bêtes. Surprise, Damara se retourna sans pouvoir dire si elle était horrifiée par la voix dure ou par la profondeur de son regard. Aux aguets, son compagnon se braqua d’un air menaçant. L’air était changeant, peut-être un peu trop à son gout. Damara, Elle restait « choquée », perdant l’équilibre entre la violence et l’assurance. Jamais encore, on ne lui avait adressé tant de force dans des mots, un véritable rugissement qui lui faisait froid dans le dos. Athis lui, continuait à s’imposer comme seule bête à crocs, tandis que derrière eux, la jument tourna l’oreille, commençant à s’énerver légèrement. Entre les sabots piétinant le sol, le loup qui grognait et l’homme qui la fixait un peu plus sagement, son sang ne fit qu’un tour. Elle passa devant le canidé en se plantant devant cet inconnu qui la perturbait au plus haut point. Et d’une voix forte qu’on devinait forcée, elle s’exclama :

« Pour commencer, je ne suis pas petite ! Ensuite, je n’ai croisé aucun panneau qui indiquait que c’était une propriété privée ! »

Se laissant un brin emportée, on voyait sur son visage rougit qu’elle n’avait pas l’habitude de prendre un ton si haut. Et elle regretta bien vite cet élan lorsque celui-ci prit une tonalité plus calme. Oui, elle aimait tous les types de créature qu’ils pouvaient existés. Mais d’autres se démarquaient plus par leur grâce, leur façon de vous faire croire qu’ils dansent en marchant. Reculant d’un pas, ses joues s’enflammaient comme une allumette. Et pour s’excuser, elle ajouta :

« Il ne lui fera aucun mal. »

Jugeant bon de convier le loup à ses côtés, celui-ci regardait l’homme d’un œil mauvais. Trainant les pattes, il s’assied à la droite de la jeune femme, la tête haute et pleine de fierté. Une main passa entre ses oreilles dressées, il aurait presque ronronné. Puis d’un mouvement de tête, elle lui indiqua la jument toujours postée et curieuse de voir du monde devant elle. Le fauve glissa sous la barrière en se couchant face à la femelle en signe de paix et sans attendre, il s’éclipsa en promettant toutefois, de ne pas être très loin en cas de problème. Tout en le regardant partir, Damara s’approcha de la jument en l’appelant dans un clappement de la langue. Au premier contact de sa main sur le front, elle descendit lentement vers les naseaux de l’équidé. Puis, en s’écartant de la magnifique créature, elle s’adressa à l’homme en « s’excusant d’avoir pénétrer sur sa propriété ». Lui souhaitant une bonne fin de soirée, notre jeune grecque s’éclipsa à son tour. Ses pas la menaient vers la forêt, le chemin de pierre et de sable s’effaçaient bien vite pour laisser place à la terre sèche, à l’herbe nourrit d’ombre. Levant son visage vers la Céleste, la nuit tirait son voile bleuté. Elle aurait pu faire demi tour si elle n’avait pas entendu dans l’écho du vent, la mélodie cristalline de l’eau ruisselante entre des rochés.

Le son la menait à ses souvenirs d’enfants où la méditerranée se jetait contre les pierres, ou encore quand elle berçait ses vagues à la nuit tombée … Une fois arrivée sur place, elle découvrit à la lueur de la lune, un ruisseau étincellent. Damara ne put s’empêcher de remonter jusqu’à la source. L’eau glissait d’une entaille dans la paroi rocheuse en se nichant dans un point ovale pour ensuite, s’enfuir en contrebas. Les oiseaux chantaient une dernière fois avant de fermer leur aile à la nuit. Eblouie face à ce spectacle, elle ôta ses chaussures en glissant ses pieds jusqu’à mi mollet dans l’eau. S’asseyant sur une pierre, ses yeux se perdaient dans le vaste ciel. A Paris, on ne voyait jamais aussi bien qu’ici, les étoiles.

Damara s’imprégnait des chuchotements des eaux, des bruits de pas incertain des petites créatures nocturnes qui se promenaient à la nuit tombée. Deux papillons se faisaient la chasse, la chouette annonçait le retrait du soleil. Et elle, belle dans ses pensées perdues, elle mouvait ses jambes dans l’eau … Soudain, un bruit l’interpella. Dans les fourrés non loin, un brame faible lui vint aux oreilles. Tout en se redressant, elle sortit de la rivière. Un tronc d’arbre faisait office de pont pour atteindre l’autre côté. La curiosité l’emporta, elle était persuadé qu’il s’agissait d’un animal égaré. Grimpant sur le pont improvisé, elle garda l’équilibre en s’avançant d’un pas sûr. Un bruit parvint aux oreilles du pauvre faon égaré, si bien que pris de peur, il sortit de son trou en s’enfuyant dans les sous bois. Surprise par la forme, Damara laissa échapper un hurlement en perdant pied …

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Cecil Osbern
- Alexandre -
Cecil Osbern

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Date d'inscription : 07/06/2011

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MessageSujet: Re: Au bois des tourments [Pv]   Au bois des tourments [Pv] EmptyJeu 22 Déc - 20:30

Il l'attrapa par le poignet et la souleva alors que ses chevilles frôlaient l'onde délicate et peu profonde du ruisseau. Juché sur le tronc que l'humidité avait rendu glissant par endroit, le recouvrant d'une mousse verdâtre et gluante, il la déposa à côté de lui puis la tira vers l'autre côté de la berge.

- Si tu voulais faire trempette, c'est un peu risqué. Juste bon à te rompre les os sur les rochers tranchants qui affleurent.

Il la lâcha, jugeant qu'elle n'était, sur la rive herbeuse, un danger ni pour elle-même ni pour quiconque. La lumière laiteuse de la lune jouait entre les branches, se posant par tâches sur les épaules et la chevelure de la jeune fille. Elle était belle et semblait l'ignorer ou faire comme si. Il tourna la tête pour chercher dans l'ombre, son compagnon à poils et ne tarda pas à le localiser, toujours aussi ambigu quant à ses intentions envers le vampire. Il sentait deux yeux fauves le fixer, se demandant sans doute s'il était dangereux pour sa protégée ou pas, pourquoi il l'avait retenue de tomber dans l'eau froide.

- Tu aimes la campagne ? La nature ? Tu sais qu'elle n'est pas sans danger sous ses airs accueillants ? Et je ne parle même pas des créatures, qui n'ont rien de naturel, pouvant y rôder...

Le ton s'était un peu radouci. Ce n'était qu'une gamine qui ne voulait de mal à personne et était juste un peu trop curieuse. Il repensa étrangement à Clara, la fillette qui avait été son amie dans une adolescence lointaine. Puis une belle jeune femme comme celle-ci, qu'il avait convoité en secret. Sa première et dernière déception amoureuse. Certaines personnes peuvent faire mal sans le vouloir ou même le savoir. A ces gens-là, il ne pouvait tenir rigueur. Il y en avait tant qui faisaient souffrir intentionnellement et méritaient davantage son courroux et son mépris. Il croisa les bras sur le torse, sa chemise blanche tendue sur les muscles de ses bras et de sa poitrine. N'importe quelle femme sensée serait en panique ou au moins un peu angoissée de se trouver dans un sous bois avec un homme de sa corpulence, isolée au milieu de nulle part. Etait-elle inconscient, idiote ou simplement incroyablement courageuse. Un grognement sourd lui donna une autre perspective de réponse. Elle pensait sans doute être en sécurité avec sa bestiole sur les talons.

Bon, il fallait admettre que pour un humain, l'animal pouvait être tout à fait dissuasif. Mais dans quel monde vivait-elle ? Est ce qu'elle n'était jamais sortie de son trou ?

- Tu penses que ton chien peut te protéger de tous les dangers ? Finit-il par demander en désignant du menton la masse de muscles au pelage sombre qui était campée sur ses pattes, émettant un ronflement de gorge qui eut alarmé tout bipède normalement constitué.

Il commença à escalader la pente qui dévalait jusqu'au ruisseau, évitant ou écartant doucement les branches des jeunes arbres qui y poussaient. Il marqua un arrêt et lui tendit la main.

- Si tu aimes les jolies vues, suis moi et dis à ton ami d'arrêter de me montrer sa dentition. Sinon, je serais obligé de lui montrer la mienne... Dans quel monde vivez- vous ? Tu es née ici ? Tu ne sais pas que les immortels aiment à chasser aussi dans les campagnes ?

Il haussa les épaules pour lui-même en se demandant pourquoi il la questionnait ainsi et avait proposé cette promenade. Un simple " Rentre chez toi, gamine! " aurait suffi. La nature humaine ne cessait pas de le surprendre et il en avait parfois une curiosité insatiable. C'était sans doute un de ces accès. Il avait envie d'étudier un peu plus ce spécimen-ci. Après tout, le sociologue qui sommeillait en lui n'était jamais bien loin et cela pouvait parfois l'aider à mieux servir ses propres desseins que de connaître mieux les sujets qu'on doit diriger. " Et merde, tu es en vacances mon vieux! Arrête de raisonner boulot! " se morigéna-t-il intérieurement. Une autre préoccupation venait se greffer à ce débat interne. Il commençait à avoir une sacrée faim et ce n'était pas le faon que la gamine avait débusqué qui le nourrirait. Bon, bon, il ne fallait pas s'inquiéter pour si peu. Il la mènerait vers la cascade et ensuite il prétexterait un besoin naturel pour s'éclipser . Il trouverait bien une proie dans un coin de grange, en train de finir son labeur de la terre.

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